Le temps était maussade, en accord avec mon humeur. Depuis que je m’étais éveillé, beaucoup de choses avaient changé. Je me sentais perdu, encore plus que ne l’était Alexander… Pour dire. Je continuais à vivre sa vie, ne voyant pas quoi faire d’autre. Reprendre mon existence ? C’était une possibilité, mais pour le moment je me refusais encore à passer cette étape. Je ne craignais pas de retrouver mon identité, c’était ma vie, ce que j’étais et je l’avais depuis longtemps accepté. Ce que je craignais, c’était de devenir de nouveau : une curiosité. Dans mon monde, tout le monde me connaissait, mais le temps s’était écoulé et plus personne n’était surpris de me voir. Enfin si, mais c’était gérable. Mon changement de nom de famille n’était pas passé inaperçu, ça avait même fait un grand bruit. Le grand Harry Potter qui n’était pas un Potter, c’était parfait pour faire couler de l’encre. Pour autant ça ne m’avait pas vraiment dérangé, parce que je voulais que les gens connaissent la vérité, porter le nom de mon père et de ma mère. C’était aussi un moyen de les faire perdurer, de les faire vivre à travers moi. Sauf qu’ici, dans ce monde, les choses étaient différentes car j’étais le personnage d’une histoire que tous les gamins connaissaient à par un détail : mon père. Dans les livres qu’on trouvait dans toutes les bibliothèques, j’étais le fils de Lily et de James. Severus avait le pire des rôles. Celui de l’amoureux éconduit qui a passé son temps à lutter pour la femme qu’il aimait. Finalement c’était ça qu’il s’était passé dans mon monde mon père avait tout donné jusqu’à y perdre la vie et il n’avait pas eu le temps de me connaitre, pas comme je l’aurais souhaité en tout cas. On s’était tellement détesté… Tout ça pour quoi ? Pour qu’il apprenne que le gamin qu’il avait appris à aimer tout en le haïssant, n’était rien d’autre que son propre fils. A chaque fois que je pensais à ce qu’il avait dû ressentir en apprenant la nouvelle, je sentais mon cœur se briser en mille morceaux. Alors ici, sur l’île de Baiame, je ne me sentais pas capable de prendre son vrai nom pour le moment, même si la vraie raison était tout autre. Je côtoyais ma mère ou une version d’elle en tant qu’Alexander, elle le connaissait et je craignais que son comportement change en apprenant que j’étais son fils, mais aussi celui de Rogue.
J’avais appris à aimer la musique par le biais d’Alexander. Il passait sa vie avec un casque sur la tête et je faisais désormais pareil. Mon groupe préféré : les Wizards. C’était un groupe de l’île, connu et aimé par beaucoup de gens. Je passais mon temps à les écouter et je venais juste de comprendre en surfant sur le net ce matin, que le chanteur : Ayden Callowau, n’était rien d’autre qu’une version jeune de Severus Rogue. Une version qui ressemblait au jeune Severus de la pensine, mais en plus heureux, en meilleur santé… Il semblait heureux… Mais ce n’était pas tout, Ayden Callowan venait de défrayer la chronique en annonçant sa relation avec une jeune enseignante de la ville : Une certaine Lily Potter…
La Lily qui était ma professeure sortait avec Severus. C’était tellement invraisemblable et pourtant c’était vrai. Tout cela me dépassait. J’avais besoin de penser, de me retrouver seul face à moi-même. Raison pour laquelle, je m’étais refugié au cœur du jardin botanique. C’était une habitude d’Alexander, moi je serais monté sur un balai de Quidditch pour me dépenser. Sauf que ce n’était pas un sport très populaire ici, alors j’avais opté pour l’option « lieu paisible. » Je n’arrêtais pas de lire l’article de presse people qui était paru dans la matinée. Est-ce que c’était vrai ? Si c’était le cas, est-ce que je devais aller à leur rencontre et leur expliquer. Un frison me parcourut, dire que mon prochain cours était prévu chez Lily. Au début l’adresse m’avait paru bizarre, parce qu’il s’agissait d’un coin très très huppé de l’île, là ou une professeure ne pouvait même pas se payer une chambre de bonne. Je comprenais mieux désormais, c’était clair, c’était parce qu’elle m’avait donné l’adresse de la maison qu’elle partageait avec Severus… Maintenant la simple idée de devoir me déplacer et de les rencontrer tout les deux me terrifiaient. Et s’il ne m’aimait pas ? Putain mais quelle question stupide ! Je n’étais pas le fils, ça ne rentrait même pas en compte… Oui mais ???
Quelque peu énervé, je me redressais de mon banc et percutais quelqu’un de plein fouet. « Pardon excusez-moi… » Mon regard se posa sur une jeune femme que j’avais déjà aperçu, mais je ne lui avais jamais parlé me contentant simplement de la saluer poliment. « Je suis désolé, j’étais dans mes pensées… » Et c’était peu de le dire. « On s’est déjà croisé non ? Vous venez souvent ? » demandais-je pour éviter de passer pour un abruti de première avant de rajouter. « Je ne vous ai pas fait mal ? »
Capacités Pouvoirs magiques: Armes et techniques de combat:
Sujet: Re: RP roulette - Je ne vous ai pas fait mal ? -Wendy Jeu 26 Sep 2024 - 4:15
Je ne vous ai pas fait mal ?
Je chantonne en me promenant dans le jardin. Des fois, je me dis que ceux qui me regardent doivent penser que je ne fais absolument rien, mais ce n'est pas vrai. Je travaille dur, mais ça ne m'empêche pas de m'amuser et de profiter du moment. Après tout, il n'y a rien de plus merveilleux que d'évoluer au milieu des plantes. Je viens justement d'aller donner à manger de la bonne terre aux plantes tropicales dans la serre 2. Les plantes tropicales ont besoin d'un environnement particulier, il faut les surveiller. Normalement, ce n'est pas moi qui m'en charge. Mais le responsable est en vacances et apparemment, le chef pense que je suis tout à fait capable de m'en occuper moi-même. Pourquoi pas ! Ça ne me dérange pas.
Mais il faut quand même que je veille sur mes propres parterres de fleurs. Je veux bien m'occuper des plantes tropicales de mon collègue, mais je ne veux pas que mes bébés dépérissent en pensant que je ne m'occupe plus d'eux. Je serais bien triste qu'ils pensent que je ne les aime plus. Si si, les plantes peuvent penser que je ne les aime plus et ça peut les rendre triste. Qui voudrait que les parterres dont on s'occupe personnellement soient tristes, personne, non, personne. Il y a quelques visiteurs qui profitent des fleurs et je les salue au passage. Certains ne me remarquent même pas. Il y a beaucoup de personnes qui viennent ici pour rêver. Apparemment, la nature est un lieu propice pour la rêverie. Ça ne m'étonne pas plus que ça. Du coup, je ne m'en offusque pas s'ils ne répondent pas.
Mais alors que j'avance dans l'allée pour aller vérifier un parterre de primevères, qui est en attente, jusqu'au printemps prochain, un visiteur se lève soudain d'un banc et me rentre littéralement dedans. Je suis déséquilibrée et je manque de m'étaler dans les fleurs derrière moi. Heureusement que je suis du genre à trébucher facilement. C'est toujours plus facile quand on a de l'expérience de se rattraper. Je fais un joli petit entrechat et je me retrouve un peu plus loin que là où il a atterri, en pleine forme, et surtout pas recouverte de terre pour changer.
« C'est rien ! J'ai l'habitude de me casser la figure. Mais vous devriez faire attention, vous allez vous faire des bleus. »
Je ris et je le regarde. Ça n'a pas l'air d'être la grande forme. Moi, j'ai toujours du soleil dans le cœur et il n'est pas question que ce soleil se flétrisse sous le prétexte qu'il n'est pas dans le ciel. On peut toujours avoir du beau temps dans le cœur, même si on n'en a pas au niveau de la météo. C'est quand-même le genre de chose qui est géniale avec le soleil du cœur. J'ai bien envie d'essayer de l'ensoleiller un peu, ce petit gars. Je n'aime pas voir les gens tristes, j'ai l'impression que c'est mon rôle de leur faire retrouver le sourire. Je ne sais pas pourquoi. C'est pas comme si j'étais responsable du monde entier, pas vrai ?
« Je m'appelle Wendy. Je travaille ici. Vous avez une petite mine. Si vous avez envie de relâcher un peu la pression, j'ai des oreilles et un petit cœur en parfait fonctionnement. Et je suis comme les fleurs, je ne répète rien à personne. »