Il n'y a de véritables amitiés que celles dont l'origine est oubliée - Apollo
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Severus Rogue
Terre 534
Crédits : Skeyde (Ava) - Didi pour le moodboard
Univers : Harry Potter
Feat : Timothée Chalamet
Good friends are like stars. You don’t always see them, but you know they will be with you forever.
Age : 25 ans
Occupation : Chanteur du groupe " The wizards" et star internationale.
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Nom & pronoms : Marie, elle
Capacités Pouvoirs magiques: Armes et techniques de combat:
Sujet: Il n'y a de véritables amitiés que celles dont l'origine est oubliée - Apollo Dim 24 Mar 2024 - 19:37
Une pinte deux pintes
et 3 hamburgers s'il vous plait
You're made of darkness and fire, my friend I think the world may be coming to an end But when heaven and hell do collide Know that I'll always be there by your side
Il ne savait vraiment pas ce qu’il faisait là. Son regard ne cessait de balayer le bar bondé ou les pintes de bière se vidaient plus vite qu'elles ne se remplissaient. La sienne affichait toujours un niveau correct, il la buvait avec parcimonie, pour éviter de finir comme certains de ses amis, ou plutôt d’Ayden. Son autre ne sortait jamais seul, il était toujours entouré de sa bande d’amis, et de son frère aîné qui était sûrement le plus fêtard de tous. Après un concours de bières pour savoir qui finissait sa pinte le plus rapidement que Severus déclina poliment, son frère décida qu’il en avait assez et qu’il était grand temps de rendre la soirée un peu plus palpitante. « Ça vous dit si on va en boîte ? Le Blodreina n’est pas loin ! » Une boite de nuit ? Severus ne put s’empêcher de grimacer rien qu’à l’évocation de cette idée, ce qui n’échappa pas à son frère. « Franchement Ayden qu’est ce que t’as en ce moment ! C’est depuis que tu as rompu avec Carly. Tu peux nous dire si elle t’a trompé, ça arrive, t’en trouvera une autre ! » Severus le regarda d’un air médusé. La simple évocation de cette fille lui donnait envie de vomir. Il se revit se réveiller à ses côtés le matin ou sa mémoire lui était revenu. C’était lui qui l’avait mis dehors, se moquant bien de ses larmes et de son incompréhension. Elle aurait pu le tromper qu’il n’aurait pas éprouvé la moindre émotion. Thomas passa sa main dans les cheveux de Severus pour le décoiffer, bien décidé à pousser son frère à passer une soirée mémorable. « Allez bien le caniche, avec ta gueule d’ange, tu vas bien en trouver une à mettre dans ton lit, ça te détendra ! » Severus repoussa vivement la main de son frère. « Bordel, Thomas, pas les cheveux ! » Non, depuis qu’il réussissait enfin à les maîtriser, ils étaient devenus sacrés. « Sans moi ! » C’était ferme et définitif, son frère soupira, visiblement fatigué du comportement incompréhensible de son cadet « Comme tu veux ! On y va les gars! » De nombreux « Ouais » suivirent de bruits de chaises qu’on déplace se firent entendre et la plupart des membres du groupe se levèrent. « Thomas, tu n'as pas dit à ta femme que tu arrêtais les boites ? » En arrivant dans la vie d’Ayden, Severus avait gagné une famille soudée, il avait appris à les connaître et à apprécier la femme de son frère. Une gentille fille, peut-être, un peu trop, enceinte de plusieurs mois qui espérait que son mari calme ses petites pulsions masculines. « Si, mais elle ne le saura pas... » Il lança un regard complice à Severus qui abdiqua. « Ouais...ok, je te couvre, j'ai compris... » Comme à chaque fois d’ailleurs, comme le faisait Ayden. Il regarda ses amis s’éloigner et porta son regard sur le seul qui demeurait à ses côtés : Apollo.
Le destin ne se contrôle pas, mais il semble aimer vous jouer des tours. Ayden est ami avec Apollo depuis qu’ils sont bébés . Leurs mères sont d’excellentes amies et les deux garçons le sont devenus très rapidement. Ils ont toujours été aux anniversaires de l’un et de l’autre et on fait un paquet de connerie tous les deux. De vrais amis qui ne se sont jamais quittés et qui ont une confiance aveugle l'un envers l’autre. Sauf que voilà, pour Severus, Apollo, c’est surtout Rémus Lupin, l’un des maraudeurs qui a fait de toute sa scolarité un enfer. Ils ne se sont jamais appréciés, jamais, même s’il doit bien avouer que des 4, c’est sûrement Lupin qui lui a montré le plus de pitié. Severus joua avec l’idée de partir, mais il décida de ne pas le faire. Il avait hérité des émotions, d’une partie des sentiments d’Ayden. Il avait passé de bons moments avec Apollo et ça, il ne pouvait pas l’effacer. Il devait bien se l’avouer, une partie de lui appréciait le jeune homme, ce qui l’empêchait d’agir comme il l’aurait fait en temps normal. « Tu ne veux pas les accompagner ? » lui demanda-t’il amusé en connaissant déjà sa réponse. Apollo n’était pas le genre de mec à aimer passer ses soirées en boîte de nuit, ce qui le rapprochait finalement de la personnalité de Severus.
Ce dernier esquissa un sourire avant d’attraper la carte qui se trouvait devant lui. Il sentait bien le malaise. Apollo n’était pas idée, il avait, comme tout le monde d’ailleurs, remarquait le changement de comportement d’Ayden. Severus essayait de minimiser les choses, mais c’était compliqué. Son caractère étant diamétralement opposé à celui de son double. Un certain malaise c'était immisé ente eux, et Severus tentait à sa manière de le résrober. « J’ai faim ! » En vérité, il était affamé et vu l’argent qu’il avait sur son compte en banque, il n’allait pas se gêner pour commander un truc bien consistant. « Tu veux quelque chose ? » demanda t’il à Apollo tout en hésitant entre le cheeseburger, la planche de charcuterie et l'entrecôte de boeuf angus accompagnée de ses frites…
Apollo n'avait pas beaucoup d'amis. Enfin, sur le papier, si, il en avait énormément, surtout de sa vie étudiante. Mais de véritables amis de qui il se sentait proche sincèrement, ça n'existait quasiment pas... ou quasiment plus. En fait, il n'avait jamais su pourquoi, il se sentait toujours étrangement à coté de la plaque dans chaque aspect de sa vie, comme si le monde évoluait sans lui, comme si la vie allait dans une direction opposée à celle que lui avait pris. Jamais à sa place, comme si c'était le monde qui n'allait pas. Alors que probablement, c'était lui qui n'allait pas pour le monde, sans qu'il ne sache réellement pourquoi.
Et plus les jours passaient, et moins ça allait... Cette créature inexpliquée était apparue dans le ciel de la ville le mois dernier, et le fait que la majorité du public l'avait accepté sans en être plus choqué que ça lui faisait douter de sa propre santé mentale. Mais sur un plan plus personnel, il y avait aussi les rares personnes qu'il estimait.
S'il avait été seul pour la plupart du temps de son existence, Ayden faisait parti des récurrentes compagnies qu'il avait eu depuis toujours. Un vrai ami, devrait-il être donc pour Apollo malgré la sollitude encouragée par le cadre de sa famille. Mais même lui, depuis quelques temps, ne se ressemblait plus, n'avait plus l'air en phase avec les seuls repères qu'Apollo avait encore de stable.
Alors que lui restait-il véritablement ? Et bien... continuer de faire comme toujours. Suivre le cours de cette vie qui semblait lui échapper des doigts et faire de son mieux pour la rattraper, ce qu'il n'arrivait pas trop à faire la plupart du temps. Comme à leur habitude, il avait suivi son groupe habituel jusqu'au bar, où il avait l'habitude d'aller nottement étrangement attiré par un des serveurs qui n'y travaillait plus depuis (aucun repère stable, décidémment).
Alors il sirotait son verre calmement, écoutant distraitement la conversation. Ayden se trouvait là, et d'autres que lui avaient le courage de lui demander pourquoi il était si différent ces derniers temps, mais celui-ci brillait par son éternel silence.
Apollo soupira alors que le mouvement sembler porter tout le monde vers une boite de nuit qui était à l'opposé de tout ce que le jeune homme pouvait apprécier. Personne ne s'attendait d'ailleurs à le voir les suivre, se contentant pour la plupart de le saluer.
Amusez-vous bien, se contenta-t-il de leur répondre avec un petit sourire et un mouvement de la main, avant de reprende son verre.
Du coin de l'oeil, il vit cependant qu'il n'était pas le dernier : Ayden était resté, lui aussi. Ca n'avait pas été surprenant non plus, mais la situation était particulière. Si proches auparavant, la distance entre eux et dont ils n'avaient jamais parlé rendait la scène un peu génante. Pourtant, fut un temps, passer du temps ensemble avait été évident. Le temps faisait des ravages.
Moi ? Hors de question, leur boite de nuit craint un peu je trouve, répondit-il avec un petit rire.
Il ne connaissait pas bien le Blodreina mais il connaissait la réputation d'une part de sa clientèle en tout cas. Même si c'était une excuse évidente : si l'on disait que du bien de la boite de nuit, il n'y serait tout de même pas allé.
Son estomac gronda presque en même temps qu'Ayden proposa quelque chose, comme pour raviver l'ambiance un peu étrange qui s'était installée. Il eut un sourire presque gené. T'inquiète, je me cuisinerai un truc à la maison, répondit-il, préférant économiser son budget limité et un peu embarassé à l'idée qu'Ayden l'invite.
Il termina alors son verre, se demandant si Ayden allait en prendre un autre. Juqu'à quel point son ami allait rester avec lui cette fois ? Il posa son verre et croisa les bras, levant un regard curieux vers lui quelques instants.
Tu n'as pas répondu à la question tout à l'heure, osa-t-il finalement briser la glace pour parler de l'éléphant dans le couloir. Pourquoi t'as autant pris tes distances ?
Il tapota ses doigts sur la table, un peu nerveux. J'ai fait quelque chose ? Demanda-t-il finalement.
Severus Rogue
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Sujet: Re: Il n'y a de véritables amitiés que celles dont l'origine est oubliée - Apollo Lun 25 Mar 2024 - 22:05
Une pinte deux pintes
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Dire que Severus n’était pas à l’aise dans la vie d’Ayden était un euphémisme. Il aurait pu se retrouver dans n’importe quelle vie, mais le destin avait décidé que cela soit dans une vie totalement opposée à la sienne. Severus se souvenait de tout, de toute sa vie et de toute celle d’Ayden. Il se rappelait de ses aspirations, ses désirs, ses émotions, ses peurs et ses craintes. Tous les souvenirs de son autre étaient présents dans son esprit en plus des siens qu’il avait enfin retrouvé. Pour s’en sortir, Severus devait les trier, chercher un moyen de les ordonner, de les utiliser au mieux. Il tentait de mélanger ses deux vies, mais ce n’était pas facile, encore moins pour lui. Ayden était un homme plein d’énergie, vif d’esprit, dont la vie avait été remplie de joie et de bonheur. Severus ne comprenait pas la moitié des choses qu’il avait vécues et en jalousait l’autre partie. Peut-être que sa vie aurait été plus semblable à celle d’Ayden si sa famille avait été différente, plus aimante, plus normale. En tout cas, une chose était certaine, il refusait de tourner le dos à la vie de son double, une partie de lui s’y était attachée. Il essayait donc comme il le pouvait de trouver le meilleur moyen de se fondre dans cette nouvelle vie sans la détruire totalement et c’était bien ça le plus difficile, car les proches d’Ayden n’étaient pas tous dupes. Ses parents, bien trop attachés à leur fils, avaient bien remarqué son changement de comportement, mais ne lui en tenaient pas rigueur. La seule chose qui leur importait, c’était de le savoir en bonne santé. Quant à Thomas, il était d’un tempérament tranquille, il ne se posait pas trop de questions. Le changement de comportement de son frère l’énervait, mais ne le dérangeait pas plus que ça tant qu’ils continuaient la musique, car c’était bien ça qui unissait les deux frères.
Depuis son arrivée dans la vie d’Ayden et son « éveil », Severus avait fait pas mal d’efforts pour se fondre dans cette vie. Il était redevenu lui-même, avec son caractère, ses peurs, ses doutes et son passé compliqué, mais la présence d’Ayden demeurait et adoucissait quelque peu ses craintes. Pour autant, Severus demeurait l’homme qu’il était et son caractère reprenait bien souvent le dessus. Comme ce soir par exemple ou le simple fait de se rendre dans une boite lui donnait envie de partir en courant. Il préférait l’ambiance tranquille de ce bar à celle survoltée des boites de nuit ou en plus, il ne passait jamais inaperçu. Sa présence ameutait toujours un paquet de filles ou d’hommes voulant faire plus amples connaissances, prendre une photo ou lui demander un autographe. Bien sûr, il y avait ses gardes du corps pour lui permettre de respirer, mais Severus préférait éviter toute cette agitation. Non, il allait boire sa bière, mangeait un bout, puis rentrer tranquillement chez lui pour reprendre ses recherches afin de retrouver Lily. Ce qui était bien la seule chose qui l’intéressait depuis le retour de ses souvenirs.
Se retrouver en face à face avec Lupin avait été un choc atténué par les émotions positives d’Ayden à l’égard d’Apollo. C’était pour ça qu’il arrivait à lui faire face, à se retrouver en face de lui sans se montrer trop acerbe. Il y avait des moments, comme celui qu’il était en train de vivre, ou la personnalité d’Ayden bien moins colérique que la sienne lui permettait de s’ouvrir au monde. Un exercice pas facile pour Severus mais qu’il savait nécessaire pour son intégration. Sans oublier que même s’il n’aimait pas se l’avouer, Apollo était bien loin du gamin qui l’avait tiraillé quand il était gosse. « Deux entrecôtes s’il vous plait » demanda-t’il à la serveuse avant de hausser les épaules pour faire face à son interlocuteur. « Je n'aime pas manger seul. » Et c’était vrai. Depuis qu’il vivait dans la vie d’Ayden, il avait partagé que peu de repas en solitaire, manger seul le ramener souvent à toutes ces années, seul devant son assiette. « Tu peux toujours le laisser si tu n’en veux pas. » Mais quelque chose lui disait qu’Apollo risquait de croquer dans son entrecôte. Il esquissa un sourire avant de boire une gorgée de bière. Ici, les gens en avalaient des litres. Severus ne trouvait pas ça extraordinaire, mais c’était rafraichissant.
Apollo était tout sauf idiot, comme Rémus d’ailleurs. Il aurait aimé que ce soit le contraire, mais des maraudeurs, il avait toujours été le moins stupide des 4… et cela se confirmait aussi dans ce monde, dans cette vie. Severus prit quelques secondes pour répondre, il réfléchissait à ce qu’il pouvait dire, mais il ne baissa pas le regard, préférant soutenir celui de cet étrange ami. « Non tu n’as rien fait. » finit-il par dire. En effet, il ne pouvait pas lui reprocher grand-chose, en tout cas pas à lui. « Disons que je me suis réveillé un jour et que les choses me sont apparues… » Il marqua un temps d’arrêt avant d’ajouter. « Différentes… » Et c’était peu de le dire. Severus se demandait encore comment toute cette histoire était possible. Ce n’était à rien y comprendre et pourtant… il ne pouvait nier cette nouvelle réalité. « Je crois que je vais diminuer les fêtes pendant un temps, essayer de me retrouver un peu. » Il ne disait pas totalement la vérité, mais ne mentait pas non plus. « J’ai besoin de me recentrer sur moi-même. » Un sourire léger se dessina sur ses lèvres tandis qu’il réalisait que c’était surement la première fois de sa vie qu’il parlait autant à Remus Lupin.
Apollo eut un sourire tendre, quoique timide et embarassé alors qu'Ayden ne prit pas en compte ce qu'il avait dit et commanda deux plats, voyant sans doute que l'étudiant était dans la retenue pour son budget. Il n'aimait pas cette position parce qu'il ne pourrait pas lui rendre n'importe quand, et parce qu'il avait l'impression d'être coupable de quelque chose qui avait éloigné Ayden. Et si Ayden lui en voulait de quelque chose, assez pour que leur complicité en soit brisée, Apollo était d'autant plus gêné de demander à ce qu'il lui paye quelque chose dans cette situation, de peur de passer pour un profiteur et/ou un hypocrite.
Merci, lui dit-il malgré tout, très sincère avec un sourire timide. Mais tu sais que j'aurais pas les moyens de te rendre la pareille de suite, hein ? Il précisa malgré tout.
Il le regarda un instant, se demandant encore et encore ce qui pouvait bousculer l'esprit devenu si inacessible de son ami. Le monde avait l'air tellement étrange et perdu et Apollo avait l'impression qu'il avait fini par abimer Ayden aussi, plongeant Apollo davantage dans les méandres labyrinthiques d'une réalité qu'il ne suivait pas.
Ayden brisa finalement la glace en répondant à ses questions. Ca n'avait pas réellement satisfait les questions d'Apollo ceci dit, et en fin de compte, ça lui avait peut être fait de la peine. "Voir les choses différentes"... tout ce qu'Apollo craignait, que le monde dont il peinait à trouver un sens, dans lequel il ne se retrouvait plus, lui avait également pris son ami dans ce décor insaisissable.
Il baissa le regard quand il lui dit vouloir prendre du temps pour lui même. Apollo avait l'impression de perdre de plus en plus de repère, mais il ne pouvait pas en vouloir à Ayden. Il devait traverser quelque chose qu'Apollo n'avait pas perçu malgré sa position d'ami, et il n'était évidemment pas à blamer pour ça.
Est-ce que ça va ? Lui demanda-t-il finalement, lourd de sincérité, de crainte et de compassion.
Les assiettes, non content de contenir de grosses pièces de viandes généreuses, venaient avec des frites et une sauce au poivre. Le plat fit gargouiller le ventre d'Apollo qui s'embarassait encore davantage de saliver devant une assiette qu'il ne payait pas. Il n'osa pas y toucher pour le moment malgré la faim et l'envie, attendant au moins qu'Ayden commence la sienne, toujours pour ne pas passer pour un profiteur hypocrite.
Est-ce que... tu veux en parler ? Rajouta-t-il. Ayden je suis tellement désolé si je n'ai même pas pu voir que tu allais mal...
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Sujet: Re: Il n'y a de véritables amitiés que celles dont l'origine est oubliée - Apollo Sam 30 Mar 2024 - 10:02
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Cela l’étonnait lui-même, mais Severus n’éprouvait aucun gène à inviter Apollo. Il lui rappelait Lupin et son adolescence, mais les sentiments d’Ayden à l’égard de son ami apaisait le ressentiment du brun à son égard. Il se doutait cependant que les choses changeraient le jour où ses souvenirs lui reviendraient. Ce n’était cependant qu’une supposition, tout ce monde l’était d’ailleurs. Severus avait essayé d’en saisir les tenants et les aboutissants, mais cela le dépassait. Les multivers, le temps… Il avait l’impression de se retrouver téléporter dans un jeu vidéo. C’était une passion d’Ayden, il pouvait passer des heures derrière une manette à essayer de terrasser un dragon ou attraper des petites créatures nommées Pokémons. Etrange…Il cherchait à vivre des aventures et avait finalement plongé dans l’une d’entre elle. Parfois Severus se demandait ce qu’il était advenu de lui, car bien qu’il se souvienne de toute la vie d’Ayden, de sa personnalité, de ses envies, il avait pris possession de tout ça, écrasant l’existence du jeune homme. Parfois il avait même l’impression de lui avoir volé sa vie, même si ça n’avait pas du tout été son objectif.
D’un geste de main ample, il fait signe à Apollo que cela n’a franchement aucune importance. « T’inquiète, qu’est-ce que tu veux que je fasse de tout cet argent… » Il lève les yeux au ciel. « C’est de la folie…» dit-il en soupirant face à l’état de ses comptes en banque. Il était chanteur, il chantait et gagnait plus d’argent que quelqu’un qui sauvait des vies. Alors partager un peu de ce qu’il gagnait ne le dérangeait pas. « Cela me fait plaisir, autant le partager que de laisser moisir dans un compte en banque. » Avec tout ce qu’il avait, il ne voyait même pas ce qu’il pouvait en faire. A La vie de Severus avait toujours été frugale. Sans parler de son enfance dans leur chaumière miteuse ou la faim me tiraillait chaque jour, il n’avait jamais vraiment eu d’argent. Adulte, il avait élu domicile dans une maison abandonnée par des moldus qu’il avait essayé de retaper pour au moins ne pas prendre l’eau par temps de pluie. Alors oui, Severus connaissait la vie à la dure, elle avait marqué toute son existence. A vrai dire, il commençait à sortir la tête de l’eau avec son métier de professeur de potions à l’école Poudlard, quand le destin l’avait amené ici. Dans cette vie, ou il pouvait s’acheter la dernière voiture de luxe sans s’inquiéter de pouvoir manger le soir. Cette vie était tellement différente de son ancienne qu’il avait du mal à s’y habituer.
Il aurait aimé rassurer Apollo, peut-être même lui dire la vérité, mais il se voyait mal lui sortir qu’il était Severus Rogue et lui Remus Lupin. Non, ce n’était pas le bon moment et pas approprié non plus. Surtout que l’histoire de Severus et du Remus de son monde différé pas mal de ce qu’il avait pu lire des résumés des bouquins Harry Potter. Autant donc éviter ce sujet…
Quand Apollo lui demande si ça va, Severus prend le temps de réfléchir à sa réponse. Il ne sait pas vraiment et c’est bien le problème, il est perdu dans un monde bien trop complexe pour lui, ou il manque clairement de contrôle et ça Severus l’a toujours détesté. Avoir du contrôle c’est être en sécurité et Severus en a cruellement besoin pour ne pas perdre pieds. « C’est difficile à dire, ça va, mais parfois je sens que ça me dépasse. » dit-il en parlant de ce qui l’entoure, de la vie d’Ayden, de cette célébrité soudaine. « Je ressens parfois le besoin de me détacher du groupe pour respirer… De me recentrer sur moi. Je suis arrivé à un moment dans ma vie ou j'ai eu besoin de faire le point.» En vérité, s’il le pouvait, il prendrait même un mois de pause sans voir son frère et le reste de sa bande. Ils étaient trop présents dans sa vie et cela dérangeait Severus habitué depuis trop longtemps à la solitude.
Il redresse en entendant les excuses d’Apollo, il n’arrive pas vraiment à saisir pourquoi. Il n’a pas assez d’expérience en relations sociales pour tout saisir, mais il arrive tout de même à distinguer un certain mal-être chez celui qui lui fait face. « Apollo, c’est rien, t’inquiète pas. » Il se veut rassure, ce qui est assez surprenant. Cette vie est fichtrement en train de le changer, mais ce n’est peut-être pas plus mal. « Je peux m’en sortir, c’est ce que j’ai toujours fait. » D’une certaine manière c’est un survivant. Il s’est toujours battu pour continuer à exister et aujourd’hui encore il est bien décidé à reprendre sa vie en main. « C’est que juste par parfois ici, j’ai l’impression que tout me dépasse… ça ne t’arrive pas ? » lui demande-t’il curieux, à la recherche peut-être d’une petite réminiscence de son autre. « Et toi comment ça va ? ça fait longtemps qu’on en a pas parlé non plus. Je ne vais pas être le seul à me confier, c’est trop ennuyeux et moins intéressant. » dit-il avec un sourire aux bords des lèvres. C’est comme ça, non ? Entre amis ? on est censé se confier des choses mutuellement ? Enfin il croit, parce qu’il en est pas totalement sûr…
Apollo finit par oser piocher dans les frites devant lui, de l'assiette qui torturait son ventre. Il était peut être embarassé de profiter de l'argent d'Ayden, mais celui ci avait insisté et surtout celui ci avait raison, ça ne lui ferait pas de mal de manger. Encore moins quelque chose de bon et d'agréable. Fut un temps, partager ce genre de repas avec lui aurait fait parti d'une très agréable routine. La mélancolie de cette pensée rendit la dégustation du repas d'autant plus embarassante. Ou même triste, certainement.
En faisant toutefois attention à ne pas paraître bizarre ou effrayant, Apollo scrutait toutes les expressions de son ami quand il lui demandait si ça allait. Certainement parce qu'il s'attendait à ce qu'il reste en surface, refuse de lui partager réellement ce qu'il se passait (sinon voilà bien longtemps qu'il aurait dit la vérité ou se serait ouvert à lui) et qu'il se disait qu'il allait être capable de lire le sous texte dans ses expressions, mais évidemment pas. Tout restait parfaitement énigmatique, autant dans ses mots que sur son visage.
Presque déçu de sa réponse, il la dissimula en baissant à nouveau le regard, faussement concentré sur son assiette dans laquelle il trempa un morceau de viande dans la sauce au poivre pour la goutter et s'abstenir de réponse, pour le moment. Il en maudissait presque le cuistot, d'ailleurs, puisque l'assiette était excellente et que ça n'aidait pas le tourment d'Apollo.
Il releva le regard quand Ayden lui posa une première question, qui, justement, parlait parfaitement à Apollo. Se sentir dépassé ? C'était le quotidien d'Apollo depuis un moment maintenant. La distance d'Ayden n'avait pas aidé et son énigmatique comportement aujourd'hui n'apaisait rien. Il lui laissa la place d'embrayer en changeant le sujet vers lui. Peut être aurait-il du répondre avant qu'il ne puisse lui parler de lui.
Et bien justement, décida-t-il de reprendre sur la première question pour répondre à la deuxième. L'impression que tout me dépasse, oui, c'est ce qui résume entièrement ma vie, avoua-t-il, même rassuré d'enfin le dire à quelqu'un qui semblait le comprendre. C'est cool d'ailleurs de l'entendre de quelqu'un d'autre, j'allais finir par me croire fou. Mais Ayden pour être honnête...
Hésitant, il s'arrêta un instant. Il posa ses couverts et posa son dos sur le dossier de sa chaise, les bras sur la table. D'abord, son regard était fuyant, avant qu'il ne décide de prendre du courage et de le lever vers lui. Même s'il n'était absolument pas agressif, il essayait de se déterminer, essayer de clarifier tout ça, lassé de nager dans le noir depuis si longtemps, sur de trop nombreux tableaux.
... tu fais partie des raisons pour lesquelles je suis toujours perdu. Dans ce monde qui m'échappe, toi aussi tu m'as échappé, admit-il alors, un peu terrifié à l'idée qu'il le prenne mal mais largement soulagé de lui avoir enfin dit la vérité sans artifice.
Apollo haussa les épaules. J'aimerais te dire comment je vais, que je suis un peu perdu mais que ça va, qu'il y a un garçon qui me plait, que... Non, avant que tu ne te pose des questions, il ne me connait même pas, il n'y aura jamais rien. Mais c'est ce genre de choses qu'on partageait avant, et sous prétexte que tu sois aussi un peu perdu, tu nous as enlevé ça. C'est pas pour te culpabiliser que je dis ça, je vois que quelque chose ne pas pas mais tu peux comprendre mon point de vue, non ?
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et 3 hamburgers s'il vous plait
You're made of darkness and fire, my friend I think the world may be coming to an end But when heaven and hell do collide Know that I'll always be there by your side
La situation était compliquée pour Severus. Il se souvenait très bien des sentiments amicaux d’Ayden envers Apollo. Ils étaient de très bon amis, le genre que lui aurait aimé posséder à Poudlard, des amis garçons bien sûr, car malgré sa solitude il avait tout de même eu Lily et Mary, mais ce n’était pas pareil, ils ne pouvaient pas tout leur dire. Il aurait aimé avoir l’âme d’un acteur pour faire comme si de rien était, pour se faufiler dans la vie d’Ayden sans que cela ne le remarque pas, mais si Severus était un légimens hors du commun, il ne pouvait pas faire front à un de ceux qui l’avait harcelé durant toute son enfance sans faire preuve de recul. C’était impossible pour lui et il ne savait pas s’il pourrait passer au-dessus. Le simple fait qu’il discute avec lui, partage un repas, était déjà un grand pas pour Severus. L’ancien serpentard avait connu une jolie évolution depuis des années, mais il demeurait encore fragile et retomber face à un de ceux qui avaient fait de sa vie un enfer n’était pas très agréable pour lui. Severus ne pouvait s’empêcher de penser à la suite. Pour le moment Apollo n’était pas éveillé, il ne se souvenait de rien de son ancienne vie, et de ce qu’il avait fait subir à Severus même indirectement. Des 3, Rémus n’avait jamais été le pire, mais il n’avait presque jamais agi pour calmer James et Sirius. Severus s’était demandé à de nombreuses reprises ce qu’il avait pu faire pour mériter tout ces mauvais traitements. Il savait qu’il n’était pas tout blanc non plus, que son étrangeté avait surement amené à ce qu’on décide de faire de lui un moyen de distraction, mais quand même… Il avait passé quasiment la totalité de ses années à Poudlard à fuir les maraudeurs, à essayer de se faire plus invisible qu’il ne l’était déjà. Il remarquait bien dans le regard d’Apollo qu’il ne comprenait pas son comportement, ce qui était compréhensible, mais Severus ne pouvait pas lui raconter la réalité. Il se voyait mal lui dire qu’il n’était pas celui qui pensait être et que lorsqu’il se souviendrait, il ne l’apprécierait plus autant. Peut-être le détesterait-il même plus qu’à l’époque. Après tout, il était responsable de la mort de James… Cette pensée lui fit manquer plusieurs battements de cœur. Jamais Severus ne porterait James dans son cœur, il y avait trop de haine entre eux, mais jamais, il n’avait voulu sa mort… Nul doute que quand Apollo se souviendrait de qui il était vraiment, il ne lui adresserait plus la parole… Et c’était dans le meilleur des cas. Severus marchait donc en eaux troubles et il détestait ça. Sans les sentiments positifs d’Ayden envers son ami de toujours, il n’aurait jamais pris la peine d’essayer de sauvegarder cette relation. Il se sentait d’ailleurs stupide d’essayer, mais il y avait dans le regard d’Apollo une telle tristesse qu’il était incapable de mettre plus de distance. Severus arrivait désormais à faire preuve d’empathie, et il s’y accrochait car elle le rapprochait de cette humanité qu’il avait laissé de côté tant de fois auparavant…
Il laissa Apollo piquer dans son assiette, de toute façon, Severus n’avait pas autant d’appétit que pouvait l’avoir Ayden. Il était encore marqué par ses brimades d’enfants. Même s’il mangeait à sa faim désormais, il avait conservé un petit appétit, mais il mangeait assez souvent dans une journée, surement par peur que la nourriture ne vienne à manquer. C’est impressionnant de voir à quel point la manière dont vous êtes traité enfant influe sur votre vie d’adulte.
Attentif, il écoute Apollo, en se disant que jamais Rémus ne lui aurait confié ce genre de sentiment. Il ne lui aurait même pas parlé, il n’avait même pas été capable d’arrêter James quand il l’avait retourné les pieds en l’air devant tout le monde et retiré son pantalon. Il s’en souvenait comme si c’était hier et l’humiliation qu’il avait ressenti ce jour là avait été le début de son endoctrinement chez les mangemorts… Tout était parti de là, de cet évènement. Severus ne pouvait cependant pas en tenir Apollo responsable, parce qu’il n’en avait aucun souvenir et peut-être aussi parce qu’il venait d’un univers différent du sien et que dans celui-ci les choses s’étaient peut-être passées différemment. « Il n’y a pas qu’a toi que j’ai échappé. » lui répondit-il autant pour Apollo que pour lui. Severus s’est échappé à lui-même… et c’est surement ça le pire. « Mais disons que le monde nous change, d’une manière ou d’une autre… » dit-il avant de soupirer.
« Tu as rencontré quelqu’un ? » Il préfère rebondir sur quelque chose de positif, de joyeux que de rester dans leur mélancolie. Quand il l’entend parler de culpabilité, il ne peut s’empêcher de laisser échapper un rire. Severus est enseveli par elle, elle l’étouffe même, alors non, il ne va pas se sentir coupable envers Apollo… Il en possède déjà assez pour lui. « Ne t’inquiète pas il m’en faut plus pour culpabiliser… » Tellement plus. « Il y a des choses qui se sont passées, dont je ne peux pas vraiment te parler, mais ça m’a changé. J’aimerais pouvoir le faire, mais ce n’est pas possible. » La vérité est parfois difficile à entendre, mais il préfère jouer carte sur table. « Et pour ce garçon que tu as rencontré, va lui parler, il pourrait t’échapper et croit moi, il n’y a rien de pire que perdre la personne qu’on aime parce qu’on n’a pas été foutu de lui dire ce qu’on ressent. » Il en avait payé le prix avec Lily, maintenant les choses s’étaient arrangés, mais il avait perdu énormément de temps.
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