[Fe] Intrigue #1 : Le Temps du Rêve

La colonie de vacances improvisée se divise en plusieurs groupes, les discrets et les tanks, ordre de ce bon vieux Kronos. Aux côtés d’Octavia -dont je n’arriverai sans doute jamais à affirmer que nous sommes à quelques différences près la même personne- je me range du côtés des fonceurs. Le combat, y’a que ça de vrai quand le cerveau a du mal à suivre : ça dérouille, ça réveille.
Ils étaient nombreux, atrocement nombreux. Je crois n’avoir jamais vu autant d’ennemis à abattre, même dans mes pires cauchemars. Des soldats ou des civils, peu m’importe finalement. C’est triste de penser que je mets sans doute fin à plusieurs vies innocentes, manipulées par un gardien inconscient, mais je n’ai pas le choix. C’est eux ou nous, et je ne les choisirai pas. Je dois dire qu’Octavia se bat incroyablement bien. Comme moi, elle n’a pas besoin de magie et se débrouille parfaitement avec ses armes et son propre corps. Elle est impressionnante et j’ai même du mal à me concentrer durant les premières secondes.
Plus le combat avance, plus je remarque que quelque chose cloche. Personne ne chute ni sous mes attaques, ni sous celles d’Octavia. Nous ne parvenons ni à les blesser, et encore moins à les tuer. Les soldats semblent simplement se réveiller de leur cauchemar, avant de sombrer à nouveau dans la sordide manipulation du gardien. J’ai beau continuer le combat, mon endurance commence à en prendre un coup, tout comme mon moral qui n’était déjà pas au meilleur de sa forme avec cette journée de dingue. À quoi bon tous les mettre KO s’ils reprennent du poil de la bête aussitôt, comme si de rien n’était ? C’était comme si le temps leur était favorable et qu’ils revenaient quelques seconde en arrière.

- Ça ne fonctionne pas ! C’est peine perdue, hurlé-je à qui entendrait.

La seconde suivant fut complètement floue. Je me souviens d’une secousse, d’une impressionnante vague d’énergie fondant sur nous, et plus rien. Quand j’ouvre les paupières, j’ai la surprise de me retrouver dans les égouts, avant les combats, comme si nous n’avions rien fait. Je soupire, impatiente et agacée du dénouement de la situation. Ce n’est pas ça que j’appelle un combat ! Tout leur bordel de Temps, leurs pouvoirs, leur magie, tout ça me répugne au plus haut point.

- Je vais essayer de donner l'avantage à ceux qui étaient dans la Forteresse, essayez de maintenir le Gardien dehors, annonce la femme qui je crois se nomme Haizea, avant de disparaître.

- On peut pas faire les mêmes choses, il aura toujours l'avantage avec son emprise temporelle, il faut qu’on déstabilise son pouvoir.

J’approuve les dires d’Octavia d’un hochement de tête mais reste en dehors de la conversation. Je préfère reprendre mon souffle. En tout cas il est certain que si nous nous contentons de reproduire les mêmes gestes, nous pouvons déjà creuser nos tombes. Mais comment déstabiliser un être aussi fort que cette enflure ?

- Le dragon. Tu veux le distraire, répond Niccolò à ma question muette.

Le dragon est certainement une très bonne arme, mais du moment qu’il est de notre côté ! Ils veulent vraiment utiliser ce monstre comme appât ?

- Combattez les civils pour les retenir, ordonne Octavia d’une voix claire en se tournant vers ceux qui étaient dans les égouts à nos côtés. Ocean et moi allons attirer l’attention du dragon. Ça te va ?

- C’est pas un dragon qui va m’arrêter. Allons foutre une raclée à ce gardien d’mes deux, dis-je en haussant les épaules.

Plus facile à dire qu’à faire. À nouveau dans le district, au centre des combats, j’observe Niccolo se concentrer sur le dragon, et les autres retenir les soldats. Octavia me fait un signe et je la suis discrètement dans un immense bâtiment. Nous montons tout en haut, jusqu’au toit. La vue aurait été magnifique si des centaines de grognements ainsi qu’une désagréable aura de douleur ne nous entouraient pas.

Le coeur battant à tout rompre, mon regard se pose sur notre cible : l’immense dragon. Lui aussi aurait pu être magnifique dans d’autres circonstances. Actuellement j’ai simplement envie de faire un noeud avec son long corps et de l’envoyer valser à plusieurs milliers de kilomètres. Malheureusement je ne suis ni Hulk, ni King Kong. Juste une petite meuf qui se bat avec un couteau.
Le sifflement d’Octavia attire sans aucun mal la créature vers nous qui se stoppe tout autour de la scène chaotique du dessous. Ses yeux brillants nous trouvent et il fonce vers nous sans réfléchir davantage. Au moins, pour l’attirer, on l’a attiré ! Et maintenant ? Sauter sur lui ou l’esquiver ? J’opte pour la seconde option, ne souhaitant en aucun cas me retrouver coincée sur son nez écailleux à vingt mètres au-dessus du sol. Je saute sur le côté, espérant me rattraper grâce à une roulade, mais il parvient à me heurter, tant sa vitesse est importante. Le choc est tel que je n’arrive pas à me relever de suite, ma vision est trouble et ma respiration chaotique. Bordel… Il m’a pas raté ce fumier…

Allongée sur le sol du toit, je reprends du mieux que je peux mes émotions alors qu’Octavia se bat comme une déesse. Je me redresse peu à peu en l’observant faire. Elle détache un petit bâton de sa ceinture qu’elle secoue d’un coup sec. Celui-ci se déploie immédiatement en un remarquable arc qui ne ressemble à aucun arc que j’ai vu jusque là. Elle bande son arc et c’est avec surprise que j’aperçois une flèche s’y glisser toute seule. Pratique et remarquable. Elle tire et la flèche se loge entre deux écailles du dragon, sous sa mâchoire. Le monstre pousse un hurlement et dévie de sa trajectoire.

Ma vision s’est éclaircie et le sang bouillonne en moi à nouveau. Il ne m’en faut pas plus pour m’élancer. La détermination à son comble, je récupère ma machette tombée au sol durant l’impact, recule de quelques pas et bondis d’un seul coup, visant son oeil. À toute vitesse, comme si le sol était un trampoline, je saute, contournant les quelques obstacles, lève mon arme que je tiens à deux mains au-dessus de ma tête et la plante en plein saut dans le corps épais du dragon. D’un coup de pied assuré, je retire la lame des écailles et retombe sur mes pieds, sans oublier de reculer, à la hauteur de mon alliée.
Le dragon rugit si fort que je porte mes mains à mes oreilles. Je n’ai cependant pas réussi à viser son oeil comme je l’aurais voulu : ma lame s’est logée au même endroit que la flèche d’Octavia, sous sa mâchoire. Décidément, nous sommes peut-être réellement des doubles…

Mais là n’est pas le pire. Souffrant, le monstre semble se soigner de la même manière que les soldats de tout à l’heure. Plus aucune blessure. Comme si nous n’avions rien fait du tout, il reporte son attention sur nous. 1 - 0.

- Il a pas peur de piétiner sa dignité en trichant comme ça, le lézard, marmonné-je pour moi-même.

Mirajane était confronté à une situation qui avantagerait personne, ni pour elle et encore moins pour le reste du groupe. ils étaient trop préoccuper à comprendre ce qui se passait, autant certain était confronté à quelque chose d’inattendu, mais surtout totalement inconnu. Mirajane avait appris au fil du temps à ne pas trop se fier au destin, de faire en sorte que la situation en ressort gagnant, mais qu’il y aurait forcément des pertes. Chaque membre de ce groupe improvise savait ou était sa place, sur un champ de bataille pour certains, alors que ce qui restait du groupe demeurait en retrait. La démone avait évidemment accepté ce qu’on lui imposait, elle qui n’a jamais vraiment été friande des combats. Cependant, elle faisait toujours son maximum pour être à la hauteur des attentes, préférant appliquer les plans à la lettre. Toutefois, cela ne voulait pas dire qu’elle était différente des autres mages de Fairy Tail, mais elle avait pu observer une fin alternative, mais beaucoup trop sombre pour la guilde, dans un monde qu’elle reconnaissait à peine. Puis, l'arrivée d’un nouveau membre au sein du groupe souleva beaucoup de questions, mais aussi énormément d’ombre dans ce tableau. Mirajane n’avait pas oublié ce qu’elle devait faire, malgré cette soudaine conversation, cette échange de puissance et de découverte permis à la jeune mage de mieux comprendre celui qui était son double, une version d’elle-même beaucoup plus sombre et torturé par la vie qui ne lui avait fourni aucun cadeau.

Malheureusement, les recherches ne semblent pas se passer comme il l’avait prévu, par l’immensité des lieux, mais aussi par l’absence du moindre indice. La démone avait choisi de reprendre son apparence normale, elle ressentait les effets de sa transformation sur son métabolisme. Cela lui prenait toujours autant de force, Le Take Over était une magie imprévisible, férocement gourmande en magie et qui demandait beaucoup de délicatesse et de précaution. Malgré ses recherches qui s'avérèrent faibles, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine frustration. Mirajane ne savait pas vraiment par ou commencer ses recherches, sans oublier Mirael qui laissait toujours exprimer son insatisfaction. Elle comprenait sa frustration, notamment à cause de leur pouvoir commun, c'était une force qui devait être mise à l’avant, mais bien souvent mise dans un coin afin d'éviter de faire le moins de dégâts possible.

-"C'est le pouvoir du Gardien, il vient de recommencer la bataille, on doit vite trouver ce truc qu'il garde ici."

Mirajane l’avait ressenti, cette profonde secousse, elle avait ressenti l’immensité de l’énergie qui venait d'amplifier l’air et les lieux. Le combat devait faire rage un peu plus loin, alors qu’ils marchaient sans réel but précis, elle croyait même percevoir un léger débalancement énergétique. Après tout, ce n'était pas son combat, mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir de l‘inquiétude pour les groupes qu’elle fut obligée de laisser derrière elle. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’observer l’état des lieux, mais notamment de l’étrange magie qui y régnait à l’instant. Mirajane était habituée à voir des lieux être détruits, elle avait l’habitude de ce genre de situation était donner la réputation de sa guilde. Cependant, jamais elle ne s'était attendu à voir une magie qui pouvait tout reconstruire, cela n'avait rien à voir avec ce qu’elle connaissait, sauf la magie du temps que possédait Jadis Ultia.

" Il faut être attentif et réfléchir dans quel endroit il cacher ce que l'on recherche"

Cela faisait un bon moment qu’elle marchait, sans réellement atteindre leur objectif, encore moins d’avoir une piste plausible. Mirajane observait toujours attentivement un indice qui leur permettrait d’enfin mettre la main sur ce qu’ils cherchaient, selon les propos de Kronos. C’est avant tout plusieurs bruits qui attira son attention, instinctivement elle se lança dans la direction imposer, tout en observant la réaction de son double qu’elle suivait sans plus attendre. Ce qu’elle assista dépassait largement sa compréhension, bien qu’elle n’avait pas trop le temps de se poser des questions ni de réagir aussi vite qu’elle l’espérait. Devant elle, le groupe se retrouvait en plein combat, Mirajane eut le temps d’apercevoir ce qui semblait être le gardien qui fut mentionné plus tôt. tout se déroula si vite qu’elle n'eut pas le temps de réagir, ni sous les coups avantageux de l’homme aux chaînes, ni de la difficulté qu’éprouvait le groupe devant autant de puissance.

Mirajane assista avec horreur au coup que l’homme porta contre celui qui se faisait appeler Sans, qu’elle avait sans doute croisé à un moment à Baiame, sans pour autant avoir établi un lien particulier, voir une échange. Puis, elle remarqua pas présence de la jeune femme plus tôt, Haizea, d’après ses souvenirs, prendre avec elle la jeune femme enceinte. Mirajane pouvait ressentir une certaine colère, mais une peur pour l’état de la jeune femme ainsi que de son futur enfant, avant d’entendre Mirael prononcer quelques mots.

-"D'accord, voilà pourquoi Kronos voulait qu'on s'infiltre."

Elle ne comprenait pas directement ce qu’il voulait en venir, mais ses mots semblaient lourd de sens, ce qui l’obligea à reporter son attention vers l’homme devant elle. Bien qu’elle soit à bonne distance, elle pouvait ressentir quelque chose de puissant, mais d’étrange émaner chez l’homme qui venait d’attaquer le nouveau camarade du groupe. qu’aurait-elle bien pu faire? en cet instant? Mirajane ne connaissait aucun sort de guérison, mais l’instinct de protection repris rapidement le dessus, son désir de protéger les gens, même les inconnus, pris largement le dessus sur sa raison, la poussant à utiliser son Take over pour prendre l’apparence de Satan Soul: sitri.



"Si tu as une idée de comment le battre ou quel sont ses faiblesse, c'est le temps de le dire"

-"Le type qui est en train de mourir, je pense que c'est lui qui a les infos."

Comprenant la situation, Mirajane choisit de faire confiance à son instinct et de faire face à l'ennemi, mais avant toute chose, il avait grandement besoin de soin, mais aussi de protection. La démone préféra attendre le moment idéal pour passer à l’attaque, elle ne devait pas prendre de décision à la légère, encore moins faire face seule à la situation, même si elle avait largement le niveau pour affronter un tel ennemi. Mirajane devait aussi savoir comment maîtriser l’homme, elle devait aussi attendre de savoir ce que Sans gardait comme info, ce qu’il ne leur avait pas tout dit.

-"Oh il est mortel, un coup de couteau et s'est fini pour lui. Par contre, il reviendra à chaque fois à la vie tant qu'il sera déterminé à vivre. Le plan s'est de le dégouter de la vie tellement fort qu'il voudra juste mourir. Pour le moment ça semble pas bien partie."

-"C'est le plan le plus stupide de l'histoire entière du Multivers." Lanca Mirael, décourager

-"Pourtant c'est vrai."

Dit soudainement l’homme qui leur faisait face, muet depuis un  bon moment, elle avait l’impression que la situation tirait à leur désavantage. Elle se demandait bien comment ils parviendraient à neutraliser un individu qui ne craignait pas la mort. Cependant, elle savait que peu importe l’ennemi, à quel point il pouvait être fort, il existait toujours une contrepartie à cette soudaine puissance. Mirajane ne pouvait s’empêcher de repenser à toutes les sensations qu’elle avait ressenties en observant l’homme. Peut-être était-ce la clé? un indice qui lui permettrait de comprendre comment un tel individu pouvait exister, même à travers cette situation qui les dépassait tous.

-"Ici je suis plus fort. Je suis une anomalie temporelle. Je défis tout ce qui peut et ne peut pas être. Tu ne pourras plus jamais me tuer, vieux squelette."

-"Allez gamin. Tu sais ce qu'on dit : la vraie force c'est d'abandonner. Tu as eu une longue vie pas vrai ?"

-"Pas assez ! Cette ordure a rattaché Persée au multivers, il a redémarré sa grossesse en pleine guerre. T'aurais pas dû faire ça, parce que je ne connaissais pas l'étendue des pouvoirs qu'on a nous, les anomalies. Sans a mis le doigt sur la réponse : il n'a pas ASSEZ vécu. Je peux changer ça, retenez le." hurla soudainement Haizea.

"Ce qui veut dire que je ne peux pas le tuer moi même, c'est ça ? Donc je n'ai pas à retenir mes coups." dit Mirael, avec un sourire sur le visage, il semblait satisfait par le retournement de situation


Mirajane observa un instant Haizea, surprise par ses propos, elle comprenait trop bien ce que cela signifiait, sans vraiment pouvoir comprendre à quel point la situation pouvait être critique. La démone se dit que c’était bien une mauvaise idée d’avoir laissé Persée intégré le champ de bataille, sans se douter ce qui pourrait se produire et des conséquences que cela pourrait engendrer. elle devait faire quelque chose.

" Même la plus puissante des créatures ou d'un sorcier à ses faiblesses et ses limites"

Dit-elle soudainement avant de tenter l’impossible, osant faire usage de l’une de ses transformations interdite, sans doute sa plus puissante et dévastatrice. Elle savait qu’elle risquerait sans doute de détruire tout ce qui se trouvera sur son passage. Mirajane comprend que cela l'incite à briser la promesse qu'elle avait faite au Maître, mais contre un ennemi de cette puissance? Elle n'avait pas d’autre possibilité, alors elle délaissa sitri pour prendre l’apparence de Halphas. Mirajane avait à présent un costume moulante bleu et blanc, d’immense aile ornait ses homoplate, d’immense corne et écailles entourait son visage, longeait ses avant bras et la moitié de ses jambes, sans oublier une longue queue reptilienne au creux de ses rein.





" Tu devrais te mettre à l'abri, je ne peux pas les aider tout en assurant sa protection… Nous avons combien de temps pour le retenir avant qu'il retrouve ses forces?"

Dit-elle vers Sans qu’elle protégeait toujours alors qu’elle observait le court combat entre Mirael et l’homme, c’était le moment parfait pour tenter quelque chose. Son premier instinct fut d’user de sa force colossale afin de maintenir l’ennemi au sol. Mirajane tenta de pousser l’homme de sa force incommensurable, comme prévu afin de permettre à la jeune femme de pouvoir se préparer à charger son attaque. Malheureusement, la puissance de l’homme semblait beaucoup plus immense que Halphas, ce qui eut pour effet de lui laisser un moment de surprise qui se lisait sur son visage. Cependant, elle ne vit pas l’attaque venir, encore moins d’user de son propre pouvoir, elle n'avait pas le temps de contre- attaquer sous l’effet de l'absorption, qu'elle fut projeter au loin avec Mirael.

Le choc fut instantané, autant qu’elle prit un moment avant de se remettre de l'attaque, toutefois Mirajane parvient à entendre des bribes d’une conversation.. et cela n’avait aucun sens à ses yeux…

- "Tu t'es persuadé que j'étais la méchant de l'histoire. Mais toi tu as rompu ta promesse, tu devais me protéger."
-"T'as raison, j'ai brisé ma promesse. Tu restes le méchant de l'histoire."
-"On se donne toujours le beau rôle quand on raconte l'histoire."

Au loin, on pouvait voir durant cette échange, l’homme resserrer son emprise autour de Sans, sans parvenir à l’atteindre. Tandis que Haizea semblait toujours autant concentrer par ce qu’elle faisait, Sans tenta de retarder l’inévitable.

- "Tu sais, je n'ai jamais su à quoi ressemblait la vieille dame des ruines. Tu te rappelles d'elle, celle qui m'a fait faire cette promesse, qui te considérait certainement comme un fils avant que tu ne l'as tue."

Dit Sans en tentant une attaque, laissant des crânes apparaître, foncer vers l'homme afin de le déstabiliser ou de le ralentir dans ses gestes. Mirajane était impuissante face à la scène, cela lui prit plus de temps que prévu pour retrouver un peu de son énergie. Puis elle vit l’homme attaquer Sans, impuissante face à la scène qui se déroulait sous ses yeux.

- "Non !”

-"Tu ne devais pas faire quelque chose toi ?!" cria Mirael

-"Encore... une... seconde !" dit Haizea

" Dépêche, il en a plus pour longtemps"

C’était tout ce qu’elle pouvait dire, qu’avait-il à rajouter à cela? tout n'était qu’une question de temps avant la fin viennent les chercher. Mirajane observait Mirael qui semblait aussi comprendre la situation, mais elle compris son geste, elle compris ce que cela signifiait.

"Tu ne nous échapperas pas cette fois.. tu n'aurai pas dû user de mes pouvoirs ainsi."

Mirajane se souvenait très bien ce qu’elle voulait dire, elle se souvenait assez bien d’une confrontation entre elle et cette femme qui avait osé lui volé, même temporairement son take Over. Cela avait engendré énormément de dégâts, en partie grâce à son pouvoir en tant qu’Halphas, ce qui avait eu pour effet de détruire tout autour d’elle. La démone pris un moment avant de pouvoir parvenir à charger une puissante salve d’énergie Cosmique, qui illumina sa zone d'envoi. Elle n’avait pas du tout apprécié qu’on ose lui voler ce qui lui appartenait, elle avait le regard sombre et son timbre de voix laissait parfaitement entrevoir son état démoniaque, sans émotions, rempli de froideur.

-"Tu devais protéger tous les humains..."





“Rayon cosmique”

Dit-elle soudainement alors que son attaque, combinée au pouvoir électrique de Haizea ainsi que de la puissance démoniaque que Mirael déversa, eut enfin raison de l’homme qui prononça ses dernières paroles. La puissance des attaques à puissance maximum parvient enfin à neutraliser l’ennemi, Mirajane observe tout son corps se désintègre, avec une pointe de soulagement… même s’il était déjà trop tard..

Sur le toit de l'immeuble où se trouvaient Océan et Octavia, un portail orange apparut pour emmener les deux femmes de justesse alors que Pelée/Marty McFly reprenait ses attaques.

C'était une bonne idée, souligna-t-il malgré tout une fois réapparus de l'autre coté, dans les rues du district. Mais le dragon s'en remettra plus vite que vous si vous continuez comme ça.

Octavia serra les dents. Alors espérons que ça leur a donné assez de temps, dit-elle en voyant la situation.

Devant la Forteresse, Nico glissait d'ombres en ombres pour épuiser le Gardien du District, alors que Niccolo l'attaquait de front, aidé par quelques squelettes qu'il avait certainement convoqué des entrailles de la ville avec ses pouvoirs. Mais malgré l'éloignement de son dragon, celui-ci était toujours aussi vif et leur donnait du fil à retordre. Kronos était tendu depuis le début de l'affrontement : tout son plan tenait sur le rêve qu'il avait fait à propos de la prise échouée de la Forteresse d'un autre district et bien que celui-ci semblait moins puissant, il savait comment ça avait fini pour le fils d'Hadès. Il ne se rattachait qu'à un espoir : qu'ici, le Gardien soit en effet moins fort que son collègue de la Mort et qu'il ne puisse tuer personne.

Il eut un sursaut en voyant une occasion ratée dans l'enchainement des fils d'Hadès : une fenêtre ouverte pendant une seconde qui permettrait au Gardien de retourner l'attaque contre Niccolo et le tuer. Mais à cet instant... celui-ci s'effondra au sol, faisant claquer dans le vide l'épée du demi-dieu.

Haizea réapparut au milieu de la scène avec Mirajane, Mirael et le corps sanglant de Sans. Où est Gothel ?! S'écria-t-elle.

Alors que Kronos accourait vers la scène, il ouvrit un portail vers les égouts où se trouvaient, entre autre, Gothel s'occupant de Persée. La reine ne se fit pas prier pour les rejoindre. Persée va mieux, j'ai pu la... oh par les dieux, souffla-t-elle en voyant l'état de Sans.

Elle se pencha sur lui et lui prit les mains. Il n'est pas trop tard, heureusement, comprit-elle alors qu'elle ferma les yeux et se mit à chanter à demi-voix. Ses cheveux se mirent à briller alors que les blessures de Sans se refermaient.

Qu'est-ce qu'il se passe... marmonna difficilement une voix plus loin : les visages se tournèrent alors vers le Gardien, qui leva son voile pour laisser apparaitre le visage du double de Sans, confus.

Sans, de la Terre 10 008, comprit alors Kronos.

Vous n'êtiez pas l'ennemi, devina Haizea. Vous avez été kidnappé dans votre univers comme tous ces gens, n'est-ce pas ?

Cet humain... il allait enfin réussir à me tuer... essaya d'articuler le Gardien.

Cet humain est une anomalie temporelle, la personne qui se tient derrière cette ville a trouvé utile le lien qui vous unissait pour controler le dragon du temps, supposa Haizea. Kronos ne rajouta rien : ce n'était qu'une théorie, mais Haizea avait du le comprendre parfaitement en tant qu'anomalie elle même. Ce combat avait été un affrontement de flux temporels improbables, les siens compris.

Kronos posa sa main sur son épaule, silencieux, pour lui indiquer d'un mouvement de tête vers le dragon qui revenait vers eux. Vous l'avez peut être coupé à la "source de sa puissance" mais il va bientot se connecter au dragon à nouveau alors...

Haizea ne se fit pas prier et commença immédiatement. Elle ferma les yeux, leva les mains vers l'animal approchant et attendit un instant. Autour d'eux, les soldats redevenaient des civils paniqués, réveillés de leur controle temporel. Les blessures de Sans devenaient invisibles et au bout d'un moment Pelée s'arreta dans sa course. Haizea rouvrit les yeux aussitot dans un frisson, reprenant bruyamment son souffle, alors qu'elle et la créature se regardaient.

Ils avaient réussi : Haizea venait de devenir le maitre du dragon. Dans le fil tordu de ta chronologie, ce doit être le jour où toi et lui avez commencé à vous lier. Tu ne savais pas pourquoi il t'accompagnait parce que tu ne l'avais pas encore vécu, réalisa Kronos.

Haizea ne répondit qu'avec un sourire. Elle se tourna vers la population effrayée du district. Il est grand temps que ces gens retournent dans leurs univers. Les voilà libérés d'Anjea.

Alors que son visage et celui du dragon se tournaient dans les mêmes mouvements synchronisés, elle regarda chaque civils partir dans une lumière rouge, renvoyés dans leurs chronologies respectives.

Ais-je fais souffrir ces gens ? Demanda l'ancien gardien.

Vous, non. Les responsables vous ont fait souffrir aussi, rassura-t-elle alors qu'il disparaissait lui aussi dans la même lueur rouge. Elle tourna ensuite le regard vers Sans qui était parfaitement rétabli grace à Gothel. Merci pour ton aide Sans. Je suis désolée de t'avoir contraint à revivre les atrocités de ton passé, s'excusa-t-elle avant que Sans ne reparte à Baiame, à leur époque, dans la même lumière rouge.

Elle s'arrêta ensuite, et Kronos remarqua son visage : il y vit du doute, de la peine, de l'hésitation. Ce sont d'ailleurs ces expressions qu'elle tourna vers lui. Elle n'avait pas à parler, qu'il avait déjà compris ce qu'elle voulait dire : il était temps pour les habitants de Baiame de rentrer. De laisser le groupe des doubles combattre pour continuer leur guerre. De les laisser mourir en se faisant.

Haizea arrêta le "temps" autour d'eux à nouveau. Leurs amis étaient ainsi figés, incapable d'entendre la discussion. Mais Kronos lui coupa l'herbe sous le pied : On a déjà eu cette discussion. Nous ne pouvons pas les sauver, j'ai prophétisé ce qui est à venir en rêvant du combat contre le Gardien de la Mort, si on participe à ce combat on ne va qu'encourager ce destin.

Attends, écoute moi : je crois que je peux y faire quelque chose. Je l'ai compris en combattant l'anomalie temporelle qui permettait au double de Sans d'être le Gardien du Temps.

Elle marqua une pause instinctivement, prête à ce que Kronos la coupe pour riposter. Mais Kronos resta silencieux : il était prêt à écouter. En réalité, cette aventure plongeait Kronos dans des doutes qu'il n'avait pourtant jamais. Il sentait une responsabilité et une angoisse sur ce qu'il se passait ici qui ne lui ressemblaient absolument pas, et il ne savait pas vraiment encore pourquoi.

Haizea paraissait surprise de cette attitude, mais en profita pour s'expliquer. Tu m'as expliqué qu'une fois que le futur a été prophétisé, il est inchangeable. Qu'essayer d'utiliser ce savoir pour changer le cours des choses ne pourra rien y faire parce que le temps est déjà tissé. Sauf que moi, je ne suis pas dans le cours des choses. Je ne fais partie d'aucune chronologie, d'aucun projet du temps. Si tu essaye de changer les choses, tu n'y arriveras pas. Mais peut être que moi, j'y arriverai.

C'est à toi d'établir le plan d'attaque du 3ème district donc, conclut Kronos, simplement.

Haizea haussa les sourcils. Tu me crois ? Tu veux vraiment qu'on essaye ? Demanda-t-elle. Mais tu...

Je n'interviens jamais, c'est-ce que tu allais dire ? Oui, c'est la règle du TVA. Et pourtant, un jour, je vais le faire. Je vais mener une mission dans cette ville en recrutant des habitants du multivers, et je ne sais absolument pas pourquoi. Ca m'énerve de savoir que j'ai une responsabilité atroce sur ces gens. Dont une femme enceinte. Je n'aurais jamais fait ça et pourtant je vais le faire. Si je retourne dans notre époque en sachant qu'un jour je vais le faire, et échouer, je ne réussirai plus à dormir, se confia Kronos dans un élan de colère. Alors si tu as le pouvoir d'interferer dans un futur qu'on connait d'avance, fais le. Tu diriges à présent cette mission, puisque je ne peux pas le faire.

Haizea le regarda un instant, ayant du mal à y croire. Finalement, un sourire touché se dessina sur son visage. Kronos savait ce qu'il lui faisait plaisir : qu'il lui fasse enfin confiance. Il aurait pu se défendre que non, toujours pas, sachant pertinemment un détail sur son futur qui l'empêchait de lui faire vraiment confiance. Mais pourtant, au fond, il sentait que c'était un peu le cas.

Elle se tourna alors vers le groupe, et les habitants de Baiame furent alors à nouveau capable de bouger, bien que leurs doubles restaient immobiles. J'ai arrêté l'instant présent pour pouvoir discuter sans que les autres ne nous entendent parce qu'il faut qu'on vous dise quelque chose dans la confidence. Vos doubles ne doivent pas l'entendre.

Haizea a bel et bien récupéré la capacité de nous renvoyer chez nous à notre époque, compléta Kronos. Mais on ne peut pas le faire, il faut qu'on reste ici. Vos doubles et le "moi" de leur époque s'apprêtaient à s'en prendre au Gardien de la Mort, au 3ème district, avant qu'on arrive. Ils ont changé leurs plans pour qu'on puisse revenir chez nous, mais ils vont certainement le faire dès notre départ.

Et si ça arrive, ils vont mourir. Kronos l'a vu en rêve, expliqua Haizea puisque Kronos n'avait pas le droit de divulguer le futur sans le provoquer. Pas tous, mais cette mort qu'il a vu, et le fait que vous ayez été envoyés ici rendent plutot évident le fait qu'on doive les sauver. Nous sommes désolés, on ne pouvait pas vous le dire parce qu'une prophétie ne peut pas être évitée.

On provoque toujours la prophétie qu'on essaye de changer, comprit Nico, habitué de telles choses. Mais vous avez un plan pour que ça ne soit pas le cas aujourd'hui ? Demanda-t-il, confus.

Moi, non, répondit Kronos en croisant les bras. J'en connais un mais si j'essaye de le changer, je réaliserai le rêve en question.

C'est moi qui vais prendre les choses en main. Le plan restera le même qu'ici, mais je vais vous répartir cette fois, pas Kronos, s'avança Haizea. Je suis désolée, je sais que vous vouliez rentrer mais on ne peut pas les laisser à leur mort. Alors s'ils demandent pourquoi nous restons, on leur dira que je n'arrive pas à nous renvoyer à la maison. Notre nouvel objectif : lutter contre le destin.

Certains des membres de cette fine équipe étant de retour dans les égouts d'où nous sommes partis au départ, et aucun ennemi ne semblant vouloir nous y rejoindre, je sors de l'ombre où je m'étais préparé à accueillir d'éventuels adversaires pour reprendre le chemin de la bataille à l'extérieur. J'ignore ce qui nous a renvoyé aux abris, mais là n'est pas la place que je considère mienne. De retour dans la rue, c'est l'autre partie du groupe que je finis par retrouver, rejoint par le reste des retardataires alors que la sorcière dit remettre le Temps en marche. Honnêtement, sur ce coup-là, je suis totalement l'avis des guerriers Drows, laissons la prêtrise aux prêtres, et la sorcellerie aux sorciers, du moment qu'ils laissent les arts martiaux aux guerriers.

A peine a-t-elle fait ce qu'elle avait à faire que le loup se rapproche de moi comme un chien venant se coller aux bottes de son maitre, semblant surpris.
"Pourquoi vous n'êtes pas rentrés chez vous aussi ? N'attendez pas, il est temps de regagner votre époque."
"Et quitter la bataille avant d'en voir la fin? Pas le genre de la maison."
Si je suis cassant? Je n'aime rien moins tant que des heures de discussion en pleine bataille. Et je n'aime pas ce type. Même s'il s'avère efficace dans une bataille rangée. Moins en face à face, pour tout dire.
"Tu es un homme bon, Entreri."
"Ne m'insulte pas, s'il te plait."
Je lui jette un regard noir avant de me désintéresser de lui, ne m'intéressant pas franchement davantage au reste de la conversation mais tâchant tout de même d'en retenir l'essentiel. Je n'ai pas fini d'user de ma dague et de mon épée aujourd'hui, j'ose espérer que de cela, ils sont bien conscients.

La sorcière ouvre une nouvelle porte dimensionnelle, Alors que je repousse d'un signe de la main la tentative de la guérisseuse de s'intéresser à moi de plus près. Je n'ai à souffrir que de quelques égratignures, je m'en remettrais. Pour d'autres, c'est moins certain.

Le portail franchi, nous nous retrouvons dans des ruines. Mon premier réflexe est de me rapprocher des fenêtres recouvertes de planches disjointes pour regarder à l'extérieur, restant tout de même derrière le couvert des montants de pierre pour prévenir tout jet de projectile.

"Je vais commencer par identifier le Gardien. Nous pourrions avoir besoin d'une aide similaire à celle de Sans si quelqu'un connait déjà ses faiblesses."

L'extérieur me fait penser que Portcalim est fréquentable, à coté de ce qu'on trouve ici. Et tout le monde à Faerun sait que cette cité est un coupe gorge sur 90% de sa surface. Je met un instant à comprendre ce qui me chiffonne avec les passants qui marchent dans la rue en contrebas. Jusqu'à ce que Sélune ne pose les mots sur les pensées.
"Ils sont tous morts. Si le premier district utilisait son dragon pour la chronokinésie et controler ses victimes par le temps, le troisième district utilise le sien pour la psychokinésie qui controle directement l'esprit des morts."
"C'est pour ça que je l'ai appelé Walking Dead ce dragon là."
"Donc j'imagine que les découper en morceaux ne les arrêtera pas. Et votre nécromancien, ne peut-il pas se rendre utile?"

Niccolo va dire "Je pourrais faire pareil, attirer l'attention du Gardien, je pourrai riposter contre ses pouvoirs et tenter de prendre le dragon."
Il se tournera vers Kronos qui va juste répondre "Je ne peux pas déterminer de plan cette fois-ci. Attendons Haizea pour être sur de ce que nous faisons."

La sorcière est donc de retour, mais son expression n'est guère de bon augure.
"J'ai identifié le Gardien, mais avant je dois vous dire : la Forteresse est encore plus imprenable qu'au 1er district, mais parce que ce qui est protégé m'a paru extrêmement puissant, relié à toute la ville, pas juste au Gardien..."
Elle finit par fermer les yeux, tendre les mains devant elle, et refaire son truc avec les éclairs. Sans surprise, un nouvel arrivant fait son entrée, comme si il n'y avait pas assez de fous ici pour rire de la mauvaise plaisanterie qu'est cette expédition.
"Cet endroit est très étrange, que s'est il passé et surtout qu'est ce que je fais ici?
"Je suis désolée de t'avoir invoqué ici sans prévenir. Nous devons combattre un homme qui est une autre version de toi, Gaara. Nous aimerions que tu nous aides à nous pointer ses points faibles."
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'idée semble davantage le paniquer que lui donner le sourire.
"Comment ça, un double de moi ? Vous pouvez m'en dire plus a son sujet?"
"Et bien... non. C'est pour ça que tu es là. Il controle ce district et est lié à un dragon qui lui permet de controler les morts, mais nous ne connaissons ni ses pouvoirs ni ses forces, ni son histoire. C'est toi qui sais tout ça, puisqu'il s'agit d'un autre toi."

Depuis mon poste à la fenêtre, je me permet d'attirer leur attention en toussant quand je remarque un changement notable dans le comportement des passants à l'extérieur. Des passants qui ne passent plus, mais se rangent plutôt sur les trottoirs, en rangs millimétrés, comme ceux que nous avons combattu précédemment. Ou bien nous sommes définitivement repérés, ou bien le même scénario qu'avec le premier ver volant est en train de se répéter. D'une manière ou d'une autre, il est temps d'agir.

La sorcière se retourne vers le nouveau, ce Gaara, semblant à présent plus paniquée que lui, si cela est possible.
"De quoi est-il capable ? Quels sont les pouvoirs qu'il possède ?'
Cela dit, je note rapidement qu'ils jouent à l'escalade concernant la panique, l'horreur, et tous ces sentiments dont on ferait mieux de faire abstraction au beau milieu d'une bataille.
"Un dragon qui contrôle les mort ? Je veux bien mais en ce qui me concerne, c'était un démon à queue que je possédais. J'étais ce qu'on appelle un hôte. En ce qui me concerne. J'ai des pouvoirs lié au sable.

Une explosion secoue le bâtiment, et je n'ai que le temps de me jeter de coté que la façade explose devant moi. Je me relève pour me retrouver face à face avec plusieurs de ces zombies auxquels nous avons déjà eu affaire, et l'instant suivant, mes lames sont déjà dans mes mains, malgré que je prenne le temps d'essuyer rapidement d'une manche le sang coulant d'une coupure à l'arcade sourcilière. Juste assez pour ne pas gêner ma vision au cours du combat à venir.

Le nouveau lance une vague de sable sur l'ennemi, et j'en profite, sur l'instruction de la sorcière, pour foncer vers la Forteresse rendue accessible, Sélune sur les talons. Et si son attaque nous permet, au début, de passer en terrain presque dégagé, plus nous nous rapprochons de notre but, plus l'ennemi se fait pressant autour de nous. Bientôt, chaque pas voit la dague et l'épée tailler dans la chair morte, et entre coups d'estocs, parades et coups de taille, je parviens à avancer, mais sans vraiment gagner le terrain que j'aurai souhaité gagner. Gagnant quelques blessures superficielles au passage, de celles qui laisseront de nouvelles cicatrices au milieu des vieilles cicatrices. Les coups continuent à pleuvoir, au moins jusqu'à ce que, du point de vue du guerrier aguerri que je suis, le temps semble s'arrêter, alors que je stoppe brusquement le coup de taille horizontal de la Griffe, dont le tranchant s'arrête si près du cou de Sélune qu'il a du sentir la froideur du métal effleurer sa peau. Je lui offre un sourire mauvais, hésitant une demi seconde à conserver ma lame levée, avant que l'urgence de la situation ne me fasse retourner ma lame contre un adversaire qui l'aurait très certainement transpercé de part en part sans mon intervention. Un hochement de tête en guise de remerciement et nous sommes repartis à l'attaque de plus belle.

Au moins jusqu'à ce que l'ennemi que 90% du groupe étaient censés occuper ailleurs se retrouve face à moi, semblant être arrivé de nulle part, et me saisisse à la gorge avec une force qu'aucun homme n'est censé posséder, me soulevant de terre sans effort. Lâchant la Griffe, je porte la main à son poignet, tâchant de guider ma dague pour le traverser (et ma main avec? S'il le faut) et lui faire lâcher prise. Une solution que je n'ai pas le temps de mettre en œuvre comme l'homme, ou ce qui se prétend en être un, relâche soudain sa prise, bientôt aux prises avec un nouvel adversaire, ou la boule de poils sombre qui me sert de double dans cette réalité. Chutant au sol, j'en profite pour récupérer la Griffe, me préparant à lancer ma dague sur l'assaillant, mais étant incapable de viser sans être certain de ne pas atteindre le loup-garou à sa place.
Ce qui me fait retenir ma main, au moins jusqu'à ce que le Gardien se relève, couvert de sang. Un sang que je comprends ne pas être le sien en observant le palpitant figé dans la mort qu'il tient en main, tandis que le gosse à terre reprend apparence humaine en rendant son dernier souffle.

Je déglutis difficilement devant ce spectacle, moi qui ait pourtant vu mourir nombre d'hommes au combat, et ait œuvré à la mort d'au moins autant d'autres, serrant les dents en relevant le regard vers le Gardien, raffermissant ma prise sur mes lames. J'ai toujours su que je mourrai au combat, de toute manière. S'il faut parfois savoir choisir ses batailles, il faut également savoir quand la dernière page du livre se tourne.

Maïa fut très surprise de se retrouver face à Haizea et Kronos, avec leurs doubles parfaitement immobiles. Mais ce fut le discours qui l’étonna le plus. Elle avait le pouvoir de les renvoyer, mais il fallait qu’ils continuent le combat pour éviter que leurs doubles ne meurent. En soi, elle n’était pas contre le fait de les aider, surtout qu’elle ne tenait pas à ce qu’il arrive quelque chose à Gothel, surtout pas maintenant qu’elle avait rencontré son mari et son fils. Mais de là à leur mentir, elle n’était pas une très bonne menteuse. Mais elle ne dit rien, elle ferait de son mieux.

Une fois le temps remis en place, ils se retrouvèrent à nouveau au milieu de la bagarre. Maïa en avait un peu assez de se battre mais elle savait que si sa présence pouvait faire la différence, elle serait ravie de permettre à la vie de continuer. Mais il apparut vite que ce n’était pas tout à fait le cas. Le double du Gardien les avait approchés de la Forteresse mais le Gardien lui-même se précipita sur Artemis. Maïa poussa un cri mais un loup s’interposa et elle ne comprit que trop tard qu’il s’agissait du double d’Artemis. En effet, ce fut le nom que Gothel cria avec horreur au moment où le Gardien lui arracha le cœur.

Maïa en avait les larmes aux yeux, choquée. Ils étaient censés empêcher les morts de leurs doubles, et c’était un échec. Du moins, pour lui. Pleine de courage, Gothel entraîna néanmoins Maïa vers un endroit différent de la Forteresse, interpellant Artemis pour qu’il les rejoigne. Elle avait raison de ne pas s’appesantir sur la douleur. Ils n’en avaient pas le temps avec tous les zombies qui les pourchassaient. Ils ne pouvaient même pas pleurer leurs morts. Gothel parvint à les mettre à l’abri mais Artemis semblait passer sa rage du meurtre de son double sur les zombies qui promettaient de le surpasser.

« Tu le connais mieux que moi, il compte réellement se suicider par simple esprit de vengeance ou tu arriverais à le raisonner et lui dire de nous rejoindre ? » demanda Gothel, inquiète.

Maïa se reprit en se disant que si elle ne réagissait pas immédiatement, il allait se faire tuer. Elle ne savait pas si elle serait capable de le convaincre, mais il n’était pas question de le laisser se faire tuer sans essayer. Elle pouvait supporter la mort du double, mais si elle perdait Artemis ou Gothel, elle était persuadée qu’elle ne s’en remettrait pas.

« Artemis ! » l’appela-t-elle. « On ne les aura pas comme ça ! Il nous faut un plan solide ! Viens ! Je t’en prie je ne veux pas que tu te fasses tuer toi aussi ! »

Sa voix s’acheva de manière presque suppliante. Artemis donna quelques coups avant de se laisser convaincre par la supplique et de les rejoindre. Gothel parvint à barricader momentanément la porte. Mais il était probable que cela ne tiendrait pas bien longtemps. Il fallait qu’ils trouvent un moyen de se mettre à l’abri. Maïa se demandait vraiment ce qu’ils faisaient là. Elle se sentait d’une inutilité à toute épreuve. Mais Gothel s’efforçait de gérer et elle devait se montrer à la hauteur de son double.

« Montons, je peux peut être atteindre le haut des remparts depuis le toit, il faut y aller la barricade ne va pas tenir », lança la reine, forte, mais visiblement très affectée par la mort de son ami.

Maïa posa une main réconfortante sur le bras de Gothel. Elle aurait voulu la sauver de son chagrin, mais elle avait la certitude que rien ne pourrait la consoler, peut-être le temps si on le lui laissait. Mais ce n’était visiblement pas le cas de Artemis, qui n’avait pas sa langue dans sa poche.

« Allez-y, vous aurez tout le temps de le pleurer plus tard. »

Après un regard réprobateur de Maïa à l’adresse de son ancien amant, ils se mirent à courir mais il semblait que la situation et sa gravité faisaient travailler le cerveau de Gothel. Elle courait, mais son esprit était en train de se battre avec la réalité, et ce n’était pas seulement la douleur de la perte. Il fut bientôt évident que la peur d’autres pertes futures était encore pire. Elle marmonna tout en courant, assez haut cependant pour que Maïa puisse l’entendre.

« Nous n'aurions jamais du vous laisser nous aider, pas contre ce Gardien... Je suis désolée. »
« Même si on m’avait permis de partir, je ne t’aurai pas laisser seule affronter ces malades. », lança Maïa, jugeant que le moment était bienvenue de passer au tutoiement avec elle. « Je refuse que tu meures ! Et sans même parler du fait que je commence à te tenir en amitié, tu as une famille. Je me refuse à faire de ton fils un orphelin. Ne t’en fais pas ! On fera tout pour que Artemis soit le dernier. Et qu’il ne soit pas mort en vain. »

Un fracas se fit entendre, qui les fit se retourner. Les zombies avaient franchi la barricade et s’étaient lancé à leur poursuite. Ils n’avaient pas beaucoup de temps et Gothel ôta son bijou et libéra sa chevelure. Maïa trouvait toujours cette magie impressionnante, et même fascinante. Elle observa les remparts avec circonspection. C’était loin, le dragon, que Persée avait appelé Walking Dead, n’était pas loin et c’était menaçant. Et il y avait ces zombies qui arrivaient. Tout cela était des plus inquiétants.

« Je vais essayer d'atteindre les remparts, couvrez-moi. Artemis, pouvez-vous armer Maia ? »

Un instant après, la quadragénaire se retrouva avec une dague dont elle ne savait pas trop ce qu’elle allait faire. De son côté, Gothel fit un première tentative de lancer, mais ce fut un échec. Les zombies arrivèrent à la porte et Maïa et Artemis échangèrent un regard et un hochement de tête. Maïa se précipita pour tenter de refermer la porte tandis que Artemis frappait les zombies pour les faire reculer, espérant refermer la porte et préserver leur sécurité. Il réussit à peu près à faire reculer les morts, mais soudain, des dizaines de main attrapèrent Artemis et l’entraînèrent de l’autre côté. La porte claqua et Maïa mit un instant à réaliser ce qu’il se passait alors que des bruits équivoquent se faisaient entendre de l’autre côté de la porte.

« Artemis… » murmura-t-elle avant de hurler, « ARTEMIS, NOOOOON ! »

L’horreur la prit en se rendant compte de ce qu’il venait de se passer. Un tremblement, des larmes, elle était complètement incapable de l’intégrer. Elle sentit soudain des bras l’entourer et son regard en larmes croisa celui de Gothel. Son regard trembla et elle ne savait pas si elle allait pouvoir bouger. Mais Gothel l’encouragea aussitôt.

« Je sais, je sais, il faut qu'on se dépêche je suis désolée. »

Elle remarqua que la chevelure avait rejoint les remparts. Elle la suivit, mais elle tremblait et elle n savait pas si elle pourrait tenir sur ses jambes pendant très longtemps. Gothel l’attrapa alors dans ses bras et elle tourna son regard dans sa direction.

« C’était… Nous avons été amants… Pendant plusieurs mois. Il représentait… tellement à mes yeux… »

Elle la sentit appuyer davantage le contact comme un soutien et une compréhension. Elle en fut touchée, et aussi qu’on ne lui demande pas de faire d’efforts dans l’immédiat. Gothel sauta avec elle et Maïa s’accrocha à elle de toutes ses forces, n’étant pas certaine de vouloir savoir comment les choses allaient se poursuivre. Dans l’ascension vers les remparts, une créature surgit et monta vers eux. La forme zombifiée de Artemis, enfin, celui de Gothel apparut en-dessous d’elles. Le danger était proche et Maïa n’était pas certaine de vouloir s’y confronter.

« Monte, dépêche-toi ! »

Maïa monta précipitamment, les larmes aux yeux, et le cœur gros en espérant que ce monstre ne soit pas le futur de son cher Artemis, mais elle ne pouvait pas savoir. Elle entendit alors Gothel hurler de douleur.

« Artémis je t'en prie, nous sommes amis ! »

Non… Gothel ne pouvait pas mourir aussi, il ne fallait pas. Elle avait un famille. En baissant les yeux, elle remarqua qu’il tenait la reine dans les jambes. C’était une horreur. Mais soudain, une flèche frappa la main du Artemis zombifié. Il lâcha prise au grand soulagement de Maïa et Carol emporta Gothel quelques mètres plus haut.

« Tenez bon Maia ! » lui lança-t-elle, lui donnant l’espoir de venir la chercher à son tour.

Elle fonça d’ailleurs vers elle, mais trop tard. Maïa sentit les griffes du loup plonger dans sa gorge et elle n’eut même pas le temps de crier que ce fut le trou noir. Elle allait sûrement mourir, mais elle avait sauvé la reine. Le prince ne serait pas orphelin. Sa dernière pensée avant de sombrer fut pour Martha, le bébé qu’elle gardait. Elle espérait qu’elle serait heureuse avec sa véritable famille, définitivement privée d’elle.

Nous étions au 1er District désormais. Nous aurions pu rentrer chez nous mais cela voulait dire laisser nos doubles mourir. Je ne pouvais clairement pas laisser Carol, je revoyais le visage de Buddy, je revoyais son regard quand il m’avait exprimé que je ne devais pas douter de moi, que si j’avais été choisie pour être la Mère Noël, ce n’était pas pour rien. Carol avait tellement lutté déjà, je ne pouvais pas la laisser lutter seule. De toute manière, c’était déjà décidé, je n’aurais dans tous les cas pas eu mon mot à dire.

Haizea avait invoqué Gaara après avoir compris que le Gardien du District lié au dragon psychokynésique était un double. Au moins, il pourrait nous dire comment lutter contre lui. Cependant, ça aurait été beaucoup beaucoup trop beau. Voilà qu’on se fait prendre par surprise, l’armée des morts contrôlée par le Gardien détecte notre présence. Par tous les flocons, c’était obligé en même temps. Je commençais à avoir une soudaine envie d’un verre de cidre là même si je sais parfaitement que ce n’est pas le moment mais que voulez-vous… Gaara se charge de lancer une attaque de sable qui nous a finalement permis de pouvoir nous disperser afin de suivre les plans d’Haizea.

Bon bien sûr, l’afflux de soldats morts-vivants commençait à rendre tout cela très compliqué. Promis, plus jamais je ne regarderais des films d’horreurs avec des zombies. Je me trouvais présentement aux côtés de Carol, des soldats morts sont éliminés tandis que le plan se précise. Haizea amène Gaara face au Gardien mais sur le chemin, l’horreur se produit. Au loin, le Gardien vient de tuer Artémis. Je capte rapidement l’état de Carol tandis qu’un frisson l’a parcours et qu’elle tente de retenir un sanglot.

« Je…Je ne peux pas atteindre les remparts avec mes pouvoirs, ils sont protégés de sorte à ce qu’on puisse utiliser notre magie pour s’y rendre uniquement si quelqu’un y est déjà. Si Gothel n’arrive pas à atteindre les remparts… »

Haizea l’interpelle. Le Gardien se trouvait à notre portée. Carol et moi nous trouvions être les plus proches de Gaara et la jeune femme. Bien sûr, c’est à nous qu’elle demande de l’aide avant de se tourner vers Gaara.

« Si ce Gaara était encore l’hôte d’un démon, il serait capable de faire quoi ? 
- Il a beaucoup de techniques de défense et d’attaque à base de sable puissante s’il est comme moi. Il peut aussi duper son adversaire avec un clone de lui-même en sable. 
- Il y en a déjà un qui vient de tuer de Selûne…alors s’il peut faire des clones… » répond Haizea, pas rassurée du tout.

Les yeux de Carol reflètent de colère.

« Alors on le vengera deux fois ! » énonce t’elle avant de faire apparaître la faux de la Mort dans sa main, se tenant prête à l’attaque. Alors que le Gardien se tourne pour suivre Artémis, Maia et Gothel, Carol ouvre un terrier de lapin sous les pieds du Gardien pour le téléporter juste devant nous. C’était l’occasion parfaite !

Gaara utilise ses pouvoirs pour tenter d’enfoncer le Gardien sous terre mais celui-ci se transforme brièvement en une sorte de démon de sable, indiquant que l’intuition d’Haizea était la bonne : le double de Gaara s’avérait bien être un démon. Il frappe le sol plus fort, ce qui le fissure avant d’envoyer une rafale de vent mêlée à du sable pour nous faire reculer et s’extirper aussitôt du sol. Il se retrouve finalement devant moi. Ne comprenant toujours pas comment se déclenche chez moi la magie de l’Esprit de Noël que je dois à mon mariage avec Scott et mon identité de Mère Noël, je respire profondément et compte sur mes poings pour me sortir de cette situation. J’espérais pouvoir le calmer un peu, l’assommer aussi, ça aurait pu être pas mal.

« Toi, tu vas être sur la liste des méchants ! » lâchais-je, les sourcils froncés avant de le frapper.

Cependant, la Magie de Noël présente en moi ne se manifeste pas. C’est donc d’un coup de poing ordinaire que je le frappe. Ce dernier hurle de la même manière que le Gardien du 3ème district lorsqu’il invoquait le pouvoir du temps. Supposons donc qu’il invoque le pouvoir de la psychokinésie et voilà qu’une vague de soldats morts vivants mis à terre par nous-mêmes quelques temps plus tôt se relèvent avant de foncer vers nous.

Cependant, avant de nous atteindre, la première vague se fige soudain, hésitante. La voix de Niccolo ne tarde pas à se faire entendre.

« Sa connexion avec les morts est plus grande que la notre, dépêchez vous. Carol, Gothel a besoin de toi ! »

Je remarque rapidement que Nico et Niccolo, les bras levés utilisent leurs propres pouvoirs sur la mort pour essayer de contrôler les morts vivants du Gardien. Sur les remparts sont visibles Gothel et Maia en train de grimper mais en difficulté. Carol déploie les ailes de Cupidon avant de me donner la faux de la Mort pour ensuite foncer vers les remparts.

« Une fois, pas deux ! » lâchais-je alors, soudainement vraiment en colère, ce qui ne me ressemblait pas. Munie de la faux de la mort, j’attaque avec rage et férocité.

Gaara crée des shuriken de sable quand il utilise partiellement les pouvoirs de Shukaku. Les Shuriken sont projetés sur l’ennemi à grande vitesse et provoque de sévères blessures. Sur le mur, le corps d’Artémis de Seule contrôlé par le Gardien a tué Maia…Carol réussi néanmoins à sauver Gothel et elles atteignent le sommet des remparts. Carol ouvre alors un terrier sous nos pieds vu qu’elle a pu atteindre l’objectif. Nous nous retrouvons tous sur le mur, avec Carol et Gothel totalement déboussolées.

« Artémis Entreri n’a pas survécu non plus… » énonce Nico dans un frisson.

Je tourne le regard vers Haizea alors qu’elle est en larmes.

« Je suis tellement désolée, je pensais que… »

Kronos l’arrête en lui prenant le poignet.

« Arrête, il y a encore des gens à sauver ici. Maintenant qu’on est sur le rempart, mes portails devraient fonctionner. Sauf que le plan de base doit toujours tenir en place : si personne ne retient le Gardien ici, on ne pourra pas atteindre le secret de la Forteresse. »

Il ouvre un portail orange qui n’est pas pour tout le monde au vu des dires d’Haizea, qui dans son chagrin indique à certains d’y aller tandis qu’elle nous énonce à nous les deux Carol, ainsi qu’aux Nicos, à Mirajane et Mirael et ainsi qu’à Gaara de rester ici. Kronos accompagne le groupe à l’intérieur de la Forteresse. En contrebas, on ne tarde pas à remarquer le Gardien qui réunit ses soldats et commence à foncer vers nous, escaladant le mur sans problème tandis que le Gardien s’envole et arrive rapidement vers nous.

« Je te jure maudit Gardien que tu vas nous payer ça ! »

Je tourne le regard vers tout le monde.

« C’est ensemble qu’on doit se battre, ce n’est qu’ensemble, unis qu’on y arrivera. Il le faut, il faut qu’on lui fasse comprendre que lui et ses sbires en putréfaction ont perdus ! »

Les morts commencent à arriver et le Gardien soulève une tempête de sable sur le rempart, ce qui nous pose de ce fait beaucoup de problèmes pour nous repérer. Le combat commence tant bien que mal. Les Nico réussissent à s’en sortir étant donné leur connexion à la mort qui les aident à repérer les ennemis. Ils ne peuvent cependant pas nous couvrir tous ensembles. Munie de la faux de la Mort, avec férocité, j’attaque les morts qui viennent à moi petit à petit étant donné l’avantage que nous donnait le rempart. L’un d’eux bien effrayant approche un peu trop prêt et d’un coup de pied dans le torse, je l’envoie valser plus loin tandis que la faux en frappe deux d’un coup.

J’y mettais de la colère, de la rage, mais peut être aussi un fond de crainte, il faut croire… Quelque chose en moi battait, une certaine appréhension mais en même temps, une envie de vaincre, de battre pour de bon. Alors que le combat commençait à battre son plein, le Gardien arrive dans sa silhouette démoniaque cette fois. Carol m’appelle, me faisant signe d’échanger. Attrapant l’arc de Cupidon, je lui donne la Faux avant de continuer à lutter, les flèches de Cupidon étant un atout vu qu’elles ne manquaient jamais leur cible.

J’avais remarqué qu’à la seconde où Carol s’était emparé de la Faux, ses ailes devinrent noires avant qu’elle ne s’envole. Elle engage rapidement un combat aérien contre le Gardien tandis que je luttais encore contre ses maudits morts-vivants. Je réussissais à en tuer plusieurs, certains s’approchaient d’un peu trop près et c’était un coup de pied bien placé qui me permettait de m’en débarrasser. La tempête de sable se calme soudainement. On finit par réussir à tous se voir.

Je remarque rapidement que Carol a réussi à planter la Faux de la Mort dans le coeur du Gardien. Les morts dégringolent du haut du mur pour regagner le sol. Elle revient vers nous.

« Il contrôle la mort, je ne pense pas l’avoir tué mais ça devrait le ralentir, préparez-vous à… »

Elle n’a cependant pas le temps de finir sa phrase que le dragon orange apparaît et la croque à moitié devant mon regard horrifié.

« Non ! » lâchais-je alors, tandis que je sentais mon coeur battre plus fort dans ma poitrine, qu’on le veuille ou pas, je m’étais attachée à Carol, elle était après tout une part de moi si l’on peut dire vu que nous étions des alter-egos. Et tandis que je calmais ma respiration, le visage de son fils revint dans mon esprit. Une culpabilité nouvelle pris naissance au creux de mes entrailles, différente de celle que je ressentais suite à la destruction de mon univers mais celle qui venait de naître me faisait aussi mal que la précédente. Désormais, c’est une rage folle qui commençait à me consumer.

A côté de lui, Persée est déboussolée des premiers décès, l'humeur sans doute boostée par les hormones. Mais ce n'est pas la plus grande difficulté, les voilà désormais dans une pièce circulaire dans laquelle se trouvent autant de portes qu'ils sont nombreux. Persée serre les dents, à bout "Bordel ça n'aura jamais de fin...". Elyan partage le sentiment de Persée, quelque peu excédé et éreinté par toute la situation, et par les morts qui n'en finissent pas. "Dans le rêve que j'ai fait, je crois que tu finissais par trouver le bon chemin Persée. Tiens bon." Elyan ne peut s'empêcher de soupirer face aux mots de Kronos. "Tes rêves ne fournissent jamais de réponses concrètes, je suppose ?" sa voix se veut froide, un brin arrogant et cynique sur les bords. Kronos ne répond pas, évidemment. Le contraire aurait été étonnant.

Il lance un regard à Persée, inquiet de sa condition. "Allons-y." soupire-t-elle avant d'ouvrir une porte et de s'y engouffrer. "Je te fais entièrement confiance." Ce qui est vrai. Il serait également prêt à se sacrifier s'il le devait, peu importe ce qui se trouvait derrière chacune des portes.

Bien qu'il l'ait suivi, Elyan finit très vite par constater qu'il est tout seul, dans une pièce qui ressemble étrangement à celle qu'il vient de quitter. C'est la même salle circulaire mais il n'y a que deux portes, ainsi qu'une troisième derrière lui, celle qu'il vient de traverser. Face à la pièce, dénuée de toute vie si ce n'est la sienne, il serre la mâchoire, avant d'observer chacune des deux portes, sa décision se portant sur la première porte, poussé par l'instinct. Cependant, deux secondes plus tard, quelqu'un se met à frapper. Il recule, quelque peu surpris. Suspicieux, il fronce les sourcils, pas vraiment confiant. Cela-dit, quelque chose lui dit que c'est la bonne chose à faire. Il ouvre la porte.

Derrière celle-ci, il n'y a pourtant personne. Au milieu de la pièce, ceci dit, il aperçoit une silhouette. Ses suspicions retombent aussitôt pour laisser place au soulagement quand son regard se pose sur Nico, pourtant resté derrière sur les remparts. Assis au sol, il est en train de panser une blessure à la main avec un morceau déchiré de son pantalon, faisant ainsi ressurgir l'inquiétude d'Elyan. Le jeune demi-dieu sursaute en entendant la porte s'ouvrir, se relevant, l'épée en main, avant de foncer sur lui pour le prendre dans ses bras. C'est la surprise, une fois de plus. Nico a un certain talent pour le prendre de court, il semblerait. Mais Elyan resserre son étreinte sur le plus jeune, des plus ravis de voir un visage familier. "Mais qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?" demande-t-il au fils d'Hadès.

"Carol est morte, celle des doubles. Juste avant, elle est parvenue à affaiblir le Gardien mais il s'est réfugié dans la Forteresse alors on est venu ici, mais ces pièces sont piégées, elles nous séparent et..." sa voix tremble quelque peu, trahissant ses émotions "...par les dieux j'ai eu peur que tu sois mort." Elyan ferme les yeux à l'annonce de Nico. S'il n'a pas eu l'occasion de bien discuter ou faire connaissance avec les autres doubles, savoir que l'une d'entre eux avaient sombré a de quoi lui miner le moral. "Il faut croire que je suis bien plus résistant qu'il n'y paraît. Même amnésique et sans pouvoirs, à priori." s'il tente un trait d'humour, c'est bien plus pour détendre l'atmosphère que par arrogance. Lui-même vit la peur au ventre depuis leur arrivée à la Forteresse.

Nico s'éloigne, embarrassé d'avoir enlacé son aîné de la sorte, bien qu'il ait également l'air assez déboussolé. Il est connecté à la mort dans un district où l'on ne ressent que ça, étant la source même de son malaise depuis son arrivée à Anjéa. Mais, manifestement, l'inquiétude qu'il a eu pour Elyan y est aussi pour quelque chose. "Pardon." finit-il par dire, en référence à l'étreinte. "Pourquoi tu t'excuses? Moi aussi je suis heureux de voir que tu es vivant". Il a déjà remarqué à quel point Nico semble gêné en sa présence, même s'il ignore pourquoi. Alors il lui fait son plus grand sourire, histoire de le rassurer. "Une idée de comment on sort d'ici, par le plus grand des hasards ? Persée n'est pas en grande forme, et la savoir toute seule ne me rassure guère".

Bien que toujours troublé, Nico reporte son attention sur les portes. "Si on les passe, on sera encore séparé. Et pas question que je te p... enfin, qu'on s'égare encore. Le Gardien sera derrière une porte, au bout d'un moment." Il finit par désigner l'une d'entre elles. "Tu viens d'une porte, et moi d'une autre, c'est la seule qu'on n'a pas ouvert à nous deux."

Si Elyan remarque le lapsus, il ne dit rien, se contentant d'observer la porte désignée par Nico. "Tu crois que même si on se tient la main, on risque d'être séparé?" rien de sous-jacent dans sa phrase, Elyan est simplement curieux, et bien déterminé à ne perdre personne d'autre de vue lui non plus, un air songeur sur le visage. Nico sursaute face à ces propos. "Qu'on se... tienne la main ?" Elyan acquiesce. Il peut voir l'hésitation et le doute dans le regard du plus jeune, qui finit toutefois par se rapprocher, et lui tendre la main, sans pour autant croiser son regard, les joues rouges de gêne. Elyan sourit lorsque Nico lui prend la main, remarquant bien les tourments du jeune homme, bien qu'il demeure toujours autant inconscient de ce qui peut bien perturber le plus jeune de la sorte, toutefois. Il hausse les épaules. Ils auront tout le temps d'en discuter plus tard. S'ils en viennent à survivre. "Je crois qu'on a pas trop le choix, malheureusement." Il soupire, avant de poser la main sur la poignée, et d'ouvrir la porte en question.

En franchissant cette dernière, leur regard se porte immédiatement sur leur double, tous deux faisant face au gardien. En le voyant, Elyan lève un sourcil, tout en faisant la grimace. "Il a l'air d'un mauvais remake de l'homme des sables sous acide". Encore une fois, ses lèvres bougent plus rapidement qu'il n'a le temps de réfléchir, attirant immédiatement les foudres du gardien sur lui. Inconsciemment, il s'empare du stylo toujours dans sa poche -- Turbulence. Il cligne des yeux plusieurs fois. "Mais... je croyais que l'homme s'en était emparé? Comment... ?" La confusion est entière, alors que l'épée se révèle de nouveau à lui, comme si elle l'avait jamais quitté.

Le Gardien ne tarde pas à avancer, se ruant à toute vitesse vers lui, encourageant Nico à sortir son épée tout aussi rapidement. Sauf que c'est Persée qui se lance dans la course contre le Gardien, bien décidée à l'affronter. Le démon, quant à lui, vient la frapper d'une main de sable gigantesque, l'envoyant ainsi valser contre le mur. Celle-ci retombe sur le sol dans un cri de douleur monstrueux.

Turbulence toujours en main, Elyan est déchiré entre sa loyauté envers Persée et son amitié grandissante envers Nico. Murmurant un léger "désolé" à l'intention du plus jeune, c'est finalement vers Persée qu'il se tourne, alerté par son cri de douleur. "Persée!" qu'il hurle en se dirigeant vers elle, la terreur dans les yeux. Celle-ci semble paralysée, autant par la douleur que par choc, et Elyan est impuissant. Il s'empare de la main de celle-ci, comme pour la rassurer, pourtant bien conscient du combat derrière lui. A ce rythme-là, il craignait fortement qu'elle finisse par accoucher en plein champ de bataille -- ou pire.

Et en l'observant de plus près, il peut voir que ses craintes sont avérées. intuition est pas mauvaise du tout. Le pantalon de Persée est mouillé, tout comme le sol. Elle hurle de douleur "Ce n'est pas normal !" s'agite-t-elle. Elyan comprend très rapidement qu'elle perd les eaux. Détail plus inquiétant encore, mêlé à l'eau, il y a du sang. Les yeux écarquillés, le maudit essaie tant bien que mal de stopper l’hémorragie, mais c'est impossible. Persée est en train d'accoucher.

Soudain, une porte à sa gauche s'ouvre d'elle-même, faisant apparaître Haizea et Gaara. "C'est le plus loin que j'ai pu aller... dit la jeune femme, alors même que ses yeux ne viennent remarquer Persée, agonisante de douleur. "Oh bon sang" Elle prend place aux côtés d'Elyan, tandis que, derrière eux, le Gardien aplatit Niccolo au sol d'une main de sable assez puissante.

Gaara, face à la situation, vient immédiatement en aide au demi-dieu, de manière à s'assurer que l'attention du Gardien demeure sur eux, et que Persée ne se fasse pas attaquer de plus belle. Face au gardien, il érige un mur de sable afin de les protéger tous, mais également de bloquer les attaques de leur ennemi. Malheureusement pour eux, le Gardien use du même pouvoir en retour, les deux attaquent venant donc s'entrechoquer l'une contre l'autre. C'est à celui qui sera le plus fort, le plus endurant, pour faire flancher l'autre. Mais leur face à face vient soulever un nuage de sable dans la pièce, celui-ci rendant la vision plus que difficile, et empirant donc une situation déjà bien chaotique.

Haizea se précipite aux côtés d'Elyan, posant une main sur le front de Persée. "Bon sang ! Elle va accoucher !" No shit Sherlock ! Elyan en a bien conscience, étant à moitié à genoux dans une flaque d'eau, alors que la main de Persée vient écraser la sienne sous la douleur et la panique. "Je n'en suis qu'à sept mois, c'est impossible !" Cette dernière hurle, autant pour couvrir le bruit du sable que par douleur.

La vue obstruée par le sable, Haizea cherche Elyan de la main avant de la saisir et de l'attirer à elle. "Elle... elle... elle a besoin d'une césarienne. Et des soins appropriés dans une clinique pour la santé du bébé qui va naitre deux mois trop tot." Elle panique, et Elyan peut imaginer son regard de terreur, qui doit sans doute refléter le sien. Il n'est pas du tout prêt à aider son double à donner naissance en pleine bataille. Cependant, il a promis à Anael de prendre soin d'elle, et il tiendra cette promesse coûte que coûte. "Une césarienne?!" qu'il hurle, encore sous le choc. Le seul moyen de le faire serait un objet tranchant, et le seul en sa possession est Turbulence. Sauf qu'il n'y voit pas assez pour être confiant. Rien là dedans ne le rassure, à vrai dire.

Gémissant de douleur et prise de sanglots, Persée les implore. "Par pitié, sauvez mon bébé." le désespoir dans sa voix est telle qu'Elyan peut sentir son coeur se briser, une vague d'empathie intense et immense pour son double venant le saisir. "Je ne sais pas si c'est possible..." proteste Haizea, haletante. Elyan la dévisage du regard, du moins, du peu qu'il peut l'apercevoir dans tout ce sable. Bien sûr que c'est possible ! Hors de question que Persée ne meure aujourd'hui.

Mais s'ils veulent pouvoir accomplir la moindre chose, il va d'abord falloir se débarrasser du sable ambiant, qui commence d'ailleurs à pénétrer leurs poumons et cage thoracique, les empêchant de respirer comme il se doit.

Elyan, bien déterminé à sauver la vie de Persée et de son bébé, prend une décision sans doute un peu hâtive. Il se tourne vers Haizea, le visage des plus déterminé: "Sauve-les tous les deux coûte que coûte, tu m'entends? Coûte que coûte!" avant de se retourner vers Persée "Vous allez vous en sortir tous les deux ok?" Il s'empare à nouveau de Turbulence, se frayant un chemin parmi le sable, malgré une vision gênée, et rejoint les trois autres pour affronter le Gardien.

Elyan a du mal à avancer, toutefois, le Gardien prenant de la force dans l'affrontement. Parvenant à prendre le dessus, ils les expédient tous contre le mur. Si le sable retombe enfin, le démon se rapproche, les dominant de sa hauteur. Le regard focalisé sur Gaara, il s'apprête à donner le coup final, lorsque Haizea s'écrit "Non, Gaara ne doit pas mourir c'est notre meilleur atout contre le Gardien !"

Face aux mots de la jeune femme, et sans doute dans une dernière tentative de tous les sauver Nico glisse au travers d'une ombre et, au moment même où le Gardien s'apprête à abattre un poing immensément grand sur Gaara, la silhouette du demi-dieu s'interpose entre les deux. Son épée vient se fracasser contre l'attaque du démon... tout comme ses côtes. Face à eux, Nico crache du sang, la poitrine ouverte. Dans un dernier geste, il plonge dans une ombre, emportant le gardien à sa suite.

Elyan, le souffle coupé par l'impact, ne peut qu'observer avec effroi toute la scène. "Non, non" qu'il murmure inlassablement, refusant d'y croire. Niccolo, lui, se fige sous l'horreur de ce qu'il vient de voir, conscient que son double n'est sans doute plus en vie, en témoigne la quantité effroyable de sang au sol. "C'était ça ta stratégie? Tous nous sacrifier?" s'insurge Elyan envers Haizea, la colère perçant dans chacun de ses mots.

Pour toute réponse, celle-ci se tourne vers eux, les larmes aux yeux. "Aidez moi, pitié aidez moi. Je suis en train de la perdre." Derechef, le regard du maudit se porte vers Persée, et son sang se fige. Cette dernière ne hurle plus de douleur; elle est en train de perdre connaissance. La vision de son amie aussi mal en point fait sortir Niccolo de sa torpeur, celui-ci se précipitant à toute vitesse vers son amie. Il lui prend la main tout en l'implorant de toutes ses forces. "Persée ! Persée non reste là !" Et Elyan sent la panique le tétaniser sur place. Il ne peut plus respirer !

Nico est mort.

Et Persée est au bord du précipice.

Elyan peut sentir les ténèbres le happer, la crise de panique ayant eu raison de lui, après tout.

Il s'évanouit.

Mes cauchemars deviennent réels. Je rêvais de combats mortels, je suis au cœur de l’un d’entre eux. Je rêvais de gens qui se faisaient massacrer à mes côtés, je viens d’être témoin de la fin de Carol. La peur grandit en moi comme un ballon que l’on gonfle, mais je ne peux pas m’y attacher, pas encore. Je dois être forte, encore un peu, pour pouvoir gagner le plus de temps possible, quitte à saluer ma fin.

À mes côtés, Octavia semble prête à s’effondrer, et la vision de cette femme immensément forte qui chavire en voyant ses camarades sombrer un à un m’électrise. Je comprends sa douleur et j’ai l’impression de la connaître très bien. Sans doute est-ce cette vie que j’ai oubliée… Je ne lui dis rien, me contentant de l’observer d’un air de pitié.

Le combat est cependant loin d’être terminé et les pleurs seront à remettre pour plus tard : le dragon fonce à nouveau vers nous pour empoigner le Gardien affaibli dans l’une de ses pattes. Il file à quelques mètres au-dessus de nos têtes, sans nous accorder la moindre importance. Je le suis du regard et l’observe larguer son poids presque mort au niveau de la Forteresse. Haizea, non loin de moi, est elle aussi à deux doigts de s’effondrer de tristesse. Elle est complètement terrifiée.

- Le Gardien va se régénérer ! Les autres sont dans sa ligne de mire, il faut le rattraper pour les laisser atteindre l'objectif !

La panique dans sa voix résonne en moi comme l’écho d’un grave danger. Nous risquons tous d’y passer, et je ne comprends pas la moitié des raisons pour lesquelles je me bats actuellement.

- Je suis désolée, tu n'aurais pas dû prendre part à cette guerre.

Mes yeux plongent dans ceux, humides, d’Octavia. Elle est effrayée de ce qui l’attend prochainement, ou ce qui m’attend moi. Mais l’heure n’est pas aux tourments. Nous devons être forte, plus que tout. Me voilà aux côtés de trois autres femmes plus fortes que tout qui sont à quelques secondes de tomber dans le précipice. Je soupire et pose une main sur son épaule.

- Ça sert à rien de s'apitoyer maintenant. Vengeons ceux qu'on a perdu, on les pleurera après. J'ai pas prévu de crever aujourd'hui, et toi ?

Ces quelques mots semblent lui donner assez de force pour me sourire. Haizea nous rejoins pour nous téléporter à l’intérieur de la Forteresse. Devant nous, trois portes et Gothel. Je ne comprends pas ce qu’elle fait là toute seule, les autres auraient dû être avec elle, où sont-ils ? Cela n’augure rien de bon. Elle sursaute en nous voyant apparaître.

- Pourquoi n'êtes-vous pas dehors ? Vous avez anéanti le Gardien ?

Octavia et Haizea encore traumatisées, je m’avance vers Gothel pour la remettre dans l’action.

- Il est bien affaibli mais le lézard vient de le récupérer, j'sais pas ce qu'il va en faire mais ça pue. Il faut à tout prix qu'on le rattrape ou ça va très mal finir.

Son regard s’assombrit en voyant la Carol de mon univers seule sans son double. Elle porte une main à ses lèvres, digérant l’information avec beaucoup de difficultés.

- Pourquoi vous êtes seule, est-ce que les autres...

La phrase de Nico se termine dans le vent. Il est inquiet, comportement que je n’avais encore jamais vu chez lui, depuis le peu que je le connais. Il semble toujours sombre et renfermé sur lui-même, un peu comme moi d’ailleurs. Gothel hoche la tête négativement.

- Ces portes nous séparent tous à chaque fois qu'on les traverse, je ne sais pas où sont les autres, ni si je suis sur la bonne voie.

- Je nous ai téléporté au plus loin possible, donc tu es celle qui a le plus d'avance mais...

Je soupire, sachant pertinemment la suite de nos prochaines actions : choisir notre destinée parmi trois chemins différents. Je déteste ça, quand je ne sais pas ce qui m’attend. Alors quoi ? Selon quelle porte je vais choisir, je risque d’y laisser la vie ? Il n’y a pas plus pathétique que ça… Aléatoirement, mes jambes m’amènent vers la porte la plus à gauche. Je fais signe à Octavia de me suivre et la franchit, en croisant les doigts.

La salle suivante ne ressemble en rien au décor de la Forteresse et aucune trace d’Octavia dans mon dos. Je suis seule, face à une personne assise sur une chaise qui ressemble plus à un trône qu’autre chose. Je m’approche en restant en garde. Quelque chose cloche. Le visage que porte la personne, je le connais bien. C’est le mien. Pire, c’est celui que j’arbore dans mes cauchemars… Sombre, sanglant, froid, inhumain. (cliquez)

- Tu es ... ce que je suis dans mes cauchemars...

- Sans doute. Tu me vois dans un aspect familier à ton cerveau. À tes yeux, je dois surement être celle que tu ne te rappelles pas être, et c'est exactement pour ça que je ne peux pas te laisser continuer. Tu compromettrais l'Œil.

Elle reste totalement immobile alors qu’elle parle, seule sa tête bouge légèrement. Son corps, ses jambes et ses bras sont comme collés au trône. Comme une image. Elle me déstabilise, d’autant que je ne comprends pas un traître mot de ce qu’elle raconte.

- L'Œil ?

- L'Œil est la raison pour laquelle vous êtes ici. Vous devez comprendre que ce n'est en aucun cas le sauvetage de vos doubles qui vous a mené dans cette ville, mais le sauvetage de l'Œil. Les sacrifices sont nécessaires, ils font partie de ce qui est écrit pour cette quête.

Ah oui, rien que ça. Non, je suis désolée mais c’est trop. Si je ne ris pas c’est parce que la peur est trop grande en moi. Seule la colère persiste.

- Ce qui est écrit ? On mène nos propres vies, nos propres combats. Tu n'es personne pour dicter notre mort ou notre survie. Et maintenant quoi ? Tu vas te lever pour me combattre ou rester assise à jouer au grand sage ?!

Rien ne semble la perturber. Une statue de glace, de marbre que rien ne peut briser.

- Je suis Celui Qui Demeure. Mon rôle est de rester assis ici. Et de t'avertir. Tu viens de t'approcher plus que jamais de l'Œil, mais tu ne dois pas le prendre, pas tant que tu n'es pas redevenue toi-même. Lors de ta prochaine épreuve, concentre-toi sur la statue, et quand tu le pourras, ouvre la dernière porte, mais ne la franchis pas. Laisse-la ouverte pour Mirajane Strauss. Je compte sur toi, car sinon Anjéa gagnera, et Baiame mourra.

Ses mots résonnent en moi comme un refrain intarissable, mais je n’ai le temps de rien répondre que le sol se fissure sous mes pieds. La chute est rapide et peu douloureuse. Me voilà sur le sol d’une nouvelle pièce, à nouveau dans la Forteresse. De trois portes, nous sommes passés à deux, la première dans mon dos, la seconde en face de moi, derrière une sorte d’autel sur lequel se trouve une petite statue brisée en deux. Mon sang ne fait qu’un tour : concentre-toi sur la statue, a-t-elle dit. Fallait-il la réparer ?

Je me retourne en sentant une présence dans mon dos. La porte s’ouvre, laissant apparaître Octavia, Haizea et une personne récemment arrivé qui je crois se nomme Gaara. Haizea semble plutôt déboussolée, ses larmes n’en finissent plus de couler. S’est-il passé une autre tragédie ?

- On est encore plus loin que tout à l'heure...

- Tout va bien ? J'ai eu peur en te perdant tout à l'heure, me dit Octavia qui s’élance vers moi.

Je la prends dans mes bras, me voulant réconfortante. Je ne dis rien, ne sachant trop comment analyser la situation avec ce fameux Celui Qui Demeure.

- Est-ce que c'est ça qu'on cherche ? Demande Haizea en voyant la statue brisée.

- Non... Non, ce n'est pas ce que l'on cherche.

C’est Gaara qui répond, semblant avoir davantage d’informations que nous tous. Haizea se tourne vers lui, curieuse.

- Pourquoi, qu'est-ce que c'est ?

- Elle va servir à retirer le démon en lui.

Je fronce les sourcils, ne comprenant rien du tout. Cette sensation, je la connais assez bien depuis le début de cette triste aventure. Je commence à m’en lasser. À moins que le démon soit le Gardien et « lui » soit son corps ? Dans ce cas-là, cette statue est plus importante que n’importe quelle vie dans cette pièce. Octavia s’approche de la statue et passe un doigt dessus.

- Ce n'est pas encore ce qu'on cherche, mais ça peut l'affaiblir donc. Mais elle est brisée...

- Je peux la restaurer, je crois. Il me faut juste un peu de temps.

Je soupire. Le temps, tout ce que l’on n’a pas. Comme pour appuyer mes pensées, la porte par laquelle sont sortis les autres s’ouvre dans un immense fracas. C’est lui. Le seul que l’on n’avait vraiment pas envie de voir arriver à ce moment précis. Le Gardien, dans une forme démoniaque. Un démon de sable. Dans d’autres circonstances, je l’aurai presque applaudi, quelle classe, quel style. Mais les circonstances actuelles me font défaillir. Je manque de tomber au sol lorsque je vois le corps sans vie de Nico qu’il tient dans une main, un trou béant dans sa poitrine. C’est ignoble. Et quelque chose au fond de moi me siffle que c’est ce qui m’attend. Je me mets en garde, refoulant mes larmes et laissant place à toute la colère dont je peux faire preuve.

- Haizea bouge ton cul vite, on va essayer de le retenir au maximum.

Le battre me semble impossible. Une machette munie de quelques muscles face à cette monstruosité ? Dans quel monde pourrais-je faire le poids ? Pas celui-là en tout cas. J’ai signé ma fin et je compte bien partir en beauté. Presque apaisée par mon choix, je n’ai plus peur. Je suis confiante. Je sais que, même si je ne le saisis pas, tout ceci a un sens.

Je patiente quelques instants que le monstre se concentre sur une personne que moi, puis je m’élance vers sa gueule, ciblant son œil. Je saute, lame en avant. Un hurlement me révulse les tympans mais un sourire carnassier se forme sur mes lèvres lorsque je comprends que c’est lui qui hurle, ma lame coincée dans son épaule. De sa main immense, il empoigne mon arme pour l’enlever de sa chair de sable. De son autre main, c’est mon cou qu’il sert de toutes ses forces. Je me débats, perdant peu à peu mes forces et ma respiration s’affaiblit, devenant sifflante. Je ne vois pas trop ce qu’il se passe, mais je me retrouve par magie sur une sorte de nuage de sable, en hauteur. En sécurité, libéré de l’étau qui me serrait à mort. Je tousse et masse mon cou meurtrit.

Pendant ce temps, Gaara transforme une partie de son sable en une lance qu’il envoie de toute sa puissance vers le Gardien. Cela ne fonctionne pas. Sa lance de sable se fait dévier par la même magie. Ce doit être coriace d’affronter son double, son reflet.

De mon côté, me voilà arrivée en sécurité au sol, près de la porte à la statue. La créature reporte son attention sur Gaara, préparant une attaque sans doute mortelle. Je cris lorsque je vois Octavia s’élancer vers lui, les deux lances dans chaque main, les lançant vers lui. La première ne parvient qu’à toucher le sol, tandis que la seconde est stoppée par la main du Gardien. Il s’en empare et la plante dans le torse d’Octavia, la transperçant de part en part. Je hurle dans une explosion de larmes, voyant mon double perdre son dernier souffle de vie. Elle était la seule qui semblait me comprendre. Je venais de la rencontrer mais une grande affinité était née entre nous. Je venais de la perdre.

Entre deux sanglots, la porte par laquelle tout le monde est arrivée s’ouvre à nouveau, cette fois sur Mirajane et Mirael. Au même moment, Haizea crie.

- La statue, elle est prête !

Laisse-la ouverte pour Mirajane Strauss.
Ouvre la dernière porte, mais ne la franchis pas.

Le visage inondé, je me relève dans un cri, ouvre la porte à la volée et crie de toutes mes forces.

- Mirajane, tu dois franchir cette porte, dépêche-toi !

Mais tout se passe trop vite. Le Gardien se tourne vers elle lorsque je m’adresse à elle. Haizea profite de la situation pour courir vers Gaara pour lui donner la statue. Le monstre est trop rapide, il empoigne Mirajane comme une simple poupée et l’envoie sur Haizea qui tombe par terre, faisant rouler la statue à mes pieds. Notre adversaire saute à la gorge de Gaara, s’apprêtant à lui faire vivre un cauchemar.

Concentre-toi sur la statue.

Entre mes mains… la chose qui pourrait supprimer le démon. Celui qui a tué les autres, celui qui a arraché la vie à Octavia.

Je ne réfléchis pas davantage et attrape la statue. Le monstre hurle de douleur et commence à s’éteindre peu à peu. Mais rien n’est jamais fini. Il utilise ses dernières forces pour créer une lance et l’envoie vers moi. La pointe est jolie, le métal embelli par le sable qui vole autour d’elle. Elle s’approche de moi au ralenti. Tout est au ralenti. Ça y est. Au loin, j’aperçois Haizea aider Mirajane à se relever.

Je ne sens rien alors que la lance me transperce le cœur. Rien. Du soulagement, peut-être. Entre les mèches de cheveux qui tombent devant mes yeux, j’aperçois les filles franchir la porte à mes côtés et, au loin, mon regard se tourne vers cette atrocité qui redevient humain. Il ne le quittera plus jamais.

Les dernières directives étaient claires, c’était une question de survie, cette quête dépendait beaucoup de l'issue du combat. L’immensité de cette forteresse dépassait largement tout ce qu’elle avait pu voir durant ce voyage. Jusqu’à présent, le groupe avait eu une chance unique de s’en sortir vivant. Mirajane ignorait encore dans quoi elle mettait les pieds, elle ne pouvait plus reculer ni revenir sur sa décision. Ont lui a toujours expliqué qu’il était judicieux de prendre les bonnes décisions en fonction de ce qu’elle pouvait accomplir. Mirajane était avait tout un mage, elle possédait un puissant pouvoir dévastateur, son âme brillait pour sa guilde. Hélas elle était seule, elle refusait de laisser le reste de ce groupe courir à leur perte, elle refusait de les laisser poursuivre cette voie sans issue.

Mirajane demeurait qu’une simple spectatrice de ce triste destin, une âme destinée à poursuivre son propre chemin, loin des siens, loin de ce groupe qui pouvait à tout moment sombrer dans l’oubli. La démone n’avait pourtant aucun lien de proximité avec chacun d’entre eux, mais elle avait appris à les connaître, même de loin, malgré les défis qui se sont présentés à eux. Cependant, cette forteresse leur jouait quelques mauvais tours, bien rapidement elle se retrouva projeter de l'autre côté d’une porte. Toutefois, elle avait beaucoup de mal à croire ce qu’elle voyait, elle ne parvenait pas à comprendre ce qui était en train de se passer sous ses yeux. Gaara était bien là, au centre du groupe qui venait d’être séparé par des portes joueuses, malgré plusieurs tentatives de se rapprocher les uns des autres. Puis elle compris que les choses ne s’étaient pas passées comme Kronos l’avait prévu à l’instant même où il laissait les directives à Haizea. Ce nouveau plan était sans doute un échec total, le groupe diminuait en nombre, l’état des survivants laissait largement le doute de côté. Mirajane comprend que ce combat devient bien plus qu’une question de survie, il s’agissait d’un combat pour la vengeance.

Malgré les sacrifices des filles qui s’étaient interposées afin d’assurer la sécurité au maigre groupe qui restait, Mirajane semblait soulagé de savoir Gaara et Mirael toujours bien vivant. En cet instant, il n’était pas question de pleurer les morts, malgré la tristesse dans son âme, la souffrance dans son cœur et l’impuissance malgré ses pouvoirs. Mirajane ne pouvait détourner son chemin de son objectif final, celui qu’on lui imposait, suivi par Haizea et les garçons. Sa nouvelle quête l'entraîna au plus profond de la forteresse, longeant ce couloir qui semblait interminable. Elle crut même un instant apercevoir la fin de ce chemin obscure, pour finalement se rendre compte de l‘objet en question. Son regard se perdait devant la complexité de cette étrange statue, en son centre reposait une sphère rouge.

- "Quoique ce soit, ça alimente toute la puissance d'Anjéa. Récupérons-le et partons vite."

-"Il est hors de question que je parte sans avoir tué le Gardien une bonne fois pour toute ! Il a tué les nôtres, je n'ai jamais laissé de tels actes impunis !" dit Mirael

C’était un plan particulièrement dangereux, il était beaucoup trop risqué de mettre sa vie en jeu si au final, tout cette quête n’aurait servi à rien.

"je comprend ta colère, mais s'il te tue, On auras fait tout ca pour rien"

-"Je me fiche de mourir si ma mort entraîne la sienne." cria soudainement Mirael

Cette colère, Mirajane pouvait la ressentir jusqu’au plus profond de son être, elle ne pouvait cependant pas se permettre de laisser son double mourir pour rien. Avait-il si peu de remords à l’idée de laisser derrière lui toute une guilde qu'il avait lui-même créer sous le joug de la vengeance et la haine de ses ennemis? Pour une paix lui avait expliqué silvia afin d’assurer la sécurité de tout Ishgar. Mirajane ne devait pas oublier le fait qu’il était avant tout un ennemi, ayant unifier les guildes clandestines pour reprendre le pouvoir du Nirvana et de Face. À peine avait-elle le temps de porter son attention vers Mirael qu’une voix se fit entendre.

- "Tant mieux, ta mort te sera donc supportable." dit le gardien

La scène qu’elle assista la laissa sans voix, la silhouette du gardien se détacha de l'obscurité tandis que son visage apparut. Le gardien ressemblait énormément à Gaara, tant sa surprise l’obligea à observer l’ancien porteur d’un démon, d’après les conversations qu’elle avait entendues plus tôt. Mirajane se rend rapidement compte qu’elle ne connaissait pas davantage le garçon avec qui elle appréciait passer des moments à ses côtés, elle connaissait peu sur son passé. Pourtant, ils se ressemblaient, cette aspect démoniaque, mais au pouvoir largement opposé l’un l’autre. Tout se déroula si rapidement qu’elle n’avait pas vu venir les premières attaques, alors que Haizea décida de prendre l’initiation de se rendre dans le sens opposé. Mirajane assiste Mirael dans son combat, laissant ainsi une chance à Gaara de ralentir son double avec une puissante vague de sable, Mirael par la même occasion.

- “Non Mirael, ne fonce pas tête baissée. Tu n'arriveras à rien tout seul !” dit Gaara




Mirajane avait suffisamment récupéré de son combat précédent qu’elle pouvait à présent procéder à l’une de ses transformations. Depuis son combat son le démon des livres de Zeleph, Seilah, Mirajane n’avait pas eu l'opportunité de tester régulièrement cette nouvelle transformation. Son assimilation s’est faite assez rapidement et dans la précipitation de ce combat qui l'oppose au démon de Tartaros. Son avantage lui avait permis de posséder temporairement le corps de son hôte et de ce fait, elle était en mesure d’user de Macro, un maléfice particulièrement vicieux et dangereux. Même malgré sa nouvelle transformation, sa tentative d’user de la Macro sur le Gardien afin de le forcer à ralentir et le forcer à abandonner les armes fut un échec.

Une douleur fulgurante s’empara de son esprit, le double de Gaara était particulièrement puissant, même sa propre magie n’avait que peu d’effet sur celui-ci. Cela entraina une chute douloureuse de la part de Mirajane, elle avait l’impression que son esprit surchauffé et des martèlement ne faisait qu'augmenter. Tandis que les garçons semblaient occuper le combat, elle pouvait voir le gardien leur infliger des blessures.

-"Arrête ça tout de suite, imbécile !" dit Mirael

"Fait ce que Gaara te demande Mirael, il est trop puissant pour toi"

Il était hors de question que Mirael joue au suicidaire, elle savait à quel point il était puissant avec tous les pouvoirs qu’il avait en lui. Pourtant, ils étaient semblables, ils étaient double, alors combattre un ancien hôte qui possédait de terribles pouvoirs similaires à Gaara était de la folie. Elle espérait que tout cela aurait au moins servi à ralentir un peu le gardien, hélas elle pouvait voir ce dernier foncé vers elle.

- “Fuit Mirajane, je ne le retiendrai pas très longtemps.”

"T'a intérêt à ne pas mourir Gaara.. et toi non plus ne meurs pas"

Suite à ses paroles, elle choisit de prendre la direction jusqu’à l’emplacement de la sphère où se tenait toujours Haizea. Pourtant quelque chose se produisit sous ses yeux, quelque chose qui semblait rejeter les tentatives de Haizea de toucher à la sphère.

-"Mirajane, tu dois la prendre je ne peux pas le faire !"

Tout se passa alors si vite qu’elle eut à peine le temps de voir ce qui se passait derrière elle, mais elle pouvait toujours ressentir la frénésie du combat qui faisait rage.

-"Je suis de très mauvaise humeur, connard."

Du coin de l'œil, ont pouvait voir les garçon combattre férocement le gardien qui enchaîna les attaques et les défenses. La prison dans laquelle Gaara le retenait parvient difficilement à le retenir, jusqu’à ce que Mirael décide de se transformer sous ses yeux. Jamais elle n’avait eu une telle transformation, à la fois lumineuse et aussi ardente que le soleil lui-même. Mirajane eut l’impression que son monde venait de s'écrouler au moment où son regard impuissant s'accrochait sur la scène sous ses yeux. Elle ne pouvait croire ce qu’elle voyait, elle avait l’impression de replonger dans des souvenirs douloureux tandis qu’elle observa l’impact du corps de Mirael et la force de son pouvoir frapper de plein fouet Gaara.




" GAARAAAAAAAAA!!!!"

A cet instant, son regard ne voyait plus rien, son corps ne semblait plus du tout apte à lui obéir, elle ne parvenait même plus à voir Kronos débarquer au centre de ce spectacle sinistre. La folie et le désespoir de Mirajane envahit complètement son esprit, sa haine et sa rage se tourna vers le gardien qui vient soudainement frapper Mirael de son attaque qui le tua sous ses yeux.  Mirajane ne connaissait pas vraiment Mirael, mais il demeurait avant tout son double, il était une partie d’elle, ce qu’elle serait devenue si elle avait choisi de prendre le même chemin.

" Tu vas me le payer Gardien! je t'en fait la promesse que tu vas payer pour ce que tu as fait à Gaara et Mirael"

Déversant toute sa haine et son désespoir à travers des paroles lugubres, quelque chose se brisa en elle, elle avait l’impression qu’elle ne pourrait jamais retrouver ce qu’elle venait de perdre. Mirajane parvient enfin à prendre la sphère entre ses mains, puis une énorme secousse fait trembler violemment la terre.

-"Tu n'es pas digne de l'Oeil !"




Cependant, le gardien fit un geste qu’il allait rapidement regretter, ce qui força Mirajane à user de sa dernière tentative de transformation. À peine avait-il osé toucher à Haizea que Mirajane se transforma en Satan soul, plus sombre que jamais, tel un automate.

-"Relâche la sphère ou je la tue !"

“Ce n'est pas à toi de décider qui est digne ou non! mais je t'ai fait une promesse et je la tiens toujours... tu vas payer pour ce que tu as osé faire à Gaara."




Une aura particulièrement sombre et démoniaque s’échappa brutalement de son corps, Mirajane ne contrôlait plus rien. Elle avait l’impression de se faire aspirer par l’âme de Satan, tant sa peine et sa tristesse était immense, voire impossible à combler. Quelque chose s’était brisé en elle dès l’instant où elle avait vu Gaara et son double perdre la vie sous ses yeux. Mirajane choisit de laisser son pouvoir démoniaque prendre le contrôle de son corps. Mirajane la démone enchaîne avec une puissante Attaque avec son flot des ténèbres ainsi qu’un puissant Demon blast qui atteint finalement son ennemis. Malheureusement la dernière attaque de ce dernier la toucha directement au cœur, hélas cela faisait un bon moment qu’elle l’avait perdu avec Gaara. Son seul regret fut de ne pas avoir pu retrouver sa famille, la guilde, une dernière pensée se dirigea vers son frère et sa sœur avant de sombrer dans le néant, entraînant avec elle le gardien..

Haizea s'effondra auprès de Kronos, le visage brulé et la respiration difficile. Les larmes abondantes brouillaient sa vision et ses mains tremblantes rendaient difficiles ses mouvements. Kronos n'était pas mort, mais il était mal en point, trop faible et trop blessé pour pouvoir parler. Haizea tourna la tête. Le corps sans vie et fumant de Mirael, les corps en sang de Gaara et Mirajane. Elle était terrassée par la peine, l'horreur et surtout, les remords. La voix rauque et douloureuse de Kronos se fit entendre, brisant le bruit de ses sanglots.

La pierre... prononça-t-il difficilement. Prends là.

Haizea s'essuya les yeux pour mieux y voir, voyant la petite sphère rouge au sol, non loin du corps de Mirajane.

Je ne sais même pas à quoi elle sert ! Se lamenta-t-elle. J'étais certaine d'être capable de changer une prophétie, je suis tellement désolée ! J'ai cru pour une fois dans ma vie qu'être une anomalie temporelle pouvait être quelque chose de bien.

Kronos tourna la tête doucement vers elle. Dans son ultime souffle, il prononça ses derniers mots. Tu le peux encore.

Haizea fronça les sourcils en regardant Kronos. Elle cligna des yeux pour chasser les larmes qui la gênaient encore, et pensa à ce qu'il voulait dire. Je le peux encore...

Pelée !

Haizea n'était pas seulement une anomalie temporelle. C'était une anomalie temporelle reliée au dragon de la chronokinésie. Elle posa une main sur celle de son père. Je ne vous abandonnerai pas. Puis elle disparut.

Elle réapparut sur les remparts à l'extérieur de la Forteresse, et invoqua son dragon. Walking Dead, le dragon orange, n'était plus dans les parages. Le 3eme district, lui, était rempli de corps sans vie maintenant que la psychokinésie n'était plus en cours. Haizea se refusa à regarder la scène, de crainte d'y voir Carol, les Artémis ou Maia.

Pelée, le dragon blanc et rouge, finit alors par apparaitre dans le ciel, et se stabilisa devant elle, la regardant comme pour attendre ses ordres. Elle leva ainsi les mains et fouilla dans la connexion qu'elle avait lui. En tant qu'anomalie temporelle, elle venait du futur du TVA. Futur dans lequel Kronos l'avait eu comme fille, avant qu'elle ne saute de points chronologiques en points chronologiques avec Pelée sans avoir jamais controlé ce pouvoir et en perdant les souvenirs des époques qu'elle quittait petit à petit. Ouroboros avait enfin compris que ces sauts temporels venaient du dragon. Elle l'avait controlé pour la première fois pour emmener Kronos et elle à Anjéa, mais difficilement...

... et maintenant rien ne se produisait, aussi fort essayait-elle. Elle rouvrit les yeux et lui adressa un regard plein de détresse et de colère. A quoi tu sers ?! Tu m'as trimballée toute ma vie d'époques en époques sans que je te le demande et maintenant j'en ai BESOIN ! Laisse moi utiliser ce pouvoir quand je veux ! Hurla-t-elle en déchargeant alors avec son cri et sa rage une vague de pouvoir qui activa enfin la connexion avec Pelée.

Elle rouvrit les yeux au 1er district et eut presque un sursaut. Ils venaient de vaincre le Gardien de Sans qui avait repris ses esprits, et Haizea avait renvoyé les habitants du district dans leurs univers. Elle venait de parler aux habitants de Baiame concernant la nécessité d'aider leurs doubles au 3ème. Alors elle changea son plan.

Dans cette version des évènements, les seuls survivants avec elle avaient été Nico et Carol.

Elle revint dans le temps, et changea son plan.

Aucun survivant.

Elle revint dans le temps, et changea son plan.

Kronos, Elyan et Maia étaient les seuls à survivre.

Elle revint dans le temps, en tout, trois mille soixante-quatorze fois. Trois mille soixante-quatorze scenariis différents de la bataille, dans lesquels les morts abondaient quoiqu'il arrive. Elle avait tout essayé. Quoiqu'il se passait, les doubles mourraient, les habitants de Baiame mourraient, ou tous mourraient. Son dernier plan avait été de prendre la sphère libérée par Mirajane avec elle, de remonter le temps avec, pour ne pas avoir à se battre étant donnée qu'ils avaient déjà ce qu'ils voulaient. Mais les doubles mourraient ensuite de la main du 2ème gardien.

Il n'y avait aucune version de l'histoire où Haizea arrivait à les sauver tous. Elle finit par s'effondrer, à genoux, et hurler de rage, déboussolée, probablement traumatisée après avoir vu trois mille soixante-quatorze massacres, et son pouvoir temporel explosa.

Elle chuta au travers d'un couloir vertical temporel à toute vitesse, dans lequel elle n'entendait pas ses propres cris, Pelée la suivant derrière elle. La sphère rouge en main, le tunnel semblait composé de temps comme elle n'en avait jamais vu : le temps forgé était habituellement linéaire, c'était les lignes qu'on voyait depuis le TVA. Ce temps là formait le tunnel dans lequel elle tombait, et semblait taillé comme du verre.

Le temps intemporel, comprit-elle finalement... Celui qui régissait la chronologie dans le vide intemporel, au TVA ou à Anjéa. Il était compliqué, fonctionnait étrangement, mais il existait réellement. Elle le voyait pour la première fois.

Elle tomba dans de l'eau de mer, et serra la main pour ne pas lâcher la sphère rouge qu'elle tenait encore. Elle nagea à la surface pour avoir l'horreur de se voir au milieu de l'océan. Un ciel bleu au dessus d'elle et de l'eau jusqu'à l'horizon. Elle se concentra, et créa une île minuscule, du diamètre de son corps à peine, pour ne pas se noyer en fatiguant.

Finalement, quelque chose vint perturber l'horizon : un nuage de poussière. Elle se releva sous l'horreur, jamais elle n'avait réussi à atteindre cette époque. Haizea venait de sauter dans le multivers, à l'instant où il s'était détruit. Non !

Elle se leva sur son morceau de terre et avança les paumes vers le monde qui se désintégrait pour ralentir le processus. Le nuage de poussière commença alors à s'arrêter et, petit à petit, l'océan et le ciel se reformaient. Mais alors, au dessus de sa tête, le déchainement surpuissant de ses pouvoirs commençaient à fissurer le tissu de la réalité, et une déchirure lui donna vue sur le multivers : toutes les lignes temporelles commençaient à s'effacer. Une infinité de vies disparaissaient. Et au milieu d'elles, le TVA se désintégrait aussi.

Tout en gardant une main vers la Terre qu'elle sauvait, elle leva une autre vers le multivers, essayant de faire pareil avec le multivers. Mais elle n'était pas assez puissante, il lui fallait déjà une force monumentale pour sauver cette réalité... Elle parvint à reformer le TVA, mais les autres lignes disparaissaient.

Alors Haizea changea de stratégie. Elle attira à elle ce qu'elle pouvait sauver. Dans un ultime cri, elle déchargea toute sa puissante, et quelques morceaux de poussière du multivers traversa la déchirure pour l'envelopper. Le petit morceau de terre commença alors à grandir, et à prendre de l'altitude. L'île devint une montagne, et la terre prit la forme d'un temple à ciel ouvert. Exténuée, elle s'effondra au sol, en regardant en contrebas avec surprise la vue : elle était au sommet du Mont Olympe. Elle venait de créer Baiame.

C'était elle qui avait sauvegardé ces vies du Multivers.

La pierre dans sa main se mit à vibrer très fort. Elle l'a laissa s'échapper, et celle-ci lévita en déchargeant une lumière rouge qui vint frapper toute l'île d'une puissance qui lui semblait... réparatrice. Soudainement, elle ne se sentait plus en sursis. Haizea ne pouvait pas rester dans le multivers trop longtemps, en tant qu'anomalie le temps lui était toxique si elle le subissait trop. Mais sous la bienfaisance de cette sphère, elle se sentait apaisée.

Et tout lui fit sens. Elle comprit enfin tout l'intérêt de leur mission à Anjéa, avec fascination... et horreur. Elle reprit alors la sphère, ferma les yeux, et retourna à Anjéa.

Elle se trouvait à nouveau dans le 1er district, après la victoire contre le double de Sans. Avant d'expliquer quoique ce soit, elle leva une main vers la foule, qui fut alors innondé d'un flots de souvenirs d'évènements qu'ils n'avaient pourtant pas encore vécu.

Haizea venait de leur rendre les souvenirs de leurs morts futures. C'était horrible, elle voulait leur épargner ça, mais il était nécessaire qu'ils sachent ce qu'il s'était passé pour qu'ils puissent la comprendre.

Devant leurs souvenirs revenus brusquement, Persée baissa un bras horrifié sur son ventre, et Niccolo s'empressa de la rejoindre. Nico leva un regard embarassé mais terriblement soulagé vers Elyan. Gothel et Carol se prirent dans leurs bras. Tout le monde réagissait à leurs propres morts qui n'avaient pas encore eu lieu.

Ca n'arrivera pas, intervint-elle alors finalement en leur montrant la petite pierre rouge dans sa main. Elle s'appelle l'Oeil. Quand j'ai recréé l'histoire des milliers de fois pour essayer de nous sauver, Océan a mentionné plusieurs fois l'Oeil, d'un rêve qu'elle avait eu. C'est ce que nous cherchons dans la Forteresse.

Niccolo, hésitant, eu l'air soulagé. Si tu l'as avec toi, nous n'avons plus à mener cette bataille n'est-ce pas ?

Vous mourrez quand même, j'ai déjà essayé. Mais cette fois, je ne vais pas laisser ces horreurs vous arriver, répondit finalement Haizea, catégorique.

Kronos s'avança vers elle. Pourquoi, qu'est-ce que tu as vu ?

L'ensemble du tableau. Ou presque. On ne se trouve pas dans notre futur. J'ai observé le temps intemporel pour la première fois, il est complexe mais j'y ai vu notre passé.

Kronos leva les sourcils. Le... passé ?

Le Multivers existe encore ici, mais pas parce qu'on l'a sauvé. C'est parce qu'il n'a pas encore été détruit, révéla-t-elle alors.

Son père baissa les yeux. Ca faisait sens, et même temps ça rajoutait encore un élément du passé dont il n'avait pas souvenir. C'était pire que ce qu'il pensait : il avait déjà rompu le protocole du TVA en engageant des civils, et il ne savait toujours pas pourquoi, ni pourquoi il l'avait oublié.

Mais je suis remonté au moment où le Multivers s'est effacé. Kronos j'ai... j'ai créé Baiame. L'ile est comme moi : une anomalie.

Kronos mit un temps avant d'assimiler l'information, mais n'en fut pas plus choqué que ça. A la place, il réagissa à ce qu'il comprenait : Les anomalies ne peuvent pas rester dans le temps trop longtemps.

Baiame et tous ses habitants sont sur le point de disparaitre, confirma Haizea. L'Oeil stabilise les anomalies, avec la pierre on sera en mesure de faire survivre Baiame. Sauf que si elle est ici, c'est parce que Anjéa en est une aussi. Et c'est cette ville qui disparaitra si on prend l'Oeil.

Quoi ? Cette fois, Kronos était perdu. Pourquoi ? Nous ne sommes même pas dans le multivers, c'est le vide intemporel, ton anomalie ne risque rien dans le vide intemporel.

Il y a certaines choses que je n'ai pas compris. La nature d'Anjéa m'échappe encore. Mais tout ce que je sais, c'est que j'ai déjà fait ce scénario, j'ai pris la pierre avant le combat, et des morts survenaient quand même.

On meurt quoiqu'il arrive ? Soit à cause du multivers, soit à cause de la guerre, soit à cause d'une stupide pierre ? Répondit Persée, déboussolée pour son bébé.

Je vous ai dis que je ne laisserai pas ça arriver. Je pensais que je pouvais intervenir en tant qu'anomalie mais non, même moi je ne peux pas interférer dans le cours des choses. En revanche, il y a quelqu'un qui peut. Elle tourna alors la tête vers Kronos. La personne qui t'a envoyé ces rêves, qui nous a attiré ici. Elle savait qu'on avait besoin de l'Oeil pour sauver Baiame.

Kronos eut un éclair dans les yeux en comprenant les conclusions qu'avait tiré Haizea. Celui Qui Demeure. L'être assis au milieu du temps brut.

Haizea tourna un regard vers Océan. C'est lui qui t'a dit, pour l'Oeil, n'est-ce pas ?

Puis elle s'approcha de Carol, qui tenait toujours la main de son amie Gothel. Celui Qui Demeure est un être légendaire qui sait tout, qui contrôle tout. Il était prêt à sauver les habitants de Baiame en nous envoyant chercher l'Oeil. Alors on va lui demander de vous rajouter dans l'équation. Aucune mort ne devra arriver ici. Ce serait injuste.

Carol ne semblait pas comprendre. S'il est aussi puissant, comment compte tu le contacter ?

C'est Kronos qui répondit, comprenant ce qu'Haizea avait en tête. De la même façon qu'il me contactait. Par les rêves. On va récupérer le dragon vert au 2ème district.

Encore un combat qui peut nous tuer ? S'inquiéta Niccolo.

Non, parce qu'on ne va pas y aller directement. On va empiéter sur son propre terrain. On va affronter le gardien du 2ème district en rêve, termina Haizea en posant à nouveau les yeux sur Carol qui n'était pas seulement la Mère Noël : c'était aussi le Marchand de Sable.