Visite surprise? [ft Olivia]

Depuis que je suis toute petite, enfin selon les souvenirs que l'on m'a implantés, j'adore aller me promener au commissariat ou travaille tante Loïs. Tout le monde me connaît là-bas et ce sont un peu mes tontons. J’exagère à peine. Je pense vraiment que si on me fait la moindre histoire, là-bas, j'aurais plus de protecteurs en une seconde que la plupart des ados qui naissent avec des tas de grands frères. Mais ça ne me déplaît pas parce que je les aime beaucoup. Quelquefois, le soir, je vais voir l'un d'entre eux pour qu'on on mange ensemble. Seulement s'ils ont envie bien sûr. Je ne force jamais personne à passer du temps avec moi.

Ce soir, il n'y a plus beaucoup de monde. Même tante Loïs est partie quand j'arrive au commissariat. Mais je le savais. Ce soir, elle va au restaurant avec Clark, enfin le professeur Kent, la petite Martha et un autre couple. Elle ne m'a pas dit leur nom. Enfin, ça fait rien de toute façon, je vais motiver Will pour qu'il vienne manger avec moi. Je vois que son bureau est allumé, il doit encore être là. Je me précipite dans son bureau avec la ferme attention de le motiver à aller dîner en ma compagnie. De toute façon, il pourra difficilement trouver une fille plus belle avec qui prendre un repas que moi. Non, je rigole, mais c'est le genre de choses que j'aime bien lui dire pour l'embêter.

« Hello, Willou, faut remettre ta pendule à l'heure ! C'est plus l'heure de travailler, c'est l'heure de dîner. Comme t'es le gars le plus chanceux du moment, t'auras l'honneur de dîner avec une ravissante blonde à la délicieuse conversation, t’en dis quoi ! »

Je penche ma tête sur le côté, avec un petit rire avant de venir mettre mes bras autour de son cou et de déposer un bisou sur sa joue. Je l'adore vraiment, sinon je ne l’embêterai pas autant. Mais je me demande s'il n'en a pas un peu marre des fois. Après tout, je dois l'épuiser au bout d'un moment. Mais c'est vrai aussi que ce n'est pas toujours lui que je viens embêter. C'est plus drôle d'alterner et d'aller chercher un peu tous les différents inspecteurs qui travaillent avec ma tante. Il n'y en a pas un pour me dire non de toute façon. Non pas que je veuille en profiter. Je suis respectueuse, faut pas croire. Mais c'est clair et net que je leur fais faire un peu ce que je veux.

« Alors, tu veux bien que je dîne avec toi, dis ? »

Je le tacle brutalement à l'épaule quand il me demande où est la jolie blonde. Comme ça, il ne me reconnaît pas ? La honte soit sur lui. Je sais qu'il me taquine, mais il a mérité cette bourrade. Il n'avait que à pas me taquiner. Je ris quand-même parce que, même si c'est un idiot quand il s'y met, il est rigolo et on s'entend bien tous les deux. Ce n'est pas très compliqué de s'entendre avec Will, en même temps. Il est très sympa et il a le sens de l'humour. Je ne dis pas que ça me rend ravie quand ce sens de l'humour se fait à mes dépens, mais je l'embête bien, moi aussi. Ça ne serait donc pas très juste de lui en vouloir.

Il n'a quand-même pas tort quand il dit que les criminels n'ont pas tendance à faire des horaires de bureau. J’ai jamais vu des bandits centrer leur activité entre neuf heures et dix-sept heures. Cela dit, ça n'a pas l'air de déranger tante Loïs. Ça dérangera peut-être plus oncle Clark quand il comprendra qu’un flic n’a ni horaire ni week-end, surtout quand il est au centre d'une affaire. On verra bien. Moi, ça ne me dérange pas que ma tante ne soit pas toujours sur mon dos. Je l'aime hein, mais j'aime bien aussi à avoir un peu ma petite tranquillité.

« Ho ! Tu es sur les traces d'un tueur en série ? Une mafia top secrète peut-être ! »

Ouais, je pars un peu dans tous les sens quand j'ai affaire aux collègues de ma tante. Mais ce n'est pas pour les taquiner. Je pense vraiment que c'est drôlement cool d'enquêter sur ce genre de choses. Mais il ne se passe pas tant de trucs que ça dans l'île et c'est rare que j’aie droit à des histoires de gangsters comme il y en a dans les films. Je ne dis pas que ça n'arrive jamais, mais ce n'est quand même pas bien souvent. Tant mieux, quelque part. ça ne serait pas cool de vivre dans l'insécurité parce qu'il y a des gens qui tuent tout le monde. Je ne suis pas sûre que j'aurais envie de vivre dans un monde comme celui-là.

« Tu veux que je paie si t’es fauché ? Il doit bien me rester suffisamment pour nous deux dans mon argent de poche. Je connais un petit self, pas loin d'ici. T'as dû déjà y aller un midi. Je dis pas que les plats sont de grand goût, mais ça se laisse manger et c'est pas cher, t’en dis quoi ? »