A travers le temps et l'espace ∣ ft. Kronos

La routine du RVA. Pour Kronos, ça n'avait vraiment aucun intéret. Mais il devait y faire ses heures, comme tout agent du TVA, le bureau ayant été ouvert en ville pour aiguiller les réveillés qu'il fallait informer : pourquoi ils sont ici, l'existence du Multivers, la fin du Multivers, et comment retrouver ses proches.

Le problème, si un pad temporel pouvait localiser un être ordinaire, les maudits passaient sous le radar, étrangement. Impossible de trouver votre bien aimée si elle est encore maudite. Ce qui faisait qu'en fait... on n'était jamais sûr : soit on ne trouvait pas leurs proches parce qu'ils sont encore maudits... soit parce qu'ils ont péri avec leur univers d'origine.

Donner toutes ces informations à répétition, c'était lassant pour Kronos, surtout alors qu'il voulait juste aller sur le terrain pour trouver des réponses concrètes. Surtout quand il faisait face à des pauvres gens paniqués de toutes ces révélations : la disparition de leur réalité, la possible disparition de leurs proches... Et certains refusaient simplement d'entendre raison. Comme cette insupportable Kara Danvers. Les super-héros étaient les pires à Baiame.

O.B., localise mon pad temporel s'il te plait, demanda-t-il d'un ton agacé au chercheur et mécanicien du TVA, Ouroboros (surnommé O.B.).

O.B. ne demanda pas son reste et localisa les informations demandées et lui tendit un pad de secours. Kronos n'attendit pas davantage et ouvrit un portail au travers duquel il passa.


Il soupira comme jamais en voyant le spectacle. Une Kara Danvers perdue dans une plaine alors qu'au loins venaient une horde de chevaux. Vous ne pouvez PAS trouver votre Lena si elle est maudite. Il s'abstint de lui répéter qu'il était possible qu'elle ne soit pas maudite mais qu'elle n'existe plus. Vous avez juste réussi à emballer le pad qui vous a emmené dans le passé, voilà pourquoi vous n'avez pas le droit de nous les voler ! Lui reprocha-t-il.

Il regarda au loin. Nous sommes en 1218, en Bretagne. On ne peut pas repartir parce qu'on a été vu, donc rappel des voyageurs temporels : dans le passé on a interdiction de changer le cours des choses. Ce monde n'a aucune magie, ni rien qui sort de l'ordinaire. Alors pas de pouvoirs, pas de portails temporels, et pas de tenue de journaliste.

Joignant le geste à la parole, il appuya sur le pad et changea leurs tenues pour celles de paysans de l'époque, alors que venaient vers eux des chevaliers.

Kronos haussa un sourcil. C'était qu'elle était effrontée en plus de faire des conneries celle là. Oui, bien sur, les enfants comprenaient toujours une fois qu'on les sermonnait. Ca lui faisait une belle jambe qu'elle "ait compris, ça va" une fois qu'elle avait déjà fait n'importe quoi. Au moins, derrière cette attitude effrontée, elle avait l'air de se sentir coupable, Kronos ne se trouvait pas là avec une abrutie finie qui ne se remettrait jamais en question. Même si elle avait manifestement du mal à reconnaitre ses torts et sa responsabilité.

Bah en fait si, c'est de votre faute puisque cette technologie n'est pas faite pour vous, lui reprocha-t-il. Est-ce que moi je viens voler la clé de la Forteresse de Solitude ? Bah non parce que je saurais pas quoi foutre d'une technologie alien. C'était qu'un exemple, bien sur. En tant qu'agent du TVA il pouvait avoir accès à n'importe quoi dans le multivers, dont la Forteresse kryptonnienne, mais le propos ne changeait pas.

Une fois le topo fait sur les règles du voyage dans le temps, plus ou moins validées par cette Kara Danvers (Kronos ne savait pas s'il devait être rassuré quant à l'attitude qu'elle aurait vis à vis de ces règles), ils laissèrent les Chevaliers venir à eux maintenant qu'ils s'étaient changés pour s'adapter à l'époque. Il aurait préféré que Kara ne prenne pas la parole une fois qu'ils soient à leur niveau mais c'était également trop demandé manifestement.

Qu'avez-vous fait ? Tonna le chevalier qui en était à la tête. D'où venez cette lumière aveuglante ? Avez-vous essayé de jouer avec le feu ?

Kronos soupira. Il y avait des journées où il préférait ne pas être sorti de ses quartiers au TVA. Est-ce que vivre dans une chronologie plutot que d'être sans cesse hors du temps au TVA lui manquait ? Ce genre de moments lui rappelait que non. Nous avons été attaqués, mentit Kronos sur un ton blasé. Mais ils se sont enfuis quand vous êtes arrivés, merci preux chevaliers, et tout et tout.

Les Chevaliers se regardèrent alors. Nous sommes sur la bonne piste, les éclaireurs de nos ennemis sont bel et bien passés par là.

Kronos leva les yeux au ciel. Même des PNJ breton au fin fond de l'histoire n'allaient pas les laisser tranquille ? Tout ce qu'il leur fallait c'était être seul à nouveau à l'abri des regard pour pouvoir utiliser le pad temporel et revenir dans le présent. Montez avec nous, ordonna le Chevalier. Nous vous emmènerons en lieu sur au royaume de Bretagne, où vous pourrez nous raconter qui étaient vos agresseurs.

Kronos leva un regard plein de reproches à Kara alors que leur journée allait s'allonger encore un peu.

Je fixais Kronos, sans dire mot. Oui peut être que je n’aurais pas dû voler ce pad en sachant parfaitement que je ne saurais pas m’en servir mais c’était pour retrouver Lena. Juste pour elle. J’aurais été capable de traverser l’univers entier pour la retrouver alors pourquoi pas le temps ? Mais en y réfléchissant, face à Kronos, je me rendais compte que c’était peut être pas une si bonne idée que ça. Un petit sourire m’échappe néanmoins.

« Vous auriez fini en cendres avant d’avoir pu y mettre un pied, Kelex a du mal avec les intrus. » énonçais-je avec un petit sourire avant de me reprendre à la venue des chevaliers.

Je laisse Kronos m’explicitait le fait qu’il fallait que je me la ferme et que je vive le truc, tout bonnement. Ça commençait déjà à me taper sur le système mais en même temps, je ne pouvais pas faire autrement que lui faire confiance vu qu’il était clairement ma porte de sortie. Bon le seul problème, c’est que je sois totalement dépossédée de mes pouvoirs ici. J’avais pas pu m’empêcher de l’ouvrir. Au moins, je m’étais montrée polie. C’est pas grave si ?

Je tourne le regard vers Kronos mais ne dis mot. Il valait mieux sans doute. Etonnement, je sentais que la journée allait être longue, très longue. Poussant un soupir, je tends ma main pour attraper celle du chevalier qu’il me tendait avant de monter derrière lui. Il allait falloir que je me fasse passer pour la gentille paysanne que les fringues laissaient penser que je suis. Croisant le regard de Kronos, je lève les mains en signe de paix en murmurant un « désolée ».

Je me mords les lèvres. Finalement, j’aurais peut être pas dû utiliser ce maudit pad. Il ne leur faut que peu de temps pour nous conduire jusqu’au royaume de Bretagne. Une fois sur les lieux, je tourne le regard vers Kronos alors que nous ne restons qu’avec le commandant qui nous fait signe de le suivre. Me retrouvant à côté de Kronos, je reprends la parole.

« Je pouvais pas savoir qu’ils allaient nous proposer le gîte. » lâchais-je alors, doucement « j’espère juste pas rencontrer Merlin, il me fait peur un peu. »

Je peux entrer et venir partout, Kelex ne m'aurait rien fait, répondit Kronos au bout d'un moment, en murmurant pour que leur escorte ne l'entende pas. Et Merlin l'Enchanteur n'existe pas ici. Ni dans votre réalité d'ailleurs.

Il regarda les chevaliers avec une irritation à peine dissimulée. Chaque seconde passée ici augmentait le risque de perturber le cours naturel du temps, un risque qu'il ne prenait pas à la légère. Les chevaliers semblaient crédules, peut-être même intrigués par Kara et lui, mais cela ne les empêchait pas de les conduire vers le cœur du royaume de Bretagne.

Pendant qu'ils marchaient, Kronos gardait un œil vigilant sur Kara, et si son regard était un peu culpabilisateur, il essayait tout de même de ne pas trop l'être. Elle semblait nerveuse, bien qu'elle essayait de le cacher derrière une façade de résignation. Au fond, il comprenait son désarroi, sa quête désespérée pour retrouver Lena, mais il devait la guider avec prudence. Pour un agent qui faisait ça depuis des trilliards d'années, ce n'était pas toujours simple de prendre du recul. Kronos devait se souvenir du coeur des variants, tout en gardant ses devoirs en tête. Leurs actions ici pouvaient avoir des répercussions bien au-delà de ce qu'elle pouvait imaginer.

Que faisiez-vous donc dans cette forêt ? demanda un des chevaliers, le chef apparemment, un homme robuste aux traits marqués par de nombreuses batailles.

Kronos choisit ses mots avec soin, sa voix empreinte d'un calme calculé. Nous avons été attaqués par des bandits. La lumière que vous avez vue était une tentative pour nous défendre.

Les yeux du chevalier se plissèrent de suspicion, mais il hocha la tête, acceptant apparemment l'explication. Ils continuèrent leur route, le chemin serpentant à travers une forêt dense avant de déboucher sur une clairière qui offrait une vue spectaculaire sur le château du royaume de Bretagne.

Kronos prit une profonde inspiration, observant l'imposante forteresse. Ils ne pouvaient pas se permettre de rester ici longtemps. Le simple fait de leur présence représentait une perturbation potentielle. Mais il savait aussi qu'ils devaient être prudents. Se précipiter vers le pad temporel sous les yeux des chevaliers pourrait causer encore plus de problèmes.

Les bandits étaient nombreux ? interrogea un autre chevalier, curieux.

Une douzaine, répondit Kronos rapidement, s'assurant que son ton ne trahisse aucune émotion. Nous avons réussi à nous échapper grâce à une diversion avec du feu.

Il lança un regard discret à Kara, lui signifiant de rester silencieuse pour le moment. Ils devaient s'en tenir à cette histoire, éviter tout détail superflu qui pourrait éveiller davantage de suspicion.

En approchant du château, Kronos sentait l'urgence grandir. Il devait trouver un moyen de se débarrasser des chevaliers sans attirer leur colère ou leur méfiance. Une distraction peut-être, quelque chose qui les forcerait à partir sans poser trop de questions. Mais pour l'instant, ils n'avaient pas beaucoup d'options. Entrer dans le château signifiait potentiellement plus de complications, mais cela pourrait aussi offrir une opportunité de se dérober et d'utiliser le pad temporel.

Ils franchirent les portes du château, accueillis par le bruit de l'activité quotidienne. Serviteurs, soldats, et nobles allaient et venaient, chacun occupé à ses tâches. Kronos observa attentivement, cherchant une ouverture. Puis il vit ce qu'il cherchait – un passage latéral, peu fréquenté, menant possiblement à une sortie discrète.

Kara, murmura-t-il, en s'assurant que les chevaliers ne pouvaient pas l'entendre. Quand je vous le dirai, suivez-moi rapidement.

Nous devons informer le roi de votre attaque, déclara le chef des chevaliers, ignorant l'urgence de la situation pour Kronos.

Kronos fit un signe de tête, dissimulant son agacement. Bien sûr. Nous ferons tout notre possible pour aider, pressa-t-il du même ton blasé.

Ils avancèrent plus profondément dans le château, et Kronos se prépara à agir. Il attendit un moment d'inattention des chevaliers, un bref instant où leur garde serait baissée. Lorsqu'ils passèrent près du passage latéral, il fit un signe discret à Kara et s'y engouffra, la tirant derrière lui.

Les chevaliers, surpris, mirent quelques secondes à réagir. Kronos et Kara coururent à travers le passage, Kronos tenant fermement le pad temporel dans sa main. Ils devaient trouver un endroit sûr pour l'activer, loin des regards curieux. Il appuya alors sur le bouton pour ouvrir un portail, mais celui-ci clignota en rouge : c'était la sécurité avertissant qu'un témoin indésirable était encore ici.

Bon sang, qu'est-ce qu'il y a encore ? Räla-t-il.

Qui êtes-vous ? Prononça la voix d'une jeune femme, fermement.

Ils se tournèrent alors pour voir une femme qui ne devait même pas avoir 18 ans, dans une robe soulignant son haut statue. Kronos serra la mâchoire en comprenant de qui il s'agissait.

Duchesse Alix de Thouars, dit-il par respect, informant au passage Kara l'air de rien, en se courbant.

Répondez-moi. Et que faisiez vous en train de fuir ainsi ? Demanda-t-elle avec autorité.

Alix de Thouars, en 1218, n'avait que 17 ans. Mais elle était duchesse depuis ses sept ans, était déjà mariée, et devait s'occuper de conflits agitant le royaume de Bretagne. Elle n'était pas une personne avec qui on voulait des problèmes, malgré son âge.

A travers le temps et l'espace

feat @Kara Danvers & @Kronos

Oui. Il est vrai que peut être que je n’aurais pas dû agir sans réfléchir. Mais ne dit-on pas que l’amour empêche de réfléchir ? Sans doute pas mais concernant Lena, je crois que j’ai toujours agis sans réfléchir…enfin présentement, j’avais intérêt de suivre les conseils de Kronos si je ne voulais pas faire n’importe quoi et surtout compromettre le futur ou je sais pas quoi.

Restant silencieuse même quand il me reprend concernant le fait que Kelex ne lui aurait rien fait, je respire profondément. J’étais au moins rassurée sur un point. Merlin n’existait pas dans ce monde « Je sais qu’il n’existe pas dans ma réalité mais ça n’empêche qu’il m’a toujours foutu la trouille » avouais-je alors.

Ce qui s’avérait complètement con parce que de part ma nature extra-terrestre, je suis genre invincible (enfin sauf face à la kryptonite bien sûr). J’observe Kronos prendre les choses en main avant de voir la suspicion du chevalier. Nous continuâmes le chemin avec eux avant de sortir de la forêt de se retrouver face à une clairière magnifique et une vue spectaculaire.

Oui, c’était vraiment incroyable. Nous nous trouvâmes rapidement au sein de la forteresse. Je voyais bien au regard de Kronos que c’était loin d’être une bonne chose. Notre présence ici était déjà sans nul doute dangereuse mais là, on avait pas vraiment de moyen d’agir. Tournant le regard vers Kronos, je lui fais un signe positif de la tête, sans dire un mot.

Nous avançâmes un peu plus en profondeur dans le chateau. Je ne sentais clairement pas ce qui allait se produire, quelque chose trônait au dessus de nos têtes, je le sentais bien. Avalant difficilement, je respire profondément avant d’être tiré vers Kronos dans un passage à l’abri des regards.

Alors qu’on allait pouvoir partir, une femme qui m’étais inconnue fit acte de présence avant que je ne comprenne de qui il s’agissait, m’inclinant tout comme Kronos. Réfléchissant aussi vite que possible, je finis par prendre la parole.

« Pardon votre Grâce, mon frère et moi cherchions euh…le…enfin…la…les cuisines. Oui voilà, on nous a dit que nous pourrions nous restaurer. » énonçais-je, me mordant la lèvre inférieure en espérant que ça passe mais c’était sans doute mal connaître la duchesse en face de nous.