Un café s'il vous plait
@Pauline Nkosi Timon appréciait cette nouvelle vie, même si ses amis lui manquaient, en particulier Pumba. Il était même nostalgique de son odeur, pour dire à quel point elle lui manquait. Il avait passé beaucoup de temps avec elle, en fait il ne s’était pas séparé durant des années et maintenant qu’elle n’était pas là, il s’inquiétait pour elle. Il s’inquiétait aussi pour son petit Simba, comment réussirait-il à s’en sortir sans lui pour lui tenir la patte.
« En 8 Paupérisation ! » « QUooiii ! » Hurla Timon en revenant au moment présent. Son regard se posa sur le jeu : Un scrabble dont raffolait sa grand-mère humaine et auquel son autre adorait jouer avec elle. Timon s’était aussi pris au jeu. Il adorait gagner, mais n’y arrivait jamais face à cette grand-mère aux mots acérés. Aujourd’hui et comme à chaque fois, il était en bien mauvaise
position pour gagner la partie , autant donc essayer de faire preuve de mauvaise foi, ce qui était assez naturel chez le Suricate.
« Mais ça ne veut rien dire ! » « Oh si si si ! » Il soupira avant d’attraper le dictionnaire qui se trouvait à côté d’elle et du bien admettre qu’elle avait raison. Il posa son regard sur son jeu, puis sur le plateau avant d’esquisser un large sourire, elle allait voir, ce qu’elle allait voir la vieille.
« En 6 : Infatué! » Et ouais, il était devenu bon… Faut dire que pour éviter de perdre, il passait chaque soirée à lire le dictionnaire pour apprendre de nouveaux mots. Dans son monde, le langage de Timon était assez basique. La première fois qu’il avait joué et dans le
dessein de faire lamentable perdre sa grand-mère, il avait utilisé le mot Hakuna Matata, mais visiblement, ce n’était pas accepté dans le jeu… une grande déception pour le suricate qui avait fini
cramoisi de colère face à ses règles humaines à laquelle il n’était pas habitué… Depuis son but ultime était de battre sa grand-mère, ce qui visiblement amusé énormément cette dernière.
« En 7 : Idoine ! » Timon laissa tomber sa tête sur la tête.
« Et ça veut dire quoi encore ? » Sa grand-mère armée d’un immense sourire lui tendit une assiette de cookie
. « Qui convient exactement à la situation ! » Timon attrapa un cookie et croqua dedans… S’il avait encore eu ses oreilles, elles auraient surement frémi de plaisir.
« Hmmm ce Cookie est idoine… » dit-il avant de rire en se délectant du met délicieux. Ces humains étaient franchement doués avec la cuisine. Lui aussi d’ailleurs, bien plus qu’il ne l’était dans son monde. Il était en train d’écrire le mot
controuvé sur sa petite planche, dans l’espoir de gagner quelques points quand une voix féminine l’interpella.
« Je suis prête ! » Timon posa son regard sur sa petite sœur, elle était âgée de 13 ans et il devait la déposer au cinéma avant de se rendre au studio pour enregistrer une émission avec une célèbre youtubeuse. «
Ah non je ne crois pas ! » Le regard de jeune homme observa sa sœur de bas en haut et de haut en bas.
« Pourquoi tu t’es farder comme ça, on dirait que tu as échapper ton maquillage, tu vas au cinéma, va m’enlever tout ça, et met un truc moins court, ça t’arrive ras les fesses ! » La gamine se mit à râler, insulta son frère de « vieux rabat-joie ». Timon roula les yeux au ciel, il avait l’impression de revoir Simba lors de son début d’adolescence. Franchement être parents, quel métier….
« Je vais devoir arrêter, Mamie, faut que j’amène Lizzie au cinéma et que j’aille travailler. » « Pas de souci, on reprendra quand tu reviendras. » Timon acquiesça d’un geste de la tête avant de se redresser en se levant de sa chaise, qu’il remit ensuite sous la table pour éviter la colère de sa grand-mère qui tenait la maison d’une main de fer.
« Je vais l’attendre dans la voiture. » Timon embrassa tendrement sa grand-mère sur le front et sortit à l’extérieur. Il leva les yeux au ciel pour regarder la
bruine qui tombait. Elle lui rappelait celle qui pleuvait parfois sur la terre des lions, l’eau y était rare et souvent, ils attendaient avec impatience les grosses pluies. Une fois, il avait même eu un
ouragan, il avait cru qu’il allait mourir et s’était accroché comme il le pouvait aux défenses de Pumba. Heureusement tout s’était arrangé et le temps s’était éclaircit. Quand sa sœur rentra enfin dans la voiture, Timon venait de rajouter le mot
Ribaud à son carnet de note qui se trouvait sur son téléphone. Il l’avait lu rapidement dans le dictionnaire en cherchant le mot paupérisation et du coup, tant qu’il s’en souvenait, il préférait le noter que de l’oublier.
« C’est mieux comme ça » dit-il en voyant arriver sa sœur qu’il déposa au cinéma avant de partir en direction du studio.
Depuis que Timon se rappelait de son passée, Timothy était devenu une star montante. Une vraie surprise à laquelle personne ne s’attendait mais qui réjouissait les créateurs de l’émission TV dans laquelle il participait. Timon, lui, qui avait toujours voulu briller dans la lumière y trouvait son compte. Même si avouons-le il aurait préféré que cela soit pour ses capacités culinaires que pour sa capacité à faire des conneries, comme renverser ses casseroles ou mettre le feu à sa manche…
« Tu as regardé le dossier que je t’ai envoyé ? » lui demanda une des manageuses alors qu’il rentrait dans sa loge pour le maquillage.
« Non… » Elle le suivit comme un ours après un pot de miel et commença à lui parler des nouveaux
objectifs de l’émission, mais Timon n’écoutait pas, il fredonnait une musique du roi lion qu’il écoutait via son casque audio. Elle partit en vociférant qu’il était impossible depuis quelques temps et claqua la porte, ce qui bien évidemment n’éprouva pas du tout notre cher Timon.
Quand il sortit de sa loge, il partit en direction du plateau de tournage. Son masque sur les oreilles, il avançait en pensant à la manière dont battre sa grand-mère lorsqu’il reprendrait la partie… Peut-être en lui piquant une ou deux lettres sans qu’elle le remarque… Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas la jeune femme devant lui et la percuta de plein fouet, la pauvre tomba par terre et son téléphone glissa à quelques mètres d’elle.
«Pardon…. » s’excusa t’il avant de se pencher vers elle pour voir s’il ne lui avait pas fait mal.
« Vous êtes qui ? » Il ne la connaissait pas, il ne l’avait jamais vu dans le coin, surement une stagiaire.
« Vous pouvez aller me chercher un café si vous plait avec une touche de lait, mais pas trop, sinon après ça me donne des aigreurs d’estomacs horribles. Ah oui et un muffin pépite de chocolat fourré à la pâte à tartiner sans huile de palme parce qu’on adore les orang-outang. » Autant la mettre tout de suite dans le bain.