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pause café • ft. arthur h.

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Jack Skellington

Jack Skellington

Terre -9114

Crédits : hawkeye (gif); CORVIDAE (avatar)
Univers : L'Étrange Noël de Monsieur Jack (réécris, multivers noir)
Feat : Billie Joe Armstrong
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PUMPKIN KING

" But who here would ever understand that the Pumpkin King with the skeleton grin would tire of his crown, if they only understood. He'd give it all up if he only could. Oh, there's an empty place in my bones that calls out for something unknown. The fame and praise come year after year. Does nothing for these empty tears. ”

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Age : aussi vieux que la fête d'Halloween elle-même.
Occupation : commissaire et médecin légiste de Novacrest City / fossoyeur à ses heures perdues à Baïame.
Illustration :
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๑ W H A T W H A T T H I S T H I S ?
there's color everywhere...

“Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous !”
Charles Baudelaire


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MessageSujet: pause café • ft. arthur h. pause café • ft. arthur h. EmptySam 17 Aoû 2024 - 17:18


pause café - feat @Arthur P. Hargreeves
nota bene
17/08/24 - salle de musique, novacrest - ambiance



Aussi solitaire sois-tu, tu ne pouvais pas rester éternellement enfermé dans ta salle d’autopsie, à attendre une distraction. Tu éprouvais, aussi éphémère et furtif est-ce, le besoin de renouer avec la vie quelque soit sa forme. En premier lieu pour te rassurer et constater que tout autour de toi, il y avait de l’animation, des bruits, des courses, des sirènes, des cris de joie ou de détresse. Que tout n’était pas que silence de plomb et catastrophe zombifiée. Que ceci était derrière toi. Peut-être le plus beau de tes tableaux finalement, d’avoir détruit tout un univers, le tien, mais pas celui dont tu es le plus fier. Renouer avec la vie et aussi, avec le contact humain. Tes amis se comptent maintenant sur plus que les doigts d’une main et de fil en aiguille, tu étais parvenu à trouver une place. Ta place. Tu ne comptes pas cette casse-couille de psychothérapeute parmi ces rares élus, si certain se le demande.
Quand l’ennui mortifère commence à toquer à la porte, tu remercierais le ciel de te les avoir mis sur ton chemin. Ils sont une distraction d’un autre genre que ces foutus fantômes qui persistent et s’accrochent. Ils sont tangibles, fragiles, saignants et blessables. Ils te donneraient presque l’envie de les choyer, si seulement tu n’avais pas cette apathie qui te colle à la peau.

La rare fois où tu te décides à sortir de ton trou n’illumine en rien cette allure macabre et mélancolique que tu te trimballes. Comme si ton propre corps était trop à lourd à porter. Que ta tête fût sur le point d’exploser et que le fourmillement de tes pensées t’avait assommé. Tu avais décidé de rendre visite à Arthur. Une drôle de bonhomme, mais avec qui tu es parvenu à t’entendre. Il est facile de supposer que lorsque deux individus trimballent les casseroles de son apocalypse sur le dos, ça resserre les liens. En tout cas, même si tu refuses catégoriquement de le lui dire et de l’admettre toi-même, tu apprécies l’entendre jouer du piano.

Cela te renvoie à l’époque merveilleuse où tu jouais les ténors dans ton cher royaume pour apporter un soupçon de musique à ce Freak Show annuel. Où tu n’étais pas encore tout à fait brisé par la foi de ces foutus humains et leurs goûts prononcés pour l’horreur.

Tu avais appris qu’il était coutume chez les vivants de s’offrir un café en guise de politesse, alors comme tu es un gentilhomme, tu avais fait un arrêt. Tu avais pris deux gobelets de café, mais aussi de quoi manger. Pour Arthur. Ton estomac étant absent depuis des siècles maintenant, tu ne ressens pas la faim et le besoin insatiable de te rassasier. Tu n’as même pas cédé à la gourmandise et la curiosité, tu préfères te contenter de ta boisson chaude. Trop chaude même. Selon les dires de la vendeuse, qui te met en garde et qui ne comprend pas comment tu arrives à tenir ces deux récipients bouillants à pleine main. « Des siècles d’expériences. Merci. En revoir. » Tu n’en dis pas plus et tu la laisses sur sa faim. Chacun sa vie privée, que diable !
Tu marches, car tes vieilles jambes ne te font pas encore suffisamment défaut pour que tu cèdes à la feignantise. Les transports ne te font pas rêvés, car tu as beau ne pas prendre beaucoup de place, tu aimes bien avoir tes distances avec le reste des carcasses.

Une bonne demi-heure plus tard, tu finis par arriver à la salle où Arthur donne ses cours de piano. Tu te fais suffisamment discret pour t’engouffrer dans la brèche sans te faire remarquer, jusqu’à arriver dans son dos. Tu ne peux pas t’en empêcher ; Tu veux lui faire peur. Qui aime bien, châtie bien, n’est-ce pas ? Alors tu murmures un simple : « Bouh. » au-dessus de son épaule, en prenant soin de reculer vivement. Vieux réflex pour éviter de prendre un coup perdu par la stupeur.
Tu ne ris pas de ta propre blague et tu te contentes de faire comme si de rien était. De faire comme si c’était coutume de dire bonjour ainsi, car ça l’était. À Halloween Town en tout cas. Tu poses le gobelet de café sur le piano et tu lui dis sobrement : « Mon dernier patient était étonnamment trop loquace. Il m’a donné un sacré mal de tête. J’ai dû prendre l’air et je me suis dis qu’il serait de bon ton de joindre l’utile à l’agréable. » Loquace ? Tes patients sont morts, ils ne peuvent pas être loquace. Pas pour les simples d’esprits qui ne croient en rien, en tout cas.
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MessageSujet: Re: pause café • ft. arthur h. pause café • ft. arthur h. EmptySam 17 Aoû 2024 - 23:36

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Pause café

@Jack Skellington

Arthur avait toujours trouvé un étrange réconfort dans la musique. Assis devant le piano, ses doigts glissant sur les touches comme s'ils en connaissaient la texture par cœur, il laissait les notes remplir la pièce. Chaque accord résonnait, écho lointain de souvenirs qu'il aurait préféré oublier. Les mélodies n'étaient pas seulement un exutoire, mais un moyen de contrôler ce qui en lui cherchait à échapper à toute maîtrise. 

 Le passé restait ancré dans son esprit, indélébile. Il se souvenait de ce moment où tout avait basculé, où la réalité elle-même s'était pliée sous le poids de son pouvoir. Ce pouvoir qu'il avait si longtemps cherché à comprendre, à apprivoiser, mais qui, en fin de compte, avait échappé à son contrôle. Il avait voulu faire ce qu'il croyait juste, défendre ceux qu'il aimait. Mais dans le chaos de ses émotions incontrôlées, la ligne entre protection et destruction s'était effacée. L'Apocalypse avait été son œuvre, née d'un cri intérieur trop longtemps réprimé, amplifié par une puissance qu'il ne comprenait pas totalement. 

Il se souvenait des visages de ceux qui avaient péri, des villes en ruines, de la terre déchirée par les forces qu'il avait déchaînées. Arthur ne pouvait chasser ces images de son esprit. Elles s'attachaient à lui, comme des ombres, et chaque note qu'il jouait semblait les faire danser devant ses yeux. Pourtant, en jouant, il trouvait aussi une forme de rédemption. La musique lui permettait de reconstruire, note après note, ce que ses pouvoirs avaient détruit. Le piano, en quelque sorte, était devenu son refuge, un espace où il pouvait enfin se permettre de ressentir sans craindre les conséquences. 

En donnant des cours, Arthur offrait à d'autres ce qu'il n'avait jamais vraiment eu : un moyen de canaliser les forces en eux, de les transformer en quelque chose de beau, de maîtrisé. Voir ses élèves progresser, voir l'étincelle dans leurs yeux lorsqu'ils réussissaient à jouer un passage difficile, cela lui apportait un apaisement inattendu. C'était comme si, à travers eux, il pouvait réparer un peu du mal qu'il avait fait. Leur enseigner n'était pas seulement leur apprendre à jouer ; c'était leur transmettre un savoir qui les aiderait peut-être à éviter les erreurs qu'il avait commises. 

Pourtant, malgré la paix relative qu'il trouvait dans ces moments, la crainte demeurait. Cette peur sourde, constante, que tout puisse recommencer. Il connaissait trop bien la fragilité de l'équilibre qu'il s'efforçait de maintenir. Son pouvoir, bien que contenu, n'était jamais loin. Il le sentait en lui, comme une bête endormie, prête à se réveiller au moindre faux pas. Cette peur était son fardeau, une épée de Damoclès suspendue au-dessus de lui. Mais c'était aussi ce qui le poussait à se perfectionner, à se discipliner, à trouver toujours plus de contrôle. Il ne pouvait ignorer que Viktor avait trouvé un refuge similaire dans son violon et que l'instrument était devenu l'arme idéale pour concentrer ses propres forces apocalyptiques. Le piano qui l'apaisait tant pourrait-il porter la même symbolique ? Même dans la paix, l'inquiétude fleurissait.

Dans ce nouveau monde, il avait rencontré Jack. Il y avait quelque chose chez cet homme qui l'attirait, un lien invisible mais fort, forgé par des expériences similaires. Jack aussi venait d'un autre univers, et lui aussi portait le poids d'avoir causé une apocalypse. Mais contrairement à Arthur, qui avait été dépassé par ses propres émotions, Jack avait embrassé l'obscurité avec une conscience plus claire. Il l'avait choisi, là où Arthur s'était laissé emporter. Et pourtant, Jack avait changé, cherchant à reconstruire ce qu'il avait détruit, tout comme Arthur. 

Jack représentait pour Arthur à la fois un miroir et un contraste. Il voyait en lui ce qu'il aurait pu devenir s'il avait accepté pleinement la noirceur en lui, sans chercher à la combattre. Mais Jack lui montrait aussi qu'il était possible de revenir, de se racheter, même après avoir embrassé le pire. Leur amitié, aussi improbable soit-elle, apportait à Arthur une forme de réconfort qu'il n'avait jamais connue. Avec Jack, il n'avait pas besoin de feindre ou de cacher ses peurs. Ils partageaient cette même compréhension tacite de ce que c'était que d'être un instrument de destruction. 

Arthur savait que Jack avait un passé plus sombre, des motivations qui, autrefois, avaient été plus égoïstes, plus cruelles. Mais ils avaient tous les deux changé, évolué à travers leurs erreurs. Ils avaient trouvé l'un dans l'autre une sorte de rédemption partagée, un soutien dans leur quête de paix intérieure. Et cette amitié, bien que née de la destruction, était peut-être ce qui les sauverait tous les deux. C'était une pensée étrange, comme si Arthur n'avait jamais vraiment réussi à ressentir cette liberté d'être sans barrière ni tabou auprès de sa famille. Mais n'était-ce pas la vérité ? Il pouvait aimer ses frères et soeurs mais les Hargreeves étaient tellement blessés par leur père adoptif... leur dernier sacrifice et la vie dans l'éternelle rame de métro quantique les avait rapproché, mais il était agréable et plus naturel de se laisser être auprès de cette nouvelle personne qui n'avait jamais participé à ses fissures internes.

Les doigts d'Arthur continuaient de jouer, la musique se tissant autour de lui comme une toile délicate, fragile, mais résistante. Les pensées tournaient, revenaient à cet instant où tout avait changé, mais s'accrochaient aussi à cette nouvelle réalité, à cette seconde chance qui lui était offerte. Il ne savait pas combien de temps cela durerait, ni si la paix qu'il ressentait était durable. Mais pour l'instant, il était là, présent, dans chaque note, chaque instant, tentant de croire que cette fois-ci, il pourrait faire les choses différemment. Il ferma les yeux un instant, laissant la dernière note s'éteindre doucement. Dans le silence qui suivit, il sentit à nouveau cette peur, tapie dans l'ombre. Mais il y avait aussi quelque chose de plus fort, un espoir ténu, né de la certitude que, tant qu'il continuerait à jouer, tant qu'il garderait cet équilibre fragile, il y avait une chance que tout n'était pas encore perdu.

Tu dois rester vigilent sur les temps de tes rondes, conclut Arthur en indiquant à son élèves les notes blanches de la partition de solfège. Ton execution est habile mais tu as tendance à leur donner le même rythme que tes croches, ce qui va beaucoup trop vite là où la musique ralenti avec les rondes, justement.

Il tourna un regard bienveillant vers l'apprenti. Mais tes progrès restent impressionnants, c'était magnifique. Ce n'est l'affaire que de quelques entrainements pour passer de déjà sublime à parfait, encouragea-t-il finalement.

Son élève le remercia et, aux termes de sa séance, prit congé avec ses affaires sous le bras. Le silence se fit alors soudainement assourdissant, désagréable, seule véritable fausse note. Arthur n'aimait pas entendre les signes de son propre corps, son propre coeur, sa propre respiration : c'était ces détails qu'il entendait en premier s'emballait quand ses pouvoirs dépassaient la limite de son contrôle, et bien qu'il ne se trouvait pas dans une situation à risque, il avait appris à ne pas aimer ces bruits du silence.

Il leva alors quelques doigts sur son clavier, et joua "Clair de Lune" de Claude Debussy dont il appréciait la mélancolie et la douceur, qui résonnaient avec sa propre paix fragile. La voix de Jack survint alors non pas comme une fausse note mais comme une prise de risque artistique. Arthur s'arrêta avec un petit sourire sur le visage sans tourner la tête.

Tu sais que me faire peur est comme essayer d'allumer une cigarette à côté d'un bâton de dynamite, lui dit-il cynique et amusé mais pourtant sincère.

Il tourna enfin la tête vers lui, et s'amusa de son discours. Tu devrais rencontrer mon frère Klaus. Il n'y a pas plus grande victime de l'éloquence des défunts que lui.

Il tourna enfin sa chaise vers lui, et prit le gobelet de Jack. Ne l'avait-il pas déjà prévenu de ne pas poser de boisson sur un tel instrument ? Il le réprimanda en lui prenant une gorgée avant de lui tendre son verre. Que t'a-t-il dit aujourd'hui, Skellington, ce patient ? Tu devrais t'estimer heureux, mes élèves ne sont pas si bavard avec moi. Et ils respirent, eux.

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MessageSujet: Re: pause café • ft. arthur h. pause café • ft. arthur h. EmptyMer 21 Aoû 2024 - 14:01


pause café - feat @Arthur P. Hargreeves
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Sa remarque fait mouche. Tu n’es pas offusqué, ni à douter de ton geste. Tu l’acceptes comme une réalité, une vérité, avec pragmatisme. « Cela aura le mérite d’animer un tant soit peu cet endroit. » Rétorques-tu simplement avec légèreté. L’insouciance de tes propos cache l’indifférence inconsciente face aux risques. L’une des conséquences contraignantes de l’immortalité, c’est que tout parait si peu dangereux. La seule contrariété que tu aurais si cette dynamite explose, c’est la perte de temps que tu auras engendré à récupérer tes morceaux disséminés aux quatre coins de la pièce. Une contrariété que tu partages avec son frère, même si tu ne l’as jamais rencontré. Ce serait intéressant de le faire, cela dit. « Depuis le temps que tu m’en parles, je m’étonne encore de ne pas l’avoir rencontré. Je vais finir par croire que soit tu me tiens à l’écart de ce dernier, soit il me fuit. Laquelle des deux situations est la bonne ? » Il y a un rire dans le fond de ta voie. Un amusement. Tu te fais une petite place sur le banc face au piano, alors que tu abandonnes le gobelet sur ce dernier. « L’un comme l’autre, j’apprécie. »

Tu avais beau t’être adouci avec ce nouveau départ dans ce monde, cette terre quelques parts dans le Plurivers, tu restais Jack Skellington. Le Roi d’Halloween. Le simple fait que l’on te fuit ou que l’on se méfie de toi te conforte dans l’idée que ton essence même, la peur qui t’a donné naissance, subsiste loin de chez toi. Ce doute permanent que tu entrevoies chez Arthur, tu ne l’as jamais eu à cause du concept même de terreur, de peur. Le doute est motivé par la crainte ; la crainte elle-même est une fille de la peur, une autre forme. À ton arrivée, tu savais ce que tu voulais, car dans les derniers instants de ton univers, lorsque le dernier être vivant était face à toi, tu as compris que c’était terminé. Que tu allais mourir, car tu avais élagué l’humanité, branche par branche, en réalisant trop que c’était cette même humanité qui te donnait vie avec leur foi.
Une erreur de calcul plus frustrante que terrifiante, mais ce n’est pas un problème que l’être de peur que tu es est goûté à son propre sang. Plus frustrante encore que ton aveuglement. Tu ne regrettes pas pour autant ce que tu as fait, car tu te confortes que si ce n’était pas toi, quelqu’un d’autre aurait mis un point final à cette folie. Tu n’as jamais autant brillé en tant que roi de ce chao qu’au moment où tu as décidé de mettre toi-même le coup de grâce pour aller au bout des choses.

Tu as l’étiquette de meurtrier, mais ta vision du “meurtre” n’est pas criminelle. La mort fait partie de l’ordre naturelle des choses. La “défense de la vie” n’est qu’une excuse pour cacher sa peur de celle-ci.

Arthur aurait pu être un énième vivant lambda, qui se conforte en allant acheter son bagel à la pause du midi en vivant à cent à l’heure, à courir partout et surtout après le temps qui manque ; il n’en était rien. Le hasard, ou le destin c’est une question de point de vue, vous a rassemblé. Vous deux, deux destructeurs, mais ce qui te donne particulièrement envie de l’aider, c’est qu’il t’apporte ce que nul autre ne t’a apporté dans ton propre monde et qui aurait évité de sombrer dans la haine et la cruauté : l’écoute. C’est tout ce qui avait manqué à l’appel. Des oreilles attentives pour entendre et prendre en considération ta complainte au clair de lune.

Tu n’es pas fâché de partager ton gobelet. D’autan que c’est celui où il y a ton nom marqué dessus, donc c’est irréfutable. Tu saisies l’intention, la réprimande subtile et muette, mais malgré le son qui a été abonné aux absents, tu fais la sourde-oreille. Celui qui ne comprend pas. L’innocent. Un rôle qui ne te scie pas du tout, mais dont tu ne te lasses pas, car tu es persuadé que tôt ou tard, la crédibilité sera au rendez-vous. « Je suis prêt à accepter le fait qu’ils respirent s’ils savent se taire. » Ce n’est pas la compagnie que tu préfères, mais elle a le mérite d’être divertissante. Un corps avec toutes ses fonctions vitales en action permet de comprendre quelles sont les effets lorsque la machine s’arrête petit-à-petit. C’est d’ailleurs ainsi que tu as obtenu ton savoir ; en forçant la mise en arrêt de tes victimes et en observant les réactions physiques. Bien entendu, tu t’es bien abstenu de le faire savoir sur ton CV.
« Celui-ci m’a tanné avec ses histoires d’héritages. De placement en bourse et d’argent caché dans sa résidence principale. Il était obsédé à l’idée de se faire enterrer avec les secrets de sa richesse, mais tellement parano qu’il ne m’a pas dit où aller chercher. J’étais pourtant prêt à faire un geste. Ce qu’il m’a répété en revanche, c’est qu’il détestait ses enfants, ses beaux-enfants, sa femme ; globalement toute sa famille finalement, car aucun n’aurait fait le déplacement pour le voir sur son lit de mort. Ce que je peux comprendre, s’il s’amusait de son vivant à leur aboyer dessus comme il le faisait dans ma salle. »

Lorsque tu as dit que tu étais prêt à faire un geste, il n’y a eu aucun sous-entendu dans ta voix. Tu étais en effet prêt à te donner la peine d’aller chercher ses petits secrets et ses accès pour l’enterrer avec, car tu étais motivé à avoir la paix plus que par le gain financier derrière. D’autant que si tu aurais eu le malheur de tenter de le voler, tu aurais eu son putain de spectre pour te hanter jusqu’à la fin de tes jours sur les épaules. Aucun intérêt, donc. « C’est tout de même le troisième dans ce genre depuis deux semaines. Je commence à croire que l’humain est définitivement obsédé par sa richesse, aussi futile et éphémère soit-elle. Et toi alors ? Ta journée a été bercée par le silence, te laissant ainsi dans tes sombres pensées pleines de doute, ou il s’est passé quelque chose qui t’a, un minimum, diverti ? »

Ton gobelet à nouveau dans tes mains, tu le sirotes avec ces airs fatigués accrochés sous tes yeux, et tu attends sa réponse en jetant parfois des coups d’œil au piano, comme une façon subtile de lui demander pourquoi a-t-il arrêté de jouer.
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MessageSujet: Re: pause café • ft. arthur h. pause café • ft. arthur h. EmptyLun 26 Aoû 2024 - 19:28

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Pause café

@Jack Skellington

La pique narquoise de Jack lui tira au moins un sourire, sur la vie de cet endroit. Il était vrai que de tous les endroits qu'avait fréquenté Arthur celui-ci était certainement le plus calme, le plus... "sans histoire", où rien de bien fou ne se passait, et peut être était-ce justement ce que Arthur cherchait ici. Le calme d'une vie beaucoup trop monotone pour que quelque chose de fou ne vienne le brusquer.

Son sourire cependant ne fit que grandir à la remarque de Jack à propos de Klaus. Lui, fuir quelqu'un comme Jack ? La question, même ironique, fit réfléchir Arthur un instant : Jack était mort et mignon, le premier point aurait fait fuir Klaus, le deuxième l'aurait attiré comme du papier tue-mouche. A cette pensée, Arthur fit une petite moue. Un peu des deux je crois, lui répondit-il alors simplement tout aussi ironique.

Arthur avait eu l'habitude d'entendre des histoires sordides sur les morts et leurs discours de défunt. Et encore, il se disait qu'il était loin de tout savoir des échanges de son frère avec les esprits qui croisaient son pauvre chemin, mais il n'en avait pas besoin : ce qu'il savait était largement suffisant pour le déranger plus qu'il n'en fallait. Et pourtant, il avait toujours du mal à croire qu'une fois morts, la plupart des gens... réfléchissaient ou réagissaient comme ça. Il semblait que Jack ne faisait que confirmer qu'à l'époque, Klaus n'exagerait pas ses histoires.

C'est d'une violence, commenta Arthur tristement. C'est difficile à croire qu'une fois mort, au bord de l'enterrement, dans les derniers instants qu'il voit du monde, il puisse encore penser comme ça. C'est pas juste violent, c'est... un peu triste, non ?

Il savait que pour Jack, ça ne devait être qu'une routine lassante à laquelle Arthur rajoutait des sentiments qui n'existaient peut être pas en situation réelle. Mais tout de même, ce type était mort et parlait encore avec tellement d'amertume de son propre héritage ou de sa famille ? Et puis Jack continua de parler, sur la fréquence de morts qui fonctionnaient de la sorte, et associé à cette dernière réflexion d'Arthur, celui-ci fut forcé d'ouvrir les yeux : dans la tordue et problématique famille Hargreeves, combien de fois avaient-ils du mourir pour que le dernier souffle ne soit pas parasité par des reproches envers les uns et les autres ?

Ces gens, eux, n'avaient qu'une mort à expérimenter, et pas d'autres lignes temporelles encore plus tordues pour changer leurs rapports familiaux.

Oui, en fait ça tient la route. Mon père a du mourir dans deux lignes temporelles avant que moi même j'arrête de le voir comme un cafard au moment de mon départ alors... peut être que les morts ont les sentiments inverses qu'on leur imagine ? Ils se rendent compte que la vie avait beaucoup moins de valeurs finalement alors ce qu'il reste c'est encore à quel point ils sont riches ? Réfléchit Arthur avant de prendre une autre gorgée. Puis il eut un petit rire après un instant de silence. Quest-ce que c'est déprimant, laissa-t-il entendre en riant.

En voyant son regard, sourire toujours aux lèvres et pour répondre à sa question, Arthur se tourna à nouveau vers son piano, amusé alors que ses doigts commençaient déjà à danser sur les touches pour jouer un nouveau morceau. Moi ? J'aimerais pouvoir parler à des morts, tu es le point culminant de ma journée, Jack Skellington. Et tant mieux, s'il se passe quelque chose, généralement c'est moi qui provoque quelque chose de mal, dit-il sur le même ton qui tentait de cacher son éternel manque de confiance en lui.

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Jack Skellington

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“Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous !”
Charles Baudelaire


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MessageSujet: Re: pause café • ft. arthur h. pause café • ft. arthur h. EmptySam 31 Aoû 2024 - 13:53


pause café - feat @Arthur P. Hargreeves
nota bene
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« Me voilà fort rassuré, dans ce cas. Rassuré ou curieux, je l’ignore. Un peu des deux également ; probablement. » Tu ne prends pas la mouche et tu acceptes ce résultat. Les deux te vont, alors si tu peux avoir les deux en même temps c’est encore mieux. D’autant que tu trouverais ça très intéressant de pouvoir discuter avec quelqu’un qui possède les mêmes dons que toi. Enfin presque. Un parti de ceux-ci, au moins. Tu ne peux t’empêcher de penser que si l’humanité possédait cette faculté, un plus grand nombre du moins, tu serais beaucoup moins embêté à devoir jouer les nounous ou les porte-paroles de toutes les âmes trépassant dans ce monde.
Tu ne le dis pas trop fort en revanche, car non seulement jaloux à l’idée que l’on puisse te retirer le caractère unique de ce qui faisait de toi un roi dans ton monde, tu estimes que cela deviendrait vite ingérable. Un monde de vivant fou passant leur quotidien à discuter avec leurs morts. De quoi les encourager à s’emprisonner mutuellement dans des tourments perpétuels et à ignorer leurs voisinages faits de chair et de sang. Ce serait amusant ! Inédit ! Cependant, cette nouvelle vie, cette seconde chance, t’empêche de l’encourager.

Quelque chose qui s’appelle “Conscience”.

Si ton récit choque Arthur, pour toi c’est un jour comme un autre. Tu ne trouves cela ni triste, ni violent. Tu trouves cela plutôt méprisable, à vrai dire. Sans doute est-ce pour cette raison que tu n’es pas aussi réceptif à l’analyse que te fournit ton voisin. Tu as une tout autre vision des choses et le fait que tu la côtoie au quotidien, qu’elle soit l’un des parents qui t’a insufflé la vie, te rend plus doux et moins amer. Plus pragmatique. Contrairement à cette population qui fuit la mort par peur de ce qui s’y trouve, tu as la connaissance nécessaire pour les rassurer et leur dire ce qu’il y a de l’autres côtés du voile de l’existence. « Bienvenue dans mon monde. Installe-toi, fais comme chez toi. C’est, entre autres, la raison pour laquelle je suis encore sous anti-dépresseur et que j’ai perdu patience dans mon royaume. » souffles-tu avec détachement, alors que tu avales une gorgée de café.

Il y a de la mélancolie dans tes mots, c’est indéniable. Elle te colle à la peau depuis si longtemps que maintenant, tu t’en vêtis. Elle fait partie de toi. De ton image. Ton regard fixe le vide et tu cherches tes mots. Une réponse acceptable en essayant de faire en sorte que le monstre, que tu es devenu, ne monopolise pas la parole. « Je ne pense pas que cela soit aussi compliqué. Aussi biscornu. Je pense plutôt que c’était un homme avare qui s’est bercé d’illusion jusqu’à sa mort et arrivé à celle-ci, l’illusion s’est brisée. Il s’est rendu compte à côté de quoi il est passé et il l’a mauvaise de constater que ce ne sont que des vautours qui tournaient autour de sa fortune. Si l’argent l’avait réellement rendu heureux, il n’aurait pas éprouvé suffisamment de remord pour que son âme reste attachée à ce monde. Je trouve cela ni triste, ni déprimant ; plutôt pitoyable en faites et le fait que ça ne soit pas le premier du mois ne me rassure pas quant à la direction que prend cette humanité-ci. »

Un rire soufflé s’échappe de tes lèvres. Il est faible. Aussi faible que ta joie de vivre à l’état actuel, mais il est présent. Tu observes le jeu de ses doigts, ceux d’Arthur, sur les touches du piano et sans appuyer dessus, tu essayes de le mimer, de reproduire ses gestes et ainsi, d’apprendre. Tu ne dis rien, tu profites qu’il soit concentré pour faire cela dans son dos et tu l’écoutes pour lui rendre la pareille.

« Ça, c’est déprimant comme façon de penser. S’il se passe quelque chose de mal dans la seconde, évites de m’éparpiller s’il te plait. C’est d’un pénible de récolter les morceaux. »

Tu ne le consoles pas, car tu n’es pas de ceux qui, à coup de sentimentalisme, bercent d’illusion et sont prêts à mentir pour ceux-là. Tu préfères le concret, les démonstrations, les expérimentations. Tu apprends par l’observation et tu enseignes avec exercices. De pensées ou de travaux manuels, cela dépend de tes humeurs. « Blague à part, permets-moi d’en douter. Tu doutes trop, je t’aurais devancé et dans ce cas, le mal causé ne sera pas de ton fait. J’en tire un certain plaisir encore, je le reconnais. Voir la terreur dans les yeux d’autrui, ça me … galvanise, me rend vivant. Ça me fait du bien. » C’est grisant, voir excitant pour toi qui as passé des siècles dans un monde morne, monotone et mortuaire, parmi les monstres et autres joyeusetés dont la mort fait parti de l’être. La nouveauté, le risque, l’adrénaline ; ça fait battre tes vieux os et leurs donnent un souffle de fraicheur.
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