Gabriel avait terminé les cours, mais il savait qu'il avait encore du sale boulot à accomplir avant de retrouver Maria et de se préparer pour sa prochaine mission. Chaque fois qu'il sortait, il restait instinctivement sur ses gardes, convaincu que sa double vie finirait par le rattraper. Il veillait scrupuleusement à ne laisser aucune trace et à dissimuler son visage, sachant qu'une seule erreur pourrait lui être fatale. Le plus étrange, c'était que tout cela lui semblait presque naturel, comme s'il avait fait ça depuis toujours alors qu'il agissait pour le compte des Satos Vatos que depuis quelques mois.

Alors qu'il marchait, Gabriel aperçut au loin ce qui semblait être une altercation. En observant attentivement, il reconnut immédiatement la silhouette familière d'Henry en train de se faire maltraiter par un ado qu'il savait à problèmes. Sans l'ombre d'une hésitation, le brun s'élança à sa rescousse.

« Lâche-le. » lança-t-il d'un ton sec, se rapprochant à quelques mètres seulement de l'agresseur qui l'ignorait superbement. Gabriel s'avança résolument. Sans hésiter, il attrapa l'agresseur par derrière et le plaqua violemment contre le mur, immobilisant son bras contre son dos. « T'es sourd ? Je t'ai dit de le laisser tranquille ! » gronda-t-il, le regard perçant. « Tu crois me faire peur, Cobb ? » rétorqua l'agresseur avec arrogance. Gabriel resserra sa prise, faisant sentir son poids et sa force contre l'agresseur. Il avait l'habitude de ces situations tendues, mais la protection d'Henry était sa priorité. Il savait que chaque seconde comptait avant que la situation ne dégénère davantage.

« Je vais compter jusqu'à trois. Si tu ne lâches pas prise d'ici là, tu vas t'en rappeler, crois-moi. » menaça Gabriel d'une voix basse. L'agresseur ne bougea pas, le défiant du regard. Ce dernier sentit son pouls s'accélérer, l'adrénaline montant en flèche. Il comptait lentement, d'une voix implacable. « Un... » Les secondes s'écoulaient, le silence pesant seulement interrompu par le souffle court des deux adolescents. « Deux... » La pression augmentait, Gabriel sentait les muscles de l'autre garçon se raidir sous sa prise. « Trois ! » Avec une dextérité surprenante, le brun le relâcha et le poussa loin de lui. « Dégage avant que je ne change d'avis. » lança-t-il d'une voix froide mais déterminée.

L'adolescent jeta un regard noir à Gabriel avant de reculer prudemment. Le brun observa son départ avec vigilance, rassuré que, pour ce soir au moins, Henry soit en sécurité à ses côtés. Se dirigeant vers son ami pour s'assurer que tout allait bien, il s'arrêta pour ramasser le sac, mais quelque chose attira immédiatement son attention. Il tira dessus et ne put cacher sa surprise. « Tu m'expliques ? Qu'est-ce que tu fais avec ça ? » demanda-t-il au collégien, par franchement ravi de ce qu'il venait de découvrir. Les choses avaient décidément pris une tournure plutôt inattendue.