I'm sure we can meet again. ∞ Zoro (TW:+18)

« Parle pour toi. » rétorque Sanji d'un ton moqueur, acceptant avec un sourire un dernier baiser. Son corps réagit immédiatement, ses entrailles enflammées et son cœur battant à tout rompre. Il est vrai que Sanji n'était jamais tombé malade, peut-être parce qu’il avait un jour promis à Zeff qu’il ne s’enrhumerait jamais. Son rôle dans l'équipage était trop crucial, il ne pouvait tout simplement pas se permettre de tomber malade ou de rester cloué au lit. Sa volonté de se surpasser, de toujours être à la hauteur pour ses camarades, était si forte qu'elle le maintenait en forme, coûte que coûte. Même à Baiame, il ne se souvenait pas d'avoir été malade une seule fois. Sortant de l'eau, il se dépêche d'enfiler ses vêtements, tout en gardant un œil sur Takeshi qui se rhabille à ses côtés, lui lançant des regards furtifs de biais.

Sur le chemin du retour, leurs épaules se frôlent, et les bras glissent l'un contre l'autre. Les doigts de Sanji effleurent ceux de Zoro, mais sans oser les saisir. A l'horizon le soleil se couche enfin et les rares lampadaires qui bordent la route s'allument les uns après les autres. Sanji ralentit délibérément le pas, savourant ce moment de tranquillité, laissant ses yeux glisser une dernière fois sur les couleurs du crépuscule avant que les étoiles ne s'invitent dans le ciel sombre. « Hm ? » Il tourne la tête vers Zoro, interpellé par la question sur la puissance de ses jambes. Que pouvait-il répondre ? Qu’il est le fruit d’une modification génétique ? Qu’un pirate légendaire l’a formé dès son plus jeune âge ? Ou qu’il a survécu à l'Enfer pendant deux années  ? « Tu te souviens à la gare, quand je t’ai dit que je suis chef cuistot sur un navire ? » commence-t-il. Sa main droite continue de frôler discrètement celle de Zoro, tandis que l’autre reste enfouie dans la poche de son pantalon, comme si elle cherchait à se protéger du vent frais du soir. « Avant d’être recruté par mon capitaine, je bossais sur un autre bateau. Mon mentor, Zeff, ne m’a jamais laissé une seconde de répit. C’est lui qui m’a tout appris… la cuisine, comment me battre. Je lui dois tout. » Se battre, conscient que sa force ne vient pas seulement des exercices physiques ou de la discipline. Ses jambes, sa puissance, tout ça il le devait à ces années à encaisser les coups, à perfectionner les techniques de Zeff, à terrasser des adversaires toujours plus redoutables. C’est dans chaque combat qu’il avait forgé cette force surhumaine, jusqu’à maîtriser le haki et voir sa prime grimper en flèche.

Enfin ils arrivent sur les quais, et Sanji ne peut s’empêcher de lever les bras au ciel, un éclat théâtral dans la voix. « Les Marmites du Port ! » s’exclame-t-il avec une solennité feinte, les bras écartés comme s’il venait d’annoncer la plus grande des révélations. « Sans ma cuisine, ils ne sont rien. » Un instant dramatique, qui se brise aussitôt que ses bras retombent mollement le long de son corps. Il pensait déjà passer devant Takeshi mais il est vite interrompu par deux mains qui se glissent autour de sa taille, l'attrapant sans crier gare. En un pivot rapide il se retrouve contre lui mais il n’a pas le temps de dire quoi que ce soit avant que Takeshi ne capture à nouveau ses lèvres dans un baiser impatient. Sanji se laisse emporter, fondant presque dans ses bras tandis que ses propres mains glissent doucement dans la nuque de Takeshi, ses doigts effleurant la racine de ses cheveux, juste au-dessus du col. « Bretteur de merde... » murmure-t-il en réponse, un sourire au coin des lèvres, savourant l'insulte familière. La lumière du restaurant est éteinte, personne ne pourrait les surprendre ici. Il cède une fois de plus, mordillant doucement les lèvres de Takeshi avant de se reculer légèrement. « Alors oui, c'est ça le programme. Je me sers dans la réserve, on monte chez moi et on vérifie qui de nous deux tient mieux l'alcool que l'autre. » Il fait le malin, mais au fond de lui, il sait pertinemment qu’il ne tient pas l’alcool aussi bien qu’il le laisse croire. Deux verres, et Sanji sera par terre. « Suis-moi on passe par l’intérieur. » souffle-t-il, feignant la confiance. Ses bras se dérobent de l’étreinte, mais son index attrape celui de Takeshi, l’entraînant doucement derrière lui, s’assurant ainsi qu’il le suive.

Sanji se dirige vers l'arrière du restaurant, là où l’entrée des cuisines est strictement réservée au personnel. Il jette un coup d’œil furtif autour de lui avant d'ouvrir la porte, et une fois à l’intérieur, il referme soigneusement à clef derrière eux. « On ne traîne pas, si on nous chope ici, je peux dire adieu à mon boulot. Je suis déjà étonné qu'ils aient fermé à l'heure... » murmure-t-il en baissant le ton. Il sait qu'il flirte déjà dangereusement avec la limite. Récemment il avait été surpris à voler dans la réserve... Alors cette fois, s’il se fait attraper, ce serait la goutte de trop ! Mais Sanji n’a jamais été du genre à respecter les interdits. Il avance avec assurance dans la grande cuisine impeccablement bien rangée. Il balaie la pièce du regard et tombe immédiatement sur une note laissée sur un plan de travail.



La note n'est pas signée mais cette écriture est sans aucun doute celle du vieux. Sanji étouffe un rire, incapable de prendre la menace au sérieux. « C’est ça, cours toujours l'vieux. » marmonne-t-il en roulant la note en boule avant de la glisser dans sa poche. Il jette un coup d'œil autour de lui et commence à remplir un sac de victuailles. « Viandes, poissons... Hmm je pourrais faire un curry si je prends du riz. » Il pense tout haut. Et bien sûr, il n’oublie pas l’essentiel : l'alcool. Deux bouteilles qu’il attrape d'une main experte. « Tiens, prends ces deux autres bouteilles. » Il les tend à Takeshi avec un sourire en coin, amusé par l’ampleur de son "butin". Quatre bouteilles et un sac de provisions, ils auront largement de quoi se régaler. « Suis-moi. » Cette fois ils ne repassent pas par l'extérieur. Sanji traverse le restaurant et il ouvre une porte qu'il referme à clé une fois qu'ils sont passés. Ils se retrouvent dans le hall de l'immeuble.

« Premier étage.» Il monte les quelques marches deux par deux. Une fois en haut, Sanji ouvre la porte et fait passer Takeshi avant de refermer derrière eux. A l'entrée il se débarrasse de ses chaussures sans cérémonie et avance vers le salon, éclairant la pièce. Des petites loupiotes s'allument doucement, révélant un intérieur à l'esthétique japonaise. Un kotatsu trône au centre, entouré de plantes soigneusement entretenues, et des bibliothèques jonchent les murs, remplies de livres de cuisine et sans grande surprise, quelques magazines cochonnes. Sanji possède aussi un canapé, un télévision, et les murs sont habillés de cadres pour la plupart représentant la mer. « On va mettre tout ça dans la cuisine. » dit-il alors qu'il se dirige vers la pièce adjacente. Les bouteilles sont déposées sur le plan de travail, et Sanji s’affaire à ranger la nourriture au frais.

« Merde... ! » Un coup d'œil lui confirme qu'il a traîné du sable partout à cause de ses chaussettes. De plus ses vêtements collent à sa peau, encore humides de sa baignade car il n'a pas pu se sécher, et il peut sentir ses cheveux rêches à cause de l'eau salée. « On va peut-être devoir revoir le programme... Je dois me changer... Peut-être me doucher, je ne cuisine pas dans cet état. » admet-il en se rapprochant de Takeshi. Ses mains un peu trop curieuses se posent sur le haut de son partenaire pour constater que ses vêtements sont légèrement humides également. « Toi aussi... Tes vêtements sont humides. Je préfère garder cet endroit propre tant que j'y vis. » précise-t-il avant de lever les yeux vers Takeshi. Son cœur s'emballe un instant en croisant son regard. Ses mains remontent lentement le long des vêtements humides de Takeshi, se glissant dans son cou pour retrouver le contact de sa peau, avant de s'aventurer dans ses cheveux encore mouillés. « Je dois avoir ta taille si tu veux » propose-t-il, n'osant lui demander de venir avec lui.

MADE BY @ICE AND FIRE.

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