[Fe] Intrigue #1 : Le Temps du Rêve

Ce dragon était un élément récurrent des choses que Maïa avait pu établir entre les phénomènes étranges à Baiame et les gens qui changeaient. Etait-ce à-cause de ça ? Elle ne le savait pas. Il était facile d’établir des liens prétendus entre des phénomènes inexplicables advenant à la même période, mais ça ne voulait pas dire que ces liens étaient avérés. En tout cas, la présence de ce dragon semblait vouloir dire que les soucis qu’il y avait eu à Baiame quelques mois auparavant avaient un rapport avec ce voyage impromptu, et cela intriguait Maïa. Pour l’instant, cependant, il n’y avait pas lieu de s’interroger. Le dragon fonçait sur eux.

Il apparut vite qu’il n’y avait pas d’endroits où se réfugier. Maïa ne pouvait pas fuir. Elle se mit de tout son corps devant le prince pour le protéger autant que faire se pourrait, les soldats s’armèrent aussitôt. Ils étaient aussi prêt que pouvait se faire pour se confronter à une attaque de dragon. Pourtant, il plongea, traversa le sol, ne détruisit rien. Les hommes semblèrent un instant interdit, comme ne sachant que faire devant l’inutilité de leur état. Un grand rectangle apparut et Maïa fronça les sourcils alors que le prince se décalait de derrière le dos de sa protectrice pour intervenir.

« C'est là où maman est allé ! »
« Ça emmène dans cette ville donc, Anjea », supposa Maïa, ne sachant pas très bien ce qu’elle était censée faire.
« Kronos », intervint le roi. « C'est par là qu'il passe pour voyager entre les univers. Il a du vous retrouver, ça vous mènera à lui. »

Si c’était bel et bien un des passages empruntés par ce Kronos qui était responsable de sa venue dans ce monde, alors, Maïa estima que le franchir était sa meilleure chance de rentrer chez elle. Avec peu d’assurance toutefois, elle s’avança. Avant de franchir le portail, elle se retourna en direction du roi et du prince, en s’efforçant de sourire doucement.

« Si je vois ta maman je lui dirai que tu vas bien », dit-elle au petit garçon.

Elle passa la porte et atterrit dans ce qui semblait être un vieux greniers. Souvenirs d’un lointain passé révolu, vieux vêtements décrépis ou espaces encombrés d’éléments tous plus inutiles les uns que les autres, il n’y avait rien dans tout cela de plus exceptionnel  que ce qui aurait pu se trouver dans le grenier de n’importe qui. Au moins, elle n’avait pas atterri au milieu d’une guerre. Pour le moment, du moins. Elle aperçut six autres personnes. Parmi elles, il y avait deux visages familiers. Etait-ce ses proches ou des sosies ? Elle ne le savait pas encore.

« Artemis ? Sarah ? Vous êtes là, vous aussi ? Savez-vous où nous sommes ? »

Mais personne n’eut le temps de répondre. Un homme surgit qui annonça qu’il était de mauvaise humeur et qu’il ne fallait pas lui poser de questions. La situation avait l’air d’être compliquée. Maïa jugea préférable de ne rien dire du tout. Elle ne put s’empêcher tout-de-même de se demander s’il s’agissait de ce fameux Kronos dont on lui avait dit qu’il était responsable de tout cela. Artemis, lui, avait toujours eu le sang chaud et il se lança aussitôt à l’assaut. Mais d’un geste, l’homme, ce Kronos, l’envoya à-travers un portail qui le fit retomber non loin d’elle.

« Artemis ! » lança-t-elle en se précipitant à son côté, arrivant néanmoins alors qu’il s’était admirablement relevé, déjà.

Maïa ne comprit pas bien la discussion qui commençait à s’élaborer par la suite. Apparemment, certains parmi eux avaient déjà été confrontés à des évènements de cet ordre et ils connaissaient Kronos. En tout cas, le plus jeune membre de la bande, qui lui faisait l’effet d’un adolescent sur le retard, semblait clairement savoir de quoi il parlait, ce qui n’était pas son cas. Mais elle apprenait vite et pour le moment, elle se disait qu’il valait mieux suivre le développement des choses avant de poser des questions idiotes qui trouveraient peut-être réponse dans les minutes à venir.

Et puis, elle fut soudain comme immobilisée par quelque chose. Elle ne semblait plus se contrôler, la sensation était bizarre, déroutante, désagréable. Elle ne comprenait pas, elle pensait qu’il n’y avait aucun danger et d’un coup, ça. Mais une femme sembla intervenir et aussitôt, ils retrouvèrent l’usage de leurs membres. Si la femme demanda aussitôt à Chronos qui ils étaient, Maïa aurait bien voulu savoir qui ces personnes qui entraient étaient elles aussi. Kronos s’en chargea. La fille, Octavia, fut présentée à un des leurs prénommé Ocean. Puis Artemis et Artemis, les gens allaient par deux. Et l’enfant parla de doubles. Mais alors, elle appartenait au royaume de Corona, ou du moins, elle était lié au conte de Raiponce ?

Etant donné qu’elle n’était pas blonde mais brune, le rôle de Raiponce ne lui était pas dévolue. Il y avait peu d’alternatives féminines et la reine disparue du royaume se nommait Gothel. Mais si son secret elle-même avait enfermé une jeune fille pour s’approprier son don de rendre la jeunesse et la santé, elle n’était pas sûre d’voir envie de s’en rappeler. Ce dut être pour cette raison que cette considération ne lui fit pas retrouver son identité instantanément. Une part d’elle était fermée à l’envie de redevenir celle qu’elle était, du moins, pour l’instant.

En tout cas, le pendant d’Artemis prit la parole le premier. Celui que Maïa connaissait devait avoir eu des informations sur l’autre pendant son voyage, probablement ressemblant à celui de Maïa dans celui de Gothel, car il ne se contenta pas d’exprimer ce qu’il savait, il se mit en position de combat, comme si c’était évident que cet homme allait l’attaquer. Gothel soupira et essaya de lui faire entendre raison en posant une main sur son épaule.

« Artemis, il faudrait peut-être… »

Elle s’interrompit et jeta un regard noir à Chronos en l’entendant parler de Artemis de cette façon. Evidemment, il n’était pas vraiment capable de contrôler son envie de sauter sur tout le monde pour découper dans le vif, mais on pouvait comprendre aussi. Ils avaient été enlevés, arrachés à leur monde, et propulsés dans une histoire dont ils ne savaient rien. Elle poussa quand-même un cri en entendant son ancien amant les provoquer pour n’avoir pas su tuer l’homme qui avait le contrôle du dragon du temps. Comme si c’était d’une évidence à toute épreuve.

« Artemis, voyons… »

Maïa n’aimait pas les conflits. Elle ne se sentait pas forcément à son aise avec Artemis qui provoquait tout le monde et qui envenimait une situation déjà compliquée. Ils n’étaient pas censés être là, cela compliquait tout qu’ils soient là, ce ne serait peut-être pas mal de ne pas se lancer dans les affrontements juste comme ça, par plaisir de la confrontation. Elle tenta à nouveau de le raisonner.

« Artemis, je ne pense pas que se chamailler soit… »

Mais elle fut interrompue par un des doubles aux cheveux blonds. Il ne fit pas vraiment redescendre la pression, et parvint même à choquer Kronos avec un détail qu’il ne savait pas. Il était évident que le type qui était censé maîtriser les choses, de ce que le roi de Corona avait dit ne maîtrisait pas tant que ça. Tout ceci était d’un compliqué, cela faisait tourner la tête à Maïa. Quand Artemis parla de se lancer dans la bagarre et également de la possibilité qu’il n’y survive pas, la mère d’accueil ne put retenir sa colère et s’exprima d’un ton calme, mais particulièrement sévère.

« Bon, ce n’est pas en se disputant qu’on va avancer. Il y a du danger, nous sommes tous ici il y a une raison ok. Primo, Artemis, il n’est pas question que tu meures, je ne suis pas d’accord. Ensuite… vous pensez qu’on peut vous aider en quelque chose ? Je veux dire… c’est pas comme si je pouvais changer quelqu’un en glace ou un truc comme ça. »

Une femme s’approcha et Maïa la reconnut. Elle l’avait vue sur un tableau dans le couloir du palais du Royaume de Corona. C’était la reine Gothel, celle qui avait sauvé son époux avec sa magie, celle qui avait donné cette magie au petit prince. Elle la regarda et se tourna vers deux autres de ceux qui étaient arrivés en même temps qu’elle. Elle semblait soucieuse. Avec détermination, elle s’approcha de Maïa, prit sa main et ferma les yeux. Quand elle les rouvrit et les tourna vers Kronos, Maïa put percevoir un regard de reproche.

« Cette femme est amnésique ! Et eux deux aussi ! »
« Sans déconner ? J'y suis pour rien, je vous ai prévenu, le premier qui me fait des reproches mal placés pourrit en cellule. »
« Mais elle l'ignore ! Tu ne leur as même pas dit ! Même si tu viens d'une autre époque que la notre, ça ne change rien à la malhonnêteté que ça représente ! » protesta Gothel.
« Que suis-je censée lui reprocher, de toute façon ? Je ne le sais pas. Qu'attendez-vous de nous ? » intervint Maïa en espérant résorber le conflit.

Elle ne pensait pas que Kronos soit une mauvaise personne, et si la reine avait l’air protectrice, ce qui était touchant, ça ne changeait pas le fait que Maïa ne voulait pas accuser Kronos de quoi que ce soit. Les choses n’étaient probablement pas aussi simple que ce qu’on pouvait penser.

« Votre identité s'est perdue, vous avez de faux souvenirs, quelqu'un d'avisé aurait dû vous le dire », expliqua la reine, qui ne semblait pas complètement décolérer, tandis que Kronos poussait un long soupir.
« Je vais commencer à être vulgaire si vous continuez à tout me mettre sur le dos, j'ai un multivers entier d'amnésiques alors lâchez moi la grappe. Vous pouvez répondre à sa question ? »

Gothel gratifia Kronos d’un dernier regard noir. Maïa trouvait que c’était beaucoup de pression que de mettre toute la responsabilité sur un seul homme. Mais elle ne dit rien, le moment n’était pas le mieux choisi. Elle contempla le regard de douceur et de bienveillance de Gothel, qui lui lâcha la main et accepta de lui répondre.

« Nous n'exigeons rien de vous. Vous avez été emportés par chronokinésie à notre époque. Le pouvoir du Temps de Marty McFly, le dragon blanc. C'est la technique du Gardien du premier district pour alimenter son armée. Et si tu as rêvé de nous, Kronos, c'est par l'onirokinésie, le contrôle des Rêves, le pouvoir d'Inception, le dragon vert. Les noms ont été choisis par Persée... Ca, c'est la technique du Gardien du deuxième district pour alimenter son armée. Pour résumer, vous avez échappé à un lavage de cerveau. Mais nous pourrions avoir de l'aide si vous êtes volontaires. En attaquant le premier district, obtenir le pouvoir de la chronokinésie pourrait vous ramener chez vous. Et toutes les autres victimes là-bas. »

Être soudain propulsée dans une guerre n’était pas vraiment le rêve de Maïa. Mais elle savait bien que c’était une possibilité quand elle avait compris où elle était et ce qu’il se passait. Elle essayait de remettre les choses en place, mais tout semblait si irréaliste. Elle se raccrocha à quelque chose de concret, la famille de la reine. Il semblait que cela, au moins, c’était quelque chose qui lui était familier, émotionnellement.

« Vous êtes la reine Gothel, c'est ça ? J'ai vu votre portrait au château. Votre fils est un ange. Il faut absolument que nous nous assurions que vous rentriez auprès de lui. Cela dit... cette amnésie a dû nous priver de nos éventuels pouvoirs. Je serai ravie de vous aider, mais j'ai peur de n'être qu'un poids pour vous actuellement »
« Vous étiez avec mon fils ? Comment est-ce possible ? » s’étonna Gothel.
« Cette chronokinésie dont vous parlez, elle a emporté vos doubles chez vous », intervint Kronos. « Je suis incapable d'identifier ceux qui sont amnésiques, mais du coup ça nous donne un sacré indice sur l'identité de Miss Bloom : Vous êtes une Gothel. »

Le choc fut moindre pour Maïa, compte-tenu du fait qu’elle s’y était préparée. Ce n’était pas ce qu’elle voulait entendre, ni ce qu’elle voulait être, mais elle s’y était préparée. Ce fut la raison pour laquelle elle se tourna vers Kronos avec un certain flegme, même si tout cela était un peu dur à gérer pour elle, malgré tout.

« Vu la couleur de mes cheveux, j'étais à peu près sûre de ne pas être une Raiponce. Cela dit, si je séquestrais une enfant dans ma vie réelle, j'aime autant rester telle que je suis. En plus, la Gothel du conte n'a pas vraiment de pouvoir, que je sache, ça n'aide donc pas vraiment »
« Ca va vite m'énerver ce cliché des pouvoirs », intervint une femme que Kronos avait nommé Octavia. « Les femmes ont déjà dû se battre pour être considérées comme les hommes, maintenant ceux qui n'ont pas de pouvoirs doivent faire comprendre qu'ils sont aussi utiles que ceux qui en ont ? J'ai gagné une guerre dans une station spatiale avec un couteau à bout rond, on s'en contrefout que vous n'ayez pas de pouvoirs, bon sang. Vous voulez aider, ou retourner dans la sécurité du château ? Cette décision est la vôtre, mais elle n'a pas à se baser sur votre niveau de divinité. Si vous le voulez, vous le pouvez. »
« Octavia est la seule humaine sans aucune capacité qui sort de l'ordinaire de notre groupe et elle a parfaitement tenu tête aux Gardiens jusque là », déclara Gothel avec un sourire amusé. « Ce qu'elle dit est vrai, la décision est vôtre, et devrait questionner votre volonté, pas vos capacités. »
« Je ne sais pas me battre », avoua Maïa en secouant la tête avec déconfiture. « Aurez-vous le temps de nous apprendre ? »
« Je ne sais pas me battre non plus », répliqua Gothel avec un clin d’œil.
« Je suis enceinte de sept mois », intervint la jeune femme au ventre rond. « Si je suis utile dans mon état, vous le serez dans le vôtre. »

Maïa regarda avec tendresse toutes ces personnes qui tentaient de la convaincre qu’elle avait sa place parmi eux, qu’elle comptait, qu’elle pouvait accomplir des choses pour sauver la situation. Elle se tourna finalement vers Kronos.

« Je serai ravie d'aider à protéger les innocents, dans la mesure de ce que je peux faire »
« Allons débloquer notre pouvoir du temps alors », lança Kronos en haussant les épaules.

Tout cela n’avait pas l’air de l’importer alors qu’il y avait pourtant fort à faire. Mais son double, puisqu’il fallait bien admettre que c’était ce que cette femme était, vint prendre Maïa par la main et l’entraîna vers l’escalier.

« Venez dans le salon, nous établirons un plan pour infiltrer le premier district. Mais avant ça, vous méritez un peu de thé. »

Derrière elles, les membres du groupe de Gothel semblaient se chamailler et Maïa tourna un peu la tête. Mais elle n’entendit rien de ce qui se passait. La reine aux longs cheveux blonds lui fit un signe pour lui dire que tout ceci n’avait pas d’importance. Elle l’entraîna vers la cuisine. Maïa se sentait un peu chamboulée qu’elle prenne soin d’elle à ce point. Après tout, d’ordinaire, c’était elle qui prenait soin des autres. Mais elle renonça à s’y opposer et s’installa à la table de la cuisine, la laissant agir.

« Je suis désolée, je ne pense pas avoir la magie nécessaire pour soigner votre amnésie », s’excusa Gothel en s’affairant.
« Ne vous inquiétez pas », la rassura Maïa. « Certaines choses changent. Je retrouverai peut-être ma véritable identité bientôt. Mais je vous avoue que je ne suis pas sûre de le vouloir. Vous imaginez... Si j'avais vraiment séquestré une jeune fille pour préserver ma jeunesse ? Quelle horreur ! »
« Pourquoi pensez vous avoir fait de telles horreurs ? » demanda Gothel, intriguée  « Se savoir une autre identité perdue doit être effrayant, mais vous n'avez pas à croire que vous étiez une personne horrible. Je sais que le multivers est rempli de possibilités différentes, mais pourquoi seriez vous une des pires ? »

Maïa avait du mal à intégrer la notion de multivers. Elle pouvait parfaitement croire qu’il existe plusieurs versions d’une histoire, puisqu’elle le constatait en direct. En revanche, envisager plus de deux versions, en l’occurrence sur Gothel, était loin d’être spontané pour elle. Elle se raccrochait donc à la seule histoire qu’elle connaissait, et ce n’était guère glorieux, comme elle le mentionna à son double.

« La version de Raiponce narrée à Baiame relate une sorcière qui a enlevé une princesse aux cheveux magiques, bébé, pour garder la jeunesse éternelle. Elle l'a séquestrée et manipulée émotionnellement en la traitant comme une moins que rien bien que prétendant être sa mère. Je n'en connais pas d'autres. Ou plutôt si maintenant, je connais la vôtre. »
« Oh, c'est terrible. Mais si le multivers est infini, cette histoire existe forcément hélas. Le plus important, c'est de vous concentrer sur celle que vous êtes aujourd'hui. »

Elle n’avait pas tort, se disait Maïa tandis que Gothel versait le thé. Mais c’était précisément pour ça qu’elle n’était pas encline à pousser son psychisme vers l’éveil, du moins, pour l’instant. Elle préférait rester qui elle était, surtout si son passé était loin des valeurs qui étaient actuellement les siennes. Les chamailleries à l’étage prirent du volume et Maïa vit Gothel soupirer. Elle leva la tête en la tournant vers la porte.

« Il y a un souci avec votre équipe ? »  s’informa-t-elle.
« Mirael, notre grande mascotte grincheuse, n'est pas content parce que nous prévoyions d'infiltrer le troisième district depuis longtemps. Le Gardien de ce district est de loin le plus puissant et le plus dangereux, mais il protège quelque chose. Nous ignorons ce que c'est, mais ce serait la source de pouvoir de toute la ville. La quête est terriblement dangereuse, le Gardien et son dragon que Persée a surnommé Walking Dead sont doués de psychokinésie : ils contrôlent tous les esprits, surtout ceux des morts. »
« Il y a un moyen de protéger notre esprit ? »  demanda aussitôt Maïa, à la fois inquiète et décidée à le faire si elle le pouvait.
« Nous pensions que prendre le pouvoir du dragon vert, les rêves, pouvait nous protéger, mais non, Walking Dead surpasse toutes les barrières. Nous avons une idée d'attaque mais il est hors de question de nous en prendre à lui tant que vous êtes ici. Vous méritez de rentrer chez vous, alors nous ciblerons le dragon du temps. C'est ce qui déplait à Mirael, mais ce n'est pas votre combat. Dès que vous aurez la possibilité de rentrer chez vous, vous devrez retrouver la sécurité de votre foyer. »
« Si je peux vous aider et protéger Baiame, surtout mes petits... je ferai tout mon possible. Mais je dois avouer que je me fais du souci. Je suis famille d'accueil pour des orphelins et parmi ceux que j'ai en ce moment, il y a un bébé. Je ne sais pas si les grands sauront s'en occuper seuls »

Pourtant, l’idée de s’en aller en laissant le combat seulement débuté ne lui plaisait pas. Elle attendrait de savoir ce qu’il en était exactement pour prendre la décision de partir ou de rester, mais il était certain que les choses n’étaient pas sous les meilleures auspices. Encore qu’elle pouvait se permettre de disparaître. Elle n’était indispensable pour personne, à sa connaissance. Le coup de cœur récent de Sarah pour elle ne survivrait sûrement pas si elle disparaissait pour de bon. Mais Gothel devait apparemment trouver cela positif.

« Alors c'est ce que nous ferons. Vous voyez ? Vous êtes une bonne personne. »

Maïa n’était pas sûre que sa façon de considérer les choses la qualifiait automatiquement de bonne personne, mais elle espérait l’être. Gothel mit toutes les tasses sur des plateaux et en déposa un sur les bras de Maïa qui lui sourit doucement. Cette femme lui plaisait bien. Elle n’aurait pas demandé mieux que de lui ressembler.

« Allez, venez. Carol va vous présenter le plan du premier district. »

Suivant Gothel, Maïa rejoignit l’ensemble des personnes concernées, qui semblaient être destinés à ne former plus qu’un seul groupe solide.

Tout ça, ça faisait beaucoup à assimiler. Pendant une seconde, je me suis demandée ce qu’il serait advenu si j’avais vécu tout ça. Je veux dire, aurais-je été capable de protéger le Pôle Nord comme l’a fait mon alter-ego ? Aurais-je été apte à lutter comme elle ? Bien que j’ai énoncé à Buddy qu’il avait raison et que je n’avais pas à douter moi-même, il n’en restait pas moins que je continuais de douter malgré tout. Je n’ai jamais vraiment compris l’étendue de mes propres pouvoirs. En épousant Scott et en devenant la Mère Noël, je suis devenue un personnage légendaire par alliance, je me suis rapidement rendue compte que j’avais hérité de certains de ses dons mais jusqu’où cela va ? Je ne l’ai jamais vraiment su. Le saurais-je un jour ? Je n’en sais trop rien.

Reprenant contenance, je me lève à la suite de Buddy pour aller aider à lutter contre le dragon avant que l’alarme ne se stoppe au bout de quelques temps à peine.

« Que s’est-il passé ? 
- La créature aurait disparu d’un seul coup. »

Alors que je m’apprêtais à demander plus d’explications, voilà qu’apparaît un rectangle orange, lumineux plus grand que moi-même à quelques mètres devant moi. J’observe le rectangle quelques instants plus Buddy

« Y’a de fortes chances que ce soit pour moi ça. »

Il observe le portail, l’air surpris.

« Ce sont les portails de Kronos, ma mère est passée par là pour rejoindre le combat d’Anjea. Kronos doit savoir que vous êtes ici. 
- Je crois avoir reconnu le Dragon, tout est relié. Il faut que j’y aille. »

Je m’approche de Buddy, l’observe quelques instants avant de le prendre dans mes bras sans lui laisser le temps de réagir. Rompant l’étreinte, je finis par me reculer mais ne le quitte pas du regard, voulant sans doute conserver son visage dans ma mémoire.

« Il y a de forte chances que je vois ta mère. Si c’est le cas, je lui dirais à quel point elle peut être fière du jeune homme que tu es devenu Buddy. Moi, je le suis en tout cas. »

Il me fais un sourire hésitant mais sincère.

« Bon courage. »

Je traverse le portail et me retrouve en Ecosse en 1743, oups, c’est pas le bon univers. Donc je disais, je traverse le portail et me retrouve dans un grenier. Je vais pas m’amuser à résumer ce qui se trouve, vous l’avez déjà dans les deux post précédents. Je pose mon regard sur la jeune femme brune et lui souris, gênée.

« Je suis désolée, vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre. » m’excusais-je alors.

Suite à cela, je reste silencieuse et observe la scène. Finalement, nous quittons tous le grenier pour descendre. Gothel entraîne Maia dans la cuisine tandis que Mirael, un grand homme blond du groupe des doubles semble mécontent. Avec le groupe, nous nous dirigeons dans le salon, tandis que je comprends qu’il est mécontent parce qu’il semble qu’aller au 1er district pour le dragon du temps change leurs projets. Une femme d’à peu près mon âge semble excédée.

« Ton sens de l’héroïsme tend toujours vers de l’égoïsme Mirael. Personne n’envoie de civils sur le front de la guerre la plus dangereuse sous prétexte de planning. »

Mirael semble vouloir rétorquer mais l’air autoritaire de la femme le stoppe.

« Ça suffit ! Mon fils sait faire preuve de plus que maturité que toi ! »

Je ne tarde pas à comprendre de qui elle est le double. Un léger sourire perle sur mon visage alors qu’elle le laisse dans son coin et se rapproche de moi.

« Si cette femme était avec le fils de Gothel, étiez-vous avec le mien ? Car je suppose qu’il s’agit de vous, n’est-ce-pas ? 
- Effectivement, Buddy est un jeune homme plein de surprises et courageux, vous pouvez être fière de lui. »

Lui offrant un nouveau sourire, je finis par reprendre la parole.

« Enchantée de vous connaître Mère Noël et navrée que vous ayez vécue tout…enfin tout ce que m’a racontée Buddy. 
- Le plaisir est partagé, Carol. Ne vous inquiétez pas, je suis contente de savoir que les tristes choses que j’ai dû accomplir ont au moins permis a des univers comme le votre de vivre sereinement. 
- Et je vous en remercie, sincèrement. Présentement, je n’ai pas encore retrouvé mon époux mais je suis sûre qu’il serait du même avis que moi. Je vous avoue que je me suis questionnée lorsque j’étais auprès de votre fils. Ce que vous avez fait, ce que vous avez traversé, j’aurais été incapable d’en vivre la moitié. » avouais-je finalement, en me pinçant les lèvres.

Peut-être que Carol trouverait les mots pour raisonner mes doutes.

« Je n’en étais pas capable au début. Mais ils ont blessé mon fils, et s’apprêtaient à le tuer. Leur erreur a été de le faire avant de me tuer moi. Je suis certaine que s’ils avaient aussi attaqué les enfants en premier dans les autres univers qu’ils ont détruit, les parents auraient eu la force de les tuer comme je l’ai fait. Vous êtes aussi une mère, vous l’auriez fait pour vos enfants, j’en suis certaine. »

Ses propos raisonnèrent en moi. En aurais-je été capable ? Pendant quelques instants, j’en vins à m’imaginer à sa place alors que Buddy ou Sandra était en grand danger. Je crois bien que j’aurais pu devenir une véritable furie, louve que je suis pour protéger mes enfants. Peut-être que Buddy n’avait pas tord quand il a dit que je ne serais pas la Mère Noël si je n’avais pas les capacités pour. Je respire profondément et finit par ramener mon regard sur Carol.

« J’ai réduite en morceau des soldats de plomb grandeur nature parce qu’ils m’avaient traités de femme inconnue dans ma propre maison, et en y pensant, c’est vrai que si les Légendes Noires étaient arrivée jusqu’à nous et auraient attaquées Buddy ou Sandra, pour sûr que je les auraient détruits. »

J’en étais certaine désormais. Maia et Gothel reviennent de la cuisine avec du thé pour tout le monde. Carol se lève.

« Voici donc notre objectif : La Forteresse Blanche du 1er district »

Elle agite la main, et du sable doré se matérialise dans sa paume pour créer devant nous la simulation d’une ville. Observant tout ça avec fascination, je comprends bien vite qu’étant donné la disparition des Légendes de son univers, elle restait le seul être légendaire encore en vie et qu’elle détenait de ce fait les dons des autres Légendes.

« Vous connaissez tous les moindres recoins de la forteresse ?
- De la Forteresse, non justement. »

La ville se précise sur une grande allée principale au bout de laquelle se trouve un immense bâtiment fortifié. Tout est doré par le sable mais il n’est pas dur de comprendre que l’immense bâtiment est en réalité la Forteresse. Avec les immenses remparts en prime.

« Mais j’ai survolé le district plusieurs fois, et j’ai espionné la ville avec les terriers de Pâques. Je suis donc en mesure de nous créer plusieurs itinéraires pour atteindre cette grande allée, les Champ de Mars, l’avenue principale qui mène à la Forteresse. C’est le bâtiment où le pouvoir du Gardien repose. Nos challenges se trouveront sur le trajet et sur place : il ne faudra pas être vu par qui que ce soit, et une fois sur les Champs, il faudra un plan pour atteindre la dite forteresse sans être éliminés par le pouvoir du temps. »

Je m’humecte les lèvres avant de reprendre la parole.

« Si on veut y arriver, il va falloir qu’on agisse tous ensemble. » repris-je en tournant le regard vers Artémis « Pas question de faire cavalier seul. » je ramène mon regard sur Carol « Si tu contrôles le sable du Marchand de Sable, les Terriers du Lapin de Pâques, y’a pas moyen d’utiliser les Pouvoirs du Vénérable Temps ? Ça pourrait pas être un atout ? Je propose ça comme ça… »

Le groupe des doubles grimacent tous à cette idée.

« C’est ce que nous avons fait durant notre premier affrontement. Mes pouvoirs du Temps ne surpassent pas ceux du Dragon, le Gardien était plus fort que moi. » me réponds Carol, embêtée.

Je perçois rapidement Kronos qui semble vouloir dire quelque chose mais qui s’enfonce dans son siège comme si quelque chose lui trottait dans la tête. Je lève le regard vers Carol.

« Je ne connais pas l’étendue de mes propres pouvoirs mais peut être que si on agit ensemble, ils peuvent devenir plus forts ? On est des légendes Carol, on devrait essayer. » énonçais-je alors avant de tourner le regard sur Kronos « vous voulez dire quelque chose ? »

Il soupire, embêté.

« J’ai peut être un plan. L’oniro…truc là. 
- L’onirokinésie, le pouvoir des rêves du dragon vert. le corrige Carol
- Oui, ça. Elle m’a montré un plan, je crois.
- Il fonctionne ? » demande le Nico plus âgé

Kronos semble hésiter.

« Euh…plus ou moins. Mais la Mère Noël a raison, avec le double des effectifs, ça devrait le faire. »

Je souris.

« On ne perd rien à essayer.
- Je suis d’accord. Explique nous. » renchérit Carol.

Kronos pointe la Forteresse de sable.

« On oublie la discrétion. On attaque quand il sort pour parader devant son peuple avec son dragon. »

Tout le groupe semble surpris de cette idée, attaquer de front un ennemi aussi fort…

« Oh… » lâchais-je alors avant de reprendre « C’est peut être pas une si mauvaise idée, il ne s’attendra pas à ce qu’on attaque et Carol connaît les alentours, il suffit juste qu’on intervienne pas tous du même endroit. Si on l’attaque en même temps de plusieurs endroits, il ne saura pas où contre attaquer. Les terriers peuvent être utiles pour ça justement. Les flèches de Cupidon auraient pu s’avérer utiles étant donné qu’elles ne loupent jamais leur cible, les lutins en avaient utilisé lors de leur combat contre les gnomes et mélangées au sable du Marchand de Sable, ça avait été assez utile pour endormir les assaillant. Si nos ennemis se retrouvent en effectif réduit, ce sera plus facile d’agir et… »

Je me pince les lèvres.

« Pardon, je m’éparpille. Attaquons de front tout en s’étant occupés auparavant de faire faire un bon gros dodo à tous ceux qui pourraient aider le gardien. 
- Surtout que quand il va parader, son peuple sera en plein lavage de cerveau. »

Carol hoche la tête, comprenant.

« Ils sont immobiles pour observer leur Gardien Protecteur, ils ne nous attaquerons pas. 
- Et pendant que le Gardien est concentré sur une petite poignée qui l’attaque, la seconde pourra attaquer la Forteresse sans qu’il n’y soit. »

J’hoche la tête.

« Par tous les flocons, ça, c’est du bon plan ! » énonçais-je avec un sourire.

La population est en proie à la panique la plus totale, partagée entre le désir de hurler et celui de fuir. A ses côtés, Anael observe la scène d'un air déterminé et calculateur, faisant apparaître des armes dans sa main droite, apparemment prêt à en découdre avec le dragon.

"Il n'y a aucune inquiétude à avoir, vraiment, vous ne c..." la phrase reste en suspens dans la gorge d'Elyan, alors que Pelée fonce droit sur eux à toute vitesse. Un mois à entier à voler dans le ciel de Baiame sans que rien ne se passe, et voilà qu'il décide du jour au lendemain de jouer les dragons d'attaque en se ruant vers des civils.

Du moins, avant qu'il ne disparaisse entièrement, s'évanouissant à même le sol. Ou, du moins à travers le sol, coupant l'hetbe sous le pied à tout le monde, y compris Anael, pourtant toujours armé.

Un portail ne tarde pas à jaillir en place du dragon, un de ces portails similaires à ceux du TVA, un mois plus tôt.
Anael, quelque peu abasourdi, se rapproche. "Je crois que c'est pour toi".

Elyan hoche la tête, se rappelant sans grande difficulté de son dernier voyage via portail. "Oui, je sais". Bien qu'il ait hâte de rentrer chez lui, il sait également que ce genre de voyage n'est jamais sans surprise. La preuve étant, la fois passée, il a du affronter un légionnaire romain armé d'un sabre laser. Qui sait ce qui l'attend cette fois.

Elyan se retourne une dernière fois vers Anael. "Merci encore pour ne pas m'avoir secrètement empoisonné. Et bon courage avec le bébé!"

Anael ricane, le geste venant accentuer la beauté magnétique de ses yeux, si similaires à ceux de sa petite-amie. "Faut dire ça à Apollonia." qu'il répond avant de continuer, un sourire tendre sur les lèvres. "Et dis à Persée que je l'aime."

Elyan promet de le faire avant de traverser le portail.

L'endroit où il atterrit lui donne presque envie de faire demi-tour, le confort et la beauté de l'Olympe étant à des années lumières de ce... débarras ? Non, une sorte de grenier, peut-être  Elyan ignore où il se trouve, mais il peut reconnaître Kronos, d'une humeur massacrante. Cela ne change donc pas de la dernière fois. Mais autour de lui se trouvent de nombreuses autres personnes qu'il n'a jamais vu ou croisé, si ce n'est pour un visage familier dans la masse: Nico. Elyan pousse un soulagement de soupir. A croire que tous les deux sont condamnés à traverser ce genre de péripéties ensemble, poussés par le destin.

Elyan ne suit que trop peu les conversations autour de lui, si ce n'est pour un résumé plutôt alarmant de la situation. Leur dragon de secours a disparu. Et tout le monde semble décider à vouloir se hurler dessus, sans que personne ne trouve un terrain d'entente pour coopérer. A ce rythme-là, ils y sont encore dans trois semaines.

Toutefois, il fait vite fi de ce qui se passe autour de lui, son attention se reportant sur une femme au ventre arrondi. Aucun doute là-dessus, c'est Persée, la femme d'Anael. Elyan peut l'apercevoir s'éloigner vers la cuisine et la suit. "Votre mari, Anael? Il voulait que je vous dise qu'il vous aime."

Elle sursaute, avant de le regarder, surprise, la bouche pleine telle une enfant ayant été prise en flagrant délit de vol de biscuits. Un sourire ne tarde pas à venir se dessiner sur son visage cependant. "Je le savais déjà. C'est toi ma mini-version, n'est-ce pas ? Kronos m'avait dit que la tendance multiverselle autour de ma personne favorisait davantage les versions masculines." dit-elle avant de lui tendre un biscuit. "Ils ne sont pas bleus, mais ils sont très bons, Carol les a fait. Enfin... Gothel a dit que tu n'avais pas tes souvenirs alors je ne sais pas si ce que je suis en train de te dire te parle vraiment... Anael ne t'a pas trop embété au moins ?"

"Mini-version? Anael l'a laissé sous-entendre, oui, même si je suis encore perdu sur ce que cela signifie vraiment." Il s'empare du biscuit,  décidant de faire confiance à cette inconnue aux traits pourtant si similaires au sien. "Ça aussi plusieurs personnes me l'ont fait comprendre: que mes souvenirs sont faux, et que je ne suis pas vraiment qui je pense être." Tout en croquant le biscuit (aussi bon que Persée l'avait dit), Elyan se demande encore comment tout cela est possible. "Honnêtement, j'ai beaucoup de mal à y croire. Mais effectivement, moi aussi j'ai toujours cette drôle de passion pour les aliments bleus, depuis l'enfance." Il sourit en pensant à sa mère. "Et non, il a été très courtois. Même s'il a laissé sous-entendre que... Athéna? souhaitait ma mort. Etrangement, cela ne me surprend guère".

Persée hausse les épaules. "Athéna veut la mort de tout le monde tout le temps, donc ça n'a pas à te surprendre. Si tu as la même histoire que moi, tu as gagné un duel contre elle... euh "lui" quand tu avais 12 ans donc ne fais pas attention à sa mauvaise humeur", explique-t-elle.

"Comment ça, j'ai gagné un duel contre le dieu de la guerre?" Elyan la regarde bouche bée, quelques miettes présentes sur sa joue. "Anael a laissé suggérer qu'il était un dieu? Est-ce que ça veut que toi aussi? Et par conséquent... moi?" Une telle notion lui est invraisemblable.

Persée sourit face à ses questions. "Si t'es comme moi, t'as refusé de devenir un dieu. C'était une offre hypocrite de Zeys. Anael c'était différent, le Tartare allait le tuer... Zeys l'a divinisé parce que les dieux lui devaient toute la renaissance de la cité d'Olympe."

Les explications de Persée ne lui sont pas plus d'une grande aide. "Ah." Il se sent un peu idiot, en réalité, à ne pas comprendre ce qui devrait clairement (ou du moins, naturellement pour Persée - et lui aussi apparemment) être un acquis. "Mais du coup... attends... Anael a mentionné le fait que tu étais la fille de Poséid...séis. Est-ce que ça veut dire que..." il ne termine même pas sa phrase, son cerveau refusant une telle possibilité. Persée la termine pour lui, mettant fin à tout débat. "Que tu es demi-dieu ? Oui, c'est toujours choquant au début. On finit par s'y faire, promis". D'un autre côté, Elyan se souvient des pouvoirs étrangement apparus lors de son combat contre un soldat romain un mois plus tôt. Donc, après tout, cela tient la route.

Un demi-dieu, donc. S'il s'en doutait, en avoir la confirmation n'en reste pas moins choquant. "Si tu le dis." Elyan n'est pas certain de vouloir d'une vie pareille, cela semble dangereux. Dans tous les mythes que lui lisaient sa mère étant enfants, les héros n'avaient jamais une vie heureuse.

Peut-être est-il vraiment Percy, demi-dieu fils de Poséidon, et non pas Elyan, simple étudiant en biologie marine.

Malgré une telle révélation, il ne peut se départir de sa nouvelle identité, la seule qu'il se souvient avoir jamais eu.

Persée s'empare d'un second biscuit, posant la main sur son ventre. "Petit vénard, t'es un mec,  t'auras jamais à te battre pendant une grossesse de presque un an. Profite de ta chance mon grand."
"Tu arrives encore à te battre?" Elyan s'exclame, ses lèvres bougeant plus vite que sa raison, disant tout haut ce qu'il ne devrait probablement pas. Sa petite-amie lui a souvent répété qu'il manquait de tact.

Elle ne semble pas se vexer, cela dit, baissant le regard vers son ventre. "Je ne sais même pas combien de temps ça fait que je suis à 7 mois de grossesse. Pas de temps par ici, pas de croissance. Ce petit gaillard et moi on a fini par s'y habituer. Et j'ai même l'impression que la grossesse me rend plus forte, même avant d'arriver à Anjéa. Mes pouvoirs sont plus impressionnants. Donc je ne vais pas m'en plaindre."

"Ah" décidément, Elyan brille par son éloquence aujourd'hui. "Mais du coup, ça ne devient pas lassant à force? Et fatiguant ?"  Il ne peut s'empêcher de regarder son ventre tout en parlant. "Anjéa? Je ne connais définitivement pas cet endroit."

"C'est pour la bonne cause. Regarde." Elle se dirige vers la fenêtre avant de l'ouvrir d'un air appréhensif, et lui fait signe de jeter un coup d'oeil à l'extérieur.

Et la scène qui se dresse devant lui fait froid dans le dos. Là, dehors, se trouve une ville complètement déserte et en décrépitude. Un spectacle assez sinistre et inquiétant. "Tu dois te demander pourquoi j'ai accepté de venir me battre malgré mon état ? Justement parce que je n'ai pas envie d'être ici, ou que mon bébé y soit. Kronos nous a expliqué que le TVA a trouvé une ville dans le vide intemporel, on ne sait pas trop quel est son but final mais les Gardiens de ses districts kidnappent la population du multivers et leur lavent le cerveau pour en faire des soldats. Là, on est au milieu de tous les districts dans une ville abandonnée. Ça pourrait être n'importe qui. Pire, à terme, ça pourrait concerner tout le multivers." Elle termine son récit avant de finir par refermer la fenêtre, par précaution.

"Donc, si j'ai bien compris, un de ses Gardiens est celui responsable pour la disparition de Pelée." Les mots de Persée ne le rassurent guère, la notion même que des innocents se fassent laver le cerveau et manipuler par des êtres puissants et cruels un cauchemar digne des Enfers eux-mêmes.

"Pelée ?" elle demande, songeuse "Je comprends pourquoi, mais je préfère Marty McFly." Cela arrache un sourire à Elyan, bien trop amoureux de la pop culture pour ne pas apprécier un tel surnom. "Je dois dire que ça fait bien plus de sens que Pelée." même si d'un certain côté, il est très attaché au nom Pelée. Allez savoir pourquoi.

"Ces Gardiens en question... une idée de qui ils sont?" demande-t-il alors à son double.

Persée secoue la tête, tout en s'emparant d'un énième cookie. "Absolument pas. Ni comment cette ville peut exister dans un espace intemporel. On sait juste que le 3ème district cache le secret de leur puissance dans sa Forteresse."

"Rien de très rassurant en perspective, donc." Le plus gros de la situation, il avait déjà pu le comprendre par le biais des autres, qu'il peut d'ailleurs toujours entendre se taper dessus dans la pièce d'à côté.

"Mais... je la connais" dit-il en apercevant la femme venant d'apparaître au coin de la rue. "C'est..." son prénom lui échappe, et il fronce les sourcils, faisant tout son possible pour se souvenir de l'identité de cette femme qui avait hanté ses rêves. "Haizea ! C'est elle qui a fait apparaître le dragon la dernière fois ! Elle semble en connaître bien plus que tout le monde. Plus que Kronos, en tout cas" à vrai dire, Kronos semblait être aussi perdu et confus sur la situation que tous les autres.

"Hey, je crois que j'ai trouvé la dragonnière" qu'il s'exclame, une légère pique à l'autre amoureux des armes. Il se retourne vers Persée. "Je suppose que c'est la première fois que vous la voyez?" Après tout, cela ne l'étonnerait guère.

Persée a l'air toute aussi surprise de voir quelqu'un "Euh... oui." Elle se tourne vers Kronos. "Ça fait partie des connaissances que tu as dans cette autre époque où tu ne nous connais pas encore ?"

Kronos, face à leurs mots, se précipite vers la porte, qu'il ouvre d'un geste paniqué. "En quelque sorte..."

Haizea sursaute lorsque Kronos l'interpelle, avant de s'approcher de leur groupe. "Désolée, sur la fin du voyage le dragon m'a..." elle s'arrête en pleine phrase en voyant Persée. Ou, plys précisément, en apercevant le ventre de cette dernière, qu'elle regarde avec... terreur.

Elle se tourne vers Kronos mais celui ci lève un doigt, le regard sérieux mais silencieux, comme pour lui dire sans parler de ne rien dire.

Si Kronos intime à Haizea de ne pas parler, Elyan a bien remarqué le regard terrifiée de la femme à la vue du ventre arrondi de son double féminin, Persée. Une sueur froide le parcourt, alors qu'une image se forme dans son esprit. Une image cauchemardesque. Tout en restant le plus discret possible (ce qui est un exploit, soyons honnêtes), il dévisage Haizea, tout en lui faisant comprendre qu'il a bien vu la peur dans ses yeux.

Mais le temps n'est pas aux explications, à priori, Kronos reprenant la parole.  "Voici un autre point non négligeable de notre plan : dans notre époque, c'est elle le Gardien du dragon blanc."

"Vous avez vu où a disparu Pelée?" s'enquiert alors Elyan à Haizea, craignant de connaître la réponse.

"Pelée n'a pas disparu. Celui que vous avez vu, c'est moi qui essayais de euh... le piloter. Je prends encore la main. Mais il ne viendra pas dans cette époque avec nous, parce qu'il existe déjà dans cet espace-temps. Je sais qu'il existe ici, si nous allons le récupérer..." Kronos lui coupe la parole  "Oui, c'est notre plan."

Haizea laisse son regard se poser sur Elyan et son double, l'air toujours autant agité.

L'espace d'un instant, Elyan se demande si l'atmosphère de ce nouveau monde n'est pas toxique. Ou si les biscuits de Persée ne sont pas empoisonnés, en fin de compte. Alors que Haizea fuit désespérément son regard, celle-ci semble changer de position avec Kronos. Elyan cligne plusieurs fois des yeux, observant la scène se répéter à deux reprises, pas plus longues que quelques secondes à peine, avant que tout ne retourne à la normale  "Ces histoires d'espace temps commencent à me donner une migraine" qu'il réplique, aussi embrouillé par leurs explications que par la scène étrange quelques secondes plus tôt.

Et les voilà en route pour le premier district. Pendant le chemin, Persée se penche vers lui "Tu la connais ? Pourquoi elle me regarde comme ça ? Je veux dire... oui, une femme enceinte à la guerre ça doit sûrement faire réagir, mais personne n'a réagit à ce point avec moi." Elle a l'air aussi surprise que frustrée.

"Euh, plus ou moins. Il y a eu un incident à Baiaime - notre monde donc - il y a un mois de ça. Elle est apparu dans nos rêves à moi et quelques autres, en prétextant que nous devrions être morts. Après quelques péripéties, dont un serpent géant, elle nous est réapparu juste avant qu'un dragon blanc, Pelée ou Marty donc, ne sorte du sommet d'une montagne." Il espère que les aventures de Persée en tant que demi-déesse sont tout autant rocambolesques, et qu'un tel récit ne lui semble donc pas aussi tirés par les cheveux que cela puisse paraître.

"Aucune idée de pourquoi elle te regarde comme ça, ceci dit." Un mensonge sans en être un. S'il ignore la raison exacte, Elyan peut en deviner les faits, plus ou moins. "Je pense que ça doit lui faire étrange de voir une version féminine de moi. Une version enceinte qui plus est".

Persée soupire. "Je rêve du jour où on aura enfin plus de réponses que de questions..."

Et moi donc...

Elyan ne peut qu'aquiescer à une telle remarque, lui-même quelque peu destabilisé par toutes les informations qu'il digère non sans mal depuis plus d'un mois.

Lassitude mêlée à de l'appréhension alors que tous se dirigent en terre inconnue pour affronter quelconque danger

Elyan espère qu'il n'y aura pas de créature mythologique ou préhistorique géante à affronter cette fois.

Mon coeur bat si fort que je n’entends presque plus rien. Je ne sais pas comment il va être possible de survivre à ce genre d’attaque, c’est pourquoi je préfère me préparer autant que je le peux en ayant au moins mes armes sur moi. Clarke m’emmène vers une salle semblable à une armurerie mais nous nous stoppons avant d’y entrer. Face à nous, le dragon est si proche que nous ne pouvons voir que lui par la fenêtre. C’est fini. Jamais nous ne survivrons à un tel choc. Je ferme les paupières, adossée au mur le plus proche, attendant l’impact… qui n’arrive pas. Quand je les ouvre, le monstre a disparu. Quelques rires nerveux et soupirs de soulagement retentissent dans les couloirs de la station. Alors que je me remets à peine de mes émotions, un grand rectangle lumineux orange apparaît juste devant moi.

- C'est... c'est un portail de Kronos. C'est là où vous devez aller. Je suppose que ce dragon vient de là-bas aussi... Bafouille Clarke, sous le coup des émotions.

Je mets du temps à répondre, déglutissant et me redressant pour faire face à ce nouveau phénomène, qui m’est apparemment destiné.

- Hors de question que je parte sans mes armes ! J’reviendrai sans doute jamais ici, ce Kronos attendra ! 

- Elle s'en va, vous pouvez les lui rendre, ordonne-t-elle aux gérants de l’armurerie.

Je prends mes armes que l’on me tend ainsi que mon équipement puis m’engage d’un pas hésitant vers le portail.

- À la prochaine Clarke, on aurait sans doute pas pu se saquer dans une autre réalité, dis-je avant de traverser le portail.

Le portail franchi, je quitte le calme de l’espace pour me retrouver au beau milieu d’un groupe de personnes que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam, dans une sorte de grenier poussiéreux. Ils parlent, grognent, parlementent et se raisonnent, et autant vous dire que j’en ai ma claque. D’autant que j’ai la désagréable impression d’être littéralement clouée au sol, depuis tout à l’heure… Puis, comme si la colonie de vacances n’était pas assez tarée, d’autres personnes débarquent et les disputes reprennent de plus belles. Je me retourne dans le but de me casser, mais le portail a malheureusement disparu.

Je n’écoute pas vraiment ce que tout le monde jacasse, mais le discours de la jeune femme brune attire mon attention. J’approuve vivement de la tête. Elle a bien raison, les femmes sont déjà traitées comme plus faibles, alors si en plus de cela des pouvoirs magiques entrent en jeu, nous ne serons jamais sorti de l’auberge !

- Elle est géniale cette meuf. J’ai jamais rien compris aux pouvoirs et je me bats assez bien avec les mains pour pas en avoir besoin, murmuré-je en l’air, couvrant les paroles de ceux qui continuent.

La femme en question me lance un sourire satisfait et un clin d’œil. Ok, je l’aime déjà celle-là.
Je décide finalement de prêter davantage d’attention aux différents discours qui naviguent entre les bouches. Ça parle de guerre, de désespoir et de temps. Je fronce les sourcils alors que, peu à peu, une migraine s’installe dans mon crâne totalement perdu. Je n’entends plus que des passages de dialogues complètement ahurissants. « … notre pouvoir du temps… », « … Mère Noël… », « … réduit en morceau des soldats de plomb… », « … le pouvoir des rêves du dragon vert… », « … la cité d’Olympe… », « … histoires d’espace-temps », sans parler de la femme qui vient de manipuler du sable avec ses mains pour en faire un plan… Mon dieu… qu’est-ce que cette Clarke m’a injecté…
Le sang me monte à la tête, c’en est assez, comment tous autant qu’ils sont peuvent être d’accord avec tout ce qu’il se passe actuellement ?! Je prends ma tête entre mes mains, espérant que tout ceci se termine. Si je n’avais pas autant d’égo, je fonderai en larmes à cet instant. Mais ma méthode a toujours été différente : gueuler.

- Vous êtes complètement tarés ma parole ! La Mère Noël ?! Contrôler le temps ? Le pouvoir des rêves ? Mon dieu je suis en compagnie de fou furieux. Ramenez-moi chez moi où je vous saigne tous autant que vous êtes !

Je sors ma machette et me met en garde, confrontant quiconque oserait se mesurer à moi. Puis, une autre personne que je n’avais encore jamais vue apparaît devant mes yeux las. C’est trop. C’est juste trop.

- Et c’est qui celle-là encore ?!

Celle que je mentionne s’approche, l’air embêté, mais avant qu’elle ne prenne la parole, l’homme massacrant lui coupe l’herbe sous le pied.

- Premièrement, tu peux la décapiter si tu veux. Ça ne lui fera rien comme c'est une anomalie temporelle. Mais ne l'appelle pas comme ça, c'est vexant. Deuxièmement, tu t'es réveillée dans l'espace et tu as vu un dragon, tu es arrivée ici et un type t'as immobilisé par la pensée avant qu'Octavia ne lui dise d'arrêter. Il te faut quoi comme preuve pour réaliser que tout ça c'est réel ?

Quelques secondes passent alors que je ne dis rien. J’ai l’impression qu’un tsunami aussi imposant que le dragon de l’espace a pris place dans ma tête. C’est vrai que beaucoup de choses improbables se sont déroulées autour de moi, mais en quoi ça veut dire que je dois l’accepter aussi facilement ? J’ai simplement envie de lui faire bouffer ses propres dents.
Mon regard passe sur les autres, qui attendent sans aucun doute une réaction de ma part qui ne vient pas. Je trouve de l’aide dans le regard de la jeune femme de tout à l’heure.

- Heureusement que tu ne m'as pas parlé comme ça quand tu es venu me recruter dans l'Arche, où je t'aurais envoyé te faire voir royalement. Un peu de tact bon sang. Surtout si elle n'a même pas ses vrais souvenirs d'après Gothel, dit-elle à l’encontre de l’homme, plein de reproches dans sa voix et ses yeux. Puis, à mon attention : Je sais exactement ce que tu traverses. J'ai rejoint une équipe de démons, de sorcière, de dieux... alors que j'étais juste une femme ordinaire, ça a eu de quoi donner le vertige. Mais quand j'ai eu la preuve qu'il existe encore d'autres forces surnaturelles qui elles menacent notre existence, ça a aidé à accepter celles de ce groupe et de leur prêter main forte. Mais si c'est trop pour toi, tu es libre de retourner dans l'environnement plus calme et équilibré de l'Arche.

Son ton bienveillant et compréhensif m’aide et je m’en sers pour m’appuyer. Au moins, je sais que je ne suis peut-être pas si folle que ça et qu’au minimum une personne a vécu la même chose que ce que je vis en ce moment. Légèrement plus détendue, je baisse mon arme mais y reste toujours cramponnée.

- Je peux me rendre utile et combattre à vos côtés, même si je comprends pas tout ce qu’il se passe ici. Et excuse-moi, monsieur j’pète-plus-haut-qu’mon-cul, d’avoir besoin de temps pour assimiler tout c’bordel alors qu’hier encore j’étais qu’une barmaid ! Craché-je à l’autre type que j’aurais bien envie de voir crever sous un trois tonnes, le regard noir.

Me refaisant la conversation qui vient de se dérouler, quelque chose me titille. Je me retourne vers ma précieuse alliée.

- Qu’est-ce que tu as voulu dire par mes vrais souvenirs ?

- Je n'ai pas compris toute l'histoire autour de votre amnésie mais il aurait été préférable de ne pas vous brusquer le temps que vous récupériez vos souvenirs. Mais puisque vous avez tous déjà été bousculés par ce voyage, tu devrais sans doute savoir que nous sommes la même personne, mais de deux univers différents, de deux versions différentes de notre histoire.

Je pouffe de rire en me disant qu’effectivement, j’aurais bien aimé être elle parce qu’elle est vachement classe.

- Oublions ça, j’ai l’impression que mon cerveau va exploser si en plus de tout ça j’assimile le fait que je suis toi mais en moins bien. Octavia hein ? J’ai rencontré Clarke là-haut. Elle dit que tu les as sauvé. Un peu comme un dieu vivant quoi. Si j’en viens à me dire que mes cauchemars sont ma vraie réalité, j’ai énormément de choses à t’envier.

- Clarke s'est battue avec moi, ils ont toujours tendance à me donner tous les mérites mais personne ne gagne de guerre tout seul, dit-elle, amusée.

- Et si j’ai bien compris, celle-ci ne se gagnera pas d’un seul homme non plus.

- Exactement. Donc si ton choix est fait, nous pouvons y aller.

La coeur toujours autant paumé mais un peu plus allégé, je suis Octavia et les autres. Je n’y comprends pas grand chose, voire rien du tout, mais je ne dirais jamais non à un combat. Nous sortons de la maison, le dénommé Mirael s’assurant que personne ne nous observe. Mais alors que je suis le mouvement, le jeune homme devant moi semble être pris de malaise. Il ralentit et vacille. Je pose une main sur son épaule.

- Wow… Tu vas bien ?

- C'est ton double, Niccolo, n'est-ce pas ? Demande Octavia à un autre homme plus âgé.

- J'aurais du y penser... C'est normal, ça va te passer.

Je dois tirer une tronche de dix mètres de long car Octavia se penche vers moi pour me donner des explications.

- Le Gardien du 3ème district contrôle la mort, et c'est le Gardien le plus puissant des trois. Niccolo, et lui aussi du coup, ressentent la mort et c'est un peu trop fort pour eux au début.

- Ressentir la mort ? Ça doit pas être drôle. J'espère qu'ils iront mieux sur le champ de bataille. On peut pas se permettre d'avoir des traines-pattes. Sans vous manquer de respect... Dis-je, redoutant un peu la suite des évènements.

- Bah j'aurais sans doute jamais été aussi fort sur le champ de bataille, Nico marmonne ses mots avec une tête qui veut dire tout l’inverse.

- En fait, plus la mort est présente, et plus fort ils sont. C'est juste qu'au début, ça fait un choc. Heureusement qu'on ne marche pas. On saute.

Effectivement, tout semble bien plus clair maintenant -non-. Mais, lassée de demander des explications ou de chercher un sens logique à tout ce capharnaüm, je hoche la tête, acceptant mon destin fou à lier. Euh… à une exception près ?

- Comment ça on saute ?

La fameuse Mère Noël (j’en reviens pas de dire ça) tend la main vers le sol qui se creuse, comme par magie. Comme je disais, j’accepte, je ne cherche pas à comprendre. Mais j’ai bien peur de devenir aussi tarée qu’eux.

- Tu connais Alice au pays des merveilles ?

Ah, donc là, elle va me dire qu’on va rencontrer le lapin et le chat du Cheshire ?

- Le conte, ouais.

Où veut-elle en venir ? J’observe le trou que Carol vient de creuser et je me rappelle du fameux conte. Oh, j’ai compris où elle veut en venir. Mon regard se ternit.

- Eh merde. J'espère que la reine de coeur sera plus sympa.

- T'inquiète pas, on ne sent pas la chute. La téléportation par les terriers du lapin de Pâques c'est finalement assez amusant. Elle me tend sa main. Prête ?

J’ai à la fois envie de mourir de rire et de tous les déglinguer un par un. Je sais pas encore, j’hésite. Du coup pour le moment je reste dans la neutralité et plaque ma main contre celle d’Octavia.

- Pas l’moins du monde.

Mais bon… À la guerre comme à la guerre.

Le saut est étrange. Je n’ai jamais ressenti une telle sensation. Mon corps semble s’allonger, puis se rétrécir. Il ne dure qu’une seconde et il sent le chocolat. Je ne pensais pas qu’un saut pouvait avoir une odeur, mais que voulez-vous, la vie est faite de mystères… Mes chaussures touchent le sol comme si j’avais simplement sauté sur place.
L’odeur de chocolat se dissipe rapidement prenant la forme d’une odeur bien moins agréable : celle des égouts.

- Bah effectivement, ça valait pas le coup d'en faire tout un plat, dis-je en supportant sans mal l’odeur. On traverse les égouts jusqu'à arriver sous notre destination ? Pas mal comme plan.

- On est déjà à notre destination. Le 1er district d'Anjéa se trouve au dessus de nous. Elle indique une échelle fixée à un mur. Maintenant, il faut faire les équipes pendant que Carol part en éclaireur survoler le territoire pour qu'on n'ait pas de mauvaise surprise.

Celle-ci s’en va et Octavia reprend la parole.

- Tu t'en sortirais en combat, si j'en crois tes armes, où tu penches pour l'infiltration ?

Je rêve. Par tous les dieux, enfin une phrase que je comprends !

- Laisse-moi combattre, j'te décevrais pas, affirmé-je en souriant.

- Je te crois. On est pareil, après tout, non ?

Je ne réponds rien, ça, ça reste à prouver et j’ai beaucoup de mal à le croire.
Monsieur-Kronos-l’insupportable-blasé prend la parole et je prends sur moi pour l’écouter.

- Dans les rêves que j'ai fait de ce plan, Octavia renforce bien l'attaque. Ce qui me pose problème, c'est qui doit provoquer le Gardien. On n'est pas vraiment dans la même situation que dans mon rêve sur ce point… dit-il embêté.

Haizea prends les devants.

- Je crois que je peux trouver une réponse qui peut aider à prendre cette décision.

Elle disparaît avant que quiconque n’ait pu lui dire quoique ce soit. Mes yeux ne quittent plus l’endroit où elle se trouvait une seconde auparavant. J’vais crever, je vous le dit cache.

- Je te jure qu'on finit par s'y faire, à tous ces trucs étranges.

- J'essaie de ne pas y réfléchir et de me dire que tout ça c'est la réalité. Mais je t'avoue qu'ils ne me rendent pas la tâche facile.

Nan tout va bien. Ma tête a simplement pris la forme et la taille d’un ballon de rugby. Que le combat commence que je me sente un peu plus maîtresse de mes émotions, s’il vous plait…

En soit, ce monde qu’elle connaissait était loin d’être étrangère à cette sensation qui parcourt son corps, mais son cœur savait parfaitement faire la différence. Il y régnait une étrange atmosphère dont elle se serait bien passé, Mirajane voyait la différence à travers les évocations de son hôte. si elle pensait que franchir soudainement cette dimension pouvait lui garantir un espoir de revoir les siens. La blonde se fourvoyer royalement, tout était à la fois si différent et semblable, la seule exception résidait dans les paroles et les souvenirs. Mirajane venait d’apprendre tellement de choses en si peu de temps, dans des conditions pas nécessairement appréciables, mais que pouvait-elle changer? Elle ne devait pas oublier qu’elle se trouvait en territoire ennemi, qu’elle avait un aperçu ce qu’aurait été sa vie si Face n’avait pas été détruit par les dragons de Natsu, de Wendy et des autres chasseurs de dragons. D'ailleurs, Mirajane pouvait observé ce dragon foncé droit en leur direction, si seulement elle était en mesure d'utiliser ses pouvoirs, elle aurait très bien pu faire en sorte de pouvoir se défendre en ca d'attaque. Pourtant, elle voyais ce même dragon blanc et Rouge plonger soudainement à même le sol comme si rien ne s'était passé, comme s'il n'avait jamais apparu avant que le silence S'installe jusqu'à ce que la voix de Silvia résonne..

-Oh, je vois. C'est Kronos. Il te cherche déjà, apparement

Mira ne pouvait s’empêcher d'écouter ce que lui disait Silvia, qui semblait avoir remarqué dès le départ ce qui ressemblait à sa porte de sortie. La blonde demeurait dans ses pensées, se remémorant ainsi les souvenirs heureux, mais aussi elle gardait en mémoire les paroles de son hôte.

"Je crois que c'est bien pour moi.. il est temps de quitter ce monde."

-Bon courage. Tu rencontreras sans doute Mirael Strauss... il te paraîtra sans doute sans cœur et très dur, mais ses méthodes radicles et discutables sont dans la bonne intention. Je suis en partie responsable de ce qui l'a forgé ainsi et je le sais. Ne le juge pas trop.

Mirajane s’était avancé vers la fenêtre orange qui lui montrait sans aucune doute la prochaine étape de son voyage. Elle ne pouvait s’empêcher d'écouter les paroles de Silvia, beaucoup de chose était à prendre en considérations, cela l’angoissait un peu de ne pas savoir ce qui l’attendait une fois de l’autre côté. Toutefois, son regard vers la jeune femme se voulait rassurant, soutenue, mais ô combien soulager de quitter ces terres particulièrement hostiles et imprévisible.

"je comprends, on ne peut pas dire que j'ai eu moi-même une période très glorieuse, mais j'ai appris beaucoup de choses avec le temps et j'ai appris à  accepter les gens comme ils sont.. je lui dirais que vous m'avez bien traité, en dépit des circonstances."

-Merci

Mirajane lança un dernier regard derrière elle, mais un relâchement se fit ressentir au moment où elle passa le portail orange. La première chose qu'elle remarqua est sans aucun doute l’emplacement de sa destination, elle était loin de s’imaginer de se retrouver dans ce genre d’endroit pour une rencontre. Mirajane pouvait rapidement entrevoir plusieurs silhouettes qui discutaient entre eux, des visages plus ou moins connus. La blonde se souvenait les avoir croisés à quelques reprises à Baiame, sans réellement prétendre les connaître parfaitement.

Toute cette situation dépassait largement sa compréhension, mais elle avait l’habitude de se retrouver mêlé dans des situations assez inattendues. Le boulot de mage était imprévisible, les rencontres se terminaient bien souvent en combat et généralement, sa famille était de ceux qui appréciait détruire tout sur son passage et protéger les siens. alors savoir qu’elle se trouvait face  une situation assez délicate et remplit d’imprévu, sans réellement comprendre l’issu final de tout ça. Mirajane ne semblait pas du tout confrontée à l'angoisse et à la peur, elle avait fini par s'adapter à tout cela avec le temps, mais tout ce qui concerne les combats? Elle aurait sans doute choisi de poursuivre sa petite vie tranquille à Baiame plutôt que de devoir en venir au poing. C'était sans compter sur les esprits du groupe qui s’échauffait, puis de son propre esprit qui semblait soudainement prise pour cible par un pouvoir qui se voulait assez puissant. Son regard s’accrocha finalement sur les deux silhouettes suivit par le reste d’un second groupe.

Mirajane pouvait parfaitement ressentir sa magie revenir progressivement, c'était sans compter sur la puissance de l’homme qui semblait être la cause de cette attaque mentale. Pour la démon, il était presque facile de comprendre qui se trouvait sous ses yeux, notament son prénom que le second  groupe évoqua à plusieurs reprises. Pour Mirajane, elle était beaucoup trop absorbée par ce qu’elle venait d’assister, ne laissant pas le soin à son esprit de tout assimilé qu’elle entendit clairement cette discussion se tourner vers leurs missions et des défis que cela représentait.

"Vous savez, dans mon monde, La guilde de Fairy tail est plus du genre à foncer tête baissée dans le tas sans vraiment pensé à un plan bien défini"

Dit-elle de manière instinctive, cette habitude de parler de sa famille, les membres de sa guildes, réchauffait un peu son cœur solitaire. Mirajane donnerait tout pour parvenir à tous les retrouver, que ce soit eux ou sa propre famille, sa fratrie, ses cadets. La blonde n’était pas du tout là pour rajouter de l'huile sur le feu ou de vouloir prétendre démontrer son éveillé comme un fait sur certain qui ne peuvent pas encore pouvoir se souvenir de leur véritable identité.

“Je sais qu’à Baiame, beaucoup de gens ont eu l’occasion de retrouver leurs identités et leurs souvenirs.. je fais partie des ces gens qui ont retrouvé leur vrai identité.. sinon Je possède des pouvoir démoniaque, je peux m'en servir, mais en ce qui concerne les lavage de cerveau, mes pouvoir ne peuvent malheureusement pas aider à grand chose, à moins de me servir de ma Macro pour contrer le pouvoir de l'ennemi”

Dit-elle soudainement à travers cette conversation qui se voulait largement plus mouvementée, à travers les paroles de certaines membres des deux groupes. Certains semblaient fortement vouloir prouver que même sans capacités exceptionnelles et uniques, ils savaient se battre et se défendre.

-Mirael est aussi du genre à foncer tête baissée. Il l'a fait, d'ailleurs. Mais il s'est fait rétamer Dit Octavia, Amusé par la situation.

" Cela me rappelle une époque bien lointaine tout ca"

Son regard se tourna en provenance de cette voix qui parvient à capter son attention, en l’observant Mira parvient à comprendre qui elle était. si la voix d’octavia se voulait assez calme et amuser, une autre voix attira fortement l’attention de la Mage

-Donc tu es bien une autre version de moi. A quel point es-tu puissante ?

Mirajane ignorait si ses paroles étaient une simple question ou une sorte de provocation, c’était bien le genre de situation dont elle était habituée. Encore une fois, ses souvenirs refirent surface, à la simple pensé que sa guilde était bien du genre à user de la provocation à travers leur paroles. Pourtant, Fairy tail était avant tout très loyal les uns envers les autres, toujours protectrices, qui ne se laissait pas du tout intimidé par quiconque voudrait imposer leur supériorité.

"Je maîtrise assez bien le take over, cependant, cela me demande énormément d'énergie magie.. je n'aime pas me battre, mais je ne refuse jamais un défi et dernièrement j'ai assimilé pas mal d'âme de Tartaros avant de me retrouver à Baiame."

-Tu peux te transformer ?

"j'ai cru comprendre que toi aussi tu maitrisais le même pouvoir que le mien... j'ai eu l'agréable surprise de rencontrer Silvia"

Au timbre de sa voix, Mirajane était prête à montrer ce dont elle était capable, ce n'était pas parce qu’elle n'était plus la même qu’autrefois que cela voulait forcément dire qu’elle pouvait ignorer ce genre de chose. La démone espérait que sa puissance magique ne provoqua pas de déstabilisation, après tout, elle était encore à ce jour un Mage de Classe S. Cela voulait aussi dire qu’elle avait une puissance colossale si propre à sa magie et assez obscure que cause son Take over. Mirajane laissa son pouvoir exploser, laissant ainsi une forte lumière violette l’envahir, rapidement ont pouvait voir son changement d’apparence. La démone arborait sa transformation signature, Il s’agissait là du satan soul Original, avec de longue aile sombre, une combinaison pourpres, laissant sur son corps plusieurs veinures un peu partout sur sa peau et son regard azur devint plus sombre, beaucoup plus glacé.

-Pas mal. Quel est ton prénom déjà ?"

Mirajane pouvait observer Mirael subir lui aussi à sa propre transformation, laissant finalement entrevoir une version beaucoup plus monstrueuse et lugubre que la sienne. Mirajane pouvait ressentir sa puissance magique émaner de son double, en cet instant ,elle se disait qu’il était préférable d’être son allié plutôt que son ennemi. Toutefois, Mirajane avait aussi un effet secondaire à sa propre transformation, elle laissait sortir son ancienne personnalité, celle qui demeurait tapis au plus profond d'elle, une version  plus démoniaque, rebelle et aussi imprévisible que provocatrice et sans pitié.

" J'avoue que c'est pas mal non plus de ton côté.. moi c'est Mirajane Strauss, membre de la guilde de Fairy tail, ancienne mage de rang S et je ne suis pas du genre à retenir mes coups."

- Je vois… Donc ta Fairy Tail n'a pas été massacrée..."

"J'ai appris beaucoup de choses grâce à Silvia.. je suis navré pour ce qui est arrivé à ta fairy Tail et je peux que comprendre ce que tu traverses... pendant des années j'ai cessé de faire usage de la magie jusqu'à ce qu'ont tenté de tuer Mon frère elfman”

Mirajane ne devait pas oublier à qui elle parlait, bien qu’il soit en quelque sorte sa version masculine, elle ne pouvait non plus cautionner le fait qu’il puisse devenir l’ennemi. Maintenant qu’elle savait ce qu’il avait vécu, c’était quelque chose qu’elle remettait en doute, sans toutefois oublier le fait qu’il ait à sa botte d’ancien ennemi de fairy Tail, autant qu’il avait en sa possession de terrible pouvoir que fairy Tail avait détruit par le passé.

"toutefois, mon dernier souvenir de mon monde, nous affrontons Tartaros, alors que je venais d'assimilé une grande quantité d'âme du Hell corpe"

-Donc même si tu ne t'es pas forgée dans les horreurs, tu devrais être puissante... Ce sera parfait pour combattre de front.

Ce n'étaient pas ses paroles qui allaient parvenir à déstabiliser la démone, elle se voulait davantage sombre et sérieuse, sans réellement avoir quelque chose à redire à la situation. Toutefois, elle devait reconnaître qu’elle se débrouiller assez bien dans cette conversation, elle qui croyait que cela lui demanderait beaucoup de travail à devoir travailler sur une certaine confiance. Mirael n’téait pas devenu un démon impitoyable par la torture ou contre sa volonté, l’état démoniaque faisait malheureusement partie de leur AND l’essence même de leur magie de Take Over. Non c’était les circonstance entourant le combat contre tartaros qui en était venu à le rendre ainsi et la destruction de sa guilde n’avait pas du tout aider à préserver sa lumière.

"Dans le rêve que j'ai fait de ce plan, tu ne combattais pas au front, Mirael." s’exclama soudainement Kronos à travers leur conversation, faisant ainsi baisser un peu la dureté sur son visage.

-Pardon ?! Je suis sans doute le plus puissant ici ! Mirael

"Je ne suis pas du genre à reculer face à l'ennemi, peu importe le nombre qu'ils sont"

Était-ce une provocation? Sans aucun doute était-ce un réflexe lorsqu’elle demeurait trop longtemps sous sa transformation. Mirajane n’avait pas peur de dire ce qu’elle pensait réellement, elle n’a jamais été du genre à abandonner un plan ou une mission. alors savoir qu’elle n’allait pas se retrouver mêlé au front la laissa assez perplexe, mais c’était bien la première fois qu’elle n’aurait pas à combattre volontairement.

"Je ne pense pas qu'évaluer nos forces soit la meilleure solution, même si je ne doute pas de tes capacités.. mais alors, que faisons-nous ici? si ce n'est pas pour se battre? si comme vous le dites, l'ennemi est surpuissant, vaut-il  mieux nous avoir avec vous plutôt qu'ailleurs?"

-De l’infiltration. Il en faut pour entrer discrètement dans la Forteresse.  dit Kronos

Les paroles prononcées par Kronos surprennent grandement Mirajane, elle qui faisait rarement ce genre de mission tandis que Mirael semblait totalement hors de lui.

- Laisse ça aux discrets du groupe, on peut se battre c’est ridicule ! dit Mirael

"Et tu crois qu'on est les mieux aptes à ce travail?"

Mirajane n'était pas totalement convaincu par ce plan, d'autant plus que leur pouvoir serait largement plus bénéfique sur le champ de bataille. toutefois elle espérait que Kronos ait une bonne raison de leur donner ce travail.

"Et si ont lui laisser l'opportunité de nous expliquer ce qu'il a en tête nous concernant? Je doute que l'ont soit les mieux qualifiés pour ce type de boulot, mais qu'a-t-on à perdre?"

- Je ne crois rien du tout, on m’a envoyé ce plan en rêve. dit Kronos

" Je vois... quel groupe doit-ont infiltré?"

- Je ne sais pas ce qu’il y a dans ma Forteresse. Mais c’est important. dit Kronos

-Tu parles d’un plan ! dit Mirael

Décidément, ce genre de plan n'avancerait pas à grand-chose, Mirajane croisa alors les bras sur sa poitrine, un peu endiguer par le même de détermination et de ressource. Toutefois, elle avait l’habitude des missions sans plan concret, cela ne la changerait pas de ses habitudes.

"Donc en fait, ce plan n'en est pas vraiment un? J'imagine qu'ont pas trop le choix"

-Bien sûr qu’on a le choix ! Quelle garantie on a d’un plan à moitié montré en rêve ? dit Mirael

-J’en sais rien, je sais juste que ça a une chance de fonctionner Dit Kronos

“Tout ça à cause d'un rêve?"

Mirajane se souvient des quelques prémonitions de Carla, si cela y ressemblait ne serait-ce qu’un peu, elle était persuadée que ce serait la meilleure solution. Mirajane finit par porter son attention sur Mirael qui ne semblait pas du tout convaincu par l’idée de l’infiltration, après tout, rien ne les empêchait d’user de leur pouvoir dans l'éventualité que cela puisse être un échec.

" tu l'a dit toi-même, tu est puissant, c'est un fait puisque nous sommes la même personne, alors combiner avec mes pouvoirs et la magie de métamorphose, je crois qu'on a une chance que tout ce passe bien et puis, c'est censé être une infiltration, à moins qu'on se fasse prendre par l'ennemis, là on pourra user de la force.. seulement si c'est nécessaire."

avait-elle finalement dit avant de soudainement voir apparaître la jeune femme qu’elle avait pu apercevoir un peu plus tôt. Celle-ci semblait déterminée à nous dire quelque chose et à juger par son regard sérieux, cela ne pouvait dire qu'une chose, elle aurait finalement un indice sur ce mystère…

-Je sais qui est le Gardien !

Quelques temps plus tot

Haizea et Kronos se tenaient devant les grandes baies vitrées du poste d'observation du TVA qui donnaient sur la rafinerie : la machine située dans le vide intemporelle qui transformait le temps brut en temps vivable, ne resultant aujourd'hui qu'à un seul univers, 1218. Mais ce n'était pas ce spectacle qui les intéressait, mais Pelée, le dragon qu'Haizea essayait de controler, les yeux fermés et les mains levées.

On ne va vraiment pas en parler ? Demanda-t-elle finalement, sans se distraire de sa tache mais rompant le silence pesant.

De quoi tu parles ? Répondit simplement Kronos qui se tenait plus loin, adossé contre le tableau de bord les bras croisés.

De l'éléphant dans le couloir ? S'impatienta Haizea. Je n'ai peut être pas mes souvenirs en détail, mais je sais très bien que tu considères que les oracles, les prophètes, sont la plus grande menace du multivers. Alors, on peut au moins en parler ?

En effet, si Haizea venait du futur du vide intemporel, ce temps est bien différent du temps du multivers. En revenant dans le passé, tout ce qu'elle a vécu dans le futur est incertain car pas encore produit à ce point précis, donc ses souvenirs se floutaient. Elle savait que Kronos était son père, que Celui Qui Demeure existe, ainsi que quelques autres histoires et leçons comme celles des oracles : une des plus grandes menaces du multivers selon Kronos.

Ce ne sont pas la plus grande menace juste parce que je le "considère" ! Sermonna Kronos. Un oracle ne voit pas juste l'avenir, il le forge dès qu'il fait sa prediction. OEdipe a tué son père et épousé sa mère uniquement parce que lui et son père ont demandé à un oracle leur avenir et ont essayé de l'éviter. Une fois une prophétie faite, il n'y a aucun moyen d'y échapper, et si on essaye, c'est ce qui nous fait l'accomplir. Un être capable de prophétiser mérite la suppression de l'existence.

Haizea savait d'où lui venait cette angoisse : de Gaia. Mais qu'importe, il n'avait pas tort. Ceci dit, remontée, elle arrêta ce qu'elle était en train de faire pour se retourner vivement vers lui. Justement, on va donc pouvoir parler du fait que tu en es devenu un ? Tu as rêvé de la futur mort de quelqu'un que tu vas apparement recruter. Et qu'on va certainement rencontrer aujourd'hui puisqu'on essaye de retrouver ces gens disparus. Même si c'est quelqu'un d'autre qui est responsable de tes rêves...

Ca n'empêche pas que ça garde la même valeur qu'une prophétie, oui je sais, la coupa-t-il.

Alors, tu vas faire quoi, si j'arrive à dompter Pelée et qu'on réussisse à atteindre cette ville dont tu rêves ? Parce qu'il y a un autre éléphant dans le couloir à ce sujet, souligna Haizea.

Kronos baissa les yeux au sol. Il savait de quoi elle parlait évidemment.

On m'envoie surement ces rêves pour me prévenir et essayer de changer le cours des choses, précisa-t-il l'éléphant en question, ni elle ni lui n'imaginant une autre raison. Ce qui veut dire que finir par me montrer la mort de Niccolo servait certainement à me motiver de faire enfin quelque chose.

Et la disparition de leurs doubles à Baiame a été l'ultime recours, termina Haizea. Mais il y a de grandes chances que tes rêves ne sont qu'un aperçu de ce qui va mal tourner...

Je te dis que je sais ! Ils vont certainement tous mourir ! S'écria Kronos. Et tu veux savoir ce que je vais y faire ? Rien du tout : mes rêves possèdent une valeur prophétique maintenant que j'ai rêvé du dénouement de quelqu'un, alors si j'essaye de changer quoique ce soit, ils mourront quand même et cette fois par ma faute. On récupère juste ceux qui ont disparu, et on revient. Le futur se gèrera en temps voulu, sans l'interférence d'une prophétie qui fixera son sort.

Il s'approcha alors d'Haizea avec un air autoritaire et pointa un doigt vers elle. C'est pour ça que je ne t'ai pas parlé de ces rêves, une prophétie ne doit jamais être partagée pour ne pas risquer qu'elle se fixe. Donc tu ne dois pas essayer de changer quoique ce soit.

Tu l'as dit à O.B. pourtant ! Lui reprocha-t-elle en criant aussi.

O.B. il sort jamais de son atelier, même s'il apprenait ma mort il viendrait pas l'empêcher, donc ça compte pas.

Haizea se retourna vers la vitre, en colère. Elle devait donc à présent dompter un dragon aux pouvoirs temporels qui l'aideraient à maitriser l'anomalie qu'elle représente afin de voyager dans le temps et rencontrer des personnes qui allaient surement mourir (ce qui était même certain pour l'une d'entre elles) sans rien pouvoir leur dire, se contentant de récupérer ceux qui doivent survivre chez eux...

Cependant, la colère que ça provoquait en elle avait eu du bon : des étincelles électriques de plein de couleurs s'échappaient de ses mains. Haizea sursauta et Kronos recula d'un pas. Qu'est-ce qu'il se passe ? S'inquiéta-t-il.

C'est... c'est ce qu'il se passe quand mon anomalie temporelle s'emballe...

Comme la fois où tu as envoyé Percy Jackson et le Lapin de Paques se faire bouffer par un serpent géant éteint depuis la préhistoire ?!

Non ! Comme les fois où je change de point chronologique ! Je vais sauter dans le temps du vide intemporel !

Kronos tourna la tête vers Pelée et vit le dragon foncer à toute vitesse vers le TVA. Vers eux. Vers elle. Il se mit à courir vers elle, posant une main sur son épaule, lorsque le dragon traversa sans dégat les parois du tribunal pour les engloutir. Haizea perdit la prise de Kronos alors qu'elle se sentait emportée par le dragon sans trop réussir à distinguer précisémment les couches temporelles qui se succédaient et disparaissaient autour d'elle à une vitesse folle.

Elle voyait tantot de la lumière, tantot de l'obscurité. Elle distinguait plusieurs époques des mondes du multivers, elle avait l'impression d'être aveuglée par la lumière verte du temps brut...

Non. Deux lueurs précises se distinguant dans le temps brut, fixées vers elle. Et quelques mots froids qui tambourinaient dans sa tête. Je n'ai jamais rêvé de toi. Ne corrompts pas le Temps du Rêve.

Elle se réveilla brusquement sur du bitume comme si sa tête l'avait heurté violemment. Elle rouvrit ses yeux pour ne voir ni Kronos (qui lui avait échappé pour atteindre leur destination) ni Pelée qu'elle ne ressentait plus : celui-ci ne pouvait pas rester dans cette chronologie puisqu'Haizea sentait la présence d'un autre Pelée.

Elle était dans des rues désolées et en ruines, vides, angoissantes. Elle marcha quelques instants dans ces rues, se demandant comment un tel endroit pouvait exister : cette ville n'était pas dans le multivers, elle n'était pas soumise au temps. Elle était comme le TVA : flottante dans le vide intemporel, là où se formaient les univers. Haizea, des souvenirs qu'elle avait gardé de son vécu, n'avait jamais entendu parler de cet endroit.

Elle n'eut pas beaucoup de temps pour repenser aux mots angoissants qui avaient hanté sa tête durant son voyage avec Pelée. "Le Temps du Rêve". Cette notion lui disait quelque chose. Mais avant de pouvoir y réfléchir, la voix de Kronos l'interpella.

C'est ainsi qu'elle découvrit qu'il avait déjà réuni les disparus de Baiame et qu'avec les doubles qui faisaient parti des rêves de Kronos, ils avaient déjà monté un plan pour récupérer le Pelée de cette chronologie afin de s'enfuir. Ca avait déjà été difficile de regarder ces gens dans les yeux, en particulier le double de Nico, en sachant qu'ils allaient mourir, mais cette femme, Persée...

Haizea avait vu son ventre et s'était retournée terrifiée vers Kronos. Mais puisque celui-ci la fit taire, Haizea ferma les poings et usa de ses pouvoirs pour figer tout le monde dans le temps, ne laissant que Kronos et elle libres de leurs mouvements pendant quelques temps.

Tu ne m'as pas dit qu'il y en avait une qui était enceinte ! S'écria-t-elle.

Ca aurait changé quoi ?! Cria Kronos plus fort.

Cette femme et ses amis sont prêts à nous aider à regagner notre chronologie, et je suis censée la regarder faire et repartir ensuite en la laissant se faire tuer avec son bébé une fois qu'on sera partis ?!

Kronos se calma un instant, comprenant les enjeux. On pouvait le croire insensible, comme ça, mais Haizea voyait bien qu'il se maitrisait puisqu'un agent du TVA se confrontait toujours à ces horreurs : ne pas pouvoir changer le cours des choses même quand elles étaient horribles. Haizea vit dans ses yeux que ça le touchait plus que d'habitude cependant. Après tout, même s'il ne savait pas encore pourquoi, c'était lui qui allait recruter cette équipe. Il allait être responsable de leur mort.

Haizea, je sais, redit-il mais sur un ton doux, cette fois. Mais on ne va rien pouvoir y faire. Nous avons de grandes choses à faire dans notre chronologie avant d'atteindre les problèmes de celle-ci. Ca me dérange autant que toi, mais on doit repartir chez nous, parce que le destin des habitants de Baiame, lui, n'est pas scellé et peut être sauvé.

Haizea serra les dents pour lutter contre les larmes. Elle se tourna encore une fois vers Persée, et son bébé qui, même s'il ne grandissait pas à cause du vide intemporel, vivait bel et bien dans ce ventre. Elle lacha son emprise temporelle et évita le regard d'Elyan qui avait du remarquer que leurs positions n'étaient pas exactement les mêmes d'une seconde à l'autre.

Elle suivit le mouvement silencieusement, essayant encore d'accepter la situation... Agir était encore mieux que de ne rien faire. Lorsque le groupe arriva dans les égouts du premier district et que Carol s'en alla en reconnaissance, Haizea disparut pour essayer de leur donner un avantage : qui était le Gardien du 1er district ?

Elle réapparut devant la Forteresse Rouge, et se fit discrète pour atteindre son Gardien. Ce ne fut pas très difficile : celui-ci s'apprétait à sortir en ville pour parader dans sa cérémonie de propagande qui ne servait qu'à assurer le controle temporel qu'il avait déjà sur sa population. Haizea sonda un instant sa chronologie et put alors lire en lui.


Avec un sourire, Haizea se téléporta à nouveau dans les égouts. Je sais qui est le Gardien ! Leur dit-elle, satisfaite. Je ne le connais pas personnellement, mais comme vous, il vient des univers profonds, expliqua-t-elle au groupe des doubles. Elle se tourna ensuite vers le groupe de Baiame. Et comme vous, il existe son double à Baiame. Je ne peux pas nous sortir d'ici tant que je n'ai pas repris controle sur le Pelée de cette chronologie, mais je peux encore attirer des gens ici. Son double à Baiame saura surement nous dire les points faibles du Gardien.

Je finis par serrer les dents quand l'homme qui a décidé de me prouver qu'il en a plus que moi dans le pantalon finit par m'ignorer royalement, mais valide ma théorie, un peu plus romancée il est vrai, l'instant suivant, s'adressant à l'une des femmes du groupe. L'oubliant presque aussitôt, de même qu'une bonne partie de cette immense blague, je me concentre principalement sur Maia, la seule ici qui compte suffisamment à mes yeux pour que je me préoccupe de sa sécurité... tout en comptant la laisser participer tout de même. Là d'où je viens, rares sont les femmes à apprécier qu'on les confine à la maison derrière la cuisinière, et plus rares encore sont les hommes à essayer de le faire. Hormis les barbares, mais leur mode de vie n'appartient qu'à eux.
Tâchant de la rassurer alors qu'elle s'évertue à m'interdire de parler de la possibilité, pourtant réelle à chaque instant, que je n'en revienne pas, je me contente de glisser une main sur son bras pour la tranquilliser. Je n'ai jamais été un adepte des marques d'affection, sans doute parce qu'il faut en recevoir pour savoir en donner, alors venant de ma part, c'est déjà beaucoup.

Comme si le groupe n'était pas déjà bien trop nombreux pour la taille de la pièce dans laquelle nous sommes confinés, une nouvelle tête s'y rajoute, une femme qui a tôt fait de remarquer un détail qui ne m'avait pas sauté aux yeux, et qui a pourtant son importance. Le fait que l'une des femmes, enceinte jusqu'aux yeux, n'a rien à faire dans un tel projet. Je ne dirai pas le contraire, en pensant au moins autant, mais une fois encore, j'ai appris de longue date à ne pas m'attirer le courroux d'une femme, surtout si elle est enceinte. Si j'en ai connu beaucoup dans ce cas? Pas franchement, ce qui devrait me rassurer d'un coté, mais ça fait partie de ces théories qu'on ne préfère pas essayer de contredire.

La dernière arrivée prévoit clairement un sort, fermant les yeux et prenant une inspiration, semblant se concentrer sur quelque chose qui dépasse au moins la moitié des gens présents ici, sans doute plus encore. Méfiant, je recule d'un pas avant que le fameux Kronos en fasse autant, me plaçant sans y prêter gare légèrement en avant de Maia. Juste en cas où. Avant de m'infliger une gifle mentale. Il faut croire que je n'ai pas retenu la leçon de la dernière fois où j'ai cru pouvoir me montrer attentionné envers une femme. Jarlaxle n'aurait sans doute pas dû demander à Kimmuriel de me protéger, la douleur physique aurait peut-être été un souvenir plus vivace que la douleur psychique... Bref, je m'égare.

"Attention aux éclairs."

Les mains de la femme se recouvrent d'étincelles électriques de toutes les couleurs, et le rugissement d'un dragon a tôt fait de me faire lever le regard, m'attendant à entendre le souffle caractéristique de leur vol en arrière fond. A moins que ce ne soit encore un autre de ces vers volants comme celui qui semble trop présent à Baiame ces derniers temps. Une lumière vive apparait devant nous, me faisant me protéger les yeux tout à la fois en baissant la tête et en levant le bras. Pour rouvrir les yeux le plus tôt possible, refusant de rester aveugle dans un endroit inconnu, au milieu d'inconnus, dont j'ignore combien seraient prêts à me poignarder dans le dos. Pour voir un nouvel inconnu arrivé d'on ne sait où. D'accord, va pour la téléportation.

"Formidable, un de plus..."

Et les voilà qui partent dans une conversation à trois à laquelle je perds rapidement tout intérêt, mais comme telle semble être ma mission que de vous la transcrire, la voici.

"Tu t'appelle Sans, n'est-ce pas ? Désolée de ne pas avoir prévenu à cause de l'urgence de notre situation mais..."
"Mais nous avons un autre toi maléfique à affronter, tu pourrais nous aider ?"

Le dernier arrivé, Sans donc, garde une expression amusée, mais j'en ai connu un autre avant lui qui savait prétendre se moquer de ce qu'on lui annonçait d'important, et même s'offrir le luxe d'une blague ou deux, alors qu'intérieurement, son cerveau travaillait à une vitesse ahurissante pour trouver les plans A, B et C nécessaires à se sortir de là avec le moins de dégâts possibles. Oui, on va finir par me penser névrosé, mais ce type me fait trop penser à Jarlaxle pour que je trouve cela rassurant.

"Vous aimez pas donner de détail. Ce Sanses est maléfique en quoi ? Il a fini toutes les spaghettis où il veut détruire la civilisation comme on la connait ?"
"Probablement les deux. Il contrôle une population kidnappée avec un dragon, et personne ici n'a réussit à prendre l'avantage sur lui. Tu as des pouvoirs ?"

Et comme d'aucuns savent s'inclure dans les conversations qui, à première vue, ne les concernent pas, le gamin numéro un, celui qui n'est pas censé avoir connu une version biaisée de mon histoire, décide de prendre la parole sans qu'on la lui demande.
"La mort. Ou un truc du genre. Je sens la même énergie en lui que je ressens avec les squelettes. C'est ça tes pouvoirs ?"

Si j'y prête un regain d'intérêt? Je vais vraiment arrêter de le citer un jour, mais j'ai un mauvais souvenir de l'influence accidentelle d'un certain drow porteur d'un phylactère qu'il pensait inactif sur l'ensemble des morts d'un champ de bataille du siècle dernier... Comme si les abominations de Zenghyi ne se suffisaient pas à elles-même pour rendre un château maudit vraiment imprenable, fallait rajouter une armée de squelettes...

"J'en étais un. C'est Baiame qui m'a rajouté un excès de chair et de muscle." avant de se retourner vers Kronos. "Il peut sortir des os du sol et peut faire apparaitre des crânes de dragon à ses côtés qui balanceront des rayons lumineux mortels de leurs gueules. Mais votre problème sera pas là."
L'homme utilise de nouveau son pouvoir de téléportation sans portail, réapparaissant un peu plus loin, comme pour prouver à tout le monde de quoi il est capable. Pourquoi ma dague me démange?
"Quelques coups suffiront, mais il faudra réussir à le toucher."

De quoi surprendre Kronos, visiblement, vu qu'il ne trouve rien de mieux à répondre que "Rien que ça..." Le style de commentaire très utile qui va bien nous faire avancer, si vous voulez mon avis. Un autre avis? Je commence à avoir mon compte d'expéditions foireuses en équipes désordonnées. Ce doit être la quatrième en moins de six mois, si je compte bien. Et j'en ressors toujours avec le même verdict, je travaille mieux en solo.

Une bouche d'égout s'ouvre finalement sous nos pieds, et voilà une nouvelle invitée, ou c'était une du départ? J'suis pas berger, j'suis assassin. Même si dernièrement, je commence réellement à me demander si je peux encore prétendre à ce titre... Portcalim me manque.

"Le Gardien s'apprete à sortir ! Vous avez décidé qui le provoquera de front pendant que les autres le contournent ?"

Kronos a l'air embêté en regardant le gamin. Nico? Ou Nicolo? Un des deux, peut importe. Il appelle les deux, c'est qu'un des deux est celui-là.
"Nico et Niccolo. S'il a un contrôle sur les squelettes vous devriez pouvoir le contrer. Les autres, contournez la Forteresse avec Sans."

On finit enfin par quitter les lieux, même si j'aurai préféré qu'on ne le fasse pas en si grand nombre. C'est d'une discrétion... enfin bref, ce n'est pas moi qui commande, et si on me le proposait, je refuserais catégoriquement. Me gérer moi-même, je sais faire. Prendre les décisions pour les autres, non. Chacun meurt comme il l'entend, personne n'a besoin de devoir entendre comment faire pour y arriver plus vite.
Bref. Un regard dehors et je comprends aisément que nous sommes arrivés en plein milieu du champ de bataille sans en avoir vu les abords. Toute la population de la ville doit se trouver là, rangée en ligne droite dans les rues, parfaitement immobile, et le regard aussi absent et terrorisé à la fois que celui des victimes des illithids quand ces êtres ignobles à tête de pieuvre pénètrent dans leur esprit. Je suis sur que l'idée d'une telle armée sous son contrôle ferait grand plaisir à Kimmuriel, même si je pense que même lui se collerait une migraine à devoir lobotomiser autant de gens en même temps. Je dégaine ma dague tranquillement et en silence, pour la lever devant le regard d'un homme à coté duquel je passe, prêt à la lui planter dans l'œil s'il se met à bouger, mais rien. Du coin de l'œil, je vois certains membres de notre groupe agiter les mains devant d'autres statues humaines sans faire plus attention que cela, pour le même résultat.

Tout au bout de la grande avenue, les portes d'un immense bâtiment fortifié rouge et blanc, sans doute un temple, s'ouvrent en grand. Peu pressé de voir ce qui va en sortir, je croise les signaux de Kronos du coin de l'œil, et je change ma dague de main, dégainant ensuite la Griffe de ma main libre, prêt à combattre tout ennemi qui se mettra en travers de mon chemin. Bien entendu que ma cible reste ce fameux Gardien, mais de toute manière, pour y accéder, il va falloir traverser les troupes ennemies, qui, comme c'était si prévisible, se mettent en action sitôt leur maitre sorti à l'air libre.

L'adorateur de Selune passe à coté de moi, me glissant quelques mots en passant,  "En espérant que cela redore l'image que vous avez des loups-garous." avant de prendre une apparence plus animale qu'humaine, me tirant un "Par les couilles d'un orc castré!" tout me rappelant sans difficulté l'hybridation malsaine des rats-garous. Je confirme que ces races doivent être cousines, et que je préfère lui planter ma dague entre les yeux avant de tester la toxicité de sa morsure s'il décide de se retourner contre moi. Il me devance dans la course vers la Forteresse, mais si faire la course est son objectif, il n'est pas le mien, alors grand bien lui fasse.

Je prends la mesure de l'ennemi auquel il va nous falloir nous confronter alors que les premiers membres du groupe lui font face. Des cranes lanceurs de rayons à priori mortels, un ver volant dans le ciel... Et cette populace zombifiée qui se réveille soudain pour nous attaquer. Mes lames se mettent aussitôt en action, l'épée tranchant les membres, la dague se plantant dans les chairs, le nombre d'adversaires à combattre étant si important que je n'ai de toute manière guère besoin d'être précis dans mes coups pour que chacun d'eux fasse mouche. Un manque de style qui ne convient guère à mon amour de l'escrime, mais dans l'immédiat, nous n'avons vraiment pas le temps de faire dans la broderie. Je réserve mes meilleures passes d'armes à un ennemi plus intéressant. Comme ce fameux Gardien? Peut-être. Bien que le sort avec lequel il fait sortir ces crânes de dragon de terre pour bombarder les alentours de rayons me fait plutôt penser qu'il vaut mieux être rapide et efficace plutôt que raffiné avec ce genre d'adversaire. Je n'aurai peut-être pas du tuer Drizzt finalement. Cet elfe noir m'agaçait au plus haut point, mais je dois dire que l'incertitude de l'issue de chacun de nos combats y donnait une saveur que je n'ai pas su retrouver depuis. C'est sur cette pensée que je plante ma dague dans la gorge d'un nouvel adversaire, la lâchant pour mieux la ressortir de la plaie en prise inversée pour traverser les viscères d'un second ennemi arrivant sur moi en trois-quarts dos, alors même que mon épée tranche dans le vif d'un troisième et d'un quatrième ennemi en une trajectoire oblique descendante.

Me replaçant aussi bien sur mes appuis que dans ma prise sur mes armes, je jette un regard autour de moi pour me rendre compte qu'en guise de cadavres ou de soldats à l'agonie, je trouve des gens hagards, mais entiers. Si je tique, peu convaincu du résultat obtenu par rapport à celui que j'escomptais, je remarque rapidement que je ne suis pas le seul à le faire. Je dirai même que le fameux Gardien craint de tous semble perplexe, comme si la situation lui échappait. Une ouverture dont je compte bien profiter. Et que je ne suis pas le seul à avoir remarqué. L'homme-loup parcourt la distance qui nous sépare du Gardien bien plus rapidement que moi, mais pour mieux prendre une volée et se faire déborder par les soldats ennemis.
J'hésite un instant à aller le dépanner, maudit vestige de la flute d'Idalia, une fois encore, avant de décider qu'à chacun ses emmerdes, et qu'il serait dommage de rater  l'occasion qui se présente à moi d'atteindre l'ennemi de tous pour aider un seul homme. D'ailleurs, j'aurai eu bien tord de contrarier mes plans pour lui, car il parvient à se sortir du pétrin tout seul comme un grand. Il y a peut-être autre chose à en faire que de la chair à canon, en vérité. Nous verrons bien.

En attendant, je saisis ma chance d'en découdre avec le Gardien, rengainant mon épée pour me saisir de ma dague à deux mains pour la lui planter dans l'omoplate, activant aussitôt son pouvoir vampirique. Ou du moins essayant de le faire. L'homme se retourne pour me faire face, ma dague prise dans ses atours - et nulle part ailleurs, je m'en rend maintenant compte - m'entrainant suffisamment dans le mouvement pour qu'il ne se retrouve pas face à face (ou face à voile blanc et capuche rouge) avec moi, mais plutôt avec le dernier ajout de notre fine équipe, Sans, si je ne me trompe pas. Sans qui ne réagit absolument pas, se contentant de rester là, à observer. Juste de quoi me faire penser à quelques injures bien placées à l'encontre des sorciers et de leur inutilité au combat, m'attendant à le voir disparaitre en un battement de cil à tout instant, comme les lâches que peuvent être ce genre d'animal. Une occasion qui ne se présentera apparemment pas pour lui, finalement, comme le Gardien lance l'attaque en premier, envoyant ses crânes de dragon le désintégrer avant qu'il n'ait pu s'éclipser. Bon, faut croire que nous avons perdu notre sorcier.

Le hurlement du Gardien, en concert avec celui de son dragon, me fait reculer, mes mains se plaquant d'instinct sur mes oreilles, malgré la poignée de la dague ornée de pierres précieuses toujours présente dans ma main droite. Une vague d'énergie se répand soudain, me faisant chuter lourdement au sol, pour me retrouver dans la maudite pièce où nous étions au début de cette histoire. Ramassant ma dague tombée à terre avant de me redresser, vérifiant aussitôt être seul en ces lieux. Avant de traverser la pièce pour me glisser dans une ombre plus sombre que le reste si c'est possible, attendant de voir ce qui viendra ensuite.

La femme n’était pas Sarah, ou alors elle avait changé. Non, c’était idiot puisqu’elle se serait souvenue d’elle, à priori. C’était simplement un sosie comme il y en avait un grande quantité à Baiame. Elle hocha la tête avec un sourire, à la fois pour s’excuser et à la fois pour lui faire savoir qu’elle ne lui en voulait pas de ne pas être sa maîtresse. Après tout, cette femme n’y était pour rien. Elle essaya ensuite d’apaiser Artemis, qui posa sa main contre le bras de la quadragénaire, lui faisant ainsi savoir que son message avait été entendu. Mais ça ne le rendait pas inoffensif. Rien ne pouvait rendre Artemis inoffensif.

Elle écouta, tout en restant en retrait les explications de cette Carol dont elle ne savait pas grand-chose, à priori. Elle comprit qui elle était réellement en l’entendant parler des terriers du Lapin de Pâques et surtout quand Kronos la nomma. La Mère Noël. Il se demanda ce qu’elle venait faire dans tout cela, mais si elle possédait les pouvoirs d’autres créatures alors cela s’expliquait. Dans un premier temps, elle écouta à distance, elle était un pu perdu au milieu de tout cela, même si les choses étaient compliquées. Mais le sosie de Sarah semblait enchantée par le plan de son double et cela la fit sourire.

Alors que le plan semblait établi, une femme entra qui semblait être au contrôle du dragon blanc similaire à celui qu’ils avaient vu sortir du Mont Olympe et qui étaient venus les chercher dans les mondes où ils avaient été envoyés. Elle en saurait peut-être plus, mais ce qui préoccupa Maïa, ce fut surtout le regard qu’elle lança à Persée, puis à Kronos. Elle ne s’attendait pas à une femme enceinte. Elle fronça les sourcils. Il y avait là quelque chose qui ne tournait pas rond. Mais avant qu’elle ait pu les questionner, ils furent envoyés sur le champ de bataille pour mettre en pratique le plan de Carol… et trouver ce que pouvait bien cacher le Gardien. La présence du double de ce gardien dans leur équipe devrait être un atout. En tout cas, la jeune femme l’espérait.

« Séparez vous, il y a quelque chose à trouver là-dedans qui est censé affaiblir le Gardien, il faudra trouver quoi ! » lança Kronos.

Autant rester auprès de son double. Maïa ne savait pas si elle serait à la hauteur de l’autre Gothel, mais elle ferait de son mieux. Elle commença par la suivre sans savoir exactement ce qu’il allait se passer. Elle l’amena devant un balcon en hauteur, plusieurs étages au-dessus. Elle sourit alors à Maïa qui s’attendait au pire.

« On va passer par là ! »

Maïa regarda le balcon, puis Gothel, puis à nouveau le balcon, puis Gothel, n’osant croire ce à quoi elle pensait. Pourtant, le conte de Raiponce était très clair sur les usages que l’on pouvait faire des cheveux de l’héroïne.

« Vous n’êtes pas en train de me dire que vous comptez utiliser vos cheveux d’une manière ou d’une autre pour nous faire monter ? » demanda-t-elle, incrédule.
« Bien sur que si », répondit-elle en souriant.

Elle leva alors les mains sur sa queue de cheval, et retira le bijou qui tenait ses cheveux. Alors, la véritable longueur de ses cheveux se déploya sur des mètres et des mètres autour d’elles, jusque là cachée par sa magie. Maïa ouvrit des yeux stupéfaits face à ce spectacle, ce qui sembla faire plaisir à Gothel.

« Je t'apprendrai à faire ce sort si tu le souhaites, pour le jour où tu retrouveras ta magie. »
« Très cool je dois avouer », reconnut Maïa avec un sourire. « Mais la seule Gothel que je connaisse en dehors de vous n’a pas de magie »

Ce rappel était fait avec douceur et un rien de gratitude. Gothel essayait de la faire entrer dans son monde. Elle appréciait cela. Elle lui sourit donc avant de lui ouvrir une porte qu’elle ne voulait pas refermer.

« Cela dit ça pourra peut-être intéresser ma Raiponce si je la retrouve un jour »

Gothel sourit avant de prendre ses cheveux, et les faire tourner un instant puis de les jeter en l'air Ils ne parvinrent pas à atteindre le balcon, mais elle leva aussitôt les mains et prononça une incantation. Les cheveux montèrent aussitôt d'eux-mêmes jusqu'à l'étage qu’elle voulait atteindre et s'y attacher. Elle encouragea aussitôt Maïa à monter.

« Je te couvre, tu ne tomberas pas je te le promets. »
« Ho je ne doute absolument pas de vous. Mais je comprends assez pourquoi c’est votre version et non la mienne qui est dans la ligue des super héros multivers », lui répondit Gothel avant de s’enhardir à monter, avec un peu de difficulté.

Mais elle s’accrocha en se disant que son aîné trouverait sûrement beaucoup de fierté de voir sa mère d’accueil faire un truc aussi cool. Cela la fit sourire alors qu’elle passait par-dessus le balcon. Gothel la rejoignit si rapidement qu’elle avait l’air d’être rompue à cet exercice. Mais elle ne remonta pas ses cheveux, y-compris lorsque des soldats civils s’y accrochèrent pour les rejoindre. Maïa regarda le sol puis releva la tête vers Gothel qui rit d’une façon enfantine étrangement décalée avec la gravité de l’instant.

« Oh regarde, ils se croient dans un conte de fées c'est si adorable. »
« Adorable ! Je trouve votre analyse un peu tirée par les cheveux » dit-elle avec humour. « Il y a une bonne raison pour que vous vous laissiez martyriser le cuir chevelu ? »
« Un peu de patience... »

Maïa était intriguée et curieuse et elle contempla Gothel avec expectative. Mais elle restait calme, attendant, encore et encore, jusqu’au moment où ils furent assez haut à son goût. Elle mit son bijou dans ses cheveux et aussitôt, ils se rétractèrent en une queue de cheval. Les soldats tombèrent brutalement et s’effondra sur le sol. Gothel et Maïa se regardèrent, manifestant l’enthousiasme de ce succès.

« Ca devrait nous donner un peu de temps. Dépêchons-nous. »

Elles se précipitèrent dans la Forteresse, mais les couloirs étaient clairement labyrinthiques. Maïa n’avait pas l’impression qu’elle serait capable de trouver son chemin toute seule dans cet endroit. Heureusement, elle n’était pas seule. Maïa n’avait jamais été une aventurière et elle se sentait un peu dépassée et en même temps, énivrée par la sensation d’adrénaline qu’elle ressentait face à tout cela. Elle parvenait presque à trouver cela amusant quand un groupe de soldats surgit. Voilà qui était beaucoup moins amusant.

Ils étaient efficaces et parvinrent à heurter les jeunes femmes qui s’écroulèrent sur le sol. Maïa n’en souffrit pas mais ils en profitèrent pour voler le bijou de Gothel, libérant ses longs cheveux magiques et s’offrant une prise parfaite pour attraper la jeune femme. Maïa ne voyait pas comment s’en prendre aux soldats, elle était complètement démunie et incapable de se battre, mais elle repéra la main qui tenait le bijou. Profitant de l’inattention générale, elle le récupéra et le rattacha aux cheveux de son double. Maïa était inutile, mais elle pourrait peut-être permettre à Gothel d’agir.

Elle semblait marmonner des incantations, mais cela ne semblait pas fonctionner. Maïa était un peu inquiète que les choses se compliquent quand soudain, un cri surpuissant retentit de l'extérieur, suivi par une vague d'énergie. La façade de la Forteresse explosa, exposant l'extérieur à leur regard, mais Maïa ne put pas en profiter. En effet, la vague d'énergie les frappa, elle et Gothel de plein fouet également. Soudain, les cheveux de Gothel semblèrent se transformer. Ils rapetissèrent à une longueur ordinaire et prirent une couleur noire. Maïa ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer, mais Gothel, pour sa part, sembla comprendre.

« C'était une vague temporelle lancée par le Gardien ! Je suis redevenue celle que j'étais avant d'ingurgiter la fleur... » se mit-elle à paniquer.
« Pas de panique, Reine Gothel, tout va bien se passer », tenta de la rassurer Maïa, en essayant de se montrer convaincante. « Pour l’instant, nous devons nous mettre à l’abri »

Elle essaya de regarder autour d’elle si elle pouvait trouver un endroit pour les mettre à l’abri toutes les deux. Gothel devait se sentir extrêmement vulnérable et elle avait besoin d’un instant de calme pour essayer de réfléchir à une stratégie sans se mettre à paniquer complètement. Gothel se releva, apparemment confortée par les paroles rassérénantes qu’elle lui avait prodiguées.

« Les effets temporels vont s'estomper. En attendant, toi aussi il t'a redonné quelque chose que tu as perdu pour quelques minutes : je ressens de la magie en toi. »
« J’ai de la magie… ? Mais… », protesta Maïa.

Elle était persuadée que la version de Gothel dont elle avait entendu parler à Baiame n’avait aucun pouvoir magique, celle qu’elle supposait qu’elle était. Elle s’était peut-être trompée à ce sujet. Mais même si c’était improbable, incroyable, contraire à tout ce qu’elle pensait, il n’était pas temps de tergiverser. Mais quels étaient ses pouvoirs ? Comment les utiliser ? Elle ne savait pas, elle n’en savait rien. Elle regarda Gothel avec une moue significative montrant qu’elle ne savait pas comment s’y prendre. Une idée lui vint en tête.

« Stupefix ? » tenta-t-elle avec une moue hésitante et un léger haussement d’épaule.

Contre toute attente, ses mystérieux pouvoirs répondirent à l’incantation, probablement plus parce que cela venait d’elle-même que par l’incantation à proprement parler. Les soldats voltigèrent dans les débris. Ce n’était pas vraiment l’effet qu’elle avait compté produire, mais elle était prête à profiter de n’importe quelle diversion pour se sortir de se mauvais pas.

« Tu n'as qu'à suivre ton instinct », l’encouragea Gothel.
« Mon instinct me dit de nous mettre à l’abri, si nous pouvons. Venez ! » tenta de l’inciter Maïa.

En l’entraînant à travers les débris pour essayer de la mettre à l’abri, Maïa aperçut le double du Gardien qui se trouvait aussi dans les décombres. Elle entraîna Gothel dans sa direction.

« Vous n’avez rien ? » demanda-t-elle avant de remarquer un homme enchaîné et en mauvais état.
« J'ai survécu, c'est une bonne chose normalement. » répliqua Sans.
« C'est ça que le Gardien retient dans sa Forteresse et qui est la source de sa puissance ? Un être humain ?! » s’étonna Gothel, vers qui Maïa tourna son regard à cet instant.

Si quelqu’un pouvait le libérer, visiblement, ce serait probablement elle, puisque Gothel n’avait toujours pas récupéré ses pouvoirs.

« Vous croyez que Alohomora va marcher sur des chaînes ? » se demanda pensivement Maïa.
« On doit le tuer », affirma Sans, attirant sur lui le regard de la mère d’accueil.

Cette pensée fit aussitôt horreur à la quadragénaire, ce en quoi elle devait être en harmonie avec son double, une fois de plus car Gothel lança à Sans un regard lourd de reproche qui ne laissait aucun doute sur ce qu’elle pensait de sa suggestion.

« Je soigne les victimes, je ne les achève pas ! Vous êtes censé nous dire comment affaiblir votre double, pas comment l'aider à tuer ses victimes ! »
« Il n’est pas question que je participe à un meurtre non plus », répliqua Maïa. « Cet homme pourrait être un allié pour vos trois gardiens. Avez vous pensé à ça ? »

Le ton de Sans fut soudain particulièrement froid. Apparemment, il se passait quelque chose que les deux jeunes femmes ne connaissaient pas, mais pour autant, Maïa n’était pas convaincu que la prise d’une vie humaine soit une solution.

« Il a génocidé un peuple entier. Ce n'est pas une victime », affirma-t-il., avant de se montrer plus pensif. Mais, comment peut-il être capturé ? »
« Êtes vous sur que c’est l’être que vous pensez et non un de ses doubles ? C’est difficile à dire avec tout ce meli mélo spatio-temporel »

Décidément, les choses que Maïa regardaient avaient un peu trop tendance à l’influencer aujourd’hui. Mais en même temps, on ne pouvait pas lui demander d’être complètement lucide concernant quelque chose qui dépassaient tellement son champ de compréhension. Mais avant qu’ils ne puissent décider de ce qu’il fallait exactement faire, un hurlement retentit. Le groupe se retourna pour faire face au Gardien. Son hurlement fit sortir du sol ossements qui lévitaient autour de lui. La peut prit complètement Maïa et elle fut incapable de réagir. Heureusement, Sans eut plus de réflexe. Il les déplaça à l’entrée de la forteresse, un instant avant que les ossements ne les frappent.

« Les effets de la vague temporelle sont encore en toi. Utilise te magie, souviens toi : juste ton instinct », lança Gothel.

Maïa se sentit pris de panique. Elle n’avait aucune conscience, aucune maîtrise de ses pouvoirs, elle venait d’échapper à une pluie d’ossements, et on lui demandait de vaincre le Gardien à elle toute seule. Mais elle en était incapable. Elle était complètement perdue.

« Vous voulez que je fasse quoi ? » demanda-t-elle, affolée.
« Ce n'est pas à moi de le dire. »
« Mais… Mais… Mais… »

Maïa commença à hyperventiler. Elle n’avait pas la moindre idée de la force qu’elle devait invoquer ni pourquoi la faire. Avant qu’elle ne puisse retrouver ses esprits, le Gardien se retrouva devant eux et commença à lever les mains dans leur direction. Tout dépendait d’elle.

« Qu’est-ce que… ? » fit-elle avant de paniquer en voyant des squelettes sortir du bitumes. « NON ! »

Dans un cri de détresse et d’horreur, elle réussit enfin à produire quelque chose. Une bulle se forma autour d’elle, de Gothel et de Sans, poussant les squelettes à l’extérieur de cette bulle et les préservant momentanément de l’attaque. Elle avait réussi, elle les avait sauvés, du moins, pour l’instant. A cet instant, elle aperçut Niccolo qui arrivait derrière le Gardien et lui planta une épée dans le dos. Son double,  appelé Nico, lui semblait-il,  se téléporta dans une ombre devant lui et lui planta une seconde épée dans le cœur. Le gardien s'effondra au sol et Maïa se crut tirée d’affaire. Elle se tourna vers Gothel dans l’intention de crier victoire t de partager son soulagement. Mais avant qu’elle ne prenne la parole, le corps du Gardien se recouvrit d'électricité multicolore et ses blessures disparurent. Le Gardien se releva comme s'il n'avait jamais été blessé.

« C’est impossible ! Je ne sais pas si je vais pouvoir réitérer mon exploit », lança-t-elle à qui voudrait bien l’entendre.

Se séparer. Intérieurement, je trouvais pas cette idée très maligne mais je me retins de dire quoi que ce soit. Les deux Nico font face au Gardien tandis que nous remontons tous vers la Forteresse par une rue adjacente.  Kronos s’occupe de répartir les rôles tandis que je me tiens aux côtés de Carol. Kronos se tourne vers nous et nous demande de tenir nos positions devant la Forteresse.

« Les soldats du Gardien vont affluer, il faut les maintenir occupés pendant l’affrontement de Niccolo. » nous énonce t’il à tous.

Mon regard se pose sur Carol, puis sur Kronos avant que je ne fasse un signe positif de la tête. Bon, ne connaissant pas l’étendue de mes propres pouvoirs étant donné qu’ils différaient autant de ceux de ma version améliorée que de ceux de Scott, il allait falloir que je compte avant tout sur mes poings. Après tout, les soldats de plomb format géant n’ont pas fait le poids alors ça devrait marcher contre eux non ?

Voilà que les civils qui étaient jusque là totalement immobiles sont poussés apparemment par l’appel du Gardien qui les contrôle. Et c’est qu’ils affluent de toute part qui plus est ! Carol fait apparaître l’arc de Cupidon et quitte le sol sur un nuage de sable mais se tourne avant tout vers moi.

« Tu peux te battre ? »

Est-ce-que je peux me battre ? J’en sais rien en fait. Allez Carol, ressaisis-toi ! C’est pas le moment de flancher là. Je lève le regard vers Carol et lui souris.

« C’est pas des soldats de plomb mais ça devrait le faire. » énonçais-je alors.

Carol s’élève dans le ciel et vise avec son arc tandis que de nombreux civils foncent sur moi. Levant les deux poings, je me prépare à riposter. Je réussis à en repousser certain mais très vite, ils m’entourent de trop. Par chance, dans le ciel, Carol lance du sable sur une bonne partie des soldats qui s’endorment, me frayant de ce fait un chemin pour m’enfuir. Je lève le pousse à l’intention de Carol avant de courir.

Le Gardien hurle avec son dragon et une vague d’énergie frappe les alentours. Artémis et Sans disparaissent tandis que Carol et moi nous retrouvons touchées. L’attention du Gardien semble être portée sur la Forteresse tandis que je perçois Carol qui s’effondre au sol. Elle sers les dents tandis que je me dirige vers elle avant de lui tendre la main pour l’aider.

« C’était une vague temporelle, ça va perturber mes pouvoirs quelques instants comme si j’étais celle qui ne les avaient pas encore assimilé… 
- J’aime pas ça… »

Je l’aide à se relever.

« Mais on va y arriver ensemble. On va pas laisser ce gardien du temps sois-disant avoir l’ascendant sur les Mère Noël que nous sommes. »

Je remarque rapidement que les civils soldats sont dans le flou total, paraissant même hésitants. Le Gardien qui les contrôlent porte toute son attention sur la Forteresse où se trouve apparemment Sans. Haizea a les mains qui crépitent d’étincelles et paraît surprise de cela.

« Il y a une autre anomalie temporelle là-dedans. Ça doit être ça la source du pouvoir du Gardien. »

Je lève le regard vers la Forteresse avant de le tourner vers Carol.

« Les Terriers de Pâques ne peuvent pas nous conduire à l’intérieur ? » énonçais-je, alternant mon regard entre Mère Noël et Haizea « Ah oui, c’est vrai » repris-je en me souvenant du problème de pouvoirs de Carol.

« On doit pouvoir trouver une solution pour rentrer là-dedans. 
- Il faut que vous restiez combattre ici pour donner une chance au groupe d’infiltration de l’atteindre. »

Avant de pouvoir répondre quoi que ce soit, le Gardien lance une salve d’os sur la Forteresse et Sans se téléporte à nouveau au sein de notre groupe extérieur, accompagné de Maia et Gothel. Mais les choses semblent se remettre à notre avantage quand Maia utilise ses pouvoirs avant que le Gardien ne se retrouve en mauvaise posture après l’intervention de Niccolo sur le Gardien. J’observais la scène, muette. Il aurait dû rester à genoux, vu l’attaque qu’il venait de vivre, le Gardien aurait dû être mort mais il se relève alors que les mains d’Haizea s’électrisent encore plus.

« Le Pouvoir du Temps vient de l’anomalie qu’il retient dans la Forteresse. Tu le connais ? » demande t’elle à Sans qui semble confirmer « Mais tant mieux pour moi » ajoute t’elle avant de lever les mains.

L’énergie électrique semble soudainement plus grande, sans doute dû au fait qu’elle est elle-même une anomalie temporelle. Elle lance sa propre vague d’énergie similaire à celle que le Gardien venait de lancer quelques temps plus tôt. Elle nous frappe tous de plein fouet ainsi que le Gardien qui hurle de douleur, ayant du mal par la suite à se relever. Je remarque rapidement que Carol semble avoir récupéré ses pouvoirs, le sourire sur son visage n’en était que la confirmation, ça et peut être le fait qu’elle venait de faire apparaître l’arc de Cupidon entre ses mains. Elle me le tends.

« Alors ça, c’est super cool ! Cupidon voulait jamais me prêter le sien. » énonçais-je alors avec un petit sourire, attrapant l’arc, comme une gamine qui vient d’avoir un nouveau cadeau de noël « Merci Haizea » repris-je à l’intention de la jeune femme. Posant mon regard sur Carol, je lui fais un signe de tête « Je suis prête. » énonçais-je « Cupidon pouvait être rabat-joie. » reprends Carol.

Le Gardien est clairement en position de faiblesse. Il concentre cependant ses forces pour recontroler les soldats qui submergent les Nico. Il fallait agir. Le Gardien ou les Soldats. Mon regard vint se poser sur le Gardien, ce serait lui. Je pouvais compter sur les flèches de Cupidon, elle ne ratait jamais leur cible. Visant le gardien, la flèche fait mouche et l’achève. Il semblerait que les Nico n’aient pas pu le tuer vu qu’il s’était soigné mais que la vague temporelle d’Haizea l’en ai empêché cette fois-ci.

Carol s’élève dans le ciel avec les pouvoirs du Marchand de Sable avant de crier « Haizea, c’est le moment ou jamais pour t’approprier le dragon ! » Carol lance le sable magique sur le dragon. Ce dernier étant une créature légendaire ne s’endort pas mais cela l’affaiblit. Haizea a désormais la possibilité de lever les mains et se connecter au dragon pour en devenir le Gardien.

Les civils commencent à arrêter de se battre contre les autres. Je comprends rapidement que cela fonctionne. Le Gardien était tout bonnement ne train de perdre. Sauf que…

Il hurle de nouveau, encore mourant mais toujours en vie, à croire qu’il est increvable, un orage multicolore s’échappe de la Forteresse et atteint le Gardien. Toute la scène devant mes yeux fonctionne en marche arrière, tous comme mes mouvements, comme un film dont on remonte la bobine. Il semblerait que l’anomalie gardée par le Gardien l’empêche de perdre.

Lorsque je reprends complètement contenance, je comprends rapidement que je me trouve à nouveau dans les égouts, en compagnie d’Artémis.

(Je note ça là mais j’ai écrit tout mon post avec la chanson des plaies dans Le Prince d’Egypte en VO et ça fait une trop bonne musique de fond mdr.)

Alors qu'ils arrivent tous face à une Forteresse, Kronos leur intime de se séparer. Un instant, Elyan est triste de voir Nico s'éloigner et rejoindre un autre homme - son double, très probablement - pour une autre mission. Avoir un visage familier et quelqu'un qu'il considère comme un ami n'aurait pas été de refus pour cette épreuve. Mais il sait également que c'est sans doute pour le mieux - du moins il l'espère.  

Malgré quelques protestations çà et là de certains membres du groupe, tous finissent par former une certaine cohésion, et partent exécuter leurs missions chacun de leur côté. Kronos fait signe à Persée et Elyan, leur indiquant qu'eux aussi prendront part à l'équipe d'infiltration, ce qui n'arrange rien à l'anxiété déjà débordante d'Elyan -- il n'a jamais été du genre discret. Tous deux ont pour objectif de trouver ce qui rend le Gardien aussi puissant, et sans doute neutraliser quoi que cela pourrait s'avérer être. Le jeune homme imagine déjà le pire. "Faites vite." qu'il adresse à l'attention de Persée, sous le regard d'Elyan qui sait pertinemment que rapidité et discrétion ne font pas bon ménage. Persée a l'air tout aussi suspicieuse. "De quoi tu as rêvé exactement, dans ce plan ?" demande-t-elle à Kronos, la mine fermée et les sourcils froncés. "Que vous devriez vous mettre à courir, maintenant !" qu'il hurle à moitié, malgré ses avertissements de rester discret. Elyan et son double s'exécutent immédiatement, courant à toute vitesse vers leur objectif, non sans une pointe de stupeur de la part d'Elyan, qui a une horrible impression de déjà vu.

En plein dans leur course vers la Forteresse, Persée se retourne vers lui, l'air songeuse. "Alors, Percy. Euh... c'est comment déjà ? Elyan ?" Il acquiesce d'un air distrait, encore bien trop familier avec cette dernière identité, bien qu'il sache désormais qu'elle est factice. Ces faux souvenirs sont son point de repère, et s'il est curieux d'en apprendre plus sur cette personne qu'il a été autrefois, cela n'est pas lui. Du moins plus pour l'instant. Pas encore. Car il sait qu'il finira par se souvenir un jour -- il le doit ? N'est-ce pas ?  "Alors Elyan, sur une échelle de 1 à 10, à combien sont tes capacités de combat dans cette identité ?" Raison de plus pour laquelle demeurer maudit n'est probablement pas une option à terme. S'il continue de se retrouver dans des situations aussi extrêmes que celles-ci, rester en tant qu'Elyan ne lui apportera rien de plus que le danger et peut-être même la mort.

A moitié essoufflé, il ne prend même pas la peine de la regarder, quelque peu concentré à courir tout en vérifiant que rien de suspect ne se trouve dans le coin. "Euh... je dirais  5?" inutile de mentir ou d'enjoliver la vérité. Si elle se met à lui confier un plan au-delà même de ses capacités juste parce qu'il a voulu apparaître sous un bon jour, c'est la mort assurée. Non pas qu'elle ne le soit pas déjà, ceci dit. "6 dans un bon jour. Mais on m'a toujours dit que j'étais très doué pour l'improvisation".

Arrivés à hauteur de la Forteresse, tous deux ralentissent la cadence. Persée s'empare d'un stylo dans sa poche, qu'elle lui tend immédiatement. "Super. Tu peux rajouter +2 points à tes statistiques de combat. Voici Turbulence, c'est une épée si tu retires le capuchon." Elyan admire le stylo quelque peu surpris. "Huh tiens, mon stylo ressemble exactement à celui-ci, mais il ne se transforme pas en épée." Il se dit qu'une arme pareille aurait été bien utile face au Titanoboa. "En espérant qu'on ne croise aucun minotaure en route." Lui-même ignore pourquoi il a dit ça, mais c'est comme si l'espace d'un instant, un souvenir lointain, familier, lui avait effleuré l'esprit. Et puis, avec tout ce qu'il a déjà rencontré depuis ses péripéties, un minotaure ne serait qu'un obstacle de plus, périlleux, soit, mais un simple désagrément des plus ennuyeux.

Persée sourit face à une telle remarque. "Percy Jackson est bien quelque part dans ta tête, je te l'assure." Elyan penche la tête sur le côté, semblable à un chien qui cherche à comprendre la signification d'une phrase. Ses souvenirs sont donc bien là, seulement enfermés derrière dix mètres de mur de béton impénétrables. Parfois, une faille apparaît, mais se colmate à nouveau bien trop rapidement pour qu'Elyan ait le temps de le remarquer.  

Alors que tous deux contournent la Forteresse vers la gauche, Persée se met à taper du pieds. Aussitôt, le sol se met à trembler et une partie du mur adjacent vient se fracasser, assez pour les laisser passer. "La plupart des gens oublient que je suis la fille de la divinité des tremblements de terre aussi." Et alors que le mur se désintègre à quelques mètres seulement de lui, Elyan étouffe un couinement de stupéfaction. "Très utile comme don." qu'il complimente, quelque peu jaloux.

Lorsqu'ils entrent, c'est pour faire face à un étage composé d'un long couloir qui fait le tour du bâtiment. Le regard d'Elyan est immédiatement attiré par les énormes vitres qui trônent en plein milieu, donnant une vue irréprochable sur les étages inférieurs, et notamment sur un homme, au sous-sol, enchaîné. Ces mêmes vitres les empêchent d'élaborer un plan visant à sauter à même le vide, ce qui, avouons-le, aurait sans doute été la stratégie de Percy, mais également celle d'Elyan, à vrai dire.

Persée, quant à elle, admire la scène, à la fois fière et inquiète. "Bingo. On a déjà notre objectif en vue. J'avais juste pas compris que ce serait un homme..." - "En quoi cela change la donne si c'est un homme ?" rien de très sexiste dans sa remarque, Elyan est simplement des plus curieux. Il espère sincèrement que Persée ne va pas lui dire que cela rend la situation dix fois plus compliquée qu'elle ne l'est déjà. Mais avec leur chance, il en doute. "Parce que je pensais qu'on devait détruire la source de sa puissance. Mais il nous manquait l'info que la source en question était un être vivant capturé par notre ennemi." C'est donc bien pire qu'il ne le pensait, bien entendu. "Évidemment" qu'il grommelle, tout en analysant un peu plus leur environnement histoire de trouver une solution ingénieuse pour parvenir à l'otage sans alerter qui que ce soit.

Enfin, du moins avant que des soldats ne débarquent, se rapprochant dangereusement d'eux. Elyan resserre son étreinte sur l'épée, prêt à frapper, quand la Forteresse toute entière se met à trembler avant que le sol ne se dérobe sous leurs pieds. Elyan est en chute libre, voyant déjà sa mort arriver, quand une main s'empare de son bras -- Persée vole dans les airs, aidée par une paire de converses ailées. "Ah bah ça alors." Elyan espère seulement qu'elle sait contrôler les chaussures. Lui-même n'a jamais vraiment été à l'aise dans les airs, préférant de loin la terre ferme, ou la profondeur des océans. Un mot l'interpelle, cela dit. Maia, c'est ce qu'a dit Persée avant qu'ils ne tombent tous les deux. Mais il doute fortement que ce soit la même Maia que celle de leur groupe. "Maia. Comme la mère d'Hermès? Je veux dire Hermonia?" - "Maia, c'est le prénom de son père chez moi." Non, décidément, il ne se fera jamais à l'univers mythologique de son double.

Seul point positif des chaussures volantes, cela leur permet d'atteindre plus rapidement l'homme enchaîné. Alors qu'ils descendent de plus en plus bas, il remarque que l'homme en question semble inconscient, sans doute assommé par un des débris. "Alors euh... on le libère ou on le tue ?" demande Persée, l'air préoccupé et hésitant. "Personnellement, je préférerais qu'on ait à pas le tuer." Il refuse d'avoir du sang sur les mains, même si c'est pour la bonne cause. Tout n'est pas tout noir ou tout blanc, et Elyan en est persuadé, dans le doute, mieux vaut prendre la troisième option.  "Tu peux transporter combien de personne avec tes chaussures magiques?"

Finalement, c'est l'homme qui vient mettre un terme à leur incertitude. "Vous n'aurez pas à voler pour me sortir d'ici. Ces chaines drainent mon pouvoir pour le Gardien... Je pourrai nous sortir d'ici sans elles."

Malgré le regard incertain de son double, Elyan s'exécute, s'emparant de Turbulence pour libérer l'homme de ses chaînes. Celui-ci, se remettant douloureusement de son tourment, le remercie, avant de faire quelques pas, essayant de reprendre les habitudes d'un corps resté immobile trop longtemps. Du moins, avant qu'il ne se rue soudainement vers Persée, et ne l'étrangle. "Désolé... Avec ou sans chaines, je suis obligé de faire ce qu'il veut." Une lueur noire sort alors de sa main, Persée hurlant de douleur tout en tenant son ventre. L'homme finit par lever la main vers l'autre bout de la forteresse d'où sortent des éclairs multicolores, fracassant le mur et atteignant un point extérieur. Au loin, le cri du Gardien retentit.

Elyan panique face à la scène devant lui, prêt à transpercer son épée dans le coeur de l'inconnu histoire de pouvoir sauver Persée.

Mais avant même qu'il ne tente quoique ce soit, c'est comme rien ne s'était jamais produit -- ils se retrouvent tous au même point de départ.  Frappés par une vague temporelle, Elyan et Persée, tous deux se retrouvent aussitôt dans la salle de la Forteresse, entièrement restaurée, quelques minutes seulement avant que le sol ne s'effondre.

Elyan cligne des yeux, incompréhensif, avant que son regard n'aperçoive Haizea. A ses côtés se trouve le même  "J'ai du mal à lutter contre ses pouvoirs temporels mais j'ai pu me raccrocher à vous comme vous avez trouvé... ce type."

Le type en question n'est d'ailleurs plus prisonnier de ses chaînes. Alors qu'un autre homme au nom qui lui échappe - Sans?, cela n'a aucun sens - l'attaque sans même réfléchir, Haizea continue de les dévisager Persée et lui, et Elyan en a plus qu'assez. Il se doute que l'un deux meure -voire même les deux-, et n'a aucune envie de laisser le destin lui dicter son futur.

L'homme visé par Sans lève les mains et toute attaque semblent alors se bloquer dans le temps, essayant de forcer leur passage jusqu'à lui. "Tu es comme lui... J'ai passé une infinité de vies à recommencer et recommencer le combat pour enfin réussir à le tuer, pour qu'il réapparaisse tout puissant dans cette ville avec un double de lui !" Dit-il, complètement scandalisé

"C'est pour ça que le Gardien du District est un Sanses ? Parce que vous avez affronté des anomalies temporelles !" renchérit Haizea.

Sans, lui, se contente de hausser les épaules face à l'humain, un sourire blagueur aux lèvres "Tu aurais dû abandonner, c'est facile pourtant."

Persée, elle, n'attend même pas la réponse de l'homme, se précipitant vers Sans pour lui prêter main forte. Levant les mains, le sol vient se fissurer et pour laisser passer de puissantes salves d'eau dont elle se sert pour frapper l'ennemi. Avant que ce dernier ne disparaisse, l'attaque de Sans faisant mouche dans le vide, et celle de Persée se retournant contre elle.

Alors que l'ennemi réapparaît à ses côtés, Persée se fait violemment projeter sur plusieurs mètres, venant heurter le mur. Elle se tord de douleur en hurlant, la main sur le ventre.

Elyan assiste à la scène, les yeux grands ouverts et le coeur battant à tout rompre. Il ne comprend pas vraiment tout ce qui se passe, une habitude pour lui, à force, mais il parvient très bien à saisir le résumé de la situation: l'homme désormais libéré de leur chaîne est un ennemi à abattre, et Elyan se moque de le tuer cette fois, la vue de Persée se tordant de douleur agissant comme un déclic pour lui, qui s'empare de Turbulence, et charge l'homme. Comme un idiot.

Elyan s'élance, épée en main, alors que Sans, lui, relance son attaque des crânes, lorsque Haizea s'écrit "Attendez si c'est une anomalie il ne peut pas mourir !". Sauf qu'il est déjà trop tard. Leur ennemi parvient sans difficulté à s'emparer de l'épée d'Elyan, s'en servant pour fracasser les cranes de Sans...  avant de venir la lui planter en plein dans le ventre.

Avant de crier victoire, il se tourne vers Elyan à nouveau, se préparant à l'attaquer... lorsque le jeune homme disparaît, absorbé par une ombre. Persée et lui vont se retrouver dans les égouts, sous le district, où se trouvent déjà Carol et Artémis... mais également Nico : c'est en volant au travers des ombres qu'il a téléporté Persée et Elyan. Il lève un regard inquiet vers Elyan. "Tu vas bien ? Je suis désolé, j'ai pas pu venir plus tôt..." Sous le coup de l'émotion et du soulagement, Elyan serait prêt à venir embrasser Nico, tant il est heureux.

Mais la situation reste toujours aussi précaire. Derrière eux, Persée se tord toujours de douleur, pliée sur son ventre. "Il y a quelque chose d'anormal...", panique-t-elle. Dans l'assemblée se trouve également Kronos, qui va se pencher sur elle avec son pad temporel, l'air choqué. "Je confirme... ce type t'a rattaché au temps du multivers. Tu vieillis à nouveau. Ta grossesse vient de redémarrer."