Témoignage en eaux troubles [Will & Ofélia]

Date d'inscription : 26/04/2024

Témoignage en eaux troubles

Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas dans mon bureau que l'on me trouvera, mais sur le chemin du retour d'une scène de crime moins glauque que ce sur quoi j'ai pu enquêter dernièrement. Parfois, on a besoin de sortir des images sordides qui se succèdent dans les dossiers que je traite d'ordinaire. Alors une "simple" histoire de vol à la tire, je prends. Même si cela ne doit m'occuper qu'une demi-journée avant qu'on ne me refile une affaire plus importante et que cette petite histoire ne finisse entre les mains d'un agent de la circulation prenant un peu de galon.

C'est avec une sacoche contenant des prélèvements en tous genres et une carte mémoire où la scène de crime a été prise en photo sous tous les angles possibles et imaginables que je rentre au post, ayant profité de cet interlude pour m'offrir une marche à pieds dans les rues de ce quartier où il ne fait pourtant pas bon être flic en vadrouille, poussant le vice jusqu'à poser un casque sur mes oreilles, ayant décidé pour une fois de faire taire mon instinct toujours en alerte pour n'être qu'un homme parmi les autres, et pas un flic dans un quartier compliqué. Disons qu'il est plus simple de passer inaperçu quand on fait en sorte de passer inaperçu. Et cela semble fonctionner, vu que j'atteins le poste de police sans histoires.

Je passe la porte du poste de police en saluant rapidement l'agent d'accueil alors que je retire le casque de ma tête pour le glisser autour de mon cou, remarquant une adolescente qui attend qu'on s'occupe d'elle sur les chaises de l'accueil. Je n'y prête d'abord pas plus attention que cela, prenant d'abord le temps de confier mon chargement à l'agent chargé des pièces à conviction avant de revenir vers l'agent d'accueil qui fait de grands efforts pour ne pas regarder vers cette jeune fille qui semble attendre que quelqu'un remarque enfin sa présence.

"Dis, la gosse, quelqu'un s'en occupe ou vous comptez vraiment voir combien de temps elle va mettre à prendre racine?" Devant l'inconfort évident de l'agent, je finis par lever la main pour lui intimer le silence avant même qu'il n'essaye de trouver les mots pour me répondre. "Je m'en occupe. C'pas comme si j'avais mieux à faire aujourd'hui, si?" Remettre de l'ordre dans ce poste de police par exemple?

Je m'éloigne sans attendre de réponse de sa part pour aller m'asseoir sur l'une des chaises à coté de l'adolescente, attendant de croiser son regard pour me présenter à elle, remarquant cependant rapidement que croiser son regard va m'être difficile en soi. C'est dans ces moments là que je regrette de ne pas être moitié aussi habile en société que ma sœur.

"Eh gamine. Je suis le lieutenant Atkinson. Mais appelle moi Will." Je tente un sourire avant de me rappeler que ça ne sert probablement pas à grand chose. "Tu veux bien m'expliquer ce que tu fais là? Et lequel de mes hommes je dois virer pour t'avoir laissée là sans personne pour s'occuper de toi?"

Si c'est une plaisanterie de mauvais goût? Pas sur. S'il s'agissait de ma nièce à sa place, je détesterai que la moitié du poste soit probablement passé devant elle sans prendre deux petites minutes pour s'intéresser à elle. Choses remises dans leur contexte, il va vraiment falloir que je remette quelques trucs au clair là-dedans. Même si je suis censé gérer mon équipe et point, si on écoute la commissaire.

made by black arrow

Date d'inscription : 05/08/2024

Témoignage en eaux troubles

@Will Atkinson & Ofelia E. Verdi

Ofelia rentrait seule du collège. Elle s’était perdue, atterrissant dans la banlieue sud et put constater qu’elle était dans un secteur mal fréquenté de la ville. Elle avait appris à décrypter ce qui l’entourait par ses sens autres que la vue, notamment son ouïe, déjà développée du fait de ses talents de musicienne. Du moins, c’est ce qu’elle pensa d’après tout ce qu’elle pu entendre. Quelques rues plus loin, elle se fit indiquer le commissariat de police le plus proche par un commerçant. C’est que, dotée d’un sens aigu de la justice, du bien, du mal, elle comptait parler à la police de ce qu’elle avait entendu. S’ils ne faisaient rien à part la renvoyer chez elle – ou permettre à sa sœur adoptive de venir la chercher -, ce ne serait malheureusement plus de son ressort.

Arrivant au commissariat avec sa canne blanche, elle se posa sur une chaise, attendant qu’on vienne lui demander pourquoi elle était là. Incapable de se manifester par la voix ou de savoir s’il fallait prendre un ticket et où, elle attendit, simplement. Même si elle estimait avoir vécu pire en assistant à la mort de ses parents et en étant capturée par les Mangemorts, elle tremblait légèrement et était blanche, trop blanche pour que ce fût normal.
Elle ne savait pas combien de temps s’était écoulé tandis qu’elle était assise là, à attendre qu’on s’occupât d’elle. Entretemps, pour la énième fois depuis son réveil, elle avait revu toute la séquence de ce qu’elle avait vécu avec les mages noirs dans sa vie d’avant, en boucle. Elle sursauta donc lorsqu’elle entendit la voix du lieutenant. Des orbes bleues et blanches scintillèrent brièvement autour d’elle, tandis qu’elle se retenait à grand mal de s’éclipser. Elle n’était pas sûre que ce fût le lieu ou le moment pour ça. Même pour réapparaître au-dessus de l’armoire ou de l’étagère la plus proche.
Si elle ne pouvait pas le voir, elle connaissait les règles de politesse et tourna la tête vers lui. Elle lui fit un signe de tête poli pour le saluer, plus rapide que de sortir son téléphone. Elle pourrait réitérer ses salutations par écrit, mais au moins, elle n’aurait pas perdu de temps. Elle l’écouta et d’une main toujours tremblante, elle chercha son téléphone, son moyen de communication. Elle était prête à parier qu’il ne connaissait pas la langue des signes. Et s’ils devaient attendre l’arrivée d’Euterpe ou d’un interprète… Ils n’étaient pas sortis de l’auberge. Comme elle tardait un peu à trouver ce qu’elle cherchait, elle sortit ses mains pour indiquer sa bouche, faire une croix avec ses mains, sa tentative de lui dire par gestes qu’elle était muette. Enfin, elle trouva son téléphone et put pianoter sur le clavier :

« Enchantée Will… Je m’appelle Ofelia. Je suis muette et aveugle, alors excusez-moi, mais je devrai passer par mon téléphone pour pouvoir communiquer. J’entends parfaitement par contre. J’espère que personne ne sera viré et j’imagine qu’ils étaient très occupés et qu'ils ont dû penser que ça ne devait pas être bien important de s’occuper d’une adolescente qui ne se manifeste pas. Et oui, je vais vous expliquer, je suis venue pour ça… »

Bien sûr, elle allait expliquer la raison de sa venue, mais c’était compliqué à formuler, autant par écrit que si elle avait dû le faire de vive voix lui paraissait-t-il. Elle lui montra ce premier texte et quand elle sut qu’il avait tout lu, elle reprit son téléphone, recommençant à utiliser son clavier en braille. Comme elle tremblait toujours, son téléphone manqua plusieurs fois lui échapper des mains.

« J’ai été le témoin auditif d’un crime… J’ai eu l’impression que je ne pouvais plus rien pour la victime, alors, je suis venue ici vous dire ce que je sais… »

Elle montra ce nouveau texte à son interlocuteur, avec un sérieux sans faille. D'autant qu'elle était parfaitement sincère.

KoalaVolant

» Ballade en eaux profondes ?! ∣ Dylan
» Ofelia E. Verdi
» Carnet de bord d'Ofelia et ses DCs
» On va l'avoir celle là, je te le promets - ofelia
» Les princesses se changent en grenouille [PV Ofelia Verdi]