your guardian angel ft Takeshi Shimotsuki.

Tu as encore une fois le droit à ta routine habituelle aujourd'hui. Encore une fois, tu vois ces gens qui viennent te demander des conseils ou des informations sur le fonctionnement de la gare ou sur les trains. Tu les aides au possible, bien sûr, mais ce n'est pas toujours évident de leur répondre. Le pire, c'est évidemment ceux qui viennent te demander des directions. Tu leur en donne toujours une bien sûr, mais jamais la bonne. Tu ne fais donc pas attention aux regard noirs de ceux qui reviennent après que tu les aies perdus. Depuis peu, cela dit, il se passe quelque chose d'étrange. Tu as le droit à des regards étranges, surpris, choqués même parfois sans comprendre pourquoi. D'autres fois, tu vois les passagers prendre une toute autre direction que celle que tu leur indiques, comme si quelqu'un d'autre les guidait aussi. Tu n'y fais pas vraiment attention, après tout mieux vaut pour eux qu'ils suivent leur propre direction plutôt qu'ils t'écoutent. Tu en as pris l'habitude de ces journées et à vrai dire, elles sont meilleures depuis peu. Depuis que Sanji passe te voir tous les jours avec un repas. Ça égaye tes journées, ça comme le quotidien. Ironique sachant que ces rendez-vous sont devenus une habitude désormais. Ta radio interrompt tes pensées quand on t'informe d'une bagarre dans la gare. Parfait, voilà ce que tu aimes, voilà ce que tu veux. C'est dans cette partie du métier que tu es doué. Ni une, ni deux, tu pars en direction du quai 3 pour intervenir.

Mais alors que tu commences à partir, une voix t'arrête. Une femme. Belle, le genre mannequin même. Tu n'as pas le temps de comprendre que déjà, elle t'attrape la main et te guide. Est-ce que c'est un ange gardien descendu des cieux ? Elle en a l'apparence et surtout, elle te guide là où il faut. Bon, t'y crois pas trop à tout ça, mais t'as un sentiment étrange en sa présence. Comme si tu l'avais déjà vu, comme si tu la connaissais. Tu ne t'attardes pas là-dessus, te laissant guider, lui faisant confiance pour une raison inconnue. Ça ne peut pas être pire que si tu te diriges toi-même. Tu finis par arriver au quai 3, tu le comprends en voyant deux jeunes hommes se mettre sur la gueule un peu plus loi. « Merci à vous. » Tu te dois d'être poli, d'autant que grâce à elle tu peux intervenir plus rapidement.

Tu te jettes dans la mêlée et les attrape rapidement pour les séparer, faisant barrage. La foule vous entoure et les mecs continuent à s'insulter. « Ça suffit maintenant ! » Leur colère semble alors se diriger vers toi quand l'un d'eux tente de te frapper. Mauvaise idée. Tu évites le coup avant de lui donner un coup de boule pour le rendre inconscient, au moins un temps. Le second, qui tente alors de se barrer, tu lui fais un croche patte et le laisse se ramasser par terre. Tes collègues arrivent alors que toute la foule t'applaudit. « Vous avez pas un train à prendre vous ? C'est pas un spectacle, barrez vous ! » Les applaudissements se transforment en plainte, mais tu t'en fous. T'es pas là pour appâter la galerie. Tes collègues menottent les deux fautifs et tu les remercies avant de chercher quelqu'un du regard. Tu la trouves et avant qu'elle ne s'éloigne, tu te rapproches d'elle. « Encore merci pour votre aide. » Tu ne précises pas que tu te serais sûrement perdu sans elle, par fierté. « Mais comment est-ce que vous avez su ? » Tu es méfiant. On ne sait jamais, peut-être que la bagarre était une diversion et qu'elle a fait exprès de t'éloigner. Tout est possible. Tu te dois donc d'en apprendre plus sur elle et de t'assurer de son implication ou non dans tout ça. « Pourquoi m'avoir amené jusqu'ici au lieu de me laisser partir ? »

Tu te sens reconnaissant c'est sûr, cet ange gardien venu de nul part avait su t'être d'une sacrée utilité. C'était rare de croiser une femme aussi belle sur l'île, ça ne pouvait être qu'un ange. Non pas que tu te mettes à baver comme un chien en chaleur comme pourrait le faire Sanji, tu te fiches de ce genre de choses pour ta part. Tu réfléchis avec autre chose que ta bite. C'est pour ça que tu te méfies d'elle soudainement, que tu trouves son intervention louche. Le doute est encore permis, mais elle est arrivée pile quand il fallait en ayant toutes les informations en tête. Loin de se laisser faire, tu la vois saluer quelqu'un plus loin alors qu'elle t'explique sa présence dans la gare. Tu plisses les yeux en l’observant un court instant, comme partagé entre la vérité et le mensonge. T'es bien obligé de la croire au final et puis tu ne vas pas t'acharner sur une femme qui n'a rien fait d'autre que t'aider. Mais tu sais pas pourquoi, c'est comme un sixième sens qui te dit de te méfier, qui te pousse à chercher la vérité. Faut croire que ton instinct n'est pas toujours bon. L'attention de la demoiselle semble attirée ailleurs et tu suis son regard pour apercevoir un train s'en aller. Merde, est-ce qu'elle aurait raté son train à cause de toi ? Fait chier, on va encore se plaindre de ton comportement.

Ses remarques sont dit avec douceur, mais elles frappent droit où il faut. T'es un peu gêné parce qu'effectivement, tu allais dans la mauvaise direction sans le savoir. Comme à ton habitude. Heureusement, elle ne semblait pas t'en vouloir quant à tes interrogations. Même si sa question te rend un peu méfiant une seconde fois. Pourquoi demander ton nom si elle ne compte pas se plaindre ? Foutu pour foutu, ça ne fera qu'une plainte de plus. Tu soupires alors. « Takeshi Shimotsuki. » Elle sait de qui se plaindre maintenant. « Désolé pour... Les questions. C'est mon job, il faut bien que je fasse attention. » Piètre excuse, mais tu ne cherches pas vraiment à t'expliquer en fin de compte. « Et désolé pour votre train. » Qu'elle avait visiblement raté. « Est-ce que je peux connaître le nom de mon ange gardien moi aussi ? » Tu ne te gênais pas à l'appeler comme ça, c'était ce qu'il s'était passé après tout. « Je pourrais réussir à vous avoir un remboursement si vous voulez. » Faudra juste que tu expliques pourquoi tu as raté le train, tu pourras peut-être utiliser la bagarre comme excuse. « Je vous demanderais juste de venir avec moi, ça sera plus simple. » Pour les démarches et de toute façon, elle n'avait nul part où aller maintenant. Rien d'urgent en tout cas.