Sujet: Aie, ça fait mal - Ren Lun 8 Juil 2024 - 19:20
Aie ça fait mal
Les vacances avaient commencé depuis une bonne semaine déjà, mais il ne cessait jamais son activité sportive. Elle était trop importante dans son métier, encore plus pour sa condition physique dont dépendait la réussite de ses cascades, mais aussi et surtout sa capacité à encaisser les coups. Cela lui demandait énormément de gainage et de muscles. Être cascadeur, ça ne s’invente pas, ça ne demande surtout énormément de travail et d’abnégation pour le métier. C’est plus qu’un métier, c’est un mode de vie. Pour Ceylan, c’était un rêve de gosse qu’il avait réussi à concrétiser et il faisait tout pour continuer à le vivre. Cela lui demandait de l’énergie, de la motivation et une certaine rigueur. Il ne s’arrêtait jamais de s’entraîner, même pas pendant les vacances ou il se contentait tout simplement de baisser le rythme. Pas de tournage, il revenait chez lui, ou plutôt chez sa mère pour se ressourcer pendant quelques semaines avant de repartir parcourir le monde. Être cascadeur était un métier assez grand, après tout, il prenait le risque à la place des acteurs, mais cela ne l’avait jamais dérangé. Il était pleinement conscient qu’un acteur ne pouvait pas tout faire qu’on ne pouvait pas lui demander de jouer son rôle tout en sautant d’une tour de 20 étages sans aucune crainte. D’ailleurs, en parlant de crainte, elle existe toujours, elle est là, quelque part et d’une certaine manière, elle permet de rester en vie. Il était tôt ce matin-là, quand Ceylan sortit de la salle de sport après avoir pris une bonne douche. Le temps était agréable et il était heureux d’avoir opté pour venir ici avec sa moto plutôt qu’en voiture. Il avait encore du temps devant lui et avec ce temps, il allait en profiter pour faire une bonne balade, longer la côte et puis se diriger vers la montagne avant de revenir tranquillement. Il prendrait peut-être le temps de s’arrêter en centre-ville au retour pour manger en terrasse à un resto du coin et surtout en profiter pour acheter à sa mère le livre qu’elle lui avait demandé la veille.
Ceylan enjamba sa moto et enfila son casque avant d’allumer sa petite bombe. Une triumph Bonneville T120 dont il était tout simplement raide dingue et qu’il avait payé une blinde. Il quitta la ville a une allure raisonnable avant d’accélérer le long de la côte. Il sentait les embruns de l’océan le frapper et profita du paysage, sans toutefois quitter la route des yeux. Sa route l’entraîna plus loin dans les montagnes et il s’amusa à serpenter sur les routes qui n’avaient de cesse de tourner autour du col. Après une heure de balade, le brun décida de rentrer et reprit la route inverse. Si Ceylan aimait la vitesse, il demeurait prudent, ne cherchant jamais à trop jouer. Il était en train de descendre la montagne quand une voiture arriva de front, elle arrivait si vite qu’il n’eût pas le temps de réagir, il put juste se préparer à encaisser le choc. La voiture le percuta et Ceylan sentit son corps était projeté à plusieurs mètres de là. Son corps glissa sur la route et il remercia son équipement de protéger sa peau. L’impact était tel qu’il percuta un arbre qui par chance l’empêcha de tomber plus loin et de faire une belle chute… Il entendit la voiture repartir… Ce connard était en train de l’abandonner là à son sort… Ceylan réussit à sortir son portable, mais celui-ci était cassé… La douleur commençait tout doucement à irradier dans son corps, incapable de se redresser, il comprit rapidement qu’il se passait quelque chose de grave et que si personne ne lui venait en aide, il finirait par mourir ici, seul, comme un idiot.
─ Quand nous nous mettons à la tâche d'analyser la persona, nous détachons, nous soulevons le masque, et découvrons que ce qui semblait être individuel était au fond collectif : en d'autres termes, la persona n'était que le masque d'un assujettissement général du comportement à la coercicion de la psyché collective.
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Sujet: Re: Aie, ça fait mal - Ren Mer 10 Juil 2024 - 23:33
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akira & ceylan
Il n'y a point de loi sans criminel pour la bafouer. Sans crime, nul besoin de dicter des règles.
Tu avais été témoins de tout ceci. De tout. Absolument tout. Tu venais juste de descendre du bus, à l’un des arrêts sur lequel tu devais attraper le suivant, quand un crissement de pneu et le bruit d’un choc avait retenti plus loin. Tu as été le premier à réagir, parce que tu n’avais pas d’écouteur sur tes oreilles et tu regardais déjà cette direction d’un air rêveur. Le spectacle t’a coupé dans tes songes. Quasi-immédiatement, tu t’es précipité vers le lieu de l’incident, ton sac de cours accroché à ton épaule. « Monsieur ? Monsieur ! » Merde. Il a fait un sacré vol plané. Tu essayes de garder ton sang-froid, mais c’est difficile. Dans ces instants, tout te parait accéléré. Ça ne laisse pas le temps à l’hésitation et les mauvais réflexes tentent de prendre les devants. Les secours ! D’abord appeler les secours avant toute chose. Au moins eux seront quoi faire. D’une main tremblante à cause de la nervosité montante, tu parviens à composer le numéro. « Allo ? J-je … » Tu ne sais pas quoi dire. C’est idiot, hein ? Tout se bouscule ; Qu’est-ce que tu dois dire en premier lieu ? Qu’est-ce qui passe en priorité ? Cet homme-là, est-ce qu’il t’entend ? Est-ce qu’il a vu que tu étais là, que tu ne l’avais pas abandonné à son sort ?
C’est une dame au bout du fil qui te répond. Sa voie te dit de t’apaiser, de commencer par te présenter, de donner la raison de ton appel. En somme, elle t’aide à faire de l’ordre dans tes idées : « O-oui. Je m’appelle Akira Kurosawa. J-je … J’ai été témoins d’un accident de moto, je suis à côté de la personne. Il n’a pas l’air conscient. » Le principal a été dit. Tout s’enchaine très vite. Le ton doux se transforme et devient autoritaire. Elle te demande de sécuriser la zone, d’écarter tout danger, de signaler pour éviter un suraccident, l’adresse où tu te trouves pour envoyer une ambulance ; Bref ! Ça va site vite et avec son aide, tout se coordonne. Jusqu’à ce qu’on te demande de ne pas raccrocher, mais en attendant qu’ils arrivent, de faire en sorte que ce gars reste au moins conscient.
Tu leur as donné tout ce qu’il fallait. Tu as parlé des minutes durant pour débiter tout ce que tes yeux pouvaient décrire de la situation et maintenant, tu te retrouves à devoir discuter. Faire un dialogue.
« Monsieur ? Comment vous vous appelez ? Les secours vont arriver, ne sombrez pas. Dites-moi un peu ce qui s’est passé à la rigueur ? » Maintenant qu’il n’y a plus personne pour te dicter la bonne conduite à opter et pour te donner des ordres afin de te rendre utile, tu retrouves ce désagréable sentiment d’impuissance. Tu n’oses même pas le toucher, tant tu crains d’aggraver son cas. Le bus que tu attendais pour rentrer chez toi, il est là. Il repart, comme si de rien était ou plutôt, comme s’il ne voulait pas se mêler de cette histoire. De toute façon, il y avait déjà quelqu’un pour s’occuper du motard et lui, son geste c’est de ne pas laisser les curieux s’amasser autour de vous. Tu le regardes partir et tu te mords la lèvre. C’était le dernier. Tu ne vas pas rentrer à l’heure chez toi. Il va te passer un savon. Tu remues la tête ; Ce n’est pas grave. Tu auras peut-être sauvé une vie aujourd’hui, alors ça valait le coup.
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Sujet: Re: Aie, ça fait mal - Ren Dim 21 Juil 2024 - 11:12
Aie ça fait mal
Ça faisait mal, c’était le cas de le dire, il ne savait même pas s’il avait perdu connaissance ou pas, mais il savait que c’était grave au vu de l’état de sa jambe et de la douleur qui lui sciait le bas du dos. Ceylan savait tomber, il était habitué et le faisait régulièrement, mais là, il n’avait pas pu rectifier le tir, l’impact avait été trop violent. Il n’avait pu rien faire, si ce n’est essayer de limiter les dégâts, mais même là son expérience n’avait pas été d’une grande aide. Il avait juste eu le temps de bien se retourner pour ne pas trop se fracasser. Disons qu’il avait juste évité de se faire le coup du lapin et c’était déjà ça, sinon il serait déjà mort.
Dire qu’il était parti pour une petite balade pour profiter du soleil du matin, il ne s’était pas imaginé finir son ride sur le bas-côté. Ceylan était habitué aux douleurs, c’était le lot quotidien des cascadeurs, il savait la contrôler et l’acceptait, mais là, il était passé à un autre niveau et il savait que c’était grave, que sa vie risquait de lui échapper s’il ne trouvait pas une solution pour s’en sortir. Son esprit était embrumé et il n’arrivait pas à clarifier les choses. Il sentait que doucement, il perdait sa lucidité et cela commençait à l’inquiéter. Par réflexe, il essaya de se remémorer tout ce qu’il avait fait dans la journée et ceux qu’il avait fait la journée d’avant. C’était assez clair, jusqu’à l’accident, il était même incapable de savoir la couleur de la voiture qui l’avait percuté, ni ce qui l’avait amené à se retrouver ici, contre cet arbre. Il se doutait que c’était le choc, mais il ne savait même plus s’il était arrivé là d’un seul tenant ou s’il avait cogné dans la barrière de sécurité, glissé sur la route… Il ne pouvait pas enlever son casque, mais arriva à relever la visière pour y voir plus clair. Le ciel était magnifique, quel dommage de mourir aujourd’hui.
Le brun n’avait pas envie de mourir ici et il s’accrochait comme il le pouvait. La voix d’un homme qui l’interpella lui redonna un gain d’énergie bienvenu. De ne pas se savoir seul était un vrai soulagement et l’annonce de secours, encore plus. Il mit du temps à lui répondre, les mots étaient difficiles à aller chercher, parler lui demandait des efforts, mais il savait qu’il ne devait pas les ménager, que justement rester réveillé lui offrait plus de chance que s’il se laissait aller. « … Cey… Ceylan, je m’appelle Ceylan. » finit-il par dire après plusieurs tentatives infructueuses. « Merci… » dit-il pour le remercier d’avoir appelé les secours avant de marquer une pause pour essayer de réfléchir à l’accident, tout était flou, mais il se souvenait de l’essentiel. « J’étais… sur ma voie…. La voiture en face… arrivée pleine balle… m’a percuté, et voilà. » Ce n’était peut-être pas très clair, mais c’était tout ce qu’il avait en stock.
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Sujet: Re: Aie, ça fait mal - Ren Dim 21 Juil 2024 - 18:44
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Il n'y a point de loi sans criminel pour la bafouer. Sans crime, nul besoin de dicter des règles.
Intérieurement, tu priais pour qu’il ne claque pas sa pile tout de suite. Ce serait dommage, tu viens juste de prévenir les secours. Pourtant c’était une possibilité comme une autre, à le voir ainsi immobile. Avec son casque sur la tête, tu ne savais même pas quelle tête il avait. Est-ce que c’était grave ? Non. Tu ne sauves pas les gens à la tête du client. Tu prends sur toi. C’est tout ce que tu peux faire pour le moment. Prendre sur toi et rester à ses côtés. Tu questionnes, à l’affut des réponses qui peuvent traverser la visière de ce casque, mais tu ne mets pas de côté la possibilité que tu n’en es aucune. Jusqu’à ce que sa voie parvienne à tes oreilles.
C’était faible au début. À peine perceptible. Pour entendre sa seconde tentative, tu as dû rapprocher ton oreille de lui. Tu t’es donc légèrement baissé et tu écoutes. « Ok, Ceylan ! Enchanté, même si j’aurais préféré faire votre connaissance dans d’autres circonstances. » Des circonstances moins graves, moins menaçantes pour sa vie. Est-ce que c’est une tentative de plaisanterie ? Il peut le prendre ainsi, cela ne te gêne pas. C’est avant tout pour tenter de briser la glace et garder son attention. Tu entends ensuite ses remerciements, mais tu ne voies pour quelle raison il te remercie exactement. Ça te parait tellement normal de venir en aide à quelqu’un de blesser, que tu ne voies pas en quoi tu devrais être remercié. Cela dit tu ne l’ignores pas. Tu tentes même un contact pour lui prouver que tu existes. Que tu n’es pas un fantôme ou un travers de son esprit. Une sorte d’illusion de mort imminente. Tu poses simplement sa main sur l’un de ses gants et tu reprends alors : « J’ai entendu les crissements de pneus, oui. Ne vous inquiétez pas, j’ai vu la voiture en question. Je pourrais témoigner pour votre déposition si vous le souhaitez. Est-ce que vous avez quelqu’un à prévenir ? Un proche qui pourra vous aider et vous ramener chez vous quand vous serez en état ? »
Il ne t’en fallait pas plus pour avoir le plan de ce qui s’était passé dans ton esprit. C’est horrible à dire, mais c’est assez banal comme accident entre deux roues et voitures. C’est aussi pour ce genre de situation que toi-même, tu n’es pas pressé de passer ton permis. Tu ne voudrais pas te retrouver dans ce cas de figure.
« L’important, c’est que vous restiez conscient, avec moi, ok ? Ne vous faites pas avoir par cette sensation de fatigue, ou on ne pourra pas vous ramener. Elle a l’air chouette votre moto, c’est quel modèle ? » Tu poses des questions, encore et encore. Tu ne t’es jamais intéressé aux motos, mais force est de constater que là présentement, c’est tout ce que tu avais sous la main pour faire la conversation, le temps que les ambulances arrivent. Elles finissent par arriver à ce propos. Tu relèves la tête en entendant les sirènes retentir et presque aussitôt, tu les voies à côté de toi. Le temps te parait si accélérer, que tu as totalement obstruer l’instant qui s’est déroulé entre ton écoute et la vue de l’uniforme. Comme si d’un claquement de doigts, ils s’étaient téléportés à tes côtés. On te demande de reculer et tu obéis. Un peu plus hésitant, pas dans l’immédiat, mais tu ne veux pas gêner les professionnels. Il n’y a pas que les ambulanciers d’ailleurs. La police est avec eux et elle est déjà en train de photographier les lieux pour mener leurs enquêtes.
Tu pensais que lorsque cet instant serait arrivé, tu n’aurais plus rien à faire. Que tu pourrais repartir et laisser Ceylan entre de bonnes mains. Il n’en était rien. Bien au contraire, comme tu étais celui qui avait tout vu et qui était resté à tes côtés, tu t’es retrouvé submergé de questions et pressé par le temps. Entre la police qui te demandait un rapport sur ce que tu avais vu, et les infirmiers qui t’ont demandé de l’accompagner jusqu’à l’hôpital, tu ne savais plus où donner de la tête. Surtout que de ton côté, tu n’as pas osé leur dire que tu étais toi-même attendu chez toi. « Une voiture noir type sportive. Je … Je n’ai pas vraiment fait attention à la plaque, c’était la moto qui avait toute mon attention. Elle est arrivée de cette direction et elle n’a pas ralenti. J’ai même l’impression qu’elle a accéléré. » Ce qui constituait clairement un délit de fuite et peu honorable de la part du conducteur, mais au moins tu avais fait ta déposition auprès des enquêteurs. Une bonne chose de faite donc ; suivante. Tu montes dans l’ambulance et tu ne te sens pas à l’aise. À cause de toutes ces lumières, de ces odeurs d’antiseptique, de la radio ; tout ça, ça nourrissait une atmosphère oppressante autour de toi. « Ceylan, vous êtes encore là ? »
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Sujet: Re: Aie, ça fait mal - Ren Jeu 19 Sep 2024 - 15:34
Aie ça fait mal
Bordel de merde… Son cerveau n’arrêtait pas de jurer dans tout les sens. Ok, peut-être qu’il le faisait naturellement, mais vu la situation, il aurait préféré que cela soit autre chose qui lui passe par la tête. Il ne comprenait pas ce qui l’avait amené à ce moment précis. Franchement, il avait été assez cool dans sa vie. Bon d’accord il avait arnaqué certaines personnes, mais il s’agissait toujours de personnes avec des moyens. Y a rien de mal à se la jouer un peu à la robin des bois, non ? En fait, il n’en savait rien, ce qu’il savait par contre c’est qu’il avait affreusement mal et qu’un liquide épais coulé de sa tête. Il n’avait pas besoin d’être un génie pour savoir qu’il saignait. Ceylan était habitué à prendre des coups, à en donner et à en reçevoir. Il saignait surement plus que n’importe qui, mais ça faisait un peu partie de sa vie, de son boulot. Sauf que là c’était différent. Il n’était pas sur un tournage, il n’était pas en train de jouer un rôle et surtout les secours ne se trouvaient pas à côté. A chaque fois qu’il travaillait une scène dangereuse, il y avait toujours les secours. C’était une règle non négociable, afin d’éviter que les cascadeurs ne se retrouvent trop rapidement si pieds sous terres.
Pourquoi avait-il fallu qu’il monte sur sa moto ce matin-là. N’aurait-il pas pu plutôt boire un café tranquillement en terrasse en regardant les filles en Bikini se dirigeait vers la plage pour bronzer toute la journée ? Ça aurait été un bien meilleur plan. Sauf qu’à l’heure actuelle, la seule chose qui voyait ce n’était pas une jolie paire de fesses, mais un homme qu’il ne connaissait pas. Franchement, si son heure était arrivée, le destin aurait au moins pu lui coller une jolie blonde, plutôt qu’un mec. Il était vraiment maudit… Ceylan passa sa main sur sa tempe avant de grimacer. « Fais chier… » Le brun essayait de se concentrer sur des choses simples, son cerveau venait de déclencher le mode survie, sauf que plus rien ne lui répondait, enfin si, ses bras et ses mains obéissaient, mais le reste de son corps refusait de lui répondre. Il était encore assez conscient pour savoir que ce n’était pas du tout de bonne augure. Heureusement, il n’en avait pas perdu son humour, ce qui était surement la preuve qu’il n’allait pas mourir tout de suite. « Et vous vouliez qu’on se rencontre ou ? Désolé de vous décevoir mais je préfère les jolies blondes. » dit-il à l’homme qui s’était arrêté avant de laisser échapper un râle face à déflagration qui remontait le long de son échine. « Et vous ? Vous êtes ? » Ce n'était peut-être pas une blonde, mais il semblait tout de même normal à Ceylan de connaitre l’identité de la seule personne qui avait eu la décence de s’arrêter pour lui venir en aide.
« Il ne s’est pas arrêté, il a perdu le contrôle, ce connard ! » En vérité, Ceylan était incapable de se souvenir de la personne qui l’avait percuté, c’était allé trop vite. Ce qu’il savait c’est qu’il n’était pas fautif. C’était l’autre véhicule qui s’était déporté. « Je sens plus mes jambes putain ! Qu’est ce que je vais foutre sans ! » dit-il en râlant, tout en restant concentré sur la personne qui se trouvait à ses côtés. « Vous parlez trop pour que je m’endorme. » dit-il en râlant. La douleur le faisait quelque peu dérailler. En temps normal, Ceylan se montrait sympathique, mais là, il était un peu l’ombre de lui-même. « C’était une audi R8 V10 je dirais… » Oui bon, il n’avait pas vu la tête du conducteur, mais pour ce qui était de la voiture, il était incollable.
« Bordel, enfin… » dit-il en entendant le bruit de l’ambulance. Il n’était pas sorti d’affaires, mais voir arriver une horde de pompiers, c’était quand même rassurant. « Mettez la dose. ! » dit-il au médecin quand il lui fit une injection de morphine. Peu à peu il sentit la douleur s’estompait, elle était encore là, mais c’était supportable. Les pompiers le hissèrent délicatement sur une civière après l’avoir immobilisé pour ne pas qu’il aggrave son cas. Ceylan avait l’impression de se trouver dans un sarcophage, mais c’était plus confortable que la souche d’arbre sur laquelle il avait attiré.
Ceylan inspira un grand coup avant de fermer les yeux, bordel, voilà que maintenant il avait un foutu mal de crane. La voix de son interlocuteur la ramena à la réalité. « Mais oui, je suis pas encore mort, je vois juste un peu trop d’éléphants roses.» La morphine faisait son effet, il n’avait plus vraiment les idées claires… Mais il restait quand même à demeurer éveiller. « Dis moi, ma moto, elle est foutue ? » Il l’aimait tellement, c’était un peu l’amour de sa vie et l’idée qu’elle reste seule dans cette foutue forêt en milles morceaux le démoralisait.
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Sujet: Re: Aie, ça fait mal - Ren Dim 22 Sep 2024 - 14:30
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Contrairement à l’individu à moitié conscient à tes côtés, tu n’avais pas d’arrière-pensée obscène. Tu étais même pur dans tes intentions, car honnêtement ce n’est pas le moment. Tu es pris dans un torrent de questions et d’interrogations, tu te demandes si tu es en train de bien faire, si tu peux faire plus et quoi, si tu n’es pas en train d’aggraver son cas. Bref ! Ce n’est pas le moment et pourtant, la plaisanterie fait mouche. Le but premier est atteint ; la glace est brisée. Tu as un léger rire contrit, à mi-chemin entre l’amusement, la gêne et le nerveux. « Ouh là, non. Il y a méprise. Je voulais dire ; autre part que sur le bord de la route alors que vous êtes blessés. Je ne sais pas, un concert par exemple. » Un concert. Pourquoi tu as pensé à ceci en premier ? Probablement parce que tu as envie d’aller en voir un, mais tu n’aimes pas aller dans ce genre d’évènement seul et tu n’oses pas non plus demander à qui que ce soit de t’accompagner. Bloqué dans un cercle vicieux donc, mais tu n’as pas l’air d’en souffrir. « Je m’appelle Akira. Je … Je suis juste étudiant, j’attendais mon bus. » Des présentations brèves, mais suffisante selon toi.
Ta vie est banale, alors il n’y a pas matière à s’étaler longuement dessus. Il y a autre chose à faire. Tu hésites à lui retirer son casque, mais tu te souviens qu’il ne fallait surtout pas le faire, car tu pourrais aggraver son état. En plus de cela, ce dernier lui serre la tête et donc, cales cette dernière. Lui enlever pourrait provoquer des lésions supplémentaires ou une hémorragie plus grave encore. Ce dont on ne t’avait pas prévenu en revanche, c’est de te préparer à passer un désagréablement moment en compagnie des humeurs d’un blessé. Des humeurs devant lequel tu restes calmes, car tu te doutes qu’après un tel choc, personne n’est disposé à rester courtois. Surtout face à la situation. « Calmez-vous, elles sont encore attachées à votre corps. Le choc a dû secouer les connexions nerveuses, c’est pour ça que vous ne les sentez plus. » Il est engourdi et c’est naturel. Tout comme c’est naturel de paniquer face à une sensation pareille. Tu prends un peu de distance pour lui laisser de l’air et toi, pour te préserver inconsciemment d’un geste violent. Une peur profondément enfouie, comme un traumatisme, qui te donne des tocs incontrôlables de prévention.
« C’est le but. » Lui réponds-tu, lorsqu’il t’avance qu’il ne peut pas s’endormir avec un tel débit de parole de ta part. « Je le fais exprès. Je ne suis pas aussi bavard d’ordinaire. » Cependant tu le prends comme un reproche et ceci te pousse à te braquer quelques instants. Tu te tais davantage en voyant les secours arriver et toi, pauvre diable, te voilà embarquer avec lui comme témoin.
Tu t’assoies dans un coin du camion des ambulanciers, une fois que Ceylan a été mis sur une civière et installé dans ledit camion, puis tu continues à te muer dans le silence. Tu observes le moindre faits et gestes des ambulanciers-infirmiers pour apprendre. Tu essayes de les retenir du mieux que tu peux, car ce genre de connaissance peut sauver des vies et toi, c’est ce que tu veux faire plus tard. Tu veux être utile aux autres, d’une manière ou d’une autre. Tu ne sais pas encore comment, tu cherches, tu hésites entre plusieurs possibilités.
On t’a autorisé à sortir ton portable pour t’occuper, et tu commences à lire des scans dessus. Tu scrolles pendant un temps, te faisant silencieux le temps que l’état de Ceylan soit stabilisé à coup de morphine, et lorsque le silence s’installe totalement dans la pièce, tu ne peux t’empêcher de le briser. Vous n’êtes pas tous les deux, il y a les infirmiers avec vous à côtés et ça t’intimide. Ce faisant, tu es plus silencieux. Surtout que l’un d’entre eux te toise avec un air suspect, ayant remarqué tes hématomes dans ton cou. « Euh … Je ne m’y connais pas assez pour répondre à cette question. Elle a percuté l’Audi de plein fouet, alors je suppose que déjà, le châssis est foutu, ainsi que tout l’avant. » D’ailleurs, tu te demandes ce qu’il advient de la moto dans cette histoire. Tu étais tellement préoccupé par l’état du conducteur, que tu ne t’es pas soucié du véhicule. Tu supposes néanmoins qu’étant sa propriété, elle va le suivre. Qu’importe son état, après que les experts aient fini d’analyser ce qu’ils avaient à analyser sur le lieu de l’accident. Tu prends conscience tardivement que tes propos ne sont pas rassurants, alors quitte à prendre le risque de mentir un peu pour un bien, tu reprends : « Cela dit, elle peut être réparée, tout comme vous et comptes-tenus de votre position dans l’accident, la balance penchera entre votre faveur pour le cout des réparations. Vous pourrez la retaper sans quasiment rien débourser. »
Dans le cas contraire, ce serait fort dégueulasse pour lui, mais tu n’as pas encore repris conscience à quel point le monde dans lequel vous vivez peut-être injuste parfois.