La plupart des parents considèrent le week-end comme le moment où la vie tranquille s'interrompt et non pas un moment de repos comme pour la plupart des gens. Mais pour Mary, ce n'est pas le cas. Sa fille n'est vraiment pas une enfant difficile et elle a désormais suffisamment d'autonomie pour ne pas dépendre d'elle constamment dans la journée. Comme elle adore les livres, il est assez facile de la rendre sage en la mettant dans un coin, un volume entre les mains, des albums pleins de jolies couleurs évidemment. Elle ne lit pas, même si elle connait ses livres par cœur, du moins, pour ce que Mary en sait.

Il n'empêche que ça lui fait chaud au cœur de découvrir la fillette avec son sac sagement sur son dos et toute enthousiaste à l'idée de rentrer à la maison. La jeune maman a d'ailleurs droit à un gros câlin de sa part et aussi de la part du petit Harry, le fils de Lily qui est dans la même classe. Il la considère comme sa tante et il est presque systématique qu’elle le cajole, le matin et le soir, au moment des arrivées et des départs de la classe. Mais aujourd'hui, juste après les retrouvailles, le professeur demande à Mary de rester en classe. Il a apparemment à parler de sa fille.

« Ne vous inquiétez pas », dit-elle en répondant à sa remarque correspondant au mobilier, « je m'en accommoderais bien. »

Elle s'installe aussi confortablement qu'elle le peut, en sachant que de toute façon, ce sera un entretien qui ne devrait pas durer très longtemps. Elle se demande quand-même la nature de ce qui préoccupe le professeur, d'autant qu'elle n'a pas l'impression que Kathleen soit une élève difficile à gérer et que le professeur lui a confirmé qu'elle est tout à fait adorable. Il doit pourtant se passer quelque chose. Mary se force à ne pas trop s'affoler en espérant qu'il ne s'agisse pas d'une histoire de harcèlement parce que ça lui ferait vraiment beaucoup de peine que cela se passe et que sa fille ne lui en ait pas parlé.

« Je vous écoute. Il y a un souci avec ma fille ? »