Définitivement, j'apprécie ce parc, et pas que parce que c'est le poumon vert de cette partie de la ville, un endroit où il est encore donné d'entendre le chant des oiseaux et d'observer les courses endiablées des écureuils. C'est une atmosphère générale. Croisez un humain parti faire son footing aux abords de la forêt et il donne systématiquement l'impression de vouloir être ailleurs, comme si l'orée des arbres lui intimait l'ordre de rentrer chez lui au plus vite alors même qu'il avait tout de même, au départ, choisi d'aller courir à cet endroit. Ici, les gens sont détendus, calmes, et hormis les cris des gosses occupés à se pourchasser comme des écureuils, il n'y a pas un bruit de respiration plus haut perché que les autres. Pas négligeable pour mes sens aiguisés non plus. Cela dit, il va vraiment falloir que je finisse par me nourrir, et d'autre chose que d'un lapin à demi atteint de la myxomatose. Mes yeux sombres, presque noirs, n'en sont pas le seul signe révélateur pour qui sait observer. J'ai beau tout faire pour apprécier le calme des environs, je me connais assez pour savoir que je dégage cette tension qui mettrait Tanya en alerte, encouragerait Eleazar à me conseiller de profiter de la migration des caribous ou quelque animal du même gabarit que ce soit qui passe dans les environs de Denali, et convaincrait Kate de m'y emmener de gré ou de force, bien que me concernant, quand elle décide de quelque chose, aucune force n'est nécessaire pour que je la suive.
Bref, le jour étant loin d'avoir décidé de décliner, je quitte les lieux avec la ferme intention de trouver pitance dans un endroit pour approprié. Sang humain ou animal? La question n'est pas encore tranchée.
Un peu plus de deux heures se sont écoulées quand je reviens à mon point de départ, le teint certainement moins maladif grâce à l'apport de sang qui coule à présent dans mes veines. Pas vraiment, mais j'ai pas fait médecine, contrairement à mon ami Carlisle, alors, si on me demande, le sang que nous consommons finit par parcourir nos veines au même titre que le venin que nous injectons à chacune de nos victime, cause de la transformation involontaire d'une bonne partie de mes connaissances du genre, et de votre humble serviteur... oublier de finir son assiette peut avoir de sacrée conséquences, dans ma branche. Voilà peut-être une des raisons qui me poussent à faire le maximum d'efforts pour que mon regard soit davantage doré que pourpre, malgré que mes "chaperons" ne soient pas là pour m'inciter à le faire. La crainte de laisser un nouveau-né derrière soi, présente chez tous les vampires qui se préoccupent un minimum de ne pas laisser de restes derrière soi. L'avantage avec les pumas, c'est que notre venin est totalement inefficace sur eux... pas vrai?
En attendant, mon regard est donc plus étincelant, trop peut-être, si on considère qu'un tel doré n'est guère courant parmi les humains, mais les lunettes de soleil alors que la pénombre s'installe seraient tout aussi discrètes, s'il faut réfléchir deux minutes. Il y a un peu de monde ce soir. Est-ce dû aux températures favorisant les sorties tardives ou à une pluie d'étoiles filantes, je ne saurai le dire. Toujours est-il qu'il manque un truc, pour réunir ces groupes disparates et ces personnes seules installés à cinq mètres les uns des autres comme s'ils avaient envie de rester seuls, même au milieu des autres. Je suis d'une autre époque, certes, ce monde m'a offert quelques bons coups de vieux dans la figure ces dernières semaines, mais il n'empêche.
Je choisis l'endroit avec soin, étudiant un instant la force et la direction du vent et la nature du terrain avant de disparaitre entre les arbres qui offrent leur ombre au parc en journée pour ramener du bois sec, avec lequel je forme un tas parfaitement calculé pour que le feu prenne sans risquer de s'échapper. Le B-A-BA quand le feu est l'un des rares éléments capables de nous tuer, je dirai. Un tour de briquet et le tour est joué. Si ça attire l'attention? Pour le coup c'était le but alors tant mieux.
Capacités Pouvoirs magiques: Armes et techniques de combat:
Sujet: Re: T'as pas pensé à la becquetance ? Moi non plus, on s'débrouille. [ft Eloin] Lun 19 Aoû 2024 - 21:22
T'as pas pensé à la becquetance ? Moi non plus, on s'débrouille.
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Ce soir, je me suis attardée dans le parc. Après notre marche habituelle, j'ai entraîné Zip au milieu de la pelouse et je me suis allongée confortablement. Je rêve un peu. Zip, lui, est très occupé à essayer de chasser une brindille. Ce n'est pas une activité que je trouve particulièrement intéressante, pour ma part. Mais tenant compte du fait que mes rêveries ne doivent pas l'intéresser davantage, l’essentiel est que chacun de nous se trouve une occupation qui lui fasse plaisir. Et le reste n'a pas trop d'importance. Il fait si doux que je n'ai pas envie de rentrer à la maison.
Je ne suis pas la seule à prolonger ma promenade aujourd'hui. Il y a un nombre assez impressionnant de visiteurs qui marche encore dans les allées ou qui pique-nique sur les pelouses. J'aurais dû emporter mon dîner aussi. Rien que d'y penser, cela me donne faim. Mais peu importe. Autant profiter de ce que j'ai plutôt que de chercher à obtenir ce que je n'ai pas. C'est déjà bien de me trouver tranquillement ici à rêvasser plutôt qu’à faire mon ménage ou quelque activité d'adulte que j'évite soigneusement la plupart du temps, jusqu'à ce que je sois obligé de les faire.
Soudain, je me redresse. Ce n'est peut-être qu'une impression, mais ça sent le brûlé. C'est là que je me rends compte qu'il y a un type qui met un feu au milieu du parc, comme ça, sans hésitation. Il ne surveille même pas que quelqu'un le voit ou pas, ce qui me fait dire que le but n'est pas de provoquer un incendie, ou de faire quelque chose d'illégal mais d'attirer l'attention sur lui pour une raison que j'ignore. Quand-même, ça ne me paraît pas très sérieux. Je préfère aller vers lui et lui demander quelques comptes, histoire de s'assurer qu'il ne va pas mettre tout le monde en danger. Ce serait dommage.
« Dites, vous faites quoi là exactement ? Vous avez pas peur de mettre le feu à tout le parc ? » demanda-t-elle sur un ton qui semble plutôt de la conversation.
T'as pas pensé à la becquetance ? Moi non plus, on s'débrouille. [ft Eloin]