After the gates of prophecies A million light years away from me Straight for the eye of destiny Reaching the point of tears. ▬ WOODKID
J’appréciais énormément mon job. Vraiment. Encore plus depuis le retour de mes souvenirs parce que cela me permettait de travailler avec de nouvelles personnes en faisant le lien avec leur vie « maudite » et leur véritable identité. Parfois, je trouvais même mes réponses à mes propres questions dans leur vécu passés. Dans mon job, il arrivait aussi que je rencontre des jeunes qui souhaitaient venir me voir simplement pour leur études universitaires. Ce fut le cas de Théodore. Il m’avait contacté quelques jours plus tôt pour convenir d’une entrevue.
J’étais tout bonnement ravie de lui répondre par la positive. J’appréciais pouvoir parler de mon job aux jeunes, peut être que ça leur donnerait envie de faire un emploi similaire, ou d’aider eux aussi ? Terminant mon déjeuner, je regarde l’heure. J’avais donné rendez-vous à Théodore à 14h. Il était 13H53 exactement. Rangeant un peu le cabinet, c’est pile à l’heure qu’il sonne à la porte. Attachant mes longs cheveux blonds en queue de cheval haute, j’ouvre la porte et lui souris. « Bonjour Théodore, je suis Angélie. » me présentais-je alors.
"This is a particular problem with traumatized children. The acting-out kids tend to get attention; the blanked-out ones don’t bother anybody and are left to lose their future bit by bit." @Angelie
La vie suivait son cours. Elle le devait après tout. Le temps ne pouvait s’arrêter. C’était une règle de physique élémentaire et puis, Théodore ne le désirait pas. Qui voudrait rester à jamais piégé dans ses traumatismes. Le jeune homme voulait les ignorer mais son esprit ne lui offrirait pas ce répit. Il était comme piégé, devant guérir des enfants alors qu’il était lui-même dans le plus profond des troubles. Son mental étant toujours celui, du jeune garçon de cinq ans arrivé à Playcare, la vie l’ayant déjà bien amochée.
Se changer les idées l’aideraient à ne pas ressasser ses idées. Alors il s’accrochait à cette existence que cette île lui avait donnée. Celle d’un jeune doctorant en psychiatrie infantile. Il devait donc écrire sa thèse, un exercice ardu qui demandait consultation avec un grand nombre de professionnel. Aujourd’hui, le jeune homme avait réussi à obtenir un rendez-vous avec une conseillère familiale réputée. Il espérait que de cette femme, il obtiendrait des recommandations auprès d’autres noms du milieu, ainsi, cela pourrait faciliter sa future insertion professionnelle. Et puis, si le Prototype, son maitre, son dieu, avait dû trouver une nouvelle carrière dans cette ville comme lui, alors, pédopsychiatre lui conviendrait également. Son maitre se trouvait peut-être ici.
Réglée comme une montre, le doctorant toqua à la porte de l’assistante sociale à quatorze heure pile. Très vite, il se retrouva nez à nez avec une jeune femme au sourire radieux, qui semblait être d’une grande gentillesse. Néanmoins, Théodore se méfiait d’ors et déjà. Il n’accordait pas sa confiance facilement, surtout, vu son vécu, à des adultes travaillant avec des enfants. Il tendit pourtant bel et bien sa main pour saluer la jeune femme.
« Bonjour. »
Laconique. Le jeune homme n’était pas connu pour sa loquacité. Il allait à l’essentiel, de nombreux traumatismes rendaient sa voix désagréable à l’écoute. Une fois les salutations échangées, le doctorant entra dans le bureau parfaitement rangé. Il tendit cette fois à son interlocutrice pas sa main mais un dossier, remplit de question qu’il pourrait poser. Se sachant presque incapable de communiquer, il était venu préparer. Ses questionnements étaient plutôt orientés sur la façon dont elle s’occupait d’enfant ayant besoin d’un soutien psychologique. Si elle leur offrait un traitement particulier et si elle était amenée à travailler avec des pédopsychiatres.