A million dreams are keeping me awake (Gabriel)

A million dreams are keeping me awake

Dimitri & Gabriel ;

J’avais toujours aimé ça. Le spectacle, la musique et l’ambiance du parc. Depuis que j’étais tout petit, je rêvais de pouvoir brûler les planches et de me faire remarquer dans ce monde de strass et de paillettes. Ça me changeait tellement du monde de mafieux sans scrupule dans lequel j’avais grandis. Je savais depuis le départ que j’avais réellement envie de m’émanciper, de prouver ce que je valais. Je l’avais finalement fait. Et ça m’avait peut-être coûté une famille et une communauté, mais j’étais réellement heureux de l’avoir fait. J’étais heureux de faire mes acrobaties et mes spectacle, heureux de voir l’admiration dans les yeux de mes spectateurs. Je faisais de belles rencontres avec des gens qui m’appréciaient enfin pour ce que j’avais à leur offrir et bon sang… qu’est-ce que ça faisait du bien !

Aujourd’hui, répétition générale. On avait pas de spectacles prévus. On avait une journée off mais c’était précisément durant ce genre de journées qu’on pouvait s’entraîner et perfectionner nos acrobaties. Après tout, il fallait toujours être au top ! Et comment pouvait-on le faire si on passait notre temps à nous entraîner devant des gens ? J’avais justement un projet qui venait tout juste de sortir de l’œuf. Un nouveau projet qui avait pour thème l’espace sur lequel je bossais en collaboration avec l’un de mes fans… Stolas ! Je l’avais rencontré après un de mes shows et euh… comment dire pour rester tout public… on avait immédiatement bien accrocher tous les deux. Il était gentil, intelligent et très prévenant. Le contraire exact des gros lourds que j’avais l’habitude de rencontrer sur ma route et qui me faisait juste tellement pitié. Ca me donnait encore plus envie de m’entraîner. Vu l’admiration qu’il avait pour moi et le temps qu’il passait dessus à m’aider, je pensais que j’avais pas le droit de le décevoir. Je pouvais pas. Alors je m’entraînais vraiment très dur et je restais souvent en l’air durant des heures à me balancer sur mon perchoir comme un oiseau. Et ce jour ne faisait pas exception à la règle.

Je m’entrainais depuis deux heures quand mon collègue Brandon me fit signe de descendre. Comme apparemment c’était important, je descendis et alla le rejoindre… et pas le sourire aux lèvres

« Qu’est-ce que tu veux Brandon ? J’ai le droit d’utiliser la piste pour encore une heure. »

« Désolé Thunder, mais il y a un type qui voudrait te voir. »

Un type ? Est-ce que c’était… Stolas ? Je me dirigeais vers lui tout content quand je fus freiné dans ma course. Gabriel ? Sérieusement ? Il y avait tellement longtemps qu’on s’était plus recroisés tous les deux. La dernière fois, c’était quand j’étais encore dans la mafia. Est-ce que ma famille lui aurait aussi demandé de me retrouver ? La boule au ventre, je me rapprochais de lui sans un mot et lui crochais le bras pour le tirer sous l’estrade, dans un coin plus tranquille où personne ne nous verrait. Brandon avait lui-même quitter la piste. Je m’en étais assuré. Gabriel avait beau être un ami, un peu comme un petit frère, cela ne m’empêchait pas d’être malgré tout anxieux. Je lui adressais alors à voix basse.

« Bordel Gabriel qu’est-ce que tu fous ici ? T’es venu me chercher ? C’est Barbara qui t’a demandé de me retrouver ? »

b l a c k f i s h

A million dreams are keeping me awake

Dimitri & Gabriel ;

Vivre toute ma vie en craignant d’être reconnu par les proches que j’avais laissé derrière moi, clairement c’était pas ça ma vision du paradis. Pas même là ma vision d’une véritable émancipation comme je l’avais rêvée en quittant la mafia. C’était l’idée qui m’avait traversé l’esprit lorsque j’avais reconnu parmi la foule le visage de mon ami Grabriel. Cette amitié tellement improbable que j’avais parfois du même à y croire. Mais bon c’était pas non plus une raison pour que je l’accuse comme ça sans même savoir ce qu’il foutait ici, si ?

C’est pour ça que j’avais préféré faire confiance en ses paroles. Bien sûr qu’il aurait pu me mentir, bien sûr qu’avec un couteau sous la gorge, il serait certainement prêt à faire n’importe quoi. Comment est-ce que j’aurais pu lui en vouloir ? Mais si c’était vrai… si c’était le cas, il avait quand même pris de gros risques pour me rejoindre jusqu’ici. Ce qu’il avait à me dire devait vraiment être très très important. Sinon pourquoi est-ce qu’il l’aurait fait au juste ? Je devais donc l’accueillir comme il se devait.

« Eh ben, t’en a pris des risques pour me retrouver ici. Comment est-ce que tu savais que je serais là ? »

Ouais OK pour l’accueil on repassera. C’était pas encore ça mais je me faisais vraiment du soucis pour lui. Ca c’état vrai ! Bon ben, deuxième tentative de sociabilisation.

« Je suis content de te voir en tout cas. Si tu as envie de me parler, on va se trouver un meilleur coin qu’ici. »

Sans ajouter un mot, je le trainais derrière moi dans le parc et le conduisis jusqu’à ma loge personnelle. Là au moins j’étais certain que personne ne viendrait nous déranger.

« Assied-toi. Tu veux quelque chose à boire ? De quoi tu voulais me parler au juste ? »

b l a c k f i s h