Sujet: Chaos was the law of nature ❄ Elena Mar 17 Sep 2024 - 22:27
Chaos was the law of nature Shiya & Elena
Mon métier était un métier dit “nocturne” puisque j’étais videuse dans une boite de nuit du centre ville. Alors certes, sur le papier c’était “agent de sécurité”, j’avais fait les formations et passé les diplômes pour mais cela revenait au même, tout dépendait de l’endroit où je l’exerçais. Hors comme il s’agissait d’une boite de nuit, il était évident que mon service soit le soir, et sauf en cas de réunion du personnel ou pour aller récupérer mon salaire, je ne m’y rendais pas la journée mon service commençant à 19h, le temps d’arriver, de me changer et d’avoir le briefing du chef de la sécurité sur les potentiels clients “importants” que nous pourrions avoir et les consignes générales pour la soirée. Alors que l’on me demande de passer en journée n’anonçait généralement pas de bonnes nouvelles, je venais de raccrocher avec le patron qui m’avait convoqué pour ce midi, apparemment le chef de la sécurité serait présent également. Vu le temps tendu employé je me doutais bien qu’il ne s’agissait pas d’une promotion.
Le “pire” qui puisse m’arriver était de perdre mon emploi, et dans ces cas là je n’aurais qu’à contacter toutes les compagnies s’occupant de la sécurité et faire le tour des boîtes de nuits ainsi que des commerces où un tel poste était disponible. Autant dire que ça ne manquait pas au centre ville, bien sur les conditions de travail dans lesquelles j’étais présentement me convenaient et de me retrouver du jour au lendemain à devoir chercher ne me plaisait pas plus que ça, malheureusement ce n’était pas moi qui décidais au bout du compte. Je n’éprouvais pas vraiment de sentiments concernant ce qui arriverait en fin de matinée, le mieux était encore d’attendre et de voir, inutile de s’en faire à l’avance. C’était du moins ma philosophie, d’autres personnes à ma place seraient probablement en train de se faire un ulcère a force de s'inquiéter. Mon attitude pouvait agacer, j’en avais conscience mais je n’y pouvais plus grand chose à ce stade là, quand bien même mon thérapeuthe essaierait de me “faire entendre raison”.
Avant de partir, j’arrangeais simplement ma tresse, et filait en direction du travail. Le train ne m’attendrait pas, et le suivant me ferait arriver en retard, chose que je ne pouvais pas me permettre. Dans ma tête, j’avais déjà calculé le temps de trajet et savait que je serais suffisamment en avance, sans pour autant l’être trop sur l’heure de mon entretien. Parce que si c’était bien pour me dire que j’étais virée, ce serait forcément un entretien qui m’attendait.
Passant la porte de mon lieu de travail, 10 minutes avant l’heure convenue, je fus accueilli directement par le chef de la sécurité qui me fit signe de le rejoindre. Après les politesses d'usage, je lui emboîtais le pas, directement vers le bureau du patron. Là aussi, après un échange de banalité je m’asseyais à l’endroit que l’on m’indiquait, espérant que cela ne dure pas trop longtemps et qu’ils en viennent rapidement au fait. Ainsi, je pourrais me mettre à chercher dès la porte franchie s’il s’agissait bien de la dernière fois que je mettais les pieds ici. Au final, ils ne tournèrent pas autour du pot, un client aurait porté plainte sur la manière dont il aurait été “traité”, seulement les caméras indiquaient clairement que j’avais d’abord donné des avertissements calmement, et ne l’avait mit dehors qu’au moment où il avait commencé à se montrer violent. J’eu droit à un rappel de comment ça fonctionnait ici, à savoir peu importe le statut de la personne s’il ne respectait pas les règles de l’établissement et se permettait des comportements déplacés c’était aux agents de sécurité d’intervenir.
En résumé, j’étais dans mon bon droit et s’ils m’avaient fait venir c’était parce qu’ils avaient contacté une avocate qui acceptait de me représenter. J’admettais être un petit peu perdu, pourquoi ne pas me l’avoir dit directement dans ce cas là ? C’eut été bien plus simple d’aller directement la voir plutôt que de me convoquer ici pour me le dire, au moins le temps aurait été économisé. Surtout vu le discours expéditif tenu, tout ça pour me mettre quasiment à la porte en indiquant que je devais me présenter à son cabinet d’ici une heure.
Maître De La Vega, indiquait la carte de visite que j’avais entre les mains. Apparemment, elle était plutôt connue dans le milieu pour être très attentive aux causes injustes. Elle en avait même fait son cheval de bataille, si j’en croyais les informations que je trouvais sur le net en naviguant avec mon téléphone. Peut-être m’en serais-je mieux sortie si une personne comme ça s’était occupée de mon cas quand j’étais encore mineure. Aujourd’hui, il était trop tard, le mal était “fait”. A force de réadoption, ma confiance en l’être humain était limitée, je tenais les autres à distance de manière volontaire. Je ne cherchais pas nécessairement à me faire apprécier, ni à nouer des relations. Ma solitude me convenait, et ce même si les autres avaient du mal à le comprendre.
J’avais tué le temps comme je le pouvais en attendant l’heure fixée pour mon rendez-vous. Puis je m’étais présenté à l’accueil et à présent j’attendais. J’espérais que le patron et le chef de la sécurité avaient mieux expliqué les choses à l’avocate qu'à moi, sinon je la plaignais sincèrement.