« C’est toujours mieux que les miens. » dit-il en désignant sa tignasse, beaucoup moins enflammée que celle de Morgane. Elle est beaucoup plus basique et franchement il préfère que sa fille ait hérité des cheveux de sa femme. Adam se sent de plus en plus à l’aise en sa compagnie, surement parce que même s’il n’est pas son père, elle possède une partie de son adn, et il ne peut pas s’empêcher de ressentir de l’affection pour elle, c’est plus fort que lui. Il est encore plus heureux quand elle accepte d’apprendre à les connaitre. Pour Adam c’est la meilleure des solutions, il ne peut pas s’imaginer continuer comme ça, en sachant qu’il a une fille sur l’île. Maintenant qu’il connait son existence, il est bien décidé à en profiter, à connaitre ce qu’elle aime, ce qu’elle déteste. Il a envie de la protéger…. En fait, il a tout simplement envie de prendre son rôle de père, même si ce n’est pas vraiment le sien…

Adam avait du mal à imaginer tout ce qu’avait pu vivre Margareth…. Il avait eu le chance de grandir avec ses parents, d’avoir un frère. Dans le fond, il avait eu une famille assez unie, malgré tout ce qui avait pu se passer et les épreuves qu’ils avaient du affronter. Ces parents étaient encore en vie quand il s’était retrouvé au TVA, mais ils étaient âgés, incapable de s’occuper d’un enfant. Adam pensa qu’ils auraient été heureux d’avoir une petite fille, même s’ils avaient fini par arrêter de demander à Adam quand il leur ferait la chance de devenir grands-parents. Imaginer, Théa en mère de famille était aussi un exercice difficile, Adam revoyait l’adolescente et elle était loin d’avoir les épaules pour devenir mère de famille, mais elle avait grandi avant de prendre soin de sa sœur. En tout cas, dans ses souvenirs, Théa se montrait souvent plus facile à vivre que sa mère, même si elle avait hérité de son entêtement. D’ailleurs, quelque chose disait à Adam, que c’était le cas pour tous les enfants de Morgane et que sa famille ne devait pas être dépourvu de caractère. Adam ne peut pas s’empêcher de rire en entendant Margareth parlait du côté un peu trop protecteur de sa sœur. « Fais attention, j’ai un peu peur de trop te materner. » dit-il, certain que Margareth risquait de rapidement en avoir marre de ce nouveau père, un peu trop stressé par tous les dangers de la vie, encore plus depuis qu’il était à Baiame… Fallait pas oublier que parfois des dragons se promenaient dans le ciel.

« Morgane ! Tu peux pas dire ça, on fait tous des conneries, mais de là à voler et profiter de la faiblesse de petites vieilles, y a une nuance. » C’était Morgane tout craché. « Prendre une bonne, grosse cuite, ok, faire des excès de vitesses, ok, mais voler… » Non, il n’était pas d’accord. « On en revient toujours au même problème, ton père… » Visiblement, Adam n’apprécierait jamais Serge, encore moins en entendant ce que Margareth venait de leur expliquer. « Un peu plus et t’a failli mourir Morgane… à cause de ton père… » Il avait compris qu’elle avait voulu lui rendre service, mais Serge était irrécupérable.

Quand Margareth l’appelle « Pa », Adam manque de verser une larme tant l’émotion le prend aux tripes… Bordel, qu’est-ce qui peut être fleur bleue parfois. « Mon frère a dû être heureux de le savoir. » Oui, il connaissait assez Sofiane pour savoir qu’il avait dû adorer avoir une nièce, même s’il n’avait peut-être pas pu en profiter autant qu’il en voulait après le décès d’Adam. « Maggie ? » dit-il en tournant la tête vers Morgane puis vers sa fille. « C’est ton surnom ? » lui demande t’il curieux sans savoir si Morgane avait mis dans le mile, mais bon elle se ratait rarement. « ça fait longtemps que tu t’es éveillé ? » lui demande t’il avant de tirer une chaise pour s’asseoir à côté de Margareth tout en plongeant sa main dans sa poche de bonbons. « Tu veux boire quelque chose ? Je peux demander à la secrétaire de ramener un truc si tu veux ? » Adam en était certain, il aurait été un papa gâteau et cela risquait d’être pire avec sa fille âgée de 20 ans.

@Margaret K. Alvaro

« Quoi ? » Adam manque de s’étrangler, il faut dire que ses cheveux, il y tient. Il en a déjà pas beaucoup sur la tête et les a toujours entretenu avec soin par peur de devenir chauve. Ce qui est ridicule car il a toujours trouvé que cela pouvait rendre bien chez certaines personnes. Sauf que lui et bien il les aime ses cheveux, même s’ils sont loin là au niveau de ce de Morgane et de leur fille. Ce n’est peut-être pas un mal car c’est du boulot et il en a déjà assez avec ceux qu’il a sur la tête. Il se retourne vers Morgane avant de laisser échapper un léger sourire. « Hmmm j’ai dû finir par abandonner la bataille. » Il était entêté, mais Morgane l’était surement deux fois plus… Il n’était donc pas difficile d’imaginer qu’il avait fini par rendre les armes pour avoir la paix.

Adam ne peut pas s’empêcher de sourire en observant Margareth, il sait déjà qu’il va adorer cette gamine, même si théoriquement ce n’est pas la sienne. Pourtant, il sent le lien, il s’est créé dès qu’il a compris qu’il était son père… enfin biologiquement parlant.

Il se serait bien passer de savoir que sa fille a fini par être éduquer par la pire personne sur terre pour éduquer un enfant : le père de Morgane , Serge. Il se retient de ne pas trop en dire, parce qu’il a pas mal de répliques acerbes qui lui viennent en tête, mais il n’a pas envie de mal parler à Maggie de l’homme qui l’a élevé. Il voit bien qu’elle y est attachée et c’est normal, si c’est le seul parent qu’elle a eu après le décès de sa mère et de son père. Il savait que son frère ne pouvait pas s’en occuper, et même s’il avait réussi à se débrouiller, jamais une assistance sociale ne lui aurait confié. Il se contente de dire « ça pour être hors des clous… » C’était peu de le dire et il ne comprenait même pas comment il avait pu profiter de sa petite fille pour commettre des vols. Cette simple idée donnait envie à Adam de trouver un moyen de se rendre dans le passé pour avoir une discussion musclée avec Serge, histoire qu’il s’occupe de sa petite fille comme elle le méritait ! « Peut-être, mais ce que je sais c’est qu’il en avait fait assez pour faire pas mal d’années de prison et ça me suffit. » Serge n’était pas un enfant de cœur. « C’est ton père, tu l’aimes c’est normal, mais quand on aime vraiment ses enfants, on ne les fout pas dans cette situation, tu t’es retrouvé avec un flingue sur la tempe, Morgane… Et tu n’étais pas seule, il y avait Eliot et Chloé» Ce n’était pas rien, même les enfants de Morgane s’étaient retrouvés en danger de mort, et pour Adam c’était une erreur qui n’aurait jamais dû être commise. Et même s’il avait eu envie de ne plus jamais avoir à faire avec Morgane après cet incident, il avait surtout eu très peu de la perdre.

Il ne peut pas s’emparer de soupirer, agacé, quand Margareth parle de la surprise de Serge à l’annonce de l’arrivée de sa petite fille. « Il pensait quoi, qu’on allait passer notre vie à se regarder dans le blanc des yeux… » Même s’ils avaient conçu leur fille dans une situation ubuesque, il avait toujours eu une certaine tension sexuelle entre eux, tension qu’ils n’avaient d’ailleurs pas pu contrôler lorsque leur barrière mutuelle était tombée après leur consommation involontaire de drogue.

« Un quoi ? » dit-il avant de rire. « Je me doute que tu dois plus boire de jus de pomme depuis longtemps, mais c’est quoi ce truc ? » Oui Adam ne sortait pas des masses et quand il buvait c’était assez rare, il se contentait souvent d’une bière ou d’un bon verre de vin. « Tu sais ce que c’est ? » demanda t’il à Morgane. « Ah ça je connais… » dit-il en posant son regard sur Morgane. « Tu veux boire quoi ? » Une fois qu’elle lui a répondu, il s’éloigne en direction de la porte mais avant de la franchir il se retourne. « Je vais chercher les boissons, mais je vous connais, ne me piquez pas tous mes bonbons ! » Oui parce que c’était sacré… et qu’il y tenait. « Je vais prevenir la secrétaire pour lui dire que j'ai une urgence, comme ça on pourra tranquillement profiter de l'après-midi ». Sur ses paroles, il tourna les talons et referma la porte derrière lui pour partir chercher des boissons et prévenir la secretaire de son changement d'emploi du temps.


@Margaret K. Alvaro

En entendant Morgane dire qu’elle avait toujours le dernier mot, Adam leva les yeux au ciel. Il inspira un grand coup avant de soupirer. « Faut dire qu’à un moment, on a juste plus l’énergie de continuer à argumenter. » Ce qui n’arrivait jamais à la rousse. Elle avait toujours quelque chose à dire, à rajouter et parfois ça pouvait être fatiguant, mais à force on finissait surtout par s’y habituer. Avec un sourire amusé, Adam jette un coup d’œil à Margareth qui a surement dû vivre plusieurs fois ce genre de moment quand elle était petite. Lui et Morgane en train de se chamailler, ça devait être assez récurent. Un sourire complice se glisse entre le père et la fille tandis que tout deux posent leur regard sur Morgane. « C’est sur qu’on ne peut pas le nier. » dit Adam en parlant de la ressemblance entre Morgane et son père. « A la seule différence, c’est que ta mère est moins égoïste que son père…. » Morgane pensait souvent à elle, mais elle avait aussi un côté ou elle cherchait à aider les autres, ce qui était bien différent de Serge. Lui profitait de l’amour que les autres lui portaient pour leur faire faire des choses dans le but de lui rendre service à lui. « Elle ne se sert pas des gens pour attendre son but, c’est ce que je n’ai jamais supporté chez ton père… » Et encore, il ne l’avait quasiment pas rencontré, ce qui n’était pas plus mal, parce qu’il aurait surement fini par le mettre en taule… « A la fin, celui qui a tiré sur la détente et qui a tué Klaus, c’est moi… » Rappela t’il pour que tout le monde se souvienne ce que Serve avait entrainé… Et ceux qui auraient aussi pu se passer par la suite. S’il n’avait pas tiré avant qu’il ne le fasse, Morgane ne serait pas là pour rencontrer sa fille et Margareth ne serait pas là pour en témoigner. Il se radoucit tout de même en voyant le regard de Margareth, il n’avait aucune envie de la vexer, ni de l’attrister, mais il n’aurait jamais pu faire confiance à Serge et il était certain qu’il en était de même pour le père de Margareth. « Sur le papier, c’est vrai qu’on part perdants. » dit-il en parlant de leur couple et pourtant, il avait envie d’essayer. Pour le moment, ils en étaient qu’au début et si tout n’était pas facile, qu’ils y avaient énormément de différences entre eux, chacun faisait des efforts et pour le moment ça fonctionnait.

« Je suis le seul qui évite de boire de l’alcool dans cette famille ? » Il en buvait mais peu, Adam faisait attention à son alimentation et à sa consommation d’alcool. Cette dernière existait, mais elle était très mesuré et s’il l’avait voulu il aurait sûrement pu arrêter totalement. « Je vous ramène ça. » dit-il en quittant les deux jeunes femmes, certains qu’elles allaient trouver un moyen de lui rendre la vie impossible. Un petit truc, lui disait que la mère et la fille, ensemble, risquaient de faire de sa vie de véritables montagnes russes.

Quand il revint avec les boissons, il les déposa sur son bureau, avant d’ouvrir son tiroir pour remarquer la disparition de ses bonbons qui n’étaient pas une grande surprise. « J’en étais sur… » dit-il avant de refermer le tiroir. « Vous vous êtes bien amusés on dirait… » Il leur tendit leurs boissons avant de s’asseoir et de reprendre sa place sur son bureau. « Tu habites où? » demande t’il à Maggie, incapable de ne pas jouer au papa poule. C’était important de savoir ou elle habitait pour lui venir en aide si besoin.

@Margaret K. Alvaro

C’est assez étrange de voir comment l’instinct peut fonctionner. Adam n’y a jamais vraiment cru, parce que l’instinct ça fait penser à quelque chose d’animal, de presque sauvage. Pourtant, ce n’est pas ça qui ressent envers la jeune fille qui se trouve devant lui. Non, juste de l’amour, un amour vieux comme le monde qui prend racine au fond de votre cœur pour y planter ses racines. Ses racines qui lient indéniablement les parents et leurs enfants… Comme lui a toujours été lié à ses parents malgré les difficultés qu’ils ont dû surmonter ensemble. Pendant un instant, il ne peut s’empêcher de songer à eux, au bonheur qui aurait été le sien d’avoir une petite fille et à la raison pour laquelle ils n’ont pas eu la garde à son décès… Ses parents étaient bien plus à même d’éduquer Maggie que Serge… Mais il ne pouvait refaire l’histoire… Adam ne pouvait cependant accepter que Serge soit un homme bien, il avait peut-être été un jour, mais lui n’avait connu que l’homme qui avait failli amener sa fille et ses petits enfants dans un cimetière. « Morgane, la seule fois où j’ai rencontré ton père, c’est quand j’ai dû intervenir pour éviter que tu te fasses tuer ! » Autant dire que pour une rencontre, il ne risquait pas de l’oublier. Adam avait eu l’occasion de foutre Serge en prison, mais il ne l’avait pas fait, parce que malgré toute la déception que Morgane lui avait causée, il l’aimait et il n’avait pas voulu qu’elle voit son père embarqué. « Sans lui, on n’en serait surement pas arrivé là… » Parce que oui, c’était bien en partie à cause de Serge, qu’ils avaient rompu, à cause de tout ce qu’il avait entrainé dans la vie de Morgane.

« Peut-être que je devais prendre ce verre de jus de pommes. » finit-il par dire en observant Morgane. Parce que s’il ne l’avait pas bu et bien l’histoire aurait été différente. Elle ne serait pas tombée enceinte et ça ne les aurait pas aidés à se rabibocher, car c’était visiblement ce qui c’était passé pour Maggie. Morgane lui avait avoué qu’elle était enceinte lorsque le TVA l’avait extraite de leur réalité… Il était un père potentiel, mais avec l’arrivée de Maggie, il avait compris que dans sa réalité, il était surement père de l’enfant de Morgane. En tout cas, il avait envie de le croire. Comme quoi le destin aime parfois vous jouer des tours.

Quand pour la première fois, il entend Maggie l’appelait Papa, Adam ne peut pas cacher son émotion, il arrive tout de même à retenir ses larmes et lance un léger coup d’œil complice à Morgane avant de s’éclipser pour chercher les boissons. Quand il revient, il n’est pas vraiment surpris de découvrir sa cachette à bonbons vide et ne peut s’empêcher d’être touché en les voyant toutes les deux prononcer la même phrase au même moment. Elles sont tellement semblables, aucun des enfants de Morgane n’était roux dans leur univers, Maggie vient changer la donner. Elle a exactement la même chevelure que sa mère. « Tu t’y sens bien ? Le loyer n’est pas trop cher ? » Il vivait d’une manière assez différente par rapport aux autres habitants de Baiame, tout simplement parce qu’il n’était pas un habitant, il était un membre du TVA. Mais il savait que la vie au centre-ville n’était pas donnée et il n’avait pas envie que Maggie commence sa vie avec des problèmes d’argents. « Un garçon ? » ne put-il s’empêcher de dire, comme s’il s’agissait de la pire des nouvelles qu’il soit. « Désolé ce n’est pas facile de se dire que ma fille que je viens juste de rencontrer à bientôt 20 ans. » Ce qui signifiait qu’elle avait l’âge d’avoir une vie s…. Non non non, il ne pouvait pas y penser, il préférait changer de sujet. Il connaissait assez bien Morgane pour savoir qu’elle ne manquerait pas de rebondir sur le sujet. « Et tu travailles où ? »

@Margaret K. Alvaro