You'll always be my path (Gwen)

You'll always be my path

La paperasse, c'était vraiment pas son truc. Surtout un jour de congé. Se lever juste pour prouver qu'il était bien Peter Parker... enfin, l'un parmi tant d'autres, quelle corvée ! Mais il fallait bien régulariser ses papiers d'identité, donc pas le choix : direction la mairie pour rectifier ça. Il se disait qu'il rangerait plus tard l'appartement qu'il partageait avec @Vee Utonium. Avec un peu de chance, il serait rentré avant qu'elle ne pète une autre crise à cause de son colocataire bordélique. Elle lui en voulait déjà assez pour son désordre légendaire. Fun fact : elle lui a déjà lancé un de ses caleçons en pleine figure.

Après avoir fouillé rapidement dans les placards pour se faire un sandwich au beurre de cacahuètes, il sortit de l'appartement et se mit en route. La mairie n'était qu'à une dizaine de minutes à pied. Il aurait pu utiliser ses toiles pour se déplacer plus vite, mais Peter n'en voyait pas l'intérêt. Son identité secrète n'était plus un secret de toute façon. Heureusement, quand il s'agissait de sauver des vies, il restait Spider-Man avec le skin qui allait avec.

« Oh non, c'est pas vrai ! » s'exclama Peter en arrivant sur place et voyant la file monstrueuse qu'il y avait au guichet. Quel enfer, il allait en avoir pour des heures ! « Sérieux... »

Option numéro un : partir et revenir un autre jour.
Option numéro deux : tenir bon et se débarrasser de ça une bonne fois pour toutes.

La première option, il allait devoir compter sur la chance. Et qui dit que la prochaine fois ne serait pas pire ? Ou alors il prenait son courage à deux mains et acceptait de mettre sa patience à rude épreuve. Finalement, il choisit la deuxième option. Et il avait eu raison, car la queue se réduisait plus vite qu'il ne l'aurait cru au départ. Après plus d'une heure d'attente (quand même), il arriva enfin au guichet, espérant que les services compétents règlent son problème. Juste un jour normal dans la vie de Peter Parker.

Après ce long et pénible parcours du combattant, il ressortit enfin victorieux. Arrivé au passage piéton, il attendit patiemment que le feu passe au vert. Un bruit de sifflet attira son attention, et il leva machinalement la tête, comme n'importe qui l'aurait fait. Puis Peter se figea instantanément. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Non, ce n'était pas possible. Il devait sûrement rêver, comme lorsqu'il avait des hallucinations du capitaine Stacy... Ça ne pouvait pas être elle. Gwen était morte sous ses yeux ! À moins que...

Sa silhouette familière se fondait au loin mais il en était certain : il s'agissait bien son visage, son sourire. L'espace d'un instant, le monde sembla s'arrêter autour de lui. Ses pensées tourbillonnaient dans sa tête, cherchant désespérément une explication rationnelle. Était-ce un tour de son esprit, un fragment de son imagination refusant de laisser partir le passé, l'empêcher de faire son deuil une fois encore ? Ou bien était-ce vraiment Gwen ?

Peter se ressaisit, luttant contre le flot d'émotions contradictoires. Il devait en avoir le cœur net. Ignorant la couleur du feu, il se précipita à travers la rue, son esprit oscillant entre espoir et naiveté. Chaque pas le rapprochait de cette figure qu'il croyait fantomatique, son cœur battant à tout rompre alors qu'il hurlait son nom à plein poumons.

Gwen.

You'll always be my path

Cela faisait déjà plusieurs mois que Gwen Stacy avait pris l'uniforme de la police de Baiame, extrêmement fière de suivre les traces de son père, même si elle l'avait perdu et qu'elle savait qu'elle ne le reverrait jamais. Ce qui était atypique c'est que Gwen ne pensait jamais intégrer la police, ce n'était pas du tout dans ses plans, de base elle voulait devenir géologue et intégrer l'université d'Oxford. Mais du haut de ses 19 ans, la belle blonde avait bouleverser ses projets de vie et même si elle était devenue heureuse ici, il lui manquait cruellement un bout de son être et ce morceau s'appelait : Peter. Depuis son arrivée ici, la jeune femme ne l'avait pas croisé, elle redoutait que ce dernier fut coincé dans son univers et cela lui brisait le coeur. Gwen sans Peter, Peter sans Gwen, c'était juste impossible. Alors bien sûr elle trouvait du réconfort avec son métier, ses collègues et les amis qu'elle s'était fait avec le temps, mais c'était différent. Depuis qu'elle a retrouvé ses souvenirs, elle cherche Peter du regard, de façon très bizarre, mais elle le cherchait comme si il allait être au coin de la rue, ou dans une voiture qu'elle arrêterait pour contrôler, elle regagnait espoir en croyant l'apercevoir, pour le perdre à nouveau en se souvenant qu'en plusieurs mois, même maudite, elle ne l'avait jamais croisé sur cette île, pas une seule fois. Pour l'heure, elle ne voulait pas s'attrister plus que d'habitude, car elle devait travailler et mettre des PV, pas forcément ce qu'elle préférait dans son métier, mais ça faisait partie du job. Prise dans ses pensée elle n'entendit absolument pas que quelqu'un disait son prénom, complètement absorbée par ses contraventions. C'est quand un de ses papiers s'envola qu'elle comprit que la personne qui l'appelait était bien réelle et avant de réaliser et de comprendre qui était ce mystérieux inconnu sorti de nulle part, elle courait vers son document tout en pestant « eh m*** Gwen! T'es vraiment une cruche !» tout en courant après ce document, elle eut l'impression d'entendre encore son prénom comme dans un murmure « Gwen» est-ce qu'elle devenait complètement folle ? plus qu'elle ne l'était déjà (a) ? Tout en rigolant elle se rajouta à elle même « Tu perds tes papiers, t'entend des voix et t'a même l'impression de voir quelqu'un qui t'appelle, t'as complètement vrillé ma pauvre Gwen » puis elle rajouta hilare « Et voilà que tu te parle à toi même toute seule dans la rue, à la troisième personne, géniale ! T'as vraiment touché le fond! » tout en ramassant son document, elle l'entendit encore « Gwen » sauf que là, sortie de sa torpeur, elle reconnu cette voix, cette voix que jamais elle n'aurait pu oublier... Bon sang, mais devenait elle complètement folle à la fin ? Serait-ce vraiment l'amour de sa vie, qu'elle avait reconnu, Peter ? Impossible, n'est-ce pas ? Puis elle se retourna et ses grand yeux verts croisèrent ces yeux noisette magnifique qu'elle n'avait jamais oublié...sauf maudite bien sûr...était il réel ? Comme pour se convaincre, elle s'approcha de lui et lui toucha le torse, puis le visage, oui l'être en face d'elle était bien vivant et elle venait de palper un inconnu, encore une fois elle pensait "Superbe, Stacy, de mieux en mieux cette journée, tu va te faire arrêter parce que t'a palper un inconnu, qui va sûrement soit porter plainte, soit t'enfermer à l'asile, alors que t'es flic et en plein service en plus ! Le comble !" tout en s'écartant, très gêné de sa spontanéité légendaire qui avait encore frapper. Cela ne pouvait être "son" Peter, mais juste quelqu'un qui lui ressemblait, non? Mais comme pour se convaincre qu'elle n'était pas complètement folle, elle s'écarta encore plus et tout en ne quittant jamais son regard du sien depuis qu'elle l'avait croisé, elle murmura dans un souffle « Pe...Peter ? » C'est vrai que l'être en face d'elle ressemblait énormément à l'amour de sa vie, sauf qu'il semblait..plus... vieux...Comment cela pouvait être possible si c'était bien "son" Peter ?

You'll always be my path

Peter sentit son cœur battre à tout rompre alors qu'il la fixait de ses yeux larmoyants. Les souvenirs et la douleur de sa perte étaient toujours aussi vifs mais la vision de Gwen, là, juste devant lui, le bouleversait au-delà des mots. Il se tenait immobile, presque incapable de croire à ce qu'il voyait. Gwen Stacy, celle qu'il avait tant aimée et perdue, se tenait devant lui, bien réelle et vivante. Il n'était plus sûr de ce qui était réel et de ce qui ne l'était pas, mais il devait en avoir le cœur net.

« Gwen ? » murmura-t-il, sa voix tremblant d'émotion.

Gwen, de son côté, semblait tout aussi bouleversée. Elle murmura quelque chose qu'il ne put entendre mais il devina qu'elle prononçait son nom. Son esprit essayait de comprendre comment tout ça était possible. Sans réfléchir davantage, Peter fit un pas en avant puis un autre, jusqu'à se retrouver face à elle. Il leva une main hésitante pour toucher son visage, craignant que ce soit un rêve dont il se réveillerait brusquement. Mais sa peau était chaude et réelle sous ses doigts.

« Oui, c'est moi. » dit-il, sa voix étranglée par l'émotion. « Je ne sais pas comment c'est possible, mais c'est vraiment toi, Gwen. Je t'aime tu n'imagines pas à quel point...Tu m'as tellement manqué...Je... »

Les larmes ruisselaient maintenant librement sur leurs visages et sans réfléchir davantage, il l'étreignit avec force comme pour s'assurer qu'ils étaient vraiment là, l'un contre l'autre. La sensation de son étreinte, le parfum familier de ses cheveux, tout était trop réel pour être un rêve.

Peter se sentit submergé par une vague d'émotions contradictoires. Il y avait la joie, bien sûr mais aussi une profonde tristesse et une angoisse sourde. Comment était-ce possible que Gwen soit là, vivante ? Avait-elle survécu à cette chute fatidique ? Il ne comprenait pas mais il s'en fichait. Elle était là, et c'était tout ce qui comptait. Les klaxons insistants des voitures, agacées de ne plus pouvoir avancer, semblaient lointains et sans importance.

Les yeux fixés sur Gwen, il sentit un poids immense sur ses épaules. Les mots qu'il avait retenus si longtemps refusaient de sortir. « Je suis désolé, tout est de ma faute....Je ne me le pardonnerai jamais... », parvint-il enfin à avouer, la voix tremblante. Sa joie fut instantanément rongée par de la culpabilité. Ses pensées étaient parasités par ce moment où il n'avait pas été capable de la sauver. Il aurait dû être plus rapide, plus fort, plus convainquant. Il aurait dû trouver un moyen de la garder en sécurité. Sauf qu'il avait échoué, et ça le hantait chaque jour depuis trois ans.