« Je n’en doute pas, Mera a toujours préféré vivre sous la surface, je sais que c’est par amour qu’elle a accepté de me rejoindre sur terre. » J’en étais pleinement conscient, raison pour laquelle je ne lui refuserai jamais de passer sur temps sous l’eau. Avant tout ce foutoir, on passait notre vie entre les deux mondes, une maison sous l’eau et une au-dessus de la surface, c’était le compromis idéal pour nous. « J’imagine que ça doit être un joyeux bordel, y a quelqu’un qui gère ? » Je me doutais que comme partout, une personne ou plusieurs devaient être en charge de ce royaume sous-marin, il n’avait plus qu’à espérer qu’ils aient déjà quelqu’un et que personne ne pense à moi ou plutôt au porteur du trident d’Atlan. Parce que oui, tout découlait de lui, il m’avait choisi et avait fait de moi l’homme que j’étais devenu. Rien ne disait qu’un jour il ne choisirait pas quelqu’un d’autre. En tout cas, le trident était un pouvoir non négligeable pour ceux souhaitant dirigeant les mondes aquatiques. Heureusement pour moi, celui d’Atlan n’en était qu’un parmi d’autres. Pour le moment en tout cas, je préférais me contenter de gérer mon métier et les nombreux animaux qui vivaient ici. C’était intéressant, souvent passionnant, mais parfois fatiguant de devoir écouter leurs voix, heureusement que je pouvais les bloquer, mais ils étaient assez doué pour attirer mon attention.

« Arrête, il parait que l’âge ne compte pas pour les atlantes. » plaisante t’il en pensant à son âge qui s’accumule tout de même, mais son physique d’Atlante le préserve tout de même de pas mal de désagréments. « Oui, vaut mieux être prêt… » dit-il en se frottant les mains avant de rajouter. « J’ai accepté la demande d’Oliver Queen, j’ai rejoint la justice league » Ce n’était pas celle que je connaissais, elle était différente, mais j’avais apprécié travailler en équipe dans mon univers, alors je n’avais pas hésité bien longtemps pour rejoindre un des groupes de super héros de l’île. Cela me semblait une bonne alternative pour utiliser mes pouvoirs et rester au courant de ce qui se passait d’important autour de nous.

« Qui ne l’es pas ? » dis-je en haussant les épaules. Nous étions peut-être plus puissants, plus forts que les humains, mais nous possédions tous des faiblesses, qu’elles soient physiques, morales ou même relationnelles. « Regarde Superman, une pierre verte et hop encore plus faible qu’un vieillard. » Tout ça pour dire qu’à la fin, si on cherchait chaque personne possède une faiblesse, même nos pires cauchemars. « Je ne sais pas si c’est vraiment mon côté humain, je pense surtout que c’est grâce à l’éducation que m’a donné papa, il a toujours cru en l’humanité, il m’a appris à voir la beauté des choses et à aimer les gens. » Et cela avait sûrement impacter toute ma personnalité. Mon père m’avait inculqué des valeurs importantes que j’inculquais désormais à mon fils.


« Pas vraiment, je déteste ça, perdre du temps dans les boutiques. » Je ne peux pas m’empêcher de soupirer à cette idée. Pitié faite que Mera ne décide pas de nous amener une fois de plus dans une énième journée shopping. « Je crois savoir de quoi tu parles… » Parce que lui aussi s’ennuyer dans ces hautes cours. « J’aurais aimé pouvoir m’y balader pour les rencontrer, mais je n’en ai jamais eu l’occasion. » Il y avait pas mal de choses que j’avais eu envie de faire avant que le monde ne s’écroule, maintenant c’était trop tard et mieux valait-il l’accepter.

Je passe les bras derrière ma tête tout en me dirigeant vers la salle de repos ou se trouve un frigo et quelques bières. « Hmmmm, c’est pas ça le pire, imagine, tu pourrais te retrouver avec plusieurs versions de moi. » Dis je en plaisantant avant de me retourner et d’ajouter. « Et si y a plusieurs Orvax et bien on en viendra à bout, comme on l’a toujours fait. Puis c’est pas les super héros qui manquent par ici. »

@Atlanna Curry

« Oui… C’est sur, si tu n’avais pas pu vivre à la surface, je n’aurais surement jamais existé. » Et ma relation avec Mera aurait sûrement été plus compliqué à vivre. J’aimais vivre entre les deux mondes, mais vivre uniquement en Atlantide… Je ne sais pas si j’aurais pu… Surement pour le bonheur de ma femme et pour tout ce que nous voulions construire, mais je n’étais franchement pas certain de trouver cette vie épanouissante. « Jusqu’à ce … » Je me tais, conscient que je vais encore lui lancer une pique, qu’elle ne mérite pas. « Je sais que tu n’as pas eu le choix, que tu es parti pour nous protéger, mais c’est le seul souvenir que je possède de toi, dont je me souviens en tout cas. » Il était pourtant petit, mais même à cet âge, quand on perd sa mère, ça vous marque. Alors je n’avais pas oublié les gardes Atlantes, ni le combat, ni mon père qui me tenait fort contre lui et ma mère disparaissant dans le fond des océans… Je n’oubliais pas non plus, les larmes d’enfants et mon désespoir, parce que si je comprenais, maintenant à l’époque j’en étais bien incapable. « Enfin, bon je sais que si tu avais pu, tu serais rester et dès que tu as pu revenir, tu l’as fait. » Un léger sourire se dessine sur mon visage et j’espère ne pas avoir jeter un trop grand froid entre nous, mais il y a toujours ses moments ou la colère remonte. J’ai beau essayé de la contenir, parfois elle est plus forte que moi, ce sont des peurs d’enfants qui ressurgissent, des douleurs qui sont difficiles à grandir. Elle était de nouveau là, présente et aimante, mais le sentiment d’abandon qui avait été le mien ce jour là et pendant les 30 années qui avait suivi, lui n’avait pas disparu.

« C’est vrai, j’en ai entendu parler… » J’en avais eu des échos, rien de très important, mais je n’étais pas certain que quelqu’un sans lien avec le monde sous-marin, soit vraiment en mesure de gouverner ses habitants. J’étais bien placé pour le savoir, en tant qu’enfant des deux mondes… Diriger l’Atlantide m’avait causé pas mal de difficultés et pourtant mon lien avec l’océan était infaillible. Je comprenais les besoins de ses habitants et les inspirations, bien différente de celles des surfaciens, même si parfois pour certains choses c’était à ses proches. Ils vivaient cependant dans deux mondes opposés, et cela impliquait pas mal de différence. « Bon courage à eux. » Laissais-je échapper dans un rire amusé avant de rajouter. « Cela ne doit pas être de la tarte de gérer un monde sous-marin, sans pouvoir tenir une apnée de plus de 3 minutes… » Enfin peut-être que c’était pas le cas pour le roi ou la reine de ce fameux royaume…

« Sérieusement ? » Je ne peux pas m’empêcher de rire à cette évocation, en imaginant la tête de l’archer vert avec juste à côté le trident de ma mère. Il avait du voir sa vie défilée, mais visiblement, il y était assez habitué. « Il a eu plus de chance avec moi. » Notre rencontre avait été plutôt courtoise, on s’était rencontré à l’aquarium, il s’était contenté de me demander si je pouvais lui accorder du temps. Après quelques bières, on avait fini par se mettre d’accord et j’étais assez heureux de rejoindre ce groupe d’individus. « Tu sais, Manta on connait ses faiblesses, je suis pas sur que les ennemis qui sont tapis dans le multivers soient une meilleure alternative… » Ils représentaient des ennemis inconnus, peut-être bien plus puissants que tout ce qu’ils avaient déjà affronté. « Si ça se trouve, on va affronter une version de moi qui veut gouverner le monde. » dis-je en me marrant, bien que cela reste tout de même une possibilité . « Je crois qu’on est pas sorti de l’auberge avec toute cette histoire, on a plus qu’à espérer que cette île ne s’écroule pas et qu’on arrive à la protéger… » Après tout l’archipel de Baiame était un peu notre sanctuaire, s’il tombait, nous aussi…

Je souris, mon regard se tourne vers ma mère, c’est un regard doux et tendre, mais je ne sais pas quoi lui répondre pour vraiment l’apaiser, ce qui est sûr c’est que je ne veux pas lui mentir. « Je sais que tu n’as pas voulu le faire, mais moi j’ai grandi 30 ans en pensant que ma mère m’a abandonné et c’était encore pire quand j’ai appris pour Orm. » La jalousie s’était emparée de moi, parce que oui, à l’époque je n’étais qu’un gosse et je n’avais pas pu m’empêcher de penser qu’elle avait préféré faire un autre enfant parce que quelque chose en moi ne lui convenait pas. « On ne pourra jamais changer le passé » finis-je par dire avant de rajouter. « Mais on peut profiter du moment présent et c’est déjà ça. » Je préfère rapidement rebondir sur les courses pour éviter qu’elle se sente mal à l’aise, ce n’est vraiment pas mon attention. « En tout cas si l’idée vous prend de me ramener des affaires, les tee shirts roses, ce n’est pas la peine. » Oui parce je les connaissais assez pour savoir qu’elles étaient bien capable de me ramener des trucs colorés, sauf que moi j’appréciais les couleurs neutres et surtout passe partout.

« Vaut mieux ça que plusieurs Orm… » Je peux pas m’en empêcher, j’ai toujours eu du mal avec mon frère et on ne peut pas dire qu’on s’est vraiment rapproché lors de notre dernière entrevue. Disons qu’on ne s’est pas entretué et que c’est déjà bien, mais ce qui est sur c’est que je ne me vois pas gérer deux Orm, un me suffit à ça, ce qui est surement pareil pour lui avec les Aquaman.

« Merci. » Dis-je en réceptionnant le pot de glace qu’elle me tend. « On va se régaler. » Je me dirige vers le range couvert, pour en sortir deux cuillères à soupes. « Tiens. » C’est bien plus facile de les manger comme ça. Quelle idée d’utiliser une petite cuillère, non, non c’était tellement plus pratique avec une plus grosse. Avant de plonger ma cuillère dans mon pot de ben&Jerrys, je décapsule les deux bières. « A la tienne. » Dis je en cognant ma bière contre celle de ma mère avant d’en avaler quelques gorgés. « Tu as oublié les pâtes, la pizza, les burgers et le chocolat… » Et ce n’était qu’une petite sélection parmi tout ce que j’adorais manger… « Va falloir qu’on se prévoit un repas, on voulait t’inviter manger avec Mera, peut-être que ça serait l’occasion de découvrir la ville sous-marine. »

@Atlanna Curry

« Oui et tu l’as tenu… » J’aurais aimé pouvoir tout pardonner et tirer un trait sur le passé, ne pas être aussi buté, aussi enfantin dans mes réactions, mais je n’y arrivais pas. Et même si j’adorais ma mère et que j’étais heureux de l’avoir retrouver et de pouvoir enfin profiter d’elle et sa tendresse, je demeurais un gamin qui ne savait pas vraiment comment me comporter avec elle. Orm était finalement bien plus à l’aise avec elle, car il avait eu la chance de grandir plus d’années à ses côtés, il possédait surement plus de souvenirs en sa compagnie. Moi, j’étais trop petit pour m’en rappeler, je n’avais qu’une photo, un trident dont je ne comprenais pas l’intérêt et mon père emplit d’une profonde tristesse qui me parlait de ce fait très rarement de ma mère. Avec le temps j’avais appris à ne pas trop poser de questions pour ne pas rouvrir la plaie qu’il tentait de recoudre. Ma mère avait fini par revenir, mon père était de nouveau heureux, mais moi et bien, il m’arrivait encore de ne pas savoir sur quel pied danser.

« Maman, l’île vient tout juste de sortir si j’ai tout compris, tu penses vraiment que ça peut fonctionner ? » Moi je n’y croyais pas, peut-être parce que j’étais du genre pessimiste ou parce que le peu de politique que j’avais fait, avait suffit pour que je comprenne que certaines choses ne peuvent être gérer qu’en interne. Je l’avais compris difficilement, mais ma meilleure décision avait été d’accepter le besoin de reconnaissances des Atlantes en annonçant leur existence au monde entier. Pourtant au départ, je n’étais pas pour, mais j’étais assez mal placé pour répondre aux besoins de ceux avec qui je ne partageais la vie et le territoire que depuis quelques années. « Tu devrais te présenter, t’es déjà reine après tout » plaisantais-je tout en étirant mes jambes. « Pour ma part, je dois t’avouer qu’être un humain parmi tout les autres me va très bien… » Enfin si on oubliait que je communiquais avec les poissons tout en pouvant contrôler l’océan. « M'mam quand même, tu sais que je suis toujours prudent. » Je souris de toutes mes dents, parce que oui, je suis tout sauf prudent et elle le sait très bien. J’essaie quand même de diminuer ma tendance à prendre des risques depuis la naissance de Junior. Je ne suis plus seul désormais et je ne veux pas qu’il arrive malheur à ceux que j’aime à cause de mes mauvais choix. N’oublions pas que peu de temps avant que je me retrouve ici, mon fils s’est fait kidnapper par un malade et que m’on père a failli y passer en voulant le protéger. Faire profil bas ne fera pas de mal pour un bon bout de temps.

« Je ne pourrais pas te dire, je n’étais pas né. » dis-je amusé en haussant les épaules. « Enfin si tu parles de la télé de papa que lui avait offert Papy, si on parle vraiment de cette télé là, je crois que j’en ai tellement entendu parler que je peux facilement m’imaginer la scène. » Je me mets à rire en me rappelant la manière qu’avait mon père de raconter l’histoire, il avait ce petit truc en plus qui le rendait excellent conteur. Junior adorait l’écouter, et moi aussi. « Heureusement que tu ne l’as pas tué, ça aurait été compliqué les relations avec les autres superhéros si tu avais tué l’un des initiateurs de cette nouvelle Justice League. » C’était une bonne idée en tout cas, parce que cette île ou plutôt ces îles risquaient de nous surprendre.

« On ne sera pas seuls surtout… Ici il suffit de passer un coup de fils pour voir Superman débarquer, ou même plusieurs, tu as même les mecs araignées, d’ailleurs je leur ai pas demandé. Tu sais s’ils peuvent parler avec des araignées ? » Vu que je pouvais par aux poissons, peut-être qu’eux pouvaient parler à ses insectes pas très jolis. « Si ça se trouve leurs conversations sont bien plus intéressantes que celle que j’ai avec les poissons. » Les poissons n’étaient pas les plus intelligents, par contre converser avec des baleines ou des dauphins s’avéraient assez intéressants.

« Le jaune canari ? » Comment on peut mettre ça. Je grimace, franchement cette idée ne plait pas. « Noir ou bleu, ça fera l’affaire. » Je préférais même me promener à poils plutôt que de porter des couleurs trop flashy. Je soupire, il n’est jamais bon de ramener Orm sur le tapis, ma mère est prise entre deux feux, entre ses deux enfants, je sais bien que je la mets souvent dans des situations pas faciles, mais bon difficile de pas parler de lui, c’est quand même mon demi-frère et c’est lui qui a commencé à vouloir me tuer. Je garde cette réflexion pour moi et me contente de hausser les épaules, autant éviter le sujet pour le moment, il est encore trop sensible.

Finalement, on se retrouve rapidement dans la salle de repos ou la plupart des employés de ma mère viennent se ressourcer avant de repartir bosser. On est une assez bonne équipe qui fonctionne bien, à part quand on tente de piquer mes glaces, mais ceux qui ont essayé ne sont plus là pour recommencer. Non je rigole, je ne suis pas si dur, je leur ai juste fait comprendre que chacun à sa place et qu’on ne pique pas dans le placard de l’autre. « Comment tu veux manger une glace en pot avec une petite cuillère. » dis-je en roulant des yeux vers le ciel. « C’est impossible. » Et franchement bête, non il n’y avait que la cuillère à soupe qui valait le coup. « A la tienne M'man » dis je en cognant ma bière contre la sienne avant de m’étaler dans le canapé mou et hyper confort qui m’a accueillit pour quelques siestes. « Ouais, on est pas mal sur Terre. » Attention j’appréciais aussi la vie sous-marine, mais pour la nourriture, la terre était irrattrapable. « Je dois tenir de toi alors. » dis-je amusé, mon père mangeait, mais il n’était pas aussi accro que moi par la nourriture humaine, peut-être parce que lui, il lui suffisait de boire une bière pour prendre du verre. Alors que moi, avec mes origines Atlantes et bien je pouvais manger, manger, sans prendre de poids, un véritable avantage. « C’est mes fesses qui vont voir, comme si la petite sirène pouvait me battre. » La bonne blague. « Laisse Ariel se brosser les cheveux avec sa fourchette, de toute façon avec ses jambes d’humaines elle doit plus nager vite. » Enfin ça se finissait bien comme ça dans le dessin animé ? peut-être, je m’en souvenais plus. « Je préfère celle au cookie ! » dis-je en léchant ma cuillère avec plaisir. « Super je le dirais à Mera, elle va être contente, elle voulait t’appeler pour te demander. » Elle était plus à l’aise avec le téléphone que moi, ce n’était pas trop mon truc, Mera elle s’était adaptée assez rapidement. « La pauvre bête ! Mera elle a mangé des fleurs ! » dis-je en revivant la scène avant d’éclater de rire. « Mais alors Orm est le cafard, ça c’était quelque chose ! »


@Atlanna Curry

On me disait souvent entêté, ce qui n’était pas faux, et visiblement je ne tentais pas ça de mon père mais plus de ma mère. Après tout ce qu’elle avait vécu et combattu, ma mère était une femme de caractère et j’en avais hérité. Je m’amusais souvent de nos ressemblances qui sautaient aux yeux, car même si nous étions entêtés, nous n’étions pas conflictuels. On aurait pu passer des heures à essayer de refaire le monde, à arranger les choses et ce qui s’était passé, mais cela n’aurait rien changé. Ma mère n’y était pour rien, ni moi d’ailleurs. C’était la vie et les autres qui nous avait séparé. Si l’ancien roi de l’Atlantide ne l’avait pas recherché, elle ne serait sûrement jamais partie, elle ne nous aurait pas quittée et peut-être qu’on ne serait pas là pour en discuter. Peut-être même que je serais l’ainé d’une tribu d’hybride mi surfacien, mi atlante. C’était assez amusant en y pensant, même si j’appréciais ma place de fils unique, enfin si on oubliait Orm, mais notre relation était loin d’être celle de deux frères.  On arrivait désormais à ne plus nous foutre sur la tronche et c’était déjà ça.

« Ce n’est pas une mauvaise idée d’être un porte-parole. » Laisse échapper, attentif aux propos de ma mère. Elle avait raison et nous mettre en retrait n’était pas un mal. J’avais gouté au pouvoir, mais n’y trouvait aucun plaisir, j’avais cependant découvert mes dons d’orateur et de politicien. Même si je n’aimais pas la politique, j’avais réussi à gérer un royaume, à m’imposer en tant que roi, à me faire aimer par certain et à lier les atlantes et les surfaciens. Peut-être même que j’aurais pu réussi à faire mieux, si on m’en avait laissé le temps. « Je ne sais pas comment ça fonctionne ici, je ne me suis pas trop renseigné, j’ai préféré jouer à l’autruche. » Peut-être par crainte qu’on me demande de faire quelque chose ou de prendre part à toute cette histoire. « J’ai accepté de reprendre mon activité de justicier, mais celle de roi… j’ai préféré la laisser de côté. Autant laisser ce boulot à ceux qui aiment. » Je laisse échappe un rire amusé. « Enfin si on écoute ce que dit Papa… » Je me redresse et me lance dans une magnifique imitation de mon paternel. « Les personnes les plus à même de gouverner sont celles qui ne veulent pas de cette place. » Il me l’avait dit à plusieurs reprises et ça m’avait souvent fait du bien. « Enfin je me demande s’il ne disait pas ça uniquement pour me remonter le moral. » Cela lui ressemblait, c’était quelqu’un de positif, il essayait toujours de voir le bon côté chez les chiens.

« Ah mais de toute façon, il est hors de question que je bosse avec quelqu’un d’autre que toi. » avouais-je. C’était quand même bien plus facile de travailler avec sa mère qu’avec un autre directeur. Surtout que tout se passait bien et qu’il n’avait pas envie que cela cesse. L’aquarium leur donnait la possibilité de se voir régulièrement, de travailler ensemble, main dans la main et c’était une belle opportunité pour recoller les morceaux. « Alors je peux te dire qu’en course à pied ce n’est pas le cas. » laisse-je échapper au sujet de mon frère. Notre relation était compliquée, peut-être parce que nous étions chacun jaloux de l’autre d’une certaine manière et qu’on ne s’était pas connu enfant. Mes capacités étaient extraordinaires, mais celles d’Orm n’étaient pas mal non plus et si je possédais une plus grande force physique, il avait aussi de meilleures capacités que moi sur certains points. « Quand on s’est retrouvé sur l’île, il m’a laissé sur place… Il court vite , style pur sang, moi je suis plus style cheval de trait» D’une certaine manière on était en fait assez complémentaire, mais on était bien loin de l’accepter, on essayait déjà de se tolérer.

Je ne peux pas m’empêcher de rire en entendant ma mère parler de sa première rencontre avec une télévision. Je l’avouais, quand on n’en a jamais vu, ça doit être troublant de se retrouver face à une boite à images qui vous montre des choses qui vous semblent totalement improbable. « Ah bhé on peut dire que votre rencontre a été explosive. » plaisantais-je tout en continuant à manger ma glace. « J’avoue qu’il est attachant ce gosse, bon après avec le père qu’il a ce n’est pas étonnant. » J’aimais mon fils, plus que tout, il est devenu la personne la plus importante de cette planète en l’espace d’une petite seconde, d’un seul regard échangé. Je n’avais jamais éprouvé le besoin de paternité, et quand Mera m’avait annoncé sa grossesse, il m’avait fallu du temps pour l’accepter et pour me préparer à ce rôle. Maintenant qu’il était là, tout avait changé et même si c’était difficile à accepter, Junior avait tout changé avec sa petite frimousse et ses rires d’enfants. « Oui… il arrive aussi à communiquer avec moi, enfin quand on est sous l’eau bien évidemment. » Sur terre, il n’en avait pas besoin, il lui suffisait de pleurer pour qu’on accoure avec Mera et il l’avait très bien compris.

Ma cuillère va trouver le fond du pot. Quoi ? Déjà ? je grimace avant de me mettre à racler la glace. « Oui, y a juste un souci avec les grosses, c’est qu’elle disparait trop vite. » plaisantais-je tout en me tentant avec l’idée d’en reprendre une autre, mais ce n’était clairement pas la meilleure idée. « Tu sais j’ai beau être né sur terre, je ne peux pas non plus me détacher de l’océan, mais j’aime trop le soleil pour vivre dans les fonds marins trop longtemps. J’aime trop l’énergie de cette vie sur terre et les gens qui y vivent, mais j’appréciais aussi de retrouver l’Atlantide, la nature sous-marine et tous ceux qui y vivent. Il a y a bien et du moins bon des deux côtés. » C’était important pour moi de vivre entre les deux mondes, tout simplement parce que je faisais partie des deux, tout comme Junior. « Sérieux, elle est sur l’île la petite sirène ? La rousse ? » demandais-je curieux. « et , est-ce qu’elle chante ? » dis-je en me pinçant les lèvres pour ne pas exploser de rire avant de me mettre à chanter. « Si l'homme marche, si l'homme court. S'il peut sur terre aimer au grand jour. Comme j'aimerais, si je pouvais... Partir là-bas…. » Je ne peux pas m’empêcher de rire, même si je suis incapable de continuer car je ne connais pas le reste de la chanson. « Non franchement, elle chante ou pas ? » Oui c’était quand même intéressant à savoir. « Non parce que dans le dessin animé tu as juste envie de lui dire de se la fermer. » Ouais, c’était le souci des dessins animés, parfois ça chantait trop.

« Oui, c’est toujours sympa, surtout autour d’un bon barbecue, à l’extérieur, avec le bruit des vagues en fond… » C’était l’avantage de la vie proche de l’océan et ça je ne pourrais jamais m’en passer. « Elle n’a pas renouvelé l’expérience, je ne suis pas sur qu’elle est aimée… » Désormais elle préférait les regarder plutôt que de les gouter. Je hausse les épaules tandis qu’un air innocent s’affichait sur mon visage.  « J’y peux rien moi, c’est l’experience, et puis si ça se trouve grace à lui on va sauver la planète. Parait qu’on élève trop de vaches, élévons des cafards, visiblement c’est pas si mauvais… » Bon ok, j’étais peut-être allé un peu loin, mais à la base, c’était juste une blague. « Je voulais blaguer, je ne pensais pas que ce crétin allait le bouffer ! »

@Atlanna Curry

A la question est-ce que je voulais m’impliquer dans la vie des Atlantes sur cette terre ? Ma réponse était assez neutre et pas vraiment tranchée. Déjà, parce que le peuple Atlante n’était plus ce qu’il était. Combien de vie avait-été sauvé… Très peu visiblement. Le simple fait de pouvoir se retrouver ici, avec ma famille relevait du miracle et j’en étais pleinement conscient. Le peuple Atlante, celui qui peuplait mon univers était désormais une espèce en voix d’extinction, j’en étais l’un des derniers représentants, tout comme ma femme et mon fils, mais cela ne permettait pas de pérenniser notre espèce. Ma mère avait raison, elle avait trouvé quelque chose d’utile à faire, pour ma part, je préférais pour le moment rester en retrait pour m’ajuster un peu plus tard, selon l’évolution des choses sur ces îles. Mais pour l’instant, la présence d’Aquaman et du roi Atlante n’aurait rien apporté de plus… « Pour ma part, je vais prendre un peu de repos, on verra bien par la suite, mais le peuple Atlante n’est plus qu’un lointain souvenir. » Je ne savais pas pourquoi, ni comment tout cela s’était passé, mais il était clair que ce monde était différent, qu’on ne comprenait rien à toute cette histoire et qu’un paquet de peuple avait été décimé…. « Ouais, je ne sais pas si ça aurait apporté du positif. Parfois certaines choses sont mieux quand elles restent cachées. » J’avais accepté de prévenir les surfaciens de notre existence, mais une partie de moi craignait les répercussions… Il y avait tellement de différences entre les humains et les Atlantes… et il n’y a rien de pire que la peur des différences… « Surement, il a toujours fait comme ça, mais je pense qu’il y a une certaine réalité dans cette phrase. Le seul problème c’est que quand tu acceptes de gouverner, tu acceptes de donner ta vie aux autres et ce n’est pas toujours enviable. » Pour moi, cela ne l’avait pas été, même si je commençais à m’y faire. J’aurais peut-être terminé par aimer ça, par me sentir bien et apprécier la fonction de roi, mais l’écroulement du multivers m’avait coupé l’herbe sous le pied.

Je me sentais bien, je m’y étais bien adapté et même si ce boulot me prenait du temps, cela me permettait aussi d’avoir plus de temps pour ma famille, ce qui n’était pas le cas quand j’étais le roi des Atlantes… Gérer les problèmes de mon royaume sous-marin, mon statut d’Aquaman, puis celui de mari et de père de famille avait fait de ma vie, une vie millimétrée, ou chaque seconde avait son importance et je détestais ça. J’aimais prendre le temps de vivre, profiter des moments, pas vivre en regardant ma montre et étant frustrer de devoir laisser ma femme et mon fils pour aller gérer un conflit entre deux seigneurs Atlantes aux sujets des frontières de leur royaume… « Oui assez, mais je ne suis pas 100% atlante, ce n’est pas étonnant. » Mon humanité me rendait plus faible sur certains points. En vérité Orm était sûrement bien plus à même de gouverne l’Atlantide, parce qu’il faisait partie intégrante de ce monde… Enfin si on oubliait son désir d’anéantir les autres races, en particulier les surfaciens et moi en passant… « Il a quand même failli me tuer, sans Mera je ne serais plus là. » dis-je d’une voix amère… Notre rencontre avait été merveilleuse, rien de mieux que de rencontrer son petit frère et que celui-ci décide de prendre votre tête. Je le savais, ma nature d’humain me rendait plus faible qu’Orm, mais ça c’était avant… Les choses n’étaient plus les mêmes depuis que je possédais le Trident… Il me donnait une puissance inimaginable, comparable à celle d’un dieu et il m’avait permis de faire des choses extraordinaires, mais je l’utilisais avec parcimonie, que lorsque cela s’avérait vraiment nécessaire.

« Peut-être plus tard. » dis-je amusé en parlant d’Arthur. « Parce que pour le moment, ce n’est pas très intéressant comme communication. C’est des ha heu duiezofjiei, ^d^zeopoe , papa » C’était le seul mot que je comprenais, pour le reste Mera était une bien meilleure traductrice que moi… « Ce qu’il préfère pour le moment c’est quand je crée des tourbillons d’eau, ça l’éclate. » Il essayait d’attraper l’eau avec ses petites mains et heureusement pour le moment même si on pouvait remarquer une certaine osmose avec l’élément liquide, il ne contrôlait rien… Il était bien trop petit pour avoir conscience de ce qu’il faisait.

« De toute façon, sur cette île, tout peut arriver, on peut rencontrer n’importe qui, alors pourquoi pas la petite sirène. » Je n’étais pas fan du dessin animé, je le connaissais comme tout ceux de ma génération. « Les animaux sont même devenus humains… » Dans le fond cela ne me dérangeait pas, mais ça demeurait étrange… « On verra bien si ma route croise la sienne. » dis-je sans vraiment m’intéresser à elle. Je me lève pour jeter mon pot de glace et me tâte à en reprendre un autre, mais ça ne serait pas raisonnable… Surtout que si je le fais, il va falloir que j’aille en racheter et l’idée de rentrer dans un magasin me suffit à laisser le pot là ou il se trouve. « Ouais enfin quand je suis allé en Atlantide, je n’ai pas bouffé n’importe quoi… » Non, je m’étais montré plutôt réfractaire à manger de la nourriture inconnue, surement par peur qu’on ne m’empoissonne au vu de la manière dont avait tourné ma première visite dans la ville principale des Atlantes. « Et l’alimentation humaine comprend des insectes. Ils adorent ça en Thaïlande ! En plus je crois qu’il a trouvé ça bon… » La scène repassait dans mon esprit, tout comme l’amusement que j’avais eu à le voir croquer dedans sans se poser de question. Voyez ça comme la blague d’un grand frère envers son petit frère…

« Quoi ? » demandais-je en déposant ma cuillère dans le lavevaiselle. « Sérieux tu veux tester ton trident maintenant ? » dis-je avec un sourire en coin. « Pas ici, on va tout péter… » Et cette pièce était bien trop importante pour qu’on la détruise.

@Atlanna Curry