Pet alert ♚ Sarabi

J’étais fatiguée, de mauvaise humeur et mon dernier rendez-vous ne s’était pas passé comme je l’avais espéré. J’avais fini, par donner les coordonnées d’un confrère plus à même de gérer que moi, puis j’étais partit en direction du café le plus proche pour m’acheter de quoi tenir. Je ne cherchais pas le goût, juste un boost d’énergie me permettant de finir la journée sans avoir envie de me pendre ou de m’enfiler toute une boite d’aspirine. On oubliait trop souvent de montrer le côté négatif des métiers, probablement pour ne pas faire fuir les gens intéressés. Et j’aimais mon métier, réellement, mais certains jours étaient plus compliqués que d’autres et je devais admettre qu’en ce moment j’étais particulièrement à fleur de peau. Pourtant il était hors de question de craquer et de faire une dépression nerveuse. Cependant, un rendez-vous pour moi chez Angélie, ne serait peut-être pas de trop. Si Sarafina était là, je lui aurais sûrement tout dit. Malheureusement, je n’avais pas encore retrouvé ma meilleure amie, d’autant plus qu’elle pouvait se révéler être plus proche de moi, que je ne l’aurais imaginé étant donné nos nouvelles apparences, il était difficile de se reconnaître. Sans parler du fait qu’elle pouvait être maudite, et si tout mon entourage finissait par être maudit, les choses n’allaient pas s’arranger.

Je faisais route vers le cabinet, bien que j’hésitais à rentrer chez moi pour terminer de travailler, lorsque mon pied heurta violemment la pédale de frein, un chauffard venait d’être a deux doigts de me rentrer dedans. Il n’en fallut pas plus pour attiser un peu plus ma mauvaise humeur, dégainant mon téléphone portable, je m’empressais de prendre une photo des plaques. S’il y avait la moindre rayure sur ma voiture, il allait le sentir passé. Néanmoins, autre chose attira mon attention, et me fit sortir immédiatement du véhicule. Un chat, se trouvait sur le côté et j’ignorais à quel point il allait mal. Je comprenais mieux pourquoi maintenant ce chauffard semblait aussi pressé. Je devais me dépêcher pour le bien du félin, le plus proche me semblait être le refuge. J’enverrais un message à Malya une fois que j’y serais afin de l’informer du pourquoi du comment je n’avais pas rejoint le cabinet. La banlieue est, en voiture, était heureusement rapidement atteinte. Avec délicatesse, j’avais porté le félin jusqu’à ma voiture, faisant en sorte de ne pas conduire brusquement et en jetant des coups d'œil de manière régulière afin d’être sûr qu’il aille bien. S’il avait des maîtres, ils seraient sûrement inquiets de ne pas le voir revenir, et s’il n’en avait pas j’avais la ferme intention de le ramener avec moi.

Mais pour l’heure, j’étais pressée et je ne fit même pas attention à ma manière de me garer, une fois devant le refuge c’est tout juste si je ne m’étais pas éjectée du siège. J’ouvris la portière, prenant soin de porter avec beaucoup de délicatesse l'animal, qui émit un faible miaulement. Cela me fendit le coeur, et je franchit rapidement les derniers mètres menant à l’intérieur du refuge :

- Excusez moi ! Hélais-je. Un chauffard a renversé ce chat, j’ai le numéro d’immatriculation, mais ce serait mieux de s’occuper d’abord du chat. Je serais plus rassuré une fois qu’il aura vu un vétérinaire.

Et s’il y avait besoin de monter un dossier de plainte contre le chauffard, ils pouvaient compter sur moi. Il avait fait ça devant la mauvaise personne, et le mauvais jour en plus. J’avais deux fois plus envie d’appeler moi-même le commissariat pour porter plainte. Mais comme j’ignorais si l’animal appartenait à quelqu’un je me retenais de le faire. Après tout, s’il avait déjà des propriétaires ils ne voudraient peut-être pas que je m’en mêle ce qui était compréhensible et je ne pourrais pas leur en vouloir.
   

J’aurais bien aimé assister à toute la scène, au moins pour pouvoir faire coffrer ce chauffard. Malheureusement, la seule chose que j’avais pu voir c’était le véhicule partir comme s’il avait le diable aux trousses et me rendre compte que c’était parce qu’il avait renversé un chat et ne voulait pas assumer ses responsabilités. Ce genre de personnes avait le don de me hérisser le poil, comment pouvait-on être à ce point irresponsable ? Dire que j’étais en colère était un sacré euphémisme, mais avant toute chose, je devais me calmer et agir raisonnablement. La priorité allait au chat dont la vétérinaire s’occupait, je m’occuperais du chauffard plus tard et de manière légale histoire de lui faire une petite piqûre de rappel que personne n’était au-dessus des lois.

- Un chauffard a déboulé, manquant de provoquer un accident. Quand je suis allé voir ce qu’il se passait, j’ai remarqué l’animal. Il l’a très certainement renversé et craignant les conséquences a décidé de partir le plus vite possible. On appelle ça un délit de fuite dans le jargon juridique.

Je soupirais, laissant ma colère bien que toujours présente se calmer légèrement, mieux valait échanger dans le calme avec la vétérinaire afin de lui expliquer les choses. Fouillant dans mon sac, j’en ressorti mon téléphone afin de le lui tendre.

- J’ai relevé la plaque au cas où, la justice ça me connait je suis avocate. Est-ce qu’il a des propriétaires ? Demandais-je en parlant du chat.

S’il en avait, je souhaitais discuter avec eux de ce qu’il venait de se passer. S’il n’en avait pas…Disons que je ne serais pas contre effectuer une adoption, j’espérais juste qu’il s’en sorte. L'amener jusqu’ici pour le voir rendre son dernier souffle je n’étais pas certaine d’y être correctement préparé, mine de rien amener un félin renversé par une voiture jusqu’au refuge cela créait des liens. Mais évitons de trop nous projeter, la dernière fois que j’avais essayé c’était avec Adil, et on ne pouvait pas dire que ça avait été une réussite ne serait-ce que pour le plan professionnel. Mon fils était plus têtu qu’une mule même si j’avais pu me rendre compte que “Simba” n’était pas aussi loin qu’il n’y paraissait étant donné que maudit ou non il conservait sa manie de vouloir fuir devant les problèmes. Là dessus au moins, il n’avait pas vraiment changé même si ce n’était pas vraiment le point sur lequel je l’aurais souhaité c’était déjà ça de prit et je n’allais certainement pas me montrer difficile.