Je n'ai jamais été un grand admirateur des flots, bien que Portcalim, la cité où j'ai vécu une décennie de mon existence, est comme son nom l'indique, un port d'influence. Situé à la limite sud du désert du Calimshan, un environnement dont je suis bien plus familier, avec ses caravanes marchandes, ses pilleurs de tombes et ses trafiquants d'esclaves achetés deux pièces dans les villages les plus pauvres du désert. Comme Memnon, la cité ensablée où j'ai passé les dix premières années de ma vie, entre un beau-père proxénète, un oncle pédophile, et une mère contrainte de vendre son corps pour tenter d'offrir le minimum vital à manger à son fils unique. J'ai mis près de trente ans à revenir dans cette cité après mon départ, et rien n'avait changé, pas assez du moins pour me préserver des images du passé que mon "propriétaire" m'avait permis de fuir en m'arrachant aux bras de ma mère.
Baiame est cependant trop bitumée pour moi. Et la forêt qui l'encercle par le sud un environnement que je laisse volontiers aux elfes du Boilune. Les plages de sable fin qui parcourent le littoral de l'ile sont sans doute ce que je trouverais de plus proche de mon terrain de jeu habituel. Bien que j'ai suffisamment su m'imprégner des tunnels de l'Outreterre ou des cimes enneigées de l'Epine Dorsale du Monde pour penser que je sache m'adapter à mon environnement quel qu'il soit. Mais sans doute que, de temps à autres, tout un chacun nécessite de retourner à ses sources.
Egaré dans mes pensées, je ne remarque que tardivement la main tentant de me voler la bourse attachée à ma ceinture. Une erreur de jugement qui aurait pu m'être fatale si cette main avait plutôt tenu une dague prête à plonger dans mon dos. Dans un mélange de calme et d'efficacité, je porte ma main à la dague passée à ma ceinture, saisissant de mon autre le poignet vagabond avant de me retourner vers sa propriétaire, ma dague pointée vers son cœur.
"D'autres ont perdu la vie pour moins que ça. Escomptais-tu vraiment que je ne sache pas manier les armes passées à ma ceinture?"
:copyright:️ Belzébuth
Invité
Invité
Sujet: Re: Le sable de la plage n'est en rien semblable à celui du désert [pv Pearl] Dim 26 Mai 2024 - 11:34
Le sable de la plage n'est en rien semblable à celui du désert.
Bon, elle avait mal partout. Son corps de chaire était d’une fragilité alarmante et elle en était venu à la conclusion qu’elle ne devait pas se prendre un boulet de canon où s’en serait terminé d’elle. Certes, elle le savait, mais en prendre conscience était un coup dur pour celle dont le nom avait empli les hommes de peur sur les flots pendant des années. Aujourd’hui, elle ne ferait même pas peur à un enfant. Enfin ça ne l’empêchait pas de faire des trucs de pirates, du moins elle essayait. Elle volait, oui voilà elle volait, parce qu' elle pouvait pas faire d’abordage, elle pouvait pas tuer impunément, elle avait plus de canons. Et parce que tout son corps était si fragile et si douloureux qu’elle avait du mal à rien que mettre un pied devant l’autre. Mais bon, elle était le Black pearl, elle n’allait pas abandonner si facilement. Elle allait faire régner la terreur sur la plage et peu à peu sur toute l’île ! Mais il fallait qu’elle se trouve un équipage et pour ça il lui fallait de l’argent. Et ce n’est pas avec ce qu’elle gagnait à service dans le bar miteux où elle travaillait qu’elle allait amassé assez d’argent. Il lui fallait un trésor pour devenir un capitaine respecté ! Bon, ce n’était pas bien parti, soyons honnête. Mais elle allait se refaire et quand elle aurait trouvé Jack, elle pourrait au moins lui offrir un équipage. A défaut de lui être utile autrement.
Alors quand elle vit cet homme seul sur la plage, elle n’hésita pas. Elle était un peu fragile, voire pas du tout entraînée et pas douée de ses mains, mais le courage ne lui manquait pas. Certains diront que c’était de la stupidité. Peut-être. Oui, de l'inconscient plutôt. Mais elle réfléchissait après avoir agi. C’était bien plus amusant comme ça. Elle approche, petit boute de femme brune qui semble innofensive. Avec le corps couvert d’hématomes et de coupures en tous genres. Elle approcha sur le sable, pieds nus, prête à voler l’homme qui ne l’avait pas remarqué. Du moins, c’est ce qu’elle pensait, mais, il lui attrapa le poignet droit et la menaça avec une dague. Si elle avait eu ses canons, il n’aurait pas joué au plus malin ! Son regard, sombre comme la nuit, monta sur le visage de l’inconnu. -”Je ne sais pas ce que escomptais-tu veux dire…” Elle l’observa, il semblait fort, il semblait savoir ce qu’il faisait, elle tira un peu sur son bras pour tenter de se défaire de sa poigne. -”Pourparler ?” Après tout, elle était un pirate, pour elle le code était important et elle n’avait pas envie de mourir, pas avant d’avoir retrouver son capitaine et sa véritable forme. -”Je vous préviens, je hurle…” Elle avait compris qu’une femme qui se mettait à hurler, gérénalement ça ameuter pas mal de monde. Elle continua de tirer, se faisant mal au passage, elle était retombée hier et son bras avait pris une couleur bleu plutôt inquiétante. Mais voyant qu’il ne lâchait pas, elle fit la seule chose qu’elle pouvait faire. Elle lui envoya son genou entre les jambes, elle avait vu ça dans une série à la télévision. Elle en profita pour voler son argent et tenter de fuir.
Ma dague visant toujours sa gorge, bien que la pointe en soit assez éloignée pour qu'elle puisse respirer sans s'y piquer, je ne prend pas note de sa première remarque, concernant mon vocabulaire. J'ai beau être né dans la misère la plus totale, j'ai toujours eu tendance à user d'un vocabulaire relativement phrasé, loin du parlé rustique des Nains. Une sorte de revanche prise sur mes origines, peut-être. Ce qui ne m'empêche pas de jurer comme un charretier quand l'occasion se présente.
"Ah la fille d'orque!"
Comme lorsque, après qu'elle ait tenté sans succès de s'échapper de ma prise sur son poignet, elle abuse de ma sympathie en me balançant un coup bas qui me coupe le souffle et me force à la lâcher, me pliant en deux avant que je ne sers les dents pour contrer la douleur. Avant de me redresser, inversant ma prise sur la garde de ma dague pour courir à sa suite. C'est qu'elle m'a volé ma bourse en prime, et si une part de moi la félicite intérieurement de l'avoir fait sans y perdre sa main (pas encore en tout cas), je compte tout de même mettre un terme rapide à cet affront.
Courir dans le sable est sans aucun doute moins aisé pour moi aujourd'hui que lorsque j'avais huit ans, mais après quelques dizaines de mètres de course, je parviens à rattraper la jeune impertinente, me jetant sur elle pour rouler au sol avec elle, jusqu'à me retrouver à califourchon sur elle, une main posée sur son épaule la bloquant au sol, l'autre, tenant toujours ma dague, toujours en prise inversée, venant caresser son bras opposé de la pointe de la lame jusqu'à atteindre le poignet de la main toujours serrée sur ma bourse.
"Je pourrai te montrer toutes les possibilités que m'offre cette lame. Ou tu pourrai te comporter comme une gentille fille et me rendre mon bien."
J'illustre mon propos en appuyant légèrement la pointe de l'arme contre sa peau, juste assez pour y faire perler une goutte de sang, juste assez pour mettre en œuvre, de façon très modérée, la nature vampirique de l'arme. Sans doute juste de quoi la rendre vaseuse un instant.
:copyright:️ Belzébuth
Invité
Invité
Sujet: Re: Le sable de la plage n'est en rien semblable à celui du désert [pv Pearl] Mer 26 Juin 2024 - 17:12
Le sable de la plage n'est en rien semblable à celui du désert.
La plage, c'était son dada, l’océan aussi, elle courait sur le bord, là où les vagues viennent mourir sur les grains chauds du sable. Cependant, Pearl n’était pas une femme très physique. Enfin, elle avait un beau physique, mais elle n’était pas du genre à faire du sport et elle sentait déjà ses poumons la bruler. Elle sentait son souffle se faire lourd. Mais de toute façon, elle n’eut pas le temps de souffrir plus qu’elle fut jetée sur le sol et qu’elle sentit le poids de son assaillant sur son corps. Et merde. Elle tenta de se défendre, mais elle savait parfaitement qu’elle n’avait aucuns talents qui pourraient l’aider. Elle ne savait pas se battre, elle ne savait pas utiliser d’arme. Et son larcin ne valait pas vraiment la peine qu’elle meurt. Mais elle était une pirate et les pirates n’avaient pas peur de la mort. Si, elle était terrifiée. Elle gémit un peu quand elle sentit la lame de l’homme venir lui percer la peau du poignet. Elle ne comprit pas, mais elle se sentit légèrement nauséeuse d’un seul coup. Elle ferma les yeux une demie seconde avant de les rouvrir pour plonger ses iris sombre dans celle de son agresseur.
-”Je ne suis pas une gentille fille.” Ce qui était vrai. -”Je ne suis pas une fille. Je ne suis même pas humaine…” Ce qui était vrai également. Pearl vivait très mal sa nouvelle nature. Elle ne voulait pas être humaine, elle ne voulait pas être une femme, elle ne voulait même pas être gentille. Elle était un navire pirate, pas une gentille fille. Il n’y avait rien de gentil chez elle… C’était vrai quoi. De quoi ça avait l’air, le navire pirate le plus légendaire des mers oriental, une gentille fille ? C’était n’importe quoi. Elle n’avait pas bombardé pendant plus de dix ans les ports et les campements pour qu’on dise d’elle qu’elle devait être une gentille fille. -”Mais très bien. Reprenez votre bourse.” Elle trouverait bien un autre moyen de manger ce soir. -”De toute façon, je m’en fiche d’abord…” Oui bon, elle avait beau avoir le corps d’une femme, parfois, elle avait le mental d’un enfant. Mais en même temps, ce n’était pas facile pour un bateau de mener une vie humaine. Malgré les souvenirs de la fausse vie qu’elle était censée avoir eut sur cette île. Elle tenta de se dégager un peu du poids de l’homme sur elle, mal à l’aise.
-”Laissez-moi me redresser, vous me faites mal.” En réalité, ce n’était pas vraiment lui qui lui faisait mal, mais plus son poids sur ses anciennes blessures. Ses hématomes et ses bleus qui sous la pression d’un corps humain adulte lui faisaient mal. -”S’il vous plait, je jure que je vous rends votre bourse… Et que je ne chercherai plus à vous voler. De toute façon, je suis une pirate. Je cherche la fortune, pas la gloire en m’attaquant à plus fort que moi..” Oui en effet, elle voulait juste amasser assez d’or pour ensuite retrouver son capitaine et pouvoir revenir sur la mer avec lui. Et sous sa forme de navire se serait encore mieux.
La jeune femme qui dit ne pas être une femme - me faisant soulever un sourcil suite à ses paroles - se range à mon avis bien trop aisément à mon gout, mais bon, il faut croire que j'ai passé trop de temps avec les elfes noirs, têtus par nature, ces derniers temps pour être surpris qu'une simple menace fonctionne pour obtenir quelque chose de la part de quelqu'un. Je retire ma dague de son poignet, mettant ainsi fin à son effet vampirique sur elle, lui lâchant tout de même un regard suspicieux avant d'opiner du chef et me relever, l'entrainant à ma suite sans douceur d'une main passée autour de son avant-bras.
"Satisfaite?"
Je replace ma dague à ma ceinture, la laissant deviner la facilité avec laquelle je peux la reprendre en main au besoin, avant de tendre la dite main à présent vide de toute chose dans sa direction en vue de récupérer le bien qu'elle m'a dérobé. Pas que j'ai réellement besoin de ces quelques pièces, mais pour le principe, on ne dérobe pas Artémis Entreri impunément, même en dehors des murs de Portcalim. Surtout en dehors de ces murs.
"J'ai connu des gens qui cherchaient bien des choses. L'aventure, le frisson, la gloire, la réputation et j'en passe. Quelqu'un qui pense pouvoir obtenir la fortune facile sans les ennuis qui vont avec, ce n'est pas une première. Mais vous pourrez vous targuer d'être la première que je laisse repartir sur ses deux jambes. Pourquoi le devrais-je, d'ailleurs?"
Parce que je suis de bonne humeur aujourd'hui? Personne ne l'a prétendu, et sachez que je suis rarement d'assez bonne humeur pour laisser un ennuyeux s'en aller tranquillement après m'avoir ennuyé. Amusé. D'accord. Peut-être que sa tentative risible de me faucher sera parvenue à m'amuser. Me divertir. Occuper deux minutes de ma journée. Nous diront cela, à défaut de penser que Artémis Entreri s'est ramolli avec les années. Si les années passants m'inquiètent? Jarlaxle jure qu'il ne parierait pas sur ma mortalité depuis que la dague s'est emparée de l'essence de cet Ombre que nous avons combattons ensemble, mais pour ma part, j'attends de voir ce qu'il en est avant de penser que cette malédiction m'aura donné la possibilité de rester le meilleur dans mon domaine quelques années supplémentaires. Davantage? Passer plusieurs mois au milieu des elfes noirs, des êtres à la longévité pouvant approcher le millénaire si aucune lame ne vient se mettre en travers de leur route, vous fait observer votre propre mortalité avec davantage d'humilité. Malgré que cette expérience a été des plus désastreuses pour moi, j'y ai découvert que ma vie avait peut-être un peu plus de valeur à mes yeux que ce que je pensais au départ. Là où je considérait que si je devait mourir demain, et bien, que cela soit, j'ai tendance aujourd'hui à apprécier la possibilité de vivre quelques années encore. Du moment que je reste maitre de mon destin. Si c'est pour avoir une vie telle que celle de Dondon Tiggerwillies, piégé dans sa propre demeure au milieu de tous les pêchés de la boite de Pandore sans possibilité de ne rien faire d'autre de sa vie que de regarder chaque jour s'écouler à l'identique du précédent, pitié, offrez moi la faveur que je lui ai offerte et achevez moi proprement.
:copyright:️ Belzébuth
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Le sable de la plage n'est en rien semblable à celui du désert [pv Pearl]
Le sable de la plage n'est en rien semblable à celui du désert [pv Pearl]