I'm sure we can meet again. ∞ Zoro

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When we’re together, we have no weakness. No vulnerability. We perfect each other.

À croire que le nord est une région qui ne le quittera jamais. Toute sa vie, Sanji avait fui North Blue pour se tenir le plus loin possible du Germa 66, des Vinsmoke. En se souvenant de son identité à Baïame, il avait eu la désagréable ironie de se loger au nord de l'île. Mais ici, pas d'armée scientifique, pas d'humains modifiés, pas d'îles volantes ou toute autre étrangeté qu'on ne trouvait que dans son monde d'origine. Juste un port avec vue sur l'horizon, et le restaurant en bas de chez lui où il a su se faire une place en travaillant pour un vieux con boitillant. Mais ça lui suffit comme couverture. Il fait ce qu'il sait faire de mieux et ce pour quoi il s'est battu toute sa vie : user de ses mains pour cuisiner. Si Sanji subit son quotidien sans pouvoir y changer quoi que ce soit, dans son cœur brûle l'envie de remonter à bord du Sunny. Et l'espoir est revenu au galop après ses retrouvailles avec Luffy, ou plutôt Miguel comme il aime se faire appeler depuis que sa mémoire lui joue des tours.

Peu de temps après, c'est Zoro qu'il croisa par le plus grand des hasards, lorsqu'il fut envoyé en centre-ville pour acheter des épices. Il s'y était rendu en train, plus rapide et économique pour ce qu'il avait à faire, et tomba sur la tête d'asperge qui semblait surveiller les allées et venues des passants. Sanji le confronta, pensant naïvement retrouver son pseudo-rival, mais ce ne fut pas le cas. À ses yeux, il n'était qu'un étranger, tout comme Luffy. Ainsi, face à lui, il n'avait pas Zoro, mais Takeshi.Cela ne l'empêcha pas de le confronter deux fois ce jour-là : en arrivant à la gare de Mercure, et en repartant. Le cœur serré, il faillit se battre avec lui lorsque le ton monta, comme à leur habitude, avant de reprendre le train, le cœur aussi lourd de joie que d'impuissance. Cela ne s'était pas passé aussi bien qu'avec Miguel ce jour-là.

Et comme Sanji ne voulait pas rester sur un échec, il revint le lendemain à l'heure du déjeuner avec un bento et une bouteille de saké. Si la nourriture avait aidé à retrouver sa réelle identité, il avait parié que cela fonctionnerait sur Zoro. Mais encore une fois, c'était une pensée bien naïve en espérant que du riz blanc et un morceau de viande suffiraient... Par la suite, le jeune cuistot revint jour après jour, à la même heure, avec un plat différent pour nourrir son nakama. Car même sans souvenirs, Zoro restait un membre de son équipage, les Mugiwaras. Même si leur duo était connu pour leurs disputes et leur rivalité, Sanji ne pouvait s'empêcher d'être inquiet et de vouloir prendre soin de lui à sa manière, comme avec Luffy, dans un acte purement protecteur. Sanji préférait les garder à l'œil tant qu'ils n'avaient pas récupéré leurs souvenirs, par crainte de ne plus les retrouver, de ne plus jamais revoir la mer, et de ne plus jamais croiser les regards brûlants de Zoro.

Aujourd'hui n'a pas échappé à son nouveau rituel. Pendant le service du midi il s'est éclipsé en douce avec deux bento : l'un qu'il avait laissé à un marin pour Miguel, et l'autre pour Zoro qu'il comptait lui apporter en personne. D'un coup de train le voilà à la gare de Mercure, vêtu d'un costume repassé et d'une cravate. La démarche est nonchalante, le regard caresse la foule sans trouver celui qu'il cherche. Tch, ou est-il, cet idiot ?! L'horloge murale affiche presque 14h, Sanji a trainé entre le boulot et le trajet, peut-être bien que Zoro est parti manger ailleurs... Alors il flâne, continue de le chercher, et finalement ses pas le mène à l'extérieur où il trouve l'autre tête de cactus. « Oy.. Marimo! Par ici ! » en guise de salutation. Quand leur regard se croise il lève son sac pour lui montrer qu'il lui apporte de nouveau de quoi se sustenter et s'allume de l'autre main une clope.

« Si tu as faim, mange-le tout de suite. Sinon, le riz va perdre ses saveurs et le poisson ne sera plus aussi frais. » Aujourd'hui, Sanji est venu avec des sushis et des sashimis, mais il n'a apporté aucune bouteille. Il expire longuement sa fumée avant de reprendre. « Je ne veux pas que ce repas soit gâché. » Aucun sourire n'habille son visage, aucune sympathie ne danse dans ses yeux. En réalité, Sanji est tendu à chaque fois qu'il vient le voir, contrairement à Luffy qui apaise ses doutes et le rassure d'un seul rire. Avec Zoro, c'est différent. Parce qu'il a éprouvé des choses à son égard qu'il n'avait jamais osé dévoiler, et qu'il regrette peut-être aujourd'hui cette situation. Sanji lui en veut peut-être un peu de l'avoir oublié, lui et tout le reste. Alors, il a jeté l'éponge pour lui faire rendre la mémoire. Chaque rencontre avec Zoro, désormais Takeshi, le plonge dans une douleur sourde.

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@Sanji Vinsmoke

Un soupir s'échappe de tes lèvres alors que tu assistes au même spectacle qu'à ton habitude. Tu vois les gens regarder et chercher leurs trains, d'autres qui courent pour ne pas le rater, d'autres encore beaucoup plus tranquilles parce qu'ils viennent juste d'arriver en garde et ceux qui ont déjà repérés leur train mais qui continuent de vérifier juste au cas où. T'as même le droit à une vieille dame qui vient te voir en te demandant où se trouve la voie E pour qu'elle retrouve son train. « Par là. » Que tu lui annonces avec ton doigt alors que sans le savoir, tu viens juste de lui indiquer la sortie de la gare. Ton sens de l'orientation, il est mauvais et tu ne fais pas attention quand elle repasse devant toi avec un regard noir. Tu sais bien ce qu'elle se dit, pourtant t'étais persuadé de lui indiquer la bonne voie. Tu surveilles aussi, tu regardes les gens qui ont un comportement un peu étrange ou anormal, tu zieutes les bagages laissés à l'abandon jusqu'à ce que quelqu'un viennent les récupérer. Tu sais comment faire, tu sais comment gérer tout ça, c'est ton boulot et t'en as l'habitude aujourd'hui. On ne peut pas dire que tu vis une vie de rêve, mais cette routine a malgré tout quelque chose de réconfortant. En tout cas, tu n'es pas au pire. Tu te surprends, de temps en temps, à regarder l'heure comme si tu attendais quelque chose, comme si t'en étais même impatient. La vérité, c'est que tu attends vraiment quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Ton petit plaisir du midi. Tu ne sais même pas pourquoi ce mec vient te donner à manger, chaque fois que tu lui demandes il bredouille quelque chose et change de sujet. En tout cas, tu ne peux pas nier qu'il cuisine vraiment bien et qu'à chaque fois tu te régales. Rien à voir avec les pâtes cramées que tu fais à Tony quand tu t'y essayes parce que tu n'as pas encore compris qu'il faut faire bouillir de l'eau avant. Certes, c'est un cuistot, c'est son boulot, mais sa cuisine est particulièrement bonne, même pour un cuistot.

Alors oui, t'attends avec impatience ce Sanji qui semble décidé à s'occuper de ta pause repas du midi et ça aussi, c'est devenu une routine qui te fait du bien. Sauf que l'heure arrive et que tu ne vois toujours pas de mèche blonde. Peut-être qu'il ne viendra pas aujourd'hui. Tu vas pas mentir, ça te fout un peu les boules, d'autant que t'as rien prévu pour manger du coup. Tant pis. Tu décides de sortir dehors pour au moins prendre un peu l'air et t'attendra le soir pour manger mieux. Si c'est Tony qui cuisine ça devrait pas être trop mauvais. Finalement, tu entends sa voix t'appeler. Marimo. T'as l'habitude qu'il t'appelle comme ça, référence à une sorte de mousse au Japon. C'est bien trouvé, mine de rien. Tu lèves la main pour le saluer, cachant ta joie de le revoir. Tu pensais qu'il t'avait oublié ou qu'il s'était lassé, t'es rassuré de voir que c'est pas le cas et si tu retiens un sourire c'est uniquement par fierté. Fierté qui sera vite oubliée quand il lève le sac de provision et t'arrache malgré toi un sourire. Tu vas pouvoir manger ! Tu fouilles dans le sac sans attendre, tu sors ce qu'il t'a préparé et constate avec déception qu'il manque le plus important : à boire. Pas de saké, pas de rhum ou quoi que ce soit d'alcoolisé. Dommage. C'est pourtant ce que tu préfères. Ou presque du moins. Tu ne te fais pas prier pour attraper un des sushis et le porter jusqu'à ta bouche. Délicieux. Le meilleur que t'aies mangé sans doute. Tu le savoures.

« Merci pour le repas. » Tu n'y croyais plus, mais finalement, il existe un bon Dieu. Tu avales un second sushi, après tout c'est lui qui t'a dit de ne pas attendre. « Il manque quand même de quoi boire pour faire passer tout ça. » Tu le regardes, un sourire taquin sur les lèvres. Tu ne peux pas lui en vouloir de te ramener un plat préparé par ses soins, tu ne peux pas lui reprocher ce petit détail, pas pour de vrai du moins. Mais t'aimes l'emmerder un peu, le taquiner, comme il semble aimer le faire vu les surnoms qu'il te donne. « Je pensais que j'y aurais pas le droit aujourd'hui, je suis content de voir que c'est pas le cas. » Il tient sa promesse, promesse qu'il n'a jamais faite ou alors qu'à lui-même. Il n'est pas obligé de venir, de faire tout ça, tu ne sais pas pourquoi il le fait. Tu ne le sauras peut-être jamais. Tu regardes la foule devant toi, trop gêné pour le regarder droit dans les yeux, mais tes joues légèrement rougies te trahissent malgré tout. « Tu sais, c'est mon moment préféré de la journée, c'est ce qui l'anime... » T'es pas du genre démonstratif, mais tu n'as pas peur de dire ce qu'il faut, quitte à en avoir les joues un peu rougies. T'avales un sashimi pour ne pas t'alourdir sur le sujet avant de finalement tourner la tête vers lui, tes yeux sombres rencontrant l'azur des siens. Bon sang ce qu'ils sont beaux, ce qu'il est beau. « Alors, quoi de neuf depuis hier ? »

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@Takeshi Shimotsuki

Ce sourire taquin, qu'est-ce qu'il aimerait lui retirer des lèvres ! Par n'importe quel moyen ! « Eh ! J'te signale que tu es en plein service, idiot ! » s'offusque Sanji, sachant très bien que Zoro le fait marcher délibérément. C'est une dynamique qu'ils connaissent tous les deux trop bien : l'un taquine, l'autre réagit, et leurs nombreuses querelles en témoignent. C'est leur complicité à leur manière, une complicité indéniable. Il est à deux doigts de s'engrainer dans une nouvelle dispute pour un rien, mais ce que Zoro – ou plutôt Takeshi – lui offre le cloue sur place. Le voir rougir en confessant que c'est le moment de la journée qu'il apprécie le plus déstabilise complètement Sanji. C'est au tour du cuistot de détourner les yeux, se perdant dans la contemplation du sol pour fuir ce moment gênant. Peut-être que ses joues se colorent aussi, il n'en sait rien et préfère froncer les sourcils. « De-de rien, mange avant que le poisson ne se réchauffe ! » bafouille-t-il, pris au dépourvu par cette réaction inattendue. Ça lui rappelle que devant lui se tient non pas Zoro, mais une version de lui-même remise à neuf, dépouillée de ses souvenirs.

Sans rien dire, Sanji s'éloigne. « Franchement... » murmure-t-il en s'asseyant sur un muret, à l'ombre pour se protéger du soleil. Sa cigarette se consume au gré de ses respirations. Il inspire une grosse bouffée avant de la recracher lentement, tête en arrière, le regard perdu dans le ciel. « Regarde-toi... » À une époque, il se serait sacrifié pour protéger Zoro et Luffy. Aujourd'hui, ils se retrouvaient ici, à échanger des bentos et à rougir sans que Sanji puisse expliquer ce qu'ils faisaient là, ni pourquoi leur mémoire leur jouait des tours à tous les trois. « Hier ? » Sanji se reconnecte à la réalité, tourne sa tête vers Takeshi sans malaise cette fois-ci. Il soutient son regard sans rougir, l'observe manger. « Le vieux m'a surpris en train de piquer dans sa réserve de bouteilles. Enfin, la réserve du restaurant... pour toi justement. Alors plus de bouteilles pour les prochaines fois. Je crois bien qu'il m'a dans le viseur en ce moment, je vais faire profil bas. » Entre ça et le coup des poissons avec Miguel, Sanji enchaîne les bourdes et les engueulades avec le patron. En y repensant, il tord sa cigarette sans le vouloir.

La première fois qu'il avait ramené un bento à Takeshi, Sanji lui avait dit Pose pas de questions, contente-toi de manger ! Et il l'avait mangé sans broncher. « Tu sais... Je suis surpris de te voir ici. Sans te perdre. Tu arrives tous les jours à retrouver cette gare ! » Sanji, ironique, cherche la petite bête, se réfugiant dans sa zone de confort en taquinant Takeshi. Finalement, il n'y a qu'avec lui qu'il se permet d'être aussi familier, de dépasser les bornes. Au-delà de ça, il réalise qu'il n'a jamais vraiment parlé de sa vie, de lui. Mais est-ce que cela l'intéresserait vraiment ? « Je ne viens pas d'ici, je ne sais pas ce que j'ai fait là... Mais récemment, j'ai retrouvé un ami... Mon capitaine, Luffy. Je suis cuistot sur son navire, en réalité. » Il pousse un long soupir et croise une jambe sur l'autre. « Mais il m'a oublié, lui aussi. »

Son regard caresse la foule de passants qui sortent de la gare avant de s’arrêter sur une femme élancée aux jambes dénudées. Il respire maladroitement, typiquement son genre. Peut-être qu'il rougit, peut-être qu'elle a besoin d'aide pour tirer sa valise, vraisemblablement plus lourde qu'elle ! Mais quand Sanji se décide, il est déjà trop tard ; elle vient de monter dans un bus. Il secoue la tête de droite à gauche pour se reprendre puis regarde Zoro. Ses yeux, ses lèvres, ses yeux. « Je suis en mi-temps ce soir... Le vieux m’interdit de mettre un pied dans la cuisine chaque soir, jusqu’à la fin du mois... Je suis de corvée plonge. Un restaurant de merde, ma cuisine est pourtant la seule chose qui l’aide à tenir debout... » Quand il se rend compte que sa cigarette est terminée, il s’en rallume une sans attendre. « Et toi ? » La question est peut-être timide car, jusqu’à maintenant, il n’a parlé que de lui.

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@Sanji Vinsmoke

Tu te retiens de rire à sa remarque, tu es effectivement en service et pourtant ça ne l'a pas empêché de te ramener une bouteille à chaque fois. Tu tiens bien l'alcool, vraiment bien, il t'en faudrait des tonneaux entiers pour être saoul. Cela dit, il ne peut pas le savoir. Il doit simplement te prendre pour un alcoolique, ce que tu n'es pas vraiment. C'est vrai que tu bois beaucoup, que tu aimes ça même, mais tu sais t'en passer, tu n'es pas dépendant et là est la différence. Tu ne penses pas ça juste pour te rassurer, tu n'as vraiment pas besoin de boire pour te sentir bien. Ta remarque, brutalement honnête, semble le gêner un peu et tu ne peux pas t'empêcher de le trouver adorable à le voir bégayer et rougir. Il ne s'y attendait visiblement pas. Tu ne peux pas dire que tu lui plais ou quoi que ce soit, tu ne sais pas pourquoi il fait tout ça pour toi, mais il le fait et il doit avoir ses raisons. Tu ne lui as jamais demandé jusque là parce que tu n'as pas besoin de le savoir pour le moment. Peut-être qu'il veut se rapprocher de toi, peut-être qu'il croit faire la charité. Peu importe, tu sens que ça part d'une bonne intention, qu'il est honnête et ça te suffit. Toi tu as appris à apprécier sa compagnie et vu ta frustration d'aujourd'hui en le voyant pas arriver, tu as même commencer à t'y habituer. Tu ne mens pas, c'est vraiment ton moment préféré. Vous ne parlez pas forcément beaucoup à chaque fois, mais sa simple présence te fait du bien et tu ne sais pas pourquoi. Tu te sens moins seul quand il est là, comme si une partie de toi était revenue.

Tu continues de manger, de savourer ce repas préparé avec talent tandis que tu écoutes ce qu'il te raconte. Tu étires un petit sourire amusé en découvrant qu'il s'est fait gronder pour toi, pour te faire plaisir. Tu ne devrais pas pourtant, parce qu'il vient de te faire comprendre que les bouteilles d'alcool ce serait terminé pour le moment. Tu n'aurais plus ton petit plus du midi. Tant pis. Si lui venait, s'il continuait à passer te voir, alors c'était tout ce qui comptait. « Eh ! Je me perds pas si souvent, c'est juste mal indiqué. » Mauvaise foie, mais tu l'assumes à moitié. Tu sais que ce n'est pas une vraie excuse, t'es capable de rater une sortie indiquée par un panneau. Mais tu peux pas te laisser faire, tu peux pas le laisser gagner, c'est plus fort que toi. Soudain, tu en apprends plus sur lui et t'es surpris. Tu ne comprends pas tout. Il ne vient pas d'ici ? Il est cuistot sur un bateau ? Qui d'autre l'a oublié ? Tu voudrais lui poser des questions, mais le spectacle qui s'offre devant toi ensuite t'en empêche. Tu le vois admirer cette belle femme qui monte dans le bus, tu le vois regarder avec un peu trop d'insistance. Il aime les femmes, énormément. T'as l'impression que dans une autre vie, ça pourrait te braquer, mais pas ici.

« Moi ? » Tu le regardes s'allumer une clope alors qu'il vient juste d'en finir une et tu te dis que finalement, tu n'es pas le seul à avoir tes démons. « Moi, je... » Tu pourrais lui parler de Tony, lui parler de ce gars hyperactif que t'as arrêté et que t'as apprécié au final, cette voleuse qui a réussi à t'échapper malgré tout. « La routine. » Non pas que tu ne veuilles pas te confier à lui, mais tu ne vois pas ce que ça pourrait lui apporter. Pourtant lui, il s'est confié à toi, tu devrais lui rendre la pareil. Tu soupires, contre toi-même. « J'ai eu pas mal de cas spéciaux récemment, un hyperactif un peu naïf et une voleuse douée, mais j'ai l'habitude de ce genre de choses ici. » C'est ton boulot après tout.

Tu sais que ce moment ne va pas durer éternellement et ça te frustre. Cette fois, il commençait à se confier et tu t'autorisais à le faire aussi. Sans compter qu'il finira forcément par plaire à une de ces demoiselles devant lesquelles il bave. Tu dois saisir l'occasion. « Au fait, tu disais que t'es à mi-temps ce soir ? » Question rhétorique, simplement pour ramener le sujet sur la table. « Et si... Ça te dirait qu'on se fasse un truc ? Ça nous changera des midis à la gare. » Une invitation, un rendez-vous. Oui, t'as envie de passer un moment avec lui. « Je te récupère ce soir, après ton service. Et si ton patron t'empêche de sortir, j'en fais mon affaire. » C'est peut-être pas une bonne idée que ce soit toi le guide, mais tu as quelque chose en tête et tu préfères lui faire une surprise.

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@Takeshi Shimotsuki

Sanji écoute attentivement ce que Takeshi a à lui offrir. La routine, évidemment... À quoi s'attend-il, de toute façon ? Cependant, son sourcil frémit légèrement à la mention de ces deux personnages étranges. Il n'y aurait qu'une seule voleuse pour qui il anéantirait la terre, et qu'un seul naïf pour qui il donnerait sa vie. « Dis donc, cette voleuse, est-ce qu'elle ne serait pas... » Sa question reste en suspens. Cela n'a pas vraiment d'importance. Il secoue la tête, une nouvelle volute de fumée s'échappant de ses lèvres. Le sujet change. Oui, il est en mi-temps ce soir. Sanji acquiesce en silence, intrigué, tandis qu'il le regarde dans les yeux. Mais soudain, il cesse de respirer. L'air reste bloqué dans sa poitrine, comme si sa cigarette l'avait consumé de l'intérieur. Ses lèvres restent suspendues, incapable de croire ce qu'il vient d'entendre. Zoro, ou plutôt Takeshi, lui propose un... rendez-vous ? Sa main libre devient moite. Dans quoi s'aventure-t-il encore ? Et tout cela, dans le dos de Zoro, d'une certaine manière. « Je ne sais pas si c'est une bonne idée. » Il balbutie avant de prendre une profonde inspiration. A-t-il le droit de profiter de cette situation, de lui ? Mais si la demande vient de Takeshi...

Ses joues se gonflent et il serre les dents, Sanji tente de retenir quelque chose, de contenir une émotion qui n'était pas apparue depuis longtemps. Finalement, il ne résiste plus et un long fou rire lui échappe. Takeshi, mettre une branlée à son patron ? Il aimerait bien voir ça ! Ce moment de légèreté a au moins le mérite de le détendre ; ses épaules, crispées depuis son arrivée, semblent enfin se relâcher, même si son cœur refuse encore de se calmer. « Si tu lui en colles une, laisse-moi le temps de voir ça. C'est un cas spécial, lui aussi ! » Lui, qui s'était toujours interdit de tenter quoi que ce soit avec son frère d'armes, son abruti de rival, voit maintenant la barrière qu'il avait lui-même érigée s'effriter. « Ce soir... ça me va. » Il finit par céder, pourquoi pas après tout ? Il pourra garder un œil sur lui. Voilà, c'est ça ! Garder un œil sur lui et juste ça, n'est-ce pas ?

« J'ai une idée! Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas eue avant. » Sanji coince sa cigarette entre ses lèvres et cherche un instant son téléphone. Pas dans les poches de son pantalon, finalement c'est dans une poche intérieure de sa veste qu'il le trouve! Un objet qui tient dans la main et qui a la même utilité qu'un den den mushi. Il l'avait quand il a retrouvé ses souvenirs et aujourd'hui, il ne pourrait plus s'en passer. Quand il réalise ce qu'il est en train de faire, il n'ose plus regarder Takeshi dans les yeux et se concentre sur son téléphone. La gêne le reprend et il essaie de ne pas y penser tandis que son cœur bat plus vite. « Donne-moi ton numéro, je vais t'envoyer mon adresse. » C'est tellement plus simple de lui en coller une que de lui demander son numéro! Heureusement que personne n'est témoin de cette scène. Son doigt glisse malendroitement sur le tactile pour entrer le numéro de Takeshi, tandis qu'il ignore les quelques notifications qui attendent. Trois messages de son patron, quel con décidément, même hors service il a le don de titiller Sanji! Lui et Zeff seraient meilleurs amis ici, pas de doute! Dans la foulée, Sanji envoie le message contenant son adresse située dans la banlieue nord de Baiame. L'adresse correspond au restaurant, au-dessus duquel se trouve son appartement. « Je ne sortirai pas avant 22h. » Il le regarde du coin de l'œil pour guetter sa réaction, par crainte que les plans ne soient annulés. Enfin, par plans, Sanji ne sait même pas ce que Zoro lui réserve.

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@Sanji Vinsmoke

L'histoire de la voleuse semblait avoir attiré son attention, mais sans plus. Du moins, il se stoppa net dans sa phrase et tu ne cherchas pas non plus à insister sur le sujet. Ce n'était pas la première, ce ne serait pas la dernière. Cela dit, celle-là était vraiment douée dans son domaine, très douée. Ta routine, elle ne t'intéresse pas. Pas maintenant. Au contraire, tu prends l'occasion de casser ta routine, de changer ton quotidien. Tu fais peut-être mal, mais tu veux passer un moment avec lui en dehors de la gare. C'est sans doute un peu idiot, d'autant plus de lui demander après l'avoir vu baver devant une inconnue. Tant pis, au pire il refusera et tu passeras à autre chose. Il vient tous les midis te voir, te donner à manger alors tu ne peux t'empêcher d'avoir un peu d'espoir malgré tout. L'espoir diminue alors qu'il semble peu enclin. Tu ne te sens pas vexé ni énervé par sa réponse, un peu déçu seulement, mais c'est son choix et tu le respectes. Tu insistes un peu, sans forcer, pour jouer sur son indécision. Tu ne t'attendais pas à cette réaction, à le voir éclater de rire. T'as dit un truc drôle ? Visiblement, son patron est un sacré cas, mais peut-être que Sanji te sous-estime. Tu es loin d'être en reste et tu sais te débrouiller. Tu ne chercherais pas à faire virer le blondinet, mais tu doutes pas être capable de foutre une raclée à son patron, aussi imposant et costaud qu'il puisse être. Quand il finit par accepter, malgré toi, un léger sourire s'imprime sur ton visage. Tu es soulagé oui, mais surtout heureux.

Sourire qui ne dure qu'un court instant, il ne l'aura peut-être même pas remarqué d'ailleurs. Ses mots t’interrogent et tu le regardes sembler hésiter jusqu'à ce qu'il finisse par cracher sa pastille. Tu pourrais sourire à nouveau de le voir gêné, de le voir aussi adorable, mais tu n'en fais rien. Cette fois, tu te retiens de le taquiner ou de lui envoyer la moindre pique. Après tout, t'auras son numéro toi aussi, tu ne voudrais pas gâcher l'occasion. Tu lui donnes ton numéro sans attendre avant de recevoir un message d'un numéro inconnu, une adresse. Tu rajoutes le numéro à son nom, pour ne pas le perdre, avant de relever la tête vers lui. « Pour quoi tu me prends, une poule ? » Peu importe l'heure, t'es pas un gamin qui doit se coucher avant le coucher du soleil. Tu mets la vaisselle dans le sac avant de te lever et de le lui tendre. « Merci pour le repas, on se voit ce soir. » Tu lui fais un dernier signe de la main avant de retourner à ton boulot sachant que tu le retrouveras plus vite que prévu.

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21h55. T'es essoufflé, mais fier de toi. Tony a passé un moment à t'expliquer le chemin pour te rendre au restaurant. Tu as même mis le GPS, mais tu t'es quand même perdu. Heureusement, tu avais pris de l'avance, sentant ce qui allait arriver. Finalement, tu as fini par trouver. Tu reprends ta respiration, fatigué d'avoir couru dans tous les sens en voyant l'heure tourner. Loin de ton uniforme de la gare, tu portes une chemise marron et un pantalon noir. T'y serais allé en short, mais Tony a insisté pour que tu te fasses un minimum beau. Tu attends là, devant le restaurant. T'es curieux, t'as envie de voir à quoi ressemble ce fameux patron et en même temps, tu ne veux pas faire d'histoires. Tu préfères rester dehors, pour cette fois. Quand tu le vois sortir, tu ressens une sensation étrange. Ça fait bizarre de le voir comme ça, en dehors du boulot. Tu n'arrives pas à décrire le sentiment, mais c'est agréable. Tu lui fais un signe de la main pour manifester ta présence. « La poule est arrivée et pile à l'heure ! » Cette fois, tu te moques un peu de lui, mais tu n'aurais pas de quoi s'il savait que t'as mis une bonne heure à te retrouver. « On va devoir marcher un peu, j'espère que ça te dérange pas ? » Tu veux l'amener dans ton coin, celui où tu aimes aller de temps en temps. Tu veux le lui montrer. « En tout cas t'es... Enfin j'veux dire tu... Je suis content qu'on se voit. » T'es un peu gêné c'est vrai, mais tu tiens à dire les choses.

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@Takeshi Shimotsuki

« Ouais. » Sanji avait récupéré le petit sac de vaisselle que Zoro lui tendait. « À ce soir. » Il était parti en lui adressant un petit signe de la main. Toute la journée, il n'avait pensé qu'à ce soir! Dans le train, chez lui, au port lorsqu'il faisait quelques emplettes, et au restaurant dans la soirée. Contrairement à Zoro, Sanji n'avait pas vraiment fait d'efforts particuliers. Il était resté dans la même tenue, il faut dire qu'il était déjà bien sapé. En général, il prenait soin de son apparence, très sensible à l'image qu'il renvoyait. Peut-être avait-il fait l'effort de se recoiffer au restaurant avec ses mains, ce qui lui valut quelques moqueries de ses camarades. "Eh ben alors Sanji, t'as un rancard ce soir ?" Des rires éclatèrent parmi les autres cuistots et la bleusaille, et Sanji se braqua. « Je vous emmerde. » Le patron, toujours prêt à surenchérir, débarqua comme par magie. Il aimait ne louper aucune occasion pour tacler son meilleur cuistot : "Si tu me la présentes, je pourrais dire que t'es un bon parti, un homme à marier ! Tu fais la vaisselle mieux que quiconque ici !" Sanji devint rouge de colère à cette nouvelle pique, et tout le monde rit.
Même le vieux rit de bon cœur.
Et allez savoir pourquoi, ça fit sourire Sanji en le voyant, alors il ne dit rien.

Alors oui, Sanji faisait la plonge comme personne grâce à Zeff. La vaisselle brillait de mille feux et il donnait tout ce qu'il avait. Parfois, il s'autorisait quelques pauses clopes selon son propre timing, et non celui imposé par le vioc. Il comptait les heures, les minutes, les secondes, parce que oui, il avait rencard. Pas avec "la", mais "le", lui, Zoro. Même s'il ne cessait de se poser des questions, une douce chaleur enveloppait son cœur quand il pensait à lui. Enfin, les aiguilles de l'horloge se calèrent sur 22h, comme promis. Le restaurant était encore plein, le rythme en cuisine soutenu, mais Sanji n'était qu'en mi-temps. Même si ses mains le démangeaient d'attraper un couteau, ou de rectifier un plat pour refaire l'assaisonnement, il ne faisait rien car il savait qu'il était attendu. En partant, les autres hommes lui donnèrent des tapes sur l'épaule en guise d'encouragement. C'est le vioc qui le retint pendant qu'il pliait son tablier. "Je t'ai jamais autant vu sourire, fais gaffe, tu vas rester bloqué... Amuse-toi bien ce soir. Sois à l'heure demain midi" Le patron lui fit un clin d'œil complice, mais en réalité, Sanji était gêné. Et tout le monde le savait. « Ouais... Merci, vieil homme. »

Enfin, il sort. Enfin de l'air frais. Enfin du calme. Juste le bruit des vagues un peu plus loin, couvrant le brouhaha du restaurant derrière lui. Et Zoro, ou plutôt Takeshi, est déjà là, essoufflé. Sanji lui répond par un signe de la main en s'approchant. « La poule ? » Il se souvient de la petite pique de Zoro plus tôt, et de la manière dont il s'était moqué de lui. « Eh ! Ferme-la avant que j'te transforme en nuggets, Marimo. » Et voilà, les chamailleries reprennent. Ces deux-là ne pourraient sans doute jamais se retrouver en se claquant la bise et en prenant des nouvelles l'un de l'autre, civilement. « Depuis quand tu t'inquiètes de ce qui pourrait me déranger ? » Oups, il est encore sous pression, d'autant plus que Takeshi est amnésique. Il redescend doucement. « Moi aussi, je n'en pouvais plus d'astiquer des assiettes et des verres. » Il soupire et s'allume une cigarette, une récompense bien méritée. « Je te suis. Qu'est-ce que tu nous réserves ? » Il est impatient de le découvrir, bien qu'il tente de le cacher derrière un air désinvolte. « Oh sauf si tu préfères faire une pause. Les poules ont de petites jambes, et t'as l'air déjà bien essoufflé! » Il surenchérit, se moquant cette fois-ci de Takeshi en riant de plus belle, sincèrement.

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@Sanji Vinsmoke

Depuis quand est-ce que ça ne t'étais pas arrivé de sortir avec quelqu'un, d'avoir un rendez-vous ? C'était ça, un rendez-vous, un date comme on dit maintenant. Tu ne lui avais pas caché, il avait accepté. Tu savais bien que tu ne rivaliserais jamais avec ces femmes devant lesquelles il bavait littéralement, qu'aussi gros qu'ils puissent être, tes pectoraux ne rivaliseraient jamais avec une poitrine généreuse. Pourtant, il venait, tous les jours. Pourtant, même s'il te cherchait sans arrêt, il avait parfois ces regards à ton attention. Ce genre de regard que tu ne voyais pas dans un autre monde, mais qu'ici, tu remarquais. Parce que tu n'étais pas Zoro, mais Takeshi. Les choses étaient plus faciles, tu n'avais pas à nier ce que tu ressentais. Tu n'aurais jamais la douceur et les formes d'une femme, mais il avait dit oui, c'était la preuve que ce n'était pas si grave. C'était la preuve que ta dureté et tes formes ne lui étaient pas si indifférents. Sanji s'extasiait devant les femmes, mais il était aussi capable d'apprécier le charme des hommes. Si ce n'était pas le cas, il aurait refusé. Si c'était toi qui te trompait, alors tant pis. Tu passerais à autre chose. Cela dit, tu ne pouvais pas laisser passer cette occasion, tu n'as pas pu t'empêcher de lui proposer. Comme si cette chance que tu n'avais pas su saisir dans un autre univers t'étais offerte de nouveau, comme si instinctivement tu savais que tu ne devais pas la laisser passer.

Il est là, face à toi, toujours aussi piquant que d'habitude et tu retiens un sourire de t'échapper. Si parfois ça t'agace, la plupart du temps ça t'amuse. Ce soir encore plus. Mais d'un coup, il semble se raviser, se calmer. Tu ne sais pas s'il est juste nerveux ou agacé. Peut-être que cette situation le met mal à l'aise. Peu importe, vous commencez à vous éloigner du restaurant et tu le vois s'allumer une énième clope alors que vous commencez à longer la mer. Tu pourrais répondre à sa dernière remarque en l'emmerdant toi aussi, tu pourrais le chercher et tu finiras par le faire. Mais à l'instant, tu laisses seulement échapper un rire malgré toi. Léger, un peu nerveux. Toi t'es pas à l'aise. Pas dans le sens où la situation t'ennuie, plutôt parce que t'as pas l'habitude de ce genre de choses. Quelque part, tu te dis qu'il n'y a pas de manuels, de façon de faire, mais tu veux bien faire. Tu veux au moins lui offrir une soirée agréable ne serait-ce qu'en guise de remerciement pour tous ces repas. Il ne te doit rien après tout. « Continue de raconter des conneries et on verra qui sera le plus essoufflé. » Un sourire taquin dans sa direction, tu le guides et c'est bien le seul chemin sur lequel tu arrives à te repérer. « C'est une surprise, j'te dirais rien tant qu'on y sera pas. » C'est mieux s'il le découvre et peut-être qu'il trouvera ton coin nul étant donné que vous longez déjà la mer, mais tant pis. Le chemin n'est d'ailleurs pas très long et tu finis par t'arrêter une fois que vous y êtes, les yeux rivés vers l'horizon.

« On y est. » Que tu lâches sans le regarder tout de suite. C'est juste un point de vue sur la mer, sur son étendue. Tu tournes la tête vers lui, tes yeux cherchant les siens avec sérieux. Tu veux qu'il comprenne. « J'aime venir ici, j'y viens assez souvent en fait. Y a rien de particulier, mais d'ici, on voit bien l'horizon. Ça me fait du bien de me poser ici et de regarder la mer. Beaucoup de bien. Elle m'attire, elle m'appelle presque. Je comprends pas pourquoi... » Tes yeux restent ancrés dans les siens pour qu'il comprenne que c'est important pour toi, aussi stupide que ce soit. Miguel le connaît ton coin, mais parce qu'il t'y a vu par hasard. Sanji, c'est différent. Tu finis par observer l'étendue de nouveau. « Parfois j'ai l'impression de pas être à ma place ici. J'ai pas d'affinité particulière avec le monde marin et pourtant, je rêve souvent de voguer à bord d'un bateau. Un bateau à tête de lion. » Tu ris un peu, pour montrer le ridicule de tes rêves. Ça n'a aucun sens, mais c'est un sentiment profond et fort. Tu finis par t'asseoir quelque part et tu tapotes la place à tes côtés pour qu'il te rejoigne. « Allez viens, faudrait pas que la poule se sente trop seule. » Tu attends qu'il te rejoigne pour lancer un sujet plus ambigu. « Tu sais ce que signifie mon invitation ce soir, pas vrai ? » Tu préfères t'assurer de la situation. « Je vois bien comment tu regardes les belles femmes. Les femmes tout court en fait, comme un gros pervers. » Une petite pique placée, gratuite. « Alors j'ai pas envie de me lancer dans la mauvaise direction, même si j'en ai l'habitude. Je ne te demande rien, pas ce soir, mais je veux juste... » Tu ne sais pas comment dire, comment l'expliquer. Tu ne cherches pas à lui faire cracher une déclaration ou quoi que ce soit, tu veux juste savoir si t'as une chance. C'est comme un blocage en toi, quelque chose de si fort qu'il t'a suivi d'un autre monde. Dans une autre vie, c'est ce qui t'a empêché de lui avouer tes sentiments. Aujourd'hui, tu répares enfin ce que tu n'as pas pu faire ailleurs.

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When we’re together, we have no weakness. No vulnerability. We perfect each other.

@Takeshi Shimotsuki

Il s'imagine déjà finir dans un bar, à boire, peut-être même à se lancer dans un jeu d'alcool où sa fierté serait mise à l’épreuve. Mais rien de tout ça ne semble être au programme. Ils longent simplement le rivage avant de s'arrêter à un endroit où l'horizon s'étend à perte de vue. Cet endroit a un certain charme, Sanji le sait bien puisqu'il vit ici depuis toujours. Bien qu'il pourrait partir pour Novacrest maintenant que sa mémoire est revenue, il préfère rester ici pour le restaurant. Pour le vieux, envers qui il a une dette. Et parce qu'il aime cet endroit, malgré ce que son attitude pourrait laisser croire. L'endroit où Takeshi l'a conduit, Sanji le connaît bien. Il ralentit souvent le pas pour contempler l'horizon lorsqu'il passe par ici. Il comprend pourquoi la tête d'algue apprécie cet endroit. Baiame regorge de ces petits coins de paradis qui font tout le charme de la région. Sanji est resté silencieux jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent. « J'aime bien cet endroit. Je m'arrête souvent pour observer les chalutiers qui prennent le large le matin. Je comprends pourquoi tu aimes venir ici. » Généralement l’endroit est tranquille, parfait pour se ressourcer.

Sanji fixe l'horizon, la mer est calme ce soir-là. Le crépuscule enveloppe le paysage d'une lumière douce, un tableau magnifique que la nuit commence à effacer. Lorsque Zoro le regarde, il détourne les yeux pour partager ce moment. « J’comprends ce que tu ressens. Je ne me sens pas non plus à ma place ici. Cette île est vraiment merdique. » Il soupire, essayant de dissimuler une vague de sentiments qui l'envahit. Zoro évoque le Sunny, le bateau à tête de lion, et Sanji sent un espoir renaître en lui. Si Zoro peut encore rêver de son ancienne vie, cela signifie qu'il y a peut-être encore une chance de retrouver leur nakama. Comme Law et Robin, Zoro finira par revenir à lui. Cela lui redonne un peu de courage. Sans faire de commentaire, Sanji se rend à l'endroit désigné par Takeshi et s'assoit près de lui. Son épaule touche celle de Takeshi, un peu trop proche peut-être, mais il ne bouge pas. « Ouais... » Il souffle, comprenant bien sûr ce que Takeshi voulait dire. Lorsqu'il est traité de gros pervers, il croise les jambes en tailleur et tire sur sa cigarette avec une certaine intensité tout en écoutant Takeshi. Il saisit les inquiétudes de celui-ci, mais comment lui avouer qu'il est tombé amoureux de lui, de Zoro ? Comment lui parler de cette affection née à travers des aventures et des voyages dont il n'a plus tous les souvenirs ?

« T’as du cran pour me dire ça... Tu sais, j´suis peut-être pas le meilleur dans ce genre de situations. Pas quand il s’agit de... de ce genre de choses. » Comment lui parler de ses sentiments quand l'homme qu'il aime a perdu la mémoire ? Sanji se demande comment exprimer ce qu'il ressent alors qu'il a grandi avec ses propres insécurités. En dehors de l'amour de sa mère et du soutien de sa sœur, la violence infligée par les hommes de la famille Vinsmoke a laissé des cicatrices profondes dans sa personnalité. « Ce soir... » Il marque une pause, cherchant ses mots avec soin. « C’est toi qui m’as invité, et c’est moi qui ai accepté. Ça doit bien vouloir dire quelque chose, non ? T’as pris le temps de me montrer cet endroit. Si ce bateau dont tu parles existe dans tes rêves, peut-être qu'il est plus réel que ce que t’imagines. Et peut-être... » Que c’est moi qui devrais embarquer avec toi. Mais les mots restent coincés, alors il secoue la tête en soupirant. « Les femmes me rendent parfois fou, mais ce n’est pas seulement une question de formes et de courbes. C’est aussi une question de... je ne serais pas ici si je ne voyais pas quelque chose de spécial en toi. »

Sanji écrase sa cigarette dans le sable avant de se lever lentement. Il laisse sa veste tomber au sol et enlève ses chaussures, savourant la chaleur encore tiède du sable sous ses pieds. Il déboutonne sa cravate et se débarrasse de sa chemise blanche, la laissant aussi tomber sans la moindre gêne. « Si tu veux vraiment prendre la mer, fais-le. Si t’as un rêve, poursuis-le, sinon tu ne seras jamais libre. » En un geste fluide, il laisse son pantalon suivre le chemin des autres vêtements. « Et si tu ne veux pas passer pour une poule mouillée, tu ferais bien de te dépêcher parce que.... Le dernier dans l’eau est une poule mouillée ! » Sur ces mots, Sanji se précipite vers la mer en courant, lançant un défi enfantin à Takeshi avec un large sourire, tout en prenant une avance confortable. Bien que la baignade soit interdite ici, d’après le panneau avant la plage, Sanji n’en a que faire. Après tout il est un pirate, pour lui il n'y a aucune règle.

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@Sanji Vinsmoke

Alors comme ça, Sanji connaît déjà ton petit coin secret. Bon, pas si secret visiblement. Tu aurais pu être déçu de rater ta surprise, mais c'est plutôt l'inverse en fait. Qu'il apprécie ce lieu autant que toi te fait plaisir quelque part. Il a raison. Cette île est merdique et c'est bien l'un des seuls endroit que tu apprécies tout particulièrement. Peut-être que lui aussi a déjà pensé à s'enfuir, à partir sur les flots. Peut-être que lui aussi n'a pas eu ce courage et qu'il a fini par rester ici sous les ordres de son chef. Peu importe. Le fait est que vous êtes là tous les deux, sur ce bord de mer et que c'est clairement pas le moment de déprimer. C'est un autre moment qui vous lie actuellement, même si tu préfères t'en assurer avant.

C'est vrai, tu le pousses dans ses retranchements. Qu'il soit pas doué dans le domaine, tu ne le sais pas encore même si tu t'es bien rendu compte qu'il a toujours du mal face à certaines situations. Tu n'es pas doué pour ça non plus à vrai dire, mais tu es franc. Brutalement franc la plupart du temps, comme maintenant. Tu dis les choses telles qu'elles sont. Tu le pousses un peu au pied du mur, mais il te faut une réponse. Tu le vois hésitant, tu l'entends tourner autour du pot plus parce qu'il ne sait pas comment s'exprimer que par envie de te faire tourner en bourrique. Finalement, ce que tu attendais arrive enfin et tu ne peux pas t'empêcher d'afficher un sourire satisfait. Sanji aime les femmes et même plus que ça encore, pourtant, il apprécie ta compagnie. Ce soir, c'est bien un date entre vous. Tu as tes chances et c'est tout ce que tu voulais. Maintenant, c'est à toi de lui faire oublier ces midinettes qui lui font tourner la tête. C'est à toi de lui prouver ce que tu vaux.

D'un coup, tu le vois se déshabiller. Tu le regardes retirer ses vêtements avec un air un peu ahuri, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Tu découvres son torse dessiné, ses jambes musclées. Est-ce qu'il compte se foutre à poil ? Il passe du mec incapable d'accepter que tu lui plais à celui qui se désape sans gêne. C'est une des choses que tu apprécies chez lui. Le voilà qu'il se barre en lançant un défi, te laissant un handicap énorme. L'enfoiré ! T'étais trop distrait par le strip-tease pour savoir ce qui allait arriver, tu l'aurais compris autrement. Tu appréciais un peu trop la vue pour réfléchir. Tu te relèves d'un bond et retire tous tes vêtements en vitesse à l'exception de ton boxer. Tu coures après lui, aussi vite que tu le peux, mais son avance était bien trop grande pour que ce soit toi le vainqueur.

L'eau est fraîche, mais tu n'as pas le temps d'y penser. Alors qu'il savoure sa victoire, tu as une autre idée en tête. Tu savais déjà que t'allais perdre alors tu ne t'arrêtes pas. Tu continues à courir, éclaboussant partout autour de toi. Tu cours et tu lui sautes dessus pour le couler au passage. C'est ta vengeance. Tu sors ta tête de l'eau et lui afficher un sourire fier quand il sort la sienne, comme un gamin satisfait de sa connerie. « Alors, c'est qui la poule mouillée ? » Bon, t'es autant trempé que lui. Tu te jettes sur lui une seconde fois et pousse sur sa tête pour le couler à nouveau. Sanji a peut-être des jambes musclées, mais toi c'est tes bras qui le sont. Tu rigoles sans retenue alors qu'il remonte à nouveau et vos corps se retrouvent bien proches l'un de l'autre. L'amusement se transforme en autre chose alors que tu le sens si prêt de toi et instinctivement, tu l'entoures de tes bras pour briser le peu de proximité qu'il vous restait. Ton visage près du sien, tes yeux se perdent un instant sur ses lèvres, révélant ton intention. C'est le désir qui t'anime. Sans un mot, tu rapproches tes lèvres des siennes, doucement, lui laissant la possibilité de te repousser s'il le voulait. Toi, tu n'es plus capable d'arrêter. T'en crèves d'envie.

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