[#roulette#halloween] un sort, mais pas de bonbons. • ft.atlanna

Drôle d’invitation que voici, mais tu t’étais prêté au jeu. Tu espérais secrètement que quelques connaissances auraient reçu le même carton. Qu’ils soient de ton lycée, de ton équipe de volley ou même de la Guardian Society, que tu avais rejoint à présent, car même sous ton costume de Spider-Man, tu aimes travailler en équipe. Ce n’était pas ce costume que tu avais choisi d’ailleurs. Cela aurait été facile et n’aurait pas changé grand-chose à ton quotidien, ce n’est pas le but d’une fête. Ce n’est pas tous les jours que tu peux revêtir une autre peau et, influencer par les jeux de rôles écrits et les films de fantasy, tu avais opté pour te déguiser en sorcier. Démoniaque, bien entendu car Halloween oblige, c’est le jour de la terreur et des monstres, alors tu dois apporter une petite touche de magie noire à tout ceci.
Madame Witoslaw t’avait aidé pour l’occasion. Elle t’avait prêté des habits noirs, rappelant les tenues traditionnelles chinoises, et surtout une grande cape rouge. Le moment le moins agréable avait été quand il a fallu te mettre des lentilles de couleur, tout aussi rouge que ta cape, car c’était la première fois que tu en mettais. La touche finale avait été un serre-tête pour une paire de corne sur ta tête, ainsi que de la peinture noire sur tes mains et tes faux-ongles, pour donner un aspect griffu à celles-ci.

Elle t’avait donné une bonne tape dans le dos, que tu avais volontairement encaissé, et tu avais souhaité de t’amuser. Dans le ton de sa voie, tu avais deviné qu’elle souhaitait que tu lui ramènes quelques bonbons, parce que ce n’est pas parce qu’elle n’a plus toutes ses dents qu’elle n’a pas le droit de profiter de la fête elle-aussi.

Toi comme Madame Witoslaw, vous étiez loin d’imaginer ce qui allait se produire.

Tu étais arrivé à ce fameux théâtre hantée et il y avait quelques personnes. Beaucoup, en faites. Difficile à croire que toutes ces personnes ont été conviées, mais à force de laisser tes oreilles trainer, ce n’était pas une plaisanterie. Tous ces gens étaient en effet des invités. L’ambiance était plutôt énigmatique, mais c’était aussi une façon de faire de nouvelles rencontres. Tu t’étais mêlé à la foule, te glissant dans les conversations pour t’intéresser à tout et à rien, faisant aussi sensation chez quelques-uns grâce à ton costume. Les lumières se sont éteintes et d’un coup, ton sens d’araignée s’est affolé. Tu t’es fait plus discret, tu as bousculé une femme au passage, déguisée en un personnage dont tu n’as pas la référence, mais tu t’es senti légèrement barbouillé, comme pris d’un vertige.

L’alcool n’était pas le premier fautif qui t’a traversé l’esprit, parce que tu es suffisamment sensé pour savoir quand t’arrêter. Tu étais barbouillé parce que tu avais la sensation que ta tête était creusée, que tes bras te brulaient, tes yeux également. Une sensation qui ne t’a pas aidé pour suivre le discours de ce baron masqué, mais une fois qu’il disparut, c’est comme si on venait de te mettre un violent coup sur la tête. Elle te paraissait plus lourde et pourtant, tu as gardé tes réflexes. Tu tends ton bras pour tisser ta toile, mais ce n’est pas le filament de soie qui sort, mais une boule de feu que tu projettes sur des rideaux. « Quoi ? C’est quoi c’délire ? » Une pensée qui t’échappe, alors que le dernier coup de minuit sonne et que tu réentends cette conclusion. Vous ne serez pas vous-même. Tu portes tes mains à ta tête, tic que tu as lorsque tu es surpris, mais tes doigts se heurtent à tes cornes. Tu essayes de les enlever, car cela te gêne dorénavant, mais lorsque tu tires, tu te fais mal, alors tu cherches pourquoi. Si c’est emmêlé dans ta tignasse désordonnée, si c’est parce que tu les as coincés avec autres choses, mais à chaque fois que tu penses avoir trouvé, tu te fais à nouveau mal.

Cela t’agace. Vivement. Une colère qui te traverse et que tu exprimes en râlant plus fort encore, en pestant. Ce n’est pas dans tes habitudes, de te mettre en colère de la sorte. Tu ne le fais pas, parce que tu aies conscient que cela n’aide en rien pour réfléchir. Pourtant là, tu le fais. Tu t’emportes et sans réelle contrôle, au point que ta colère s’échappe de ta bouche pourvue de crocs et que tu te mettes à cracher un jet de flamme, qui vient lécher les pieds d’une Satine. Surpris par ta propre prouesse, tu t’arrêtes et tu te sens ; idiot. Non, pas que. Tu es surpris par ton propre geste. Jamais, Ô grand jamais, tu ne blesserais qui que ce soit volontairement. C’est même pour cette raison que tu as choisi la vie de super-héros.

Tu stoppes tout ce que tu faisais alors, et tu t’empresses d’aller voir cette femme. « Pardon, je … J’ai pas fait exprès. Vous allez bien ? » Tu regardes le bas de sa robe et en redressant la tête vers elle, tu manques de l’éborgner avec l’une de tes cornes.

Cette soirée va être plus longue que prévue.