une impression de déjà vu • ft. takeshi

Une impression de déjà vu

@"Miguel Àlvarez"

L'Océan. A perte de vue. Tu regardes les vagues se déchaîner, tu sens le vent marin te chatouiller le nez et tu profites un moment en fermant les yeux. Le bruit des flots te berce, t'apaise. Tu ne sais pas pourquoi, mais t'aimes tout ça. Depuis toujours. Tu aimes venir ici, au bord de l'eau et te poser pour regarder l'étendue face à toi, pour te laisser bercer par l'océan immense. Il y a quelque chose qui t'appelle, qui te fait envie et tu ne sais pas quoi. Tu n'as jamais su dire quoi. Tu ne comprends pas pourquoi ça te fait un bien fou. C'est même plus que ça, ça t’apporte un sentiment de liberté. Peut-être qu'au final, tu as un désir profond de traverser les flots pour aller ailleurs. Au Japon ? Non, tu sais que c'est ton pays d'origine, mais tu n'y es pas attaché le moins du monde. Peut-être tout simplement envie de partir d'ici, de chercher une vie meilleure même si tu n'es pas à plaindre. Peut-être même que tu pourrais y emmener Tony et même le cuistot. Comment tu pourrais te passer de sa cuisine ? Comment tu pourrais te passer de lui ? Si tant est qu'il soit d'accord évidemment. Enfin bon, c'est pas comme si t'allais vraiment réaliser ce petit rêve. Tu n'es même pas sûr de vouloir partir, que ce soit la raison de ce que tu ressens face à l'océan. Peu importe les raisons au final, ce que tu sais c'est que ça te fait du bien et t'as pas besoin de plus que ça.

Le calme est soudain rompu par une voix, une voix que tu ne reconnais pas de suite. En tournant la tête, tu aperçois le visage de ce garçon aux cheveux noirs et à la cicatrice. Le gars de la gare. Le bavard, celui qui ne sait pas tenir en place. Il vient jusqu'à toi et t'es bien incapable de comprendre d'où lui vient cette énergie constante, mais tu dois admettre qu'elle est malgré tout communicative. Tu souris, amusé parce que tu te rends compte qu'il ne te lâchera pas, qu'il ne te laissera pas profiter de l'océan dans le calme. Tu tournes le visage vers l'eau. « Ouais, beaucoup de bien. » Vous êtes à l'opposé et pourtant, ça ne te dérange pas. T'aurais pu te barrer tout simplement, l'ignorer pour avoir bousillé ton moment de calme. Mais non. Tu restes là, tu le laisses faire. En fait, tu apprécies même sa compagnie. Pendant un instant il se tait et sans savoir pourquoi, tu sens une complicité entre vous. Tu lui reconnais plus d'observation et de maturité qu'on ne lui prêterait aux premiers abords. Il a quelque chose de spécial, d'unique qu'à ton avis peu de gens réussissent à détester. T'es surpris par ses mots, ses paroles qui résonnent en toi comme l'écho d'une envie que tu ne peux pas avouer. Il te comprend et tu le comprends. Lui à l'air si libre comparé à toi, c'est si facile pour lui. Rêver, désirer, vouloir. C'est comme s'il ne se posait pas de question, comme si si on le veut, on à que le faire. Alors tu ne peux pas t'empêcher de sourire, un sourire franc et sincère, le genre que tu accordes rarement.

« Je sais pas ce que j'en attends. Peut-être comme toi, peut-être rien de particulier. » Tu n'as pas sa facilité, sa légèreté même alors qu'elle t'inspire. Tu regardes l'horizon, cherchant une réponse à lui donner. « Elle me donne un sentiment de... liberté. » C'est le mot, le seul qui te vient, le seul qui peut la décrire. Tu sais qu'il le comprendra mieux que personne, qu'il te comprendra mieux que personne. C'est comme une intuition. Il fait résonner quelque chose en toi que même toi tu n'oses pas affronter. « Je me demande ce que ça fait. De partir loin d'ici, de voguer sur les mers. Je suis pas sûr d'être fait pour ça, mais j'aime ce sentiment. » Tu finis par te détourner de la mer pour te tourner un peu en direction de l'inconnu de la gare. Quitte à ce qu'il reste là, autant te laisser porter par cette rencontre. « C'est quoi ton nom déjà ? Je m'en souviens plus du tout. » Autant être honnête, t'es pas du genre à mentir de toute façon, peu importe si c'est brut ou pas. Tu retiens pas le nom de tous ceux que tu calmes après tout. « Moi c'est Takeshi, Shimotsuki. » C'est rare aussi que tu donnes ton nom au gens, à des nouvelles personnes, mais à lui tu peux. Lui, tu ne t'en débarrassera pas de si tôt et tu n'en as pas envie. « Et pourquoi tu ne pars pas ? » Il pourrait, il en a la capacité, il a pas l'air du genre à se poser de questions et plutôt à passer à l'action. T'es curieux, du coup, de savoir ce qui le retient, ce qui l'empêche de pousser ses envies jusqu'au bout.

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@"Miguel Àlvarez"

Peut-être que c'était tout simplement ça le secret, la raison de ce sentiment de liberté. Le fait que la mer ne possède pas de limites, pas de frontières. C'était peut-être aussi simple que ça. Miguel était sans aucun doute naïf et beaucoup trop rêveur pour son bien, mais ses paroles avaient un sens et il s'avérait d'une logique si simpliste qu'elle était implacable. C'était agréable d'être avec quelqu'un comme lui, c'était comme mettre son cerveau en pause et se laisser guider par l'aventure et l'inconnu, par un destin aussi simple que limpide. Tu ne dis rien quand il prononce mal ton prénom, tu te doutes bien que ça ne paraît pas naturel pour quiconque n'est pas proche du Japon. Il n'est pas si loin et s'il le faut, si tu continues de passer du temps avec lui, tu lui apprendras à l'épeler comme il faut. Ou alors tu le laisseras se tromper jusqu'à la fin et tu t'en amuseras intérieurement. Si tu continues de passer du temps avec lui. Est-ce que ça te ferait plaisir ? Est-ce que t'en as envie ? C'est un peu trop tôt pour le dire. Pourtant, t'as la sensation que tu ne pourras pas t'en défaire quoi que tu dises, quoi que tu fasses. Peut-être que t'en as pas envie, qu'une partie de toi veut savoir ce qu'il va devenir ce Miguel. Tu sens qu'il pourrait aller loin, très loin. C'est intriguant. Pourtant toi, tu n'es pas du genre à t'intéresser aux gens autour de toi, encore moi à te sentir aussi intrigué par eux, c'est pour dire à quel point il a quelque chose de spécial.

Tu l'observes, tu le regardes, quand il commence à répondre à ta question. Comme si ça te permettrait de le cerner un peu mieux, comme si sa réponse révélerait beaucoup de choses par rapport à qui il est. Manque de bateau, manque de connaissances, trop attaché à son grand-père. Tu te souviens de lui, un vieux baraqué à qui tu n'irais pas chercher des noises pour t'amuser. Tu comprends qu'il soit un obstacle à son désir de liberté, tu l'imagines du moins. La famille semble souvent avoir ce rôle pour les gens. C'est peut-être la morale de tout ça finalement. Certes, la liberté est attirante, mais trop d'entraves nous empêchent de l'atteindre. Miguel pourrait aller loin, mais c'est comme s'il avait les pieds cloués au sol, capable seulement de rêver et pas d'agir. T'as un peu de peine pour lui, mais au final, c'est peut-être le destin de chacun. Ses derniers mots t'amusent un peu. Ed', ça doit être un vieux pêcheur, y a qu'eux pour déblatérer ce genre de phrases liés à la mer. Tu le vois sourire et tu ne peux pas t'empêcher de sourire en coin. Il a la joie communicative ce Miguel, c'est sans doute son point fort le plus grand.

« T'as peut-être raison. » Peut-être qu'elle t'appelle après tout, pour une raison que tu ne découvrirais qu'en prenant la mer. « Mais entre nous, je ferais un très mauvais marin. J'ai déjà du mal à me repérer sur la terre ferme alors dans l'eau... » Tu partirais en direction du Japon et tu finirais dans l'Antarctique à tous les coups. Si tant est que tu réussisses à survivre en mer. Tu saurais même pas faire avancer un bateau et si c'était le cas, tu finirais par mourir rapidement de faim ou de maladie. Tu n'étais au final pas plus doué que Miguel, pas plus capable de ce genre d'aventure. Ta seule utilité serait de rivaliser contre des pirates des mers et encore, on ne peut pas dire qu'ils soient très présents aujourd'hui. Non, ce n'était pas pour toi, quand bien même la mer t’appelait. « Désolé Miguel, mais faudra pas compter sur moi pour t'aider à accomplir ton rêve. » Tu te lèves, mais t'es pas décidé à t'en aller tout de suite. Tu pourrais partir, le laisser là, seul face à son rêve qui ne se réalise pas, mais quelque chose t'en empêche. T'arrives pas à l'abandonner ici, seul.

Tu soupires, étonné par ton propre comportement, avant de te tourner dans sa direction. « Par contre, je peux peut-être t'aider à voyager en train. Je te promets pas d'avoir des billets gratuits, mais je peux au moins t'avoir une grosse réduction. » Bon d'accord, le train ça n'a rien à avoir avec le bateau et tu sais que lui, c'est le bateau qu'il veut prendre. Mais le train, ça peut lui permettre de voyager, de voir autre chose, de sortir de ses habitudes. T'es pas capable de l'aider sur un bateau, mais tu peux lui filer un coup de main dans ton domaine. S'il veut voir autre chose, tu peux l'aider à y arriver d'une autre façon. « Je t'arrêterais pas cette fois. »

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@"Miguel Àlvarez"

Finalement, il est peut-être plus actif que tu ne le pensais, plus prêt de réaliser son rêve qu'il en a l'air. Ce n'est peut-être qu'une première étape, mais il a approché une navigatrice et même si ça lui paraît difficile, il finira peut-être par savoir comment naviguer sur les mers. Tu lui souhaites en tout cas, tu souhaites qu'il réussisse, qu'il y parvienne et peut-être qu'un jour tu verras son nom parmi les grands marins ou explorateurs. Il en est capable, t'en es certain. Ce n'est pas ton chemin à toi. Alors oui tu voulais partir, oui tu pensais le laisser à ses rêves et reprendre ton quotidien. Mais c'était pas possible, tu ne pouvais pas. Comme si une force te poussait à rester près de lui, à rester à ses côtés. Comme si ton chemin à ses côtés n'était pas fini. Alors t'as fini par proposer ce que tu pouvais, ce que t'étais capable de lui offrir. Une faible proposition à côté de ce qu'il voulait vraiment. Pourtant, ça a semblé illuminer quelque chose en lui, tu vois ses yeux pétiller à ta proposition et ça te surprend. Tu ne t'attends pas à ce qu'il se jette sur toi et tu restes les bras ballants ne sachant pas vraiment comment réagir alors qu'il te serre dans ses bras. Vous êtes vraiment à l'opposé.

Au pif ? Tu étires un sourire amusé. De toute façon, si c'est toi qui le guide, ça sera forcément du pif. Peut-être que c'est mieux comme ça, peut-être qu'il a raison de se laisser guider par l'inconnu. C'est l'inconnu qui t'a amené où tu es aujourd'hui, qui a fait de toi qui tu es. Quoiqu'il en soit, t'es content de lui faire plaisir, de réussir à lui offrir une escapade même si ce n'est pas par la mer. « Euh... » Est-ce que t'as déjà pris le train ? En fait, non. Tu n'avais jamais remarqué ce fait jusque là, mais non, tu n'as jamais pris le train alors même que tu bosses dans une gare. T'en as jamais ressenti le besoin, même simplement pour visiter l'autre bout de l'île. T'es ici depuis aussi loin que tu t'en souviennes et la seule horizon qui t'attirait c'est celle de la mer. Tu regardes les gens voyager toute la journée et pourtant, tu ne l'as pas fait. Quand bien même tu aurais voulu, tu ne sais même si tu serais arrivé à bon port ou même si tu aurais réussi à prendre le train à l'heure à le chercher partout. Tu réussis à retrouver la gare, mais t'es incapable de te repérer dans la gare.

Sa proposition fait d'autant plus sens, vous feriez votre premier voyage ensemble, tous les deux. C'était peut-être pas une si mauvaise idée. « En fait non, j'ai jamais pris le train. » Tu n'as pas à le cacher après tout. « Alors ouais, ok. » Tu te rends compte que t'es peut-être pas assez clair. « Ça me va. Tentons une virée toi et moi. On verra bien où ça nous amène, après tout, c'est ce que tu veux non ? Partir à l'aventure, découvrir ce qui nous attend. » Tu souris. Le genre de sourire sincère, le genre que tu n'affiches que rarement. Cette idée te plaît, ce projet t'enthousiasme. Miguel semble avoir le don de réveiller les gens, de les pousser. « Dis moi quand est-ce que tu peux et on se fera ça. Je m'occuperais des billets, c'est mes collègues qui les vendent après tout donc j'aurais un prix. » C'était comme ça que tu comptais lui en offrir un, mais tu iras en acheter deux du coup. « Qui sait, ça nous inspirera peut-être pour quelque chose de plus grand. » Tu ne te rends pas compte que tu es en train de te faire un ami, peut-être le premier. Tu ne te rends pas compte à quel point tu te sens lié à lui.

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@"Miguel Àlvarez"

Non, jamais et c'était lui qui venait de faire en sorte que tu t'en rendes compte. Jamais tu n'as pris le train, jamais tu n'en as ressenti le besoin ou la nécessité malgré le fait que t'en sois entouré. Tu ne sais pas vraiment quoi lui répondre, tu ne sais pas pourquoi. Tu n'as jamais eu à aller plus loin, là où un train aurait pu t'emmener. T'as fait ta vie ici, sur cette partie de l'île et tu y as toujours trouvé ton compte. Plus ou moins. Même si t'aimes regarder la mer de temps en temps, tu n'as jamais ressenti non plus un besoin impérieux de prendre la mer comme Miguel. Peut-être que ça te ferait du bien de bouger, de voyager, mais t'en as eu ni l'occasion, ni la nécessité. Alors tu te contentes de hausser les épaules en guise de réponse parce que c'est tout ce que tu peux donner à son pourquoi, c'est tout ce que t'as comme explication. Mais l'idée de faire ça avec lui, l'idée de prendre le train vous deux, te fait étonnamment plaisir. Tu n'en as jamais eu l'envie, mais Miguel vient de te la créer cette envie. Il vient d'éveiller un truc en toi et c'est la raison pour laquelle tu dois le faire avec lui. C'est comme s'il parlait à une partie de toi que tu n'as jamais chercher à réveiller jusque là. Tu t'en rendais bien compte qu'il avait un talent particulier, tu ne l'avais vu que deux fois jusque là, mais tu le ressentais. « Demain alors, autant sauter sur l'occasion directement. » Pas besoin d'y réfléchir, pas besoin de se prendre la tête.

Tu préviendras tard que tu prends un jour de congé, mais tant pis, ils feront avec. Demain, tu voyages. Demain, tu prends le train pour la première fois. Peut-être qu'il faut prévoir un truc, un repas ? D'ailleurs, faut que tu dises à Sanji de rien te préparer, de ne pas venir te voir. Il serait déçu. La voix de Miguel te ramène au présent alors qu'il semble te raconter un rêve, une chimère. Un train sur la mer. Tu aurais pu rire et te foutre de lui, mais c'est vraiment pas ton genre. T'aurais pu le prendre pour un débile, mais pour toi, il était loin d'en être un. Non, en fait, t'étais emporté par son récit, tu le vivais comme si tu l'avais vécu toi-même. Il y avait quelque chose de surprenant dans ses mots, dans son histoire.

Tu poses tes deux mains sur ses épaules, le fixant avec un air incrédule. « Mec, tu vas jamais me croire... » La coïncidence était folle pourtant, elle était vraie. « J'ai rêvé de ça moi aussi. C'est un peu flou, mais je me souviens d'un train qui roule sur la mer ! » Comment vous avez pu rêver la même chose ? Comment vous pouvez être aussi liés ? « Pas que de ça d'ailleurs ! Y avait une sorte de ville fontaine un peu à la Venise et je me suis battu dans un zoo parce qu'un pigeon qui parle a contraint une girafe à m'attaquer. » D'accord, la fin n'avait aucun sens, mais c'était un rêve après tout. En tout cas, tu l'as vu le train toi aussi dans tes rêves, t'avais trouvé ça incroyable. « Miguel, je crois qu'on était faits pour être potes. » Tu ne l'aurais pas dit à la base, à votre première rencontre, mais plus tu parles avec lui, plus tu le découvres et plus tu te rends compte de ce que vous pourriez partager. Tu te fais rarement des amis parce que t'as un sale caractère et que tu supportes peu de gens, mais avec lui c'est vraiment différent. « Demain, toi et moi, on prend le train. Demain, je t'aide à vivre ta première aventure, mais promets moi une chose. Que ce ne soit pas la dernière. » Tu veux sa parole, tu veux compter sur lui. Cette part en toi qu'il éveil, tu veux qu'il prenne la responsabilisé de ne pas la laisser se rendormir. Peut-être qu'au final, le jour où il finira par prendre la mer, tu sera à ses côtés.

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@"Miguel Àlvarez"

L'affaire était donc réglée. Lui et toi, vous partirez tous les deux vous ne savez où en prenant le train chacun pour la première fois. C'était une idée peut-être un peu stupide et pourtant, avec lui, ça ne te semblait pas vraiment l'être. Quand bien même, tu te fichais bien de ce qu'on pouvait en penser du moment que toi, ça te faisait plaisir. « La matinée, ça marche ! » Vous vous y retrouverez et vous partirez, même s'il faut attendre l'autre un moment, tant pis. C'était mieux comme ça. Pas de pression, pas de règles. La liberté. Un sentiment qui te faisait du bien alors que tu le touchais du bout des doigts. Le sujet dérive sur les rêves, sur vos rêves et les tiens le font bien rigoler apparemment. A vrai dire, tu ne peux pas t'empêcher toi-même d'étirer un sourire en coin et de pouffer. Son rire est communicatif et surtout, il n'a pas tort dans ses propos. C'est débile, bizarre, mais c'était un rêve après tout. Tu ne t'imagines jamais devoir combattre une girafe et un pigeon qui parle. Il y a quelque chose de simple avec lui, quelque chose qui te pousse à pouvoir dire ce que tu veux sans te sentir jugé. Une affinité naturelle comme si vous vous connaissiez déjà, peut-être dans une autre vie. C'est fluide alors tu ne cherches pas à y réfléchir, à te prendre la tête.

Il prend ta main, la serre comme une promesse, comme un gage d'amitié entre vous, une amitié naissante. Ses paroles te surprennent un peu et en même temps, pas tant que ça. Un énième sourire en coin s'imprime sur ton visage alors que tu resserres ta poigne comme pour confirmer la promesse. « Jamais. » C'est le contraire qui t'aurait déplu, qu'il te pousse à te conformer et à oublier tous tes rêves. Qu'il cherche à t'éteindre. Mais Miguel n'était pas comme ça, il n'en avait pas du tout l'air. C'était une promesse qui semblait peut-être anodine, un peu bête, mais qui promettait quelque chose de plus grand.

Tu ne sais pas combien de temps tu as passé ici, en sa compagnie, mais Tony devait commencer à s'impatienter chez vous ou plutôt à s'inquiéter que tu te sois encore perdu en route. « Va falloir que j'y aille. » La direction, tu la connaissais, à peu près. De toute façon, tu étais trop fier pour le lui demander et ce n'était même pas sûr qu'il puisse te l'indiquer lui-même. « A demain Miguel, ne sois pas en retard ! » Ironique bien sûr, on ne pouvait pas être en retard d'un rendez-vous sans horaire. Un dernier signe de la main et te voilà parti en direction de ton appartement, plus ou moins. Tony serait inquiet de tes projets, mais il ne risquerait pas de t'en empêcher. Tu étais impatient, un peu. Tu ne comprenais pas vraiment pourquoi, mais c'était le cas. La journée de demain promettait d'être amusante.

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