l'Alter-cousin ∣ Clark

Clark profite de voler sans avoir besoin de se rendre spécialement quelque part. Il y prend beaucoup de plaisir après avoir l'impression d'avoir passé des mois sans pouvoir le faire. Il est difficile de savoir pendant combien de temps il est exactement resté sans ses pouvoirs et ses souvenirs, mais c'était suffisamment long pour qu'il ressente un manque de ce côté-là. Maintenant que tout ça est de retour, il en profite à fond et la douceur du vent sur lui lui fait beaucoup de bien. Il n'y a rien à y redire, c'est quand-même chouette d'être capable de voler.

Mais alors qu'il ne s'y attend pas, sa cape arrive soudain devant ses yeux et il sent bien que ce n'est pas le vent qui lui a joué ce mauvais tour. Enfin, mauvais tour, ce n'est qu'une innocente blague dont la responsable est en train de pouffer comme une petite fille. Elle a d'ailleurs l'air bien jeune mais il ne sait pas s'il peut s'y fier. Il a récemment appris qu’ici, certaines personnes ne font pas leur âge. Évidemment, c'est une vérité assez générale, mais ici c'est une vérité plus extrême qu’ailleurs. Elle porte un costume similaire au sien, mais il ne sait pas exactement ce que ça veut dire. Elle pourrait être une création comme l'était ce clone à qui il a dû remonter les bretelles parce qu'il ne se comportait pas correctement.

« Cousin du multivers ? » demande-t-il en fronçant les sourcils.

C'est la première fois qu'il entend parler de multivers. Enfin, littéralement, ce n'est pas la première fois car Loïs a visité un monde parallèle et le Clark qui y vivait, il l'a même rencontré. Mais ici, les choses semblent encore plus complexes et il semblerait que cette cousine étrange en sache davantage que lui sur le sujet. Il fronce les sourcils en la regardant voler avec facétie, en faisant des galipettes devant lui. Que cette fille et lui soient de la même famille ou pas, Clark a l'impression qu’elle est particulièrement attachante. Quelque chose lui donne envie de la connaître.

« Tu es donc ma cousine ? Je ne me connais pas de cousine et je ne sais pas ce que c'est que le multivers, mais tu pourrais me l'expliquer. Je vois que j'ai eu quelque influence sur toi, au moins au niveau de la tenue. Elle te va bien, je trouve. »

Elle est fière d’elle, cette chipie. Quelque part, sa facétie est rafraichissante. C’est une jeune femme qui doit parfois penser à autre chose que le sérieux. Et ce n’est pas une mauvaise chose. Clark se rappelle encore quand il s’est confronté à un clone de lui. La sensation d’un frère, avec qui il pourrait peut-être devenir proches et partager des choses qu’il ne peut pas faire avec quiconque. Mais il a dû le détruire pour qu’on ne puisse pas le cloner à nouveau et utiliser son clone contre lui. Il souffrait et c’était un acte de charité, mais ça lui a quand-même déchiré le cœur.

Et voilà que maintenant, la vie lui offre une cousine, facétieuse et chipie au point de faire des galipettes dans l’air. Il est amusé. Il lui sourit avec tendresse tout en sentant qu’il pourrait fort bien s’attacher à elle s’il n’y prend pas garde. Et en même temps, il n’est pas certain d’avoir envie d’y prendre garde. Ce serait bien triste si on ne pouvait pas profiter de se genre de moment. Il la regarde avec un air amusé et tendre et il l’écoute lui rétorquer qu’elle pourrait lui parler du multivers et aussi qu’elle préfère les pantalons. Il la comprend. Les jupes, ce n’est pas pratique pour un super-héros.

« Tu as bien raison. Moi aussi, je préfère les pantalons aux jupes. Mais je suis sûr qu’elles te vont mieux qu’à moi. »

Ils retournent sur le sol et redeviennent Clark et Kara, un duo d’humains ordinaires, dont on ne peut pas savoir qu’ils portent un costume leur permettant de sauver le monde en-dessous. Kara a adopté les lunettes pour cacher son identité, comme il l’a fait autrefois. Il n’a pas repris les lunettes pour le moment, mais il hésite. Ca pourrait être pertinent, cela dit, il n’en a jamais porté jusque là à Baiame et son entourage, surtout à l’école. On ne comprendrait pas pourquoi il a soudainement besoin de lunettes. Alors, il ne les a pas reprises. Mais la similitude le fait sourire.

« Tu utilises aussi les lunettes ? Je le faisais à Metropolis. Mais ici, tout le monde a connu Cal sans lunettes, alors je me dis que ça ferait encore plus louche d’en porter soudainement, tu ne crois pas ? Ok, pour le café, avec plein de sucre et plein de crème. »

Clark imagine la tête de Loïs s'il se pointait avec une jupe à la maison. Il est convaincu qu'elle en viendrait à lui dire que si ça lui faisait plaisir, elle ne le juge pas, mais il est évident qu'elle soupçonnerait une farce ou un défi quelconque. Pour ce qui est de sa cousine, il entend déjà les commentaires selon lesquels une jupe est plus féminine et correspondrait mieux à l'alter ego du costume de Superman, mais c'est le genre de commentaire qu'il rejette violemment de la main. Il ne voit pas pourquoi une femme devrait être obligée de porter un vêtement qu'elle n'a pas choisi.

« Je suis à peu près sûre que personne ne dirait que ça te rend moins attirante. Je me souviens encore des pantalons de Loïs quand elle a joué Ultrawoman. Craquante à souhait. »

Il ne se sent absolument pas honteux de parler ainsi de sa femme. Elle sait être sexy et élégante dans différentes tenues et il adore chez elle autant le physique que la personnalité. Il est vraiment fier de Loïs et il sait que c'est une fierté qu'il aura toujours tant qu'elle restera elle-même et qu'elle ne cherchera pas à être quelqu'un d'autre. Elle est une femme formidable qui surmonte les épreuves et l'adversité avec un courage inégalable, un courage d'autant plus symbolique qu'elle ne possède pas de pouvoir comme son époux. Il espère vraiment la retrouver.

Il ne remet donc aucunes lunettes pour se diriger vers le café le plus proche à la recherche de gourmandises bien sucrées, pleines de crème et de graisse. Le plaisir de manger qui est accordé au Kryptoniens est indescriptible. Ils ont tout intérêt à se bourrer de calories afin de servir leur métabolisme plus puissant que celui des autres habitants de cette planète et cela leur permet de se goinfrer sans aucune honte, puisque leur corps ne le paie pas après. Il sait combien certaines personnes sont jalouses de ce genre de choses. C'est pour ses parents que ça a été le plus facile. Il n'avait pas à lui refuser de gourmandises au vu de ce que ça lui fait.

« Loïs en est souvent jalouse. Elle adore les sucreries et les pâtisseries. Mais en tant qu’humaine, ce n'est pas aussi agréable après coup. »