nota bene 25/07/24 - Forêt, Mont Olympe - ambiance
En effet, ta manière de gérer ce genre d’incident est pour le moins inédite. Tu as la réponse à ta question et en entendant celle-ci, tu gardes tes airs benêts et tu as l’air tout de suite convaincu. « J’suis d’accord ! En plus, on n’est plus sujet à faire des bêtises quand on panique. » Tu le dis en connaissance de cause. Ce n’est pas rare que tu casses des choses ou que tu en renverses d’autres parce que tu as un élan de panique. Souvent provoqué par ton papy pas loin, qui t’aboie dessus sans ménageant en pensant que ça allait te faire revenir plus vite sur terre. Spoiler : ça ne fonctionne pas. Tu regardes cette bête et tu ne peux t’empêcher de penser que c’est du gâchis de la laisser là, sans la consommer, mais tu n’as rien pour la préparer alors tu ne t’accroches pas à cette déception. Elle a été fugace, comme ton envie de la manger, car tu te reconcentres très vite sur ton ascension. Une bonne allure, mais à plusieurs reprises tu t’arrêtes pour attendre Takeshi.
Ta remarque n’avait pas pour but de toucher sa fierté. Tu voulais simplement savoir s’il voulait que vous ralentissiez. Surtout que tu ne comprends pas le problème, avec son âge. Tu le regardes de bas en haut ; certes il est plus vieux que toi, mais tu n’as pas l’impression que ça soit de beaucoup. « Mais t’as quel âge ? » Tu te dis qu’il est bien plus vieux qu’il ne le laisse croire, au point que tu commences à l’affubler d’âge vénérable, sans qu’il ait un cheveu blanc ou des rides sur le crâne. Est-ce que c’est parce qu’il veut te prouver qu’il est vieux, qu’il enlève son tee-shirt ? Tu le regardes faire et tu regardes ses côtes sans te soucier d’une quelconque pudeur. Tu restes fixer sur la tâche bleu violacé et tu grimaces : « Wouah, c’est quand même très bleu. En espérant que t’es pas une côte cassée. Law m’a dit de mettre un truc froid, quand c’est comme ça. Ça marche super bien ! La dernière fois que j’me suis battu, j’mettais pris pas mal de coup, j’avais choppé de la glace des bacs à poisson et ça allait vachement mieux après ! »
Tu dis cela comme si c’était une banalité. Tu ne te bats pas souvent, mais quand tu le fais, tu ne fais pas semblant. Surtout au port où il y a pas mal de brutes épaisses.
Takeshi t’assure que ce n’est rien, alors tu le crois. Tu laisses à penser que c’est le cas, en tout cas, puisque tu ne reviens pas là-dessus. Surtout qu’il a trouvé le mot magique pour détourner ton attention. Tu reprends donc ton ascension. Au fur et à mesure de celle-ci, ton entrain ne faiblit pas. Il grossit même, alors que vous vous rapprochez toujours plus du sommet. Au fait Miguel – « Hm ? » Tu te retournes, intrigué.
Pourquoi lui ? Il t’en pose une bonne, là.
Tu gonfles tes joues pour retenir l’air de ton soupir et tu es dubitatif face à celle-ci. « Bah … J’sais pas. » Fussent tes premiers mots, alors que tu te remets face à ta route pour voir où tu marches. Tu en profites également pour réfléchir et tu ne le caches pas, puisque tu penches parfois ta tête en arrière, comme si regarder le ciel allait te donner subitement l’inspiration pour répondre à une question pareille. « Il faut une bonne raison ? J’fais pareil avec eux. Pas nécessairement gravir une montagne, j’suis d’accord. J’ai un bon feeling avec toi et t’es l’premier gars qui ne m’a pas traité de fou quand j’lui ai parlé d’un train sur l’eau, alors vois ça aussi comme une manière d’en apprendre plus sur l’un sur l’autre. » Tu n’arrives pas à l’expliquer. Tu as senti chez lui un besoin similaire au tien ; celui de s’évader, de sortir de son quotidien. Tu souries, alors que les derniers mètres sont effectués et que vous arrivez au sommet. « J’veux juste passer du temps avec un type cool comme toi, c’est tout ! En plus, tu ne me regardes pas tristement, toi. Ce n’est pas l’cas de Sanji et de Law. J’ai l’impression qu’ils sont déçus à chaque fois qu’ils me voient, mais j’me fais peut-être des idées. Ils n’arrêtent pas de me parler d’un certain “Luffy” et d’me comparer à lui. » Ça ne te gêne pas, parce que tu te dis que ça devait être un type bien pour qu’ils les aient marqués autant, mais parfois ça te pèse. Tu te demandes si c’est bien Miguel avec qui ils aiment passer du temps et pas l’ombre d’un autre. « J’me sens bien avec toi, ça me suffit pour t’emmener avec moi. » Tu tends ta main pour l’aider à grimper la dernière marche et vous y voilà. Au sommet du Mont Olympe.
Pas de trésors, pas de cave, mais une immense source d’eau à des centaines de mètres de hauts. Tu ne t’attendais pas à voir une espèce de clairière aussi rafraichissante sur le toit du monde, mais force est de constater que c’est magnifique. Entre les derniers rayons du soleil qui se reflètent dans chacune des éclaboussures, provoquant un jeu de lumière naturel, ledit soleil qui se couche, et l’île à vos pieds ; c’est définitivement un très beau trésor. Tu te précipites vers la source et tu la voies s’écouler jusqu’en bas, formant ainsi la rivière Rongo. Tu y plonges tes mains pour en récupérer un peu, afin de boire car la montée t’a donné soif. « Ça fait du bien ! » Tu ris de bon cœur, avant de voir que quelque chose brille au fond de l’eau. Tu y plonges ta main sans crainte et tu en ressors une petite pièce, frappée d’un “b” barré à la verticale. « C’est quoi ça ? » Il y a d’autres pièces, plus ou moins enfoui dans le sable au fond, comme si tous ceux avant vous en avez jetés pour faire un vœu.