La soirée avait pourtant bien commencé, ils s’étaient retrouvés autour d’une danse endiablée et s’apprêtaient à finir la nuit dans un lieu un peu plus intime. Esteban n’imaginait pas au moment ou il rapprochait la range rover que sa vie qui n’était finalement pas la sienne, prendrait un autour tournant l’instant d’après. Il avait toujours détesté la violence, et encore plus quand celle-ci était dirigée vers les femmes. Esteban aimait se battre, mais tout cela était toujours contrôler quand il était sur le ring, les deux protagonistes acceptaient le jeu… Mais la violence gratuite, ça c’était autre chose, encore plus quand cette violence était dirigée vers la femme qu’il aimait. Cet acte réveilla en lui ce qui était jusqu’à là alors endormi. Alejandro revint dans son esprit aussi rapidement qu’un battement d’ailes et poussa Esteban loin derrière, même s’il était d’une certaine manière toujours là. En quelques secondes, tout lui revint, ses années de galères et puis les autres, celles ou il avait porté avec fierté le masque du renard, celui de Zorro qui avait changé sa vie. Cela lui avait permis de rencontrer sa femme, mais aussi d’arrêter d’être un bandit de grand chemin pour devenir un gentilhomme, même si sur ce point, il avait encore à apprendre et ne s’épanouissait pas vraiment dans son rôle de Don. Il laissait derrière la gérance de leur domaine à Elena, bien plus apte que lui à s’occuper de ses choses-là, lui préférant courir la Californie à dos de son étalon noir pour protéger le peuple de la folie de certains hommes.

Le simple fait qu’Armand est levé sa main sur Elena lui donnait envie de lui planter son épée dans le cœur, mais cela allait contre l’image même de Zorro. Diego lui avait appris à gérer sa colère, à ne pas se laisser consumer par cette dernière, mais ce n’était pas toujours facile, encore moins dans ses moments. Il ne pouvait cependant pas laisser Armand sans sortir de la sorte et il décida donc de lui laisser un bon souvenir de leur rencontre, même s’il aurait sûrement préféré lui graver un Z sur les fesses… Il le laissa donc par terre à gouter la terre et la boue pour attraper sa femme et l’amener en sécurité dans la voiture.

« Désolé d’avoir mis autant de temps à me rappeler » dit-il d’une voix douce puis il posa délicatement ses lèvres contre son front. « Allez on y va… » Il démarra le véhicule et s’éloigna de l’énorme villa, laissant Armand toujours dans la boue. Dix minutes plus tard, il tourna dans un petit chemin forestier et immobilisa le véhicule. « Fais voir. » lui demanda t’il afin de contrôler sa joue toujours rosie par le coup reçu. « Pourquoi tu ne m’as pas écouté ! » S’il y avait une chose qu’il détestait c’était de savoir Elena en danger, et là pour le coup, elle lui avait fait peur, ce qui expliquait sa colère. « Je t’avais dit de pas lui faire confiance ! » Mais une fois de plus, elle ne l’avait pas écouté, comme toujours d’ailleurs. « Pourquoi il a fallu que tu viennes danses avec cet abruti, alors que tu savais très bien que c’est moi ton mari et le père de Joaquin, pas cet avocat pingouin de la bonnetière ! » Jaloux ? oui toujours… mais surtout inquiet… Parce qu’il ne savait pas comment Armand réagirait et encore moins s’il les laisserait tranquilles.


@Elena De La Vega

« Quoi ah non non, je crois pas ! » dit-il en râlant. Il n’est pas d’accord, faut toujours qu’elle lui remette tout sur le dos, alors que lui, il n’y est pour rien dans toute cette histoire. Il n’a rien demandé, ce n’est pas lui qui a souhaité oublier ses souvenirs. Ouais, parce que franchement, sa vie, il l’aimait bien, son hacienda, sa femme, son fils à naître, son cheval, la foule en liesse qui l’acclamait… C’était quand même mieux que de se retrouver dans un cheval à moteur, en tant que repris de justice et homme à tout faire. Même si pour le coup, ça ne le changeait pas trop, parce que finalement à l’Hacienda c’était surtout lui qui s’occupait de la plupart des travaux. Elena se contenta de la décoration et ça lui allait bien comme ça parce qu’il ne voulait pas qu’elle l’aide… Chacun sa tâche et tout allait au mieux. « Tu l’ignorais, mais tu n’avais qu’à m’écouter, je te l’avais dit qu’il n’était pas sain d’esprit ce type ! c’est marqué sur sa tête. » Il passe sa main dans ses cheveux, quelque peu excédé. « Elena des hommes comme ça j’en affronte tous les jours, je sais de quoi ils sont capables. Tu crois qu’il va en rester là ?! Non non il va tout faire pour nous détruire, pour avoir la garde de Joaquin ! Il fera tout pour te le faire payer ! » Et c’était bien ça qui l’énervait, qui lui donnait envie de se taper la tête contre son pare choc. Tout ça parce qu’elle n’avait pas écouté une fois de plus.

« Moi ? Jaloux ? De lui ? oh non !!!! » Il soupire, roule des yeux, puis fait la moue d’un air dégouté. « D’ailleurs pourquoi tu portes encore son collier de perles ? Hein ? » Oui, c’était peut-être que des perles, mais les voir autour de son cou après ce qui était arrivé lui donner envie de l’arracher… « Battu un avocat ? Elena, je me suis montré magnanime… Si on avait été dans notre monde, il ne se serait pas pris que mon poing dans la figure ! » Il inspire une nouvelle fois avant de rajouter. « Tu voulais que je fasse quoi que je le regarde te frapper sans rien dire !? » A vrai dire ce n’était même pas envisageable. « Non, mais il t’a agressé, ils peuvent tous témoigner, c’était de la légitime défense. » Et il n’hésiterait pas à recommencer s’il se pointait chez eux. « Qu’est ce que tu fais ? » demanda t’il en la regardant défaire son nœud papillon. « Ah non non , tu vas t’en tirer comme ça !! » C’était trop facile. « D’ailleurs faut qu’on en parle, tu m’as trompé combien de fois avec moi-même ? » Oui il se posait la question et elle était fichtrement importante.

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La relation d’Alejandro et d’Elena n’avait jamais été ennuyeuse. Non, leurs deux personnalités faisaient qu’il y avait toujours quelque chose entre eux pour stimuler leur relation et ne pas sombre dans l’ennui. C’était comme ça depuis leur début et même avant qu’ils soient en couple et cela continuerait sûrement jusqu’à la fin de leur histoire et donc de leur vie, parce que malgré leurs nombreuses chamailleries, à la fin ils se retrouveraient toujours. Leurs différences jouaient d’ailleurs pas mal sur leur manière de voir les choses. Elena avait beau être la fille de Don Diego, elle avait vécu dans un monde protégé en Espagne, loin des idées de son père et de tout ce qu’il avait créée. Alejandro lui avait grandi en Californie, sa vie n’avait pas été dès plus rose, pas du tout même et souvent leurs deux chemins de vie se heurtaient, ils devaient alors user de mal de remise en question pour comprendre l’autre, mais ça fonctionnait bien comme ça.

« Bien sur que c’est moi son père, je te l’avais dit qu’il y avait un problème avec vos groupes sanguins ! » Oui ce n’était pas comme s’il avait laissé passer ça sous silence. Elle aurait pu faire un test ADN à partir de ce moment-là, histoire d’éclaircir les choses et de ne plus avoir à faire à cet abruti et ils n’en seraient pas là. « On va pas recommencer cette discussion avec tes perles, tu m’a dis que tu n’en voulais pas, que tu n’en avais pas besoin, patati et patata ! Si je savais que tu en voulais tellement je t’en aurais offert des perles ! » Oui parce qu’en Californie, il était devenu un Don et pouvait donc se permettre d’acheter ce genre de bijoux à sa femme, là dans ce monde-là, vu son compte en banque, c’était clairement impossible.

« Bha oui, je lui aurais gravé un Z à la pointe de mon épée, et ça dans les meilleurs des cas, parce que faut bien que je suive les préceptes de ton père ! » Oui, il avait toujours eu énormément d’affection pour Don Diego, peut-être parce que d’une certaine manière, il avait été pendant quelques temps un père et un maitre… Sans lui, il serait sûrement mort en voulant venger son frère. « Comment ça tu le connais, ne me dit pas que tu le connaissais de notre vie d’avant en plus ? » Il manquerait plus que ça… Il chercha dans ses souvenirs, mais lui n’avait aucun souvenir de cet homme, il ne faisait pas partie de son passé, heureusement d’ailleurs, parce que s’il avait tourné avec autant d’insistance autour de sa femme, il ne se serait pas gêné pour lui dire le fond de sa pensée.

« Elena ! » dit-il tout en l’observant s’occuper de lui enlever son nœud papillon… Il n’a jamais vraiment aimé ça, même dans sa vraie vie, tout ses froufrous, cette manière d’être, tout ça, ce n’était pas lui, mais il était bien obligé de jouer le jeu pour que personne ne se doute de sa véritable identité… Et puis aussi, pour être à la hauteur de sa femme, ce qui n’était pas toujours facile. Alejandro jette un rapide coup d’œil à la banquette arrière comprenant parfaitement ou elle veut en venir. C’est vrai qu’ils n’ont pas encore eu l’occasion de passer du bon temps à l’arrière de ce véhicule… « En vérité, la douche on l’a pas vraiment testé… » dit-il parce que oui ils y avaient passé du bon temps, mais jamais jusqu’au bout, la dernière fois c’était Joaquin qui avait tiré sa mère de ses bras… Ils étaient maudits avec cette foutue douche. L’écurie lui revint en tête et un petit sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu’il se rappelle de ce petit moment passé en toute intimité. « Hmmm, je ne t’ai jamais dit à quel point j’avais été frustre de t’abandonné a moitié nue dans l’écurie de Don rafael… » Oui, une vraie torture, mais c’était quand même mieux que de se faire embrocher, surtout qu’ils s’étaient bien rattrapé par la suite. « Et sinon, j’étais un bon amant ? » lui demande t’il en rapprochant son visage du sien, conscient qu’il n’allait pas lui résister très longtemps, surtout pas avec cette robe qui lui dessinait un décolleté de rêve et qui rêvait de lui enlever depuis le début de la soirée.


@Elena De La Vega

Elena avait une capacité unique, qu’elle était la seule à le posséder, celle de le faire sortir de ses gonds en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. C’était le cas quand elle lui parlait de la passion de la gent féminine pour les perles, alors qu’elle lui avait fait tout un discours sur le fait qu’elle l’aimait comme il était et qu’un collier finalement ce n’était pas si important. Alors que là, Madame acceptait le collier d’un homme, qui n’était pas son mari et qui plus est, faisait tout pour les séparer. Et voila que maintenant, elle lui avouait que visiblement, les perles étaient une passion féminine. « Qu’importe ? Mais tu m’as encore menti ! » Pourquoi ne lui pas avoir dit qu’elle aimait les perles, s’il avait su, il aurait pu en acheter, ce n’était pas l’argent qui manquait quand il était Don. Alejandro regarda le collier s’envolait par la fenêtre avant de grimacer. « Oui enfin… on aurait peut-être pu vendre les perles… » laissa t’il échapper faisant référence à son ancienne vie et au jeune Alejandro qui n’aurait pas hésité à vendre les perles et le collier en argent avec… « Je rigole… » laisse échapper le brun devant la tête visiblement excédée de sa femme. Parfois il se demandait comment elle faisait pour le supporter, puis il se rappelait que lui aussi devait la supporter et qu’en fait ils adoraient se supporter mutuellement. A vrai dire, ils se seraient ennuyés sans cette petite tension qui régnait entre eux, rien n’aurait été pire pour leur couple que les mièvreries de certains duo ou l’amour dégouline à flot et ou tout coule de source…. Quel ennui….

« En Espagne ! » Il soupire et voilà fallait en plus qu’elle l’ait connu en Espagne. « Me dit pas qu’il est vraiment comte ? » Mais elle n’a pas besoin de répondre, elle le lit sur son visage. « Il étudiait quoi ? L’art de tenir sa fourchette ? » Laissa échapper Alejandro, acerbe, dès qu’il parlait d’Armand. Il l’imaginait, dans une grande salle devant une table immense à discuter de l’art et la manière d’utiliser sa fourchette pour respecter les règles de bon usage. Cette image le fit sourire et il s’apprêtait à lancer une nouvelle pique sur l’ancien camarade de classe de sa femme, quand cette dernière visiblement fatiguée par cette discussion, décida d’en lancer une autre.

Elle connaissait parfaitement les faiblesses d’Alejandro et comme Esteban, il n’était pas un homme capable de lui résister. Encore moins après s’être rappelé de qui elle était vraiment et de tout ce qu’ils avaient vécu ensemble. « Tu sais que c’est toi qui voulais que je le mette à la base… » Mais oui, elle avait raison, il avait toujours détesté ça, que ça soit ici, ou lorsqu’ils devaient se rendre à des soirées lorsqu’il était Don Alejandro. Même s’il jouait parfaitement le jeu, il ne s’était jamais vraiment senti à sa place et enfilait toujours une tenue plus agréable quand il rentrait dans leur hacienda.

Alejandro se souvenait très bien de la première fois ou il avait embrassé Elena pour la première fois… Elle lui rappelait d’ailleurs étrangement la scène de l’écurie, sauf qu’ici, ils avaient pu passer à l’étape supérieure, alors que dans leur ancienne vie et bien ils avaient dû faire avec les évènements du moment et pour le coup, il n’avait pas vraiment eu le temps de s’attarder. « Comment l’oublier » laissa t’il échapper tout en laissant ses mains glissées le long des jambes de sa femme. « T’étais pas mal non plus dans ton genre… » Elle s’était pourtant montrée farouche au départ avant de perdre pied, tout comme lui. « Tu m’étonnes… il a retrouvé sa fille a moitié nue, à cause de son pire ennemi… J’aurais réagi de la même manière, mais si la situation recommençait, je te déshabillerais de nouveau et t’amènerait avec moi sur Tornado. » lui glisse t’il à l’oreille tout en laissant ses mains continuer leur route jusqu’à ses hanches. «Hmmm et qui t’a dit qu’on avait besoin de l’enlever tout de suite. » dit-il en attrapant ses lèvres pour lui offrir un baiser passionné tout en refermant ses mains sur ses hanches pour l’attirer tout contre lui, direction la banquette arrière de la voiture qu’ils n’avaient pas encore eu le temps de découvrir…


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« Oui, oui, menti ! » dit-il avec tout son aplomb et autant dire qu’il n’en a jamais manqué… « Si tu m’avais dit depuis le début que tu aimais les perles, on n’en serait pas là ! » Comme quoi les perles pouvaient être un véritable sujet de conflit. Tout ça pour des bijoux qui ne servaient à rien. Il n’avait de toute manière jamais compris ce qui pouvait pousser des gens à s’en parer, comme si porter des choses chères changeaient la personne que vous étiez. Ce n’était que poudre aux yeux et un pourri restait un pourri qu’il est une dent en or ou un collier de pierres précieuses ! Lui n’avait jamais eu besoin de tout ça, il se serait contenté de vivre avec son cheval et sa femme, même pas besoin d’Hacienda, une petite maison aurait fait l’affaire. Alejandro savait se contenter de peu, mais il s’était toujours demandé si Elena aurait supporté mener une telle vie… Elle avait grandi dans un monde d’opulence, bien différent de celui d’Alejandro et n’avait jamais vécu en se demandant de quoi serait fait ses lendemains. D’une certaine manière, Alejandro avait toujours craint de ne pas réussir à assumer sa femme, de ne pas lui apporter tout ce dont elle avait besoin et aujourd’hui encore, malgré tout ce qu’ils avaient vécu, c’était encore là dans un coin de son esprit.

« Un français ! » Laissa t’il échapper, comme s’il s’agissait d’une insulte. « Monsieur mange des escargots avec sa petite fourchette en argent. » Il imaginait la scène, rien que l’idée de manger des escargots lui donner envie de vomir, et il ne parlait pas des cuisses de grenouilles. Ils étaient franchement bizarres ces français. Alejandro laissa échapper un rire amusé avant de poser un regard amusé dans celui d’Elena. « Oui, il appréciait aussi le capitaine Lloyd… Il n’était sûrement pas le meilleur pour choisir un parti pour sa fille, heureusement ce n’était pas le cas de Don Diego. » Pendant un instant son regard se para d’une certaine tristesse, l’homme lui manquait souvent, il lui devait énormément… En réalité, il lui devait même tout, mais il n’avait jamais pu le remercier comme il l’aurait dû. Don Diego lui avait tout légué, sa fortune, sa maison et son nom, qu’il avait alors rendu à Elena par mariage… « Je suis toujours imaginatif, c’est ma marque de fabrique. » Pas besoin d’être jaloux pour ça, il avait toujours fait preuves d’une certaine capacité à créer des choses sans queue ni tête. « Et tu ne peux pas me dire le contraire. » Oui parce qu’il n’était pas imaginatif que pour insulter Armand ou pour venir à bout de ses adversaires, non il l’était aussi pour des choses un peu plus sensuelles et intéressantes, en particulier quand il s’agissait d’Elena. De toute façon elle le disait elle-même, il était un très bon amant. Et visiblement, l’idée de retrouver son mari et ses bras était loin de la déranger vu la manière dont elle lui retira son nœud papillon. « A mon avis, il n’y a pas que mon nœud qui t’embête. » Mais la plupart des habits qu’il portait encore sur lui… « J’avais oublié à quel point ça donnait chaud de porter autant de trucs sur soi… » Qu’est que c’était agréable de juste pouvoir porter un tee-shirt et un jogging, même les jeans étaient agréables avec leur matière élastique. Il sourit en écoutant les paroles de sa femme, même si pour lui, elle n’est en rien responsable, à la fin ça a toujours été son choix. « Elena, c’est moi qui ai fait le choix de devenir Zorro, moi qui ai fait le choix d’accepter le destin que m’offrait ton père, j’ai accepté les avantages et les inconvénients… et je t’ai surtout trouvé toi ! » Et c’était bien le plus important. « Je n’aime pas ça, mais je peux quand même faire un effort, je ne peux pas me promener quand t’es habillé comme ça avec un survet ! » Non pour lui c’était assez inenvisageable.



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