La lune, le fils du soleil et de la menthe poivrée ft Diane

Omitrie sortait d’Histologie. Il avait la tête qui bourdonnait, tout son corps avait envie d’exploser. Rester assis si longtemps, c’était difficile pour lui, il ne se sentait pas à l’aise. Et en plus de son TDH, il avait dû combattre sa dyslexie. La médecine finalement n’était peut-être pas faite pour lui. Cependant, il refusait de baisser les bras et les mots de plus de deux syllabes ne gagneraient pas. Pas même le mot : histophysiologie. Il avait déjà oublié si c'étaient des i ou des y… Et le son [f] se faisait comment déjà ? Il pourrait s’arracher les cheveux. D’ailleurs, il le fit un peu. Il voulait… Sauter, crier, courir, casser des choses. Il voulait… Il ne savait pas. Mais de savoir qu’il avait encore trois heures de cours à devoir se retenir, ça le mettait dans une angoisse sans nom.

C’est la tête pleine, de mots, de bourdonnement et l’envie de déchirer ses vêtements et de se mettre à taper et à sauter partout qu’il arriva dans le cours de son professeur Moonshade. Il l’aimait bien le professeur Diane. Elle était gentille avec lui et elle l’aidait à sa manière avec ses handicapes. S’il n’avait pas encore laissé tomber la fac, c’était en grande partie grâce à elle, sa patience et à sa gentillesse. Cependant, il était fatigué et il avait beaucoup de mal à gérer tout ça. Entre ses concerts, les révisions et tous les efforts faits dans la journée pour rien que rester assis. Il lui fallait plus d’énergie que n’importe qui. -”Bonjour professeur.” Dit-il en arrivant dans le laboratoire. Diane avait compris que Omitrie avait beaucoup de mal avec l’apprentissage traditionnel et donc elle avait opté pour une façon différente de lui enseigner le savoir sur les plantes. Les expériences et la manipulation. Mais aujourd’hui, même ça, Omitrie avait l’impression que c’était au-dessus de ses forces. Il posa son sac et sortie une feuille d’un gros livre avant de la tendre au professeur. -”C’est le compte rendu de l’expérience que j’ai mené la semaine dernière.” Anna l’avait relu, donc il était presque certain qu’il n’y avait pas de faute. Et que ces phrases avaient du sens.

-”Est-ce que ça vous dérange si on attend quelques minutes avant de commencer le cours ?” Il avait besoin de faire une pause et en même temps, de bouger. C’était particulier ! Il résistait fort, son traitement chimique, qu’il avait pris tôt ce matin, commençait à perdre de son effet. Il se mit à tourner un peu dans la pièce, jouant avec son collier de perle. Il ne savait pas ce qu’il représentait, que c’était le souvenir d’une vie qu’il avait oubliée, tout comme son TDH et sa dyslexie. Mais ça le calmait de jouer avec les perles en bois.