Alejandro avait retrouvé sa vie, du moins sa famille. Il regardait Elena dormir contre lui dans sa magnifique rouge en dentelle qui lui avait retiré la vieille. Le réveil avait sonné depuis plusieurs minutes déjà mais l’avocate n’arrivait pas à se lever. Il faut dire que sa vie avait changé sur cette île. Quand ils vivaient encore dans leur monde, en Californie, elle s’occupait de gérer la maison en donnant les directives à leurs domestiques. Le reste de ses occupations étaient celle d’une femme de l’aristocratie qui n’avait nullement besoin de travailler pour finir ses fins de mois. Elena sortait régulièrement pour visiter d’autres femmes qui comme elle, s’occupaient de leur ménage, à la seule différence que sa femme a lui était pas mal en avance sur leur monde. Alejandro n’avait pas reçu son éducation, il connaissait peu de choses en finances et encore moins en économie, c’était donc Elena qui gérait la comptabilité de leurs domaines et tout le côté administratif, tandis que lui jouait les Dons tout en protégeant le peuple californien. Maintenant, c’était à elle de se lever pour travailler. Alejandro aussi, mais il avait la chance de pouvoir choisir ses horaires. Tous les matins, il les passait désormais avec son fils profitant ainsi de le voir grandir, s’amusant de ses mimiques et de ses grimaces… Il savait qu’il avait de la chance de pouvoir saisir tout ces moments de vie qui lui auraient échappé s’ils étaient restés en Californie. S’il avait décidé de continuer à être Zorro dans ce monde, il avait vite compris qu’il était rempli de super héros bien mieux armés que lui pour ça.  Sa présence n’était pas indispensable, mais il se rendait utile quand il le pouvait. Il utilisait donc son temps libre pour profiter de son fils et de sa femme tout en essayant de continuer à faire fonctionner son entreprise de petits travaux à domicile. C’était devenu plus compliqué depuis qu’on lui avait collé un procès aux fesses, mais il avait encore quelques clients fidèles qui faisaient appel à lui. Il déposa tendrement ses lèvres dans le cou de sa femme puis déposa une ribambelle de baisers juqu’à atteindre ses lèvres. « Si tu ne te lèves pas tout de suite, je te kidnappe pour le reste de la journée. » Il en crevait d’envie, mais Elena ne pouvait décidément pas disparaitre tous les matins sans donner une vraie explication à ses supérieurs, même si elle était bien placée dans le cabinet.  Des pleurs d’enfants retentirent dans la pièce et Alejandro embrassa le front de sa femme. « Le devoir appelle Zorro ! » Lui glissa t’il d’une voix amusée tout en l’abandonnant pour partir s’occuper de leur petit garçon. C’était peut-être la seule solution pour qu’elle parte travailler, même s’il n’attendait déjà qu’une chose, qu’elle rentre.

Cela fait deux heures qu’Elena a fermé la porte derrière elle, laissant Alejandro et Joaquim entre homme. Le brun prend un malin plaisir à faire gazouiller son fils en lui faisant des bisous bruyants sur le ventre, ce qui visiblement est particulièrement drôle. « L’araignée descend et elle remonte. » les gazouillis du petit retentissent dans la maison, mais pas assez pour qu’Alejandro n’entende pas la sonnette. Il soupire avant d’attraper son fils pour se diriger vers la porte d’entrée et l’ouvrir. « Esteban Hernandez ? » Il lève un sourcil, puis le seconde, l’idée de dire que ce n’est pas lui, lui passe par la tête, mais il n’est pas sûr que dire qu’il est Alejandro De La Vega lui serait d’une quelconque aide. Au contraire ça risque bien de le desservir. « On a porté plaintes contre vous pour coups et blessures… » Il soupire avant de lever les yeux au ciel. « Il a frappe ma femme et m’a tabassé aussi, je peux porter plainte ? » L’agent le foudroie du regard. « Si vous voulez bien nous suivre au poste. » Alejandro a envie de lui répondre d’aller se faire voir, mais il n’est pas tout seul et Joaquin a assez vécu de choses traumatisantes en un mois pour lui en rajouter. « Ok, laissez-moi au moins le temps d’appeler ma nounou. » Il laisse les flics rentrer dans la maison pendant qui passe un coup de fil à Maria qui met moins de cinq minutes à arriver. « Est-ce que vous pouvez prévenir Elena ? » lui demanda t’il poliment. « Oui monsieur. » Il la salue poliment puis embrasse Joaquin sur le fils. « A toute à l’heure mon fils. » Il ne relève pas la phrase du flic qui lui dit que ça m’étonnerait et les suit sans rien dire, conscient qu’il ne vaut mieux pas aggraver son cas. Direction le poste de police et un long interrogatoire…

@Elena De La Vega

Alejandro n’a jamais aimé les cellules de prison, mais il doit avouer que celles de ce monde sont quand même bien plus agréable que celles qu’il a connu par le passé. Pas de fuite, pas d’urine partout sur les murs, ni de sols en sable et surtout pas de rats. Bon ça n’empêche pas les odeurs corporelles et les mecs a moitié bourrés, mais ça c’est le genre de truc qu’il est habitué à supporter et qu’il ne le dérange pas plus que ça. Il soupire et se laisse descendre le long du mur pour s’asseoir sur le banc. Son esprit s’envole vers sa femme et leur petit câlin du matin qui lui a laissé un très beau souvenir. Il aime bien cette nouvelle vie ou il est un peu devenu père au foyer, ce qui n’était pas vraiment prévu au départ. Pas du tout même, il était clair que s’il avait été resté dans son monde, Alejandro n’aurait jamais pu profiter de Joaquin comme il le faisait aujourd’hui. Il n’en aurait pas eu le temps et aurait sûrement été frustré de ne pas pouvoir voire grandir son petit garçon comme n’importe quel père. Surtout qu’il ne pouvait pas vraiment lui expliquer son absence en lui disant qu’il était Zorro, le justicier masqué. Ce n’était pas envisageable… Aujourd’hui, Alejandro pouvait donc profiter pleinement de son fils et n’avait pas envie que cela cesse en restant derrière les barreaux d’une prison. Il n’aurait pas dû frapper cet abruti d’Armand, mais il ne pouvait pas le laisser toucher sa femme sans réagir et l’espagnol était du genre impulsif… Il ne s’en voulait pas d’avoir frapper Armand, non, ça il y avait pris du plaisir, mais il s’en voulait d’avoir peut-être détruit la chance de voir son fils grandir. Heureusement par chance, il savait que s’il y avait une personne qui pouvait régler cette affaire, c’était sa femme, Elena et qu’elle ne reculerait devant rien pour le faire sortir d’ici, surtout qu’elle venait juste de réussir à le disculper dans l’autre affaire où il avait été impliqué.
« Monsieur Hernandez ! » Il soupire et se redresse pour suivre l’agent de police qui l’amène dans le bureau d’un officier, celui qui est venu l’arrêter et qui ne le porte pas dans son cœur. Pour le moment Alejandro n’a pas eu le temps de faire changer son identité au TVA mais cela ne saurait tarder. Il doit cependant se contenter pour le moment de ce faux nom qui ont été crée par ses faux souvenirs. « Alors expliquez nous ce qui s’est passé. » Quelque chose lui dit qu’il ne va pas apprécier ce petit moment en tête à tête avec ce crétin d’officier.

20 minutes plus tard, le ton est monté et Alejandro se met à parler en Espagnol. « Stupido vous comprenez vraiment rien, nada. » Il va presque rajouter qu’il est un gros connard, mais heureusement pour lui, Elena franchir la porte et Alejandro grimace en la voyant arriver, sachant parfaitement qu’elle ne pas laisser passer son comportement. Il souffle comme un taureau en colère et se rassoit sur sa chaise en jetant un regard presque triomphant au mec qui l’interroge. Il n’avait visiblement pas prévu qu’une avocate pénètre dans son bureau pour une simple histoire de coups et blessures. « Hey, c’est moi que vous êtes censé regarder pas elle ! » Il peut accepter pas mal de chose, mais pas qu’il reluque sa femme… Il se prend pour qui celui-là ! « Je m’en sortais très bien tout seul ! » Bon d’accord, non, mais c’est Alejandro et il n’est pas du genre à avouer qu’il est en difficultés. « Merci, je l’avais deviné. Je te l’avais dit que ce type nous causerait que des problèmes, monsieur le français qui mange des escargots… Et c’est moi qui me retrouve en prison. » Il se retourne vers l’officier. « Je dois vous le dire mais y a un gros problème de justice sur cette île ! » Il manque clairement d’un homme comme Zorro pour remettre en ordre.

@Elena De La Vega

« Jaloux ? Pas du tout ! » dit-il en regardant l’agent de police comme s’il s’agissait d’une mouche, un insecte qui ne sert à rien, si ce n’est vous emmerdez en été quand vous voulez profiter de vos chevaux. De toute façon, ce mec ne sert à rien… Il est juste là à remplir des papiers sans comprendre ce qui se passe réellement. Un gratte papier quoi qui est en train de lui faire perdre sa journée. Il avait pourtant pas mal de chose à faire, dont profiter de garder son fils. Il va devoir remettre ça à plus tard, car demain il bosse toute la journée. Même si Alejandro peut désormais adapté ses horaires, il y a des jours ou il préfère faire la journée complète, histoire d’être plus tranquille après… Enfin tout dépend de ce qu’il doit faire comme travaux et du nombre de clients qu’il dans la semaine. Alejandro est heureux de voir sa femme, il l’est toujours quand il la voit dans une pièce, mais il aimerait encore plus que ce soit lui qui lui vienne en aide et pas l’inverse. Cela ne devrait pas se passer comme ça, ce n’est pas à la femme de sortir son mari de ce genre de situation. Sauf que là, il n’a pas vraiment le choix. Il souffle comme l’aurait fait un taureau prêt à charger et croisse ses jambes pour éviter d’envoyer son poing dans le visage de l’officier qui les observe d’un air dépité. Il n’émet cependant aucun autre son pour ne pas compliquer la tâche à sa femme, mais il n’en pense pas moins. Cette situation lui déplait, et puis ce n’est pas comme s’il ne lui avait pas dit.

« Parce que me frapper moi, c’est légal peut-être ? » dit-il quelque peu excédé, comme si Armand était le seul a avoir reçu des coup. « Je sais juste mieux les encaisser ! » Oui c’était là toute la différence. Alejandro en avait pris assez, ce n’était pas une fillette qui allait se plaindre à maman après qu’on lui ait piqué sa poupée. Non lui il réglait ça en adulte, en homme… Armand n’a juste pas supporté sa défaite ! « Vous voyez je vous l’avais dit ! » dit-il à l’adresse du policier qui n’a pas voulu l’écouter jusqu’à là. Heureusement il semble plus enclin à écouter Elena, même s’il ne comprend franchement pas pourquoi. « Hmmm sauf que monsieur de Bonnetière nous a aussi parlé du fait que vous vouliez lui subtiliser son fils.. » « C’est notre fils, pas le sien ! je vous l’ai déjà dit aussi ! » Il est vraiment con celui-là. « Tenez ! » Il finit par sortir son téléphone pour lui montrer le mail qu’il a reçu de l’hôpital et qui prouve sa paternité à plus de 99% . « Et il le sait très bien. Donc oui, il a bien enlevé notre fils ! Alors franchement, s’il veut nous aussi on a qu’à porter plainte ! » Ouais, et pas sur que ce crétin s’en sorte aussi bien, que lui pour coups et blessures.


@Elena De La Vega

Le brun n’aimait pas vraiment le fait de devoir rendre des comptes. Encore moins quand le sujet était encore ce connard d’Armand. Il le détestait tellement… Entre avoir frappé sa femme et kidnapper son fils, l’espagnol avait de quoi ne pas l’avoir dans son cœur. Elena semblait bien plus à l’aise que lui dans cet exercice. Il la trouvait posé, agréable, sûre d’elle, ce qui la rendait particulièrement séduisante. Lui, à ses côtés, faisait office de mauvais élève, mais c’était assez habituel. Pour certaines choses Alejandro apprenait vite, pour d’autres, ce n’était même pas la peine d’essayer. Il croisa les bras, comme un gamin puni au coin et se lança dans une imitation réussie de sa femme, afin de faire comme si de rien était dès qu’elle se retourna pour le regarder. Pire qu’un gosse ! Mais avouons-le, il n’avait jamais pris le temps d’être un enfant. Il avait grandi trop vite et c’était bien la dernière chose qu’il voulait pour leur fils. Heureusement, malgré tout, ce monde semblait moins violent que celui qui l’avait connu. « Est-ce que je peux porter plainte, moi aussi ? » demanda t’il acerbe, presque blasé de ne pas y avoir pensé avant. « C’est lui qui a porté le premier coup, je n’ai fait que défendre ma femme ! » Qui n’était pas vraiment la sienne, ils allaient devoir prendre le temps de régler ce problème et d’arranger tout ça avec le TVA. L’autorité qui s’occupait de l’île et des gens comme eux, les naufragés du multivers.

Ce policier commence tout doucement à lui taper sur le système. « Elle est belle votre justice. » râle t’il tout en essayant de se contenir, conscient que cela n’aidera pas Elena s’il agit comme un salle gosse, mais parfois ce n’est pas facile de rester calme quand la situation vous semble illogique. « Il vous faut quoi pour me relacher ? Parce qu’on est d’accord, je suis là pour coups et blessures, vous avez déjà pris ma déposition. Il vous faut quoi d’autre ? On enferme pas les gens pour ça.» Il était certain que c’était Armand qui avait joué de ses liens pour le garder ici. Cela devait bien l’amuser de se venger du mec qui lui avait volé la femme qu’il désirait. Quel abruti, comme si Elena pouvait aimer un autre homme que lui, c’était juste impossible. Cet Armand était un crétin, un caillou dans sa botte et il lui tardait de réellement pouvoir l’envoyer valser. « Faut qu’on vous paie une caution ? » finit-il par demander.


@Elena De La Vega

Il hausse les épaules et lève les yeux au ciel, franchement pas en accord avec sa femme. Non, il n’a pas fini et pourrait continuer comme ça pendant des heures à parler avec de ce crétin de français. Pareil d’ailleurs pour cet abruti d’officier qui semble aussi doué que lui pour faire de la couture que pour prendre une déposition et surtout faire son métier. Parce à ce qu’il sache, on n’est pas censé être coupable tant qu’on n’a pas été jugé. Or s’il se rappelle bien, pour le moment, il est encore présumé innocent. « Oui, faisons ça, portons plainte ! » Lâche Alejandro, acerbe, et de plus énervé de devoir rester assis sur ce fauteuil, comme s’il avait tué quelqu’un alors qu’il n’avait fait que remettre les idées en place à ce connard ! « Et pour kidnapping d’enfant. Parce que monsieur de bonnetièèèreee n’avait pas la garde de Joaquim, il ne l’a jamais reconnu. » Il se mord la lèvre pour ne pas insulter une nouvelle fois Armand et se contente de bouger une énième fois sur sa chaise, comme si cette dernière était bouillante et que restait dessus lui demandait toute son énergie.

« Pardon !!! » Il manque de s’étrangler, mais se met à tousser après avoir avaler de travers sa salive. Il a pas mal entendu c’est pas possible. 6000 Dollars alors qu’il a juste rougi la joue de cet abruti de français. Mais ce monde est dingue. Rien que de mieux qu’un bon duel pour régler les choses entre homme plutôt que de passer par la case justice. De toute façon, Alejandro est déjà jugé coupable, sûrement à cause de sa tronche qui doit pas revenir aux forces de l’ordre, sans oublier son casier qui doit aussi peut-être jouer en sa défaveur. « Oh si peu… » dit-il en se retenant de ne pas sauver sur ce crétin de flic qui lui dit ça avec un petit sourire victorieux. Il a envie de dire à Elena qu’il ne veut pas qu’elle paie sa caution pour lui, mais il garde sa langue dans sa poche, conscient que c’est le seul moyen pour lui de retrouver la liberté et surtout Elena et Joaquin.

Alejandro retient sa colère et sa rage le temps de déposer plainte, jusqu’à ce qu’il retrouve enfin un semblant de calme. Il respire une grande bouffée d’air frais une fois dehors et rejoint Elena qui l’attend devant la voiture. « 6000 dollars, mais ils sont dingues dans ce monde ! » râle t’il tout en la rejoignant avant de rajouter. « Va falloir que je travaille beaucoup pour te rembourser. » dit-il avec un air rempli de sous-entendus. Parce que soyons clair, il a bien des choses qui peut faire pour la remercier, et ce n’est pas uniquement en lui faisant la cuisine. « Sinon… t’es assez séduisante quand tu joues à l’avocate… » finit-il par lui dire en lui ouvrant la porte de la voiture, toujours aussi gentleman, ou presque…


@Elena De La Vega