[terre -9114] 'cause this is thriller, thriller night • ft. haizea

Est-ce que tu as trébuché par erreur dans un autre univers tout juste sorti du gymnase de ton lycée ? Oui. Oui et tu ne sais même pas par quel miracle, ou cauchemar en vue de l’endroit où tu as atterri, tu y es parvenu.

Tu te souviens simplement d’avoir disputé un match d’entrainement avec ton équipe. Une équipe soudée, qui s’était beaucoup inquiété de ton état il y a maintenant quelque semaine, quand tout t’est revenu. Tout tes souvenirs passés, tes pouvoirs, l’enterrement. Ils t’ont tous envoyés un message pour te demander comment tu te portais, pour prendre des nouvelles, ou pour t’envoyer du soutien. Tous sans exceptions, si bien que tes songes ont souvent été interrompus par la sonnerie de notification. Tu ne les aurais pas, tu aurais probablement sombré dans de noires idées. Tu n’es pas fais pour la solitude. Elle t’angoisse dès qu’elle commence à s’imposer dans ton quotidien.
Encore une fois, tu avais brillé. Autant pour ta défense que pour l’attaque, parce que tu réagisses vite et bien. Tu prenais de bonnes décisions aux bons moments, parfois non sans une certaine prise de risques. Le plus dur lors de tes matchs de volley, au retour de tes pouvoirs, cela avait été le dosage. Tu avais perdu l’habitude, avec cette fausse-vie implantée dans ta tête et donc, tes sauts étaient un peu trop vertigineux quand il fallait aller chercher le ballon. Tes reflexes étaient effrayants, aussi effrayants que ta souplesse pour rattraper le ballon à la dernière minute. C’était grisant, mais imprudent. Ce n'est pas comme ça que tu veux te faire remarquer. Maintenant ce n’est plus le cas. Tu as retrouvé le truc, même si tu dois volontairement baisser tes capacités pour cela.

« On se recapte Samedi pour la soirée ? »  Fussent tes dernières paroles, accompagné d’un petit geste mimant un coup de fil à l’encontre de tes amis. Ils t’avaient tous fait comprendre que oui, même si tu te doutes qu’il y en aura des plus feignants que d’autres pour l’organisation et tu les as laissé partir. Tu t’étais retrouvé à ranger et nettoyer le gymnase seul, mais par choix. Tu triches un peu, on ne va pas se mentir, mais tu profites également de ce moment de pause en solitaire pour regarder les dernières actualités à Novacrest que tu aurais loupé. Tu avais terminé ta session rattrapage, tu étais sorti et il y a eu ; une sorte de flash blanc. Ou jaune, tu ne saurais pas trop dire. La couleur étant relative à ce que tes yeux retiennent du spectre lumineux. Tout ce que tu sais, c’est qu’il y a eu beaucoup de lumières d’un coup. Trop pour tes yeux, comme si une grenade flash t’avait explosé devant le nez.

Lorsqu’elle s’est dissipée, tu as entendu quelqu’un. Tu es tombé sur ce même quelqu’un et c’est à cause de toi, que tu l’as entendu, parce que tu lui as probablement fait mal. Un vent de poussière s’est soulevé et tu mets à tousser. Tes poumons cherchent désespérément à se débarrasser de tous ces corps étrangers venus s’incruster en nombre d’un seul coup. « Oh pardon ! Je … J’suis désolé, j’croyais que … » Tu ne sais pas pourquoi tu es gêné. Si c’est parce que tu es étalé sur cette jeune femme rousse ou si c’est parce que tu es totalement désorienté. Un peu des deux. Surement même. Tu te dépêches de te relever et tu lui tends ta main pour l’aider à en faire de même. Tu ne sais pas si cela suffira à te faire pardonner, mais c’est déjà mieux que ne rien faire du tout.

« Que j’sortais juste de mon gymnase. » C’est le cas. D’une certaine manière, puisque tu n’étais plus dedans. Tandis que tu l’aides à se relever, tu sens ton sens d’araignée s’affoler. Cela te tend et crispe tes muscles, parce que contrairement à d’ordinaire, ça ne s’arrête pas au bout d’une seconde. Ça se répète et ça commence à te donner un certain malaise. Tu le sens au plus profond de ton être ; tu es non seulement loin de chez toi, ou plutôt de ce qu’il en est, et surtout loin d’être en sécurité.
Tu regardes tout autour de toi et vous êtes en ville. Dans une ville. Une grande ville à en juger par les gratte-ciels, trop grande pour être la tranquille Baïame et qui n’est pas sans te rappeler New-York, mais une ville qui n’est pas de toutes dernières fraicheurs aussi. La plupart des immeubles autour de vous sont vétustes pour ceux qui tiennent encore debout, en ruine pour les plus vieux et détruit pour d’autres. Cette toux qui s’accroche à tes poumons, tu comprends mieux sa cause. L’air autour de vous est ragoutant, stagnante en plus de cela, ce qui assombris le ciel, comme s’il y avait un millier de cadavre en décomposition dans les environs. Ragoutant et écœurante. Une odeur insoutenable qui te provoque des tirs-au-cœur. Elle tape, elle est forte et semble enchainé les coups de poings dans ton estomac, à chaque fois que tu essayes de simplement oxygéner tes poumons.

Une grande ville ainsi, il y a de l’animation. De piétons sur les trottoirs, des voitures, des bruits. En masse en plus de cela, c’est animé. C’est logique, vu la concentration que peut avoir un tel rassemblement d’immeuble de population. Pourtant jusqu’à maintenant, vous n’avez croisé personne. Les seuls être vivants que vous avez vu son des rats, des corbeaux et des insectes. « Le prix du loyer doit être incroyablement bas, avec aussi peu de mouvements. Soi j’ai dormi TRÈS longtemps, soi ils ont réussi à m’enfermer dans un coffre pour me jeter dans la Silent Hill moderne la plus proche. On fait un tour ? C’est pas une bonne idée de rester tout seul. » Si tu t’en fis à ta pop-culture en tout cas. Ce n’est jamais une bonne idée de se séparer dans un film d’horreur ou pendant une post-apocalypse. Tout porte à croire que c’est ce dans quoi vous baignez. Tu essayes de consoler ton esprit en te disant que c’est une vision d’artiste, ces traces de rouge partout sur les murs, dans tous les recoins les plus sombres, mais l’odeur encore une fois trahie. Tu aurais préféré que ça en soit, de la peinture rouge.

Un rat couine de surprise et d’un coup, une main sort de sous un tas de sacs poubelles. Vivante ? Morte ? Tu as du mal à jauger, vous êtes trop loin, mais ça n’appelle pas à l’aide en tout cas et ça n’a pas l’air plus très humain non plus. La carcasse bouge lentement, péniblement, en grognant. Affamée, elle voit son petit-déjeuner se carapater sous son nez, puisque le rat est plus vif qu’elle et ses orbites creusées par un manque d’eau ou de sang se tournent vers toi. « J’vais gerber… » souffles-tu, alors que tu mets aussitôt la main devant la bouche par réflexe préventif. Entre l’odeur, les rats et ce zombie, qui ressemble étonnamment à ta professeure d’arithmétique que tu détestes mais pas au point de lui souhaiter un sort pareil, c’est dur. Entre voir un zombie dans un film ou un jeu vidéo et le voir en vrai s’animer devant soi, ce n’est pas la même chose.

Tu entends des volets qui claquent au-dessus de vos têtes et d’autres grognements semblables à celle de cette entité qui se traine avec ses bras, puisque tout ce qui lui reste pour bouger. « Je suggère de prendre de la hauteur, si ça ne t’ennuie pas euhh … Rouquine ? C’est quoi ton nom ? » Avec tout ça, tu ne sais même pas sur qui tu es tombé. Littéralement.