Il arrivait parfois à Esteban de faire quelques petits travaux en centre-ville pour des petits vieux qui possédaient déjà tout ce qu’il fallait chez eux. Le plus souvent, il s’y rendait donc à dos de Quiero, profitant du boulot pour sortir le cheval et travailler son endurance. Souvent, il trouvait un petit coin tranquille ou le laissait pendant les travaux, comme là un petit bout de terrain qu’il avait tout simplement délimité avec des ficelles. De toute manière, Quiero ne partait jamais, il restait toujours dans les parages et ne s’éloignait jamais trop long. Avec le printemps, l’herbe était verte et grasse et cela était un atout majeur pour que l’étalon noir reste à sa place, bien trop intéressé par ce qui se trouvait sous son nez que par ce qu’il se passait autour de lui. Surtout qu’il était du genre inébranlable et prenait rarement rare, ce qui n’était pas le cas de la plupart des chevaux.
Esteban passa 3 heures à tondre l’herbe et à faire les bordures d’une maison du centre-ville dont les propriétaires trop âgés n’avaient plus la capacité de le faire. Cela fait plusieurs années qu’Esteban s’occupait de chez eux et ils avaient décidé de continuer à l’embaucher malgré ce dont on l’accusait. Une fois son travail fait, il accepta avec plaisir de prendre un petit café tout en discutant du temps et des potins du coin. Ça aussi ça faisait partie de son métier, discuter avec les gens, faire un peu de social, cela ne s’arrêtait jamais à un simple coup de tondeuse. Il quitta poliment le couple et retrouva Quiero qui l’accueillit avec un petit hennissement de plaisir. Esteban lui offrit un quart de pomme qu’il avait gardé dans sa poche. Il le sella rapidement et prit le chemin de la maison, en essayant tout de même de prendre les routes les moins passantes. Pour le moment, il marchait à pied pour laisser le temps à l’étalon de se chauffer le dos…
Quiero marqua un temps d’arrêt et tourna la tête sur la droite pour observer un chien qui aboyait contre plusieurs mecs visiblement un peu trop proche d’une blonde.
« Y a un problème ? » demanda Esteban en se rapprochant tandis que l’étalon noir lui emboita le pas.
« Qu’est-ce qu’il a le cow-boy ? » Le brun écarquilla les yeux et continua son avancée, sans l’ombre d’une hésitation. «
A votre place, je me la fermerais, m’excuserais auprès de la senorita et partirais sans poser de questions. » Bon il y allait peut-être un peu fort, parce qu’ils étaient 4, visiblement un peu trop bourrés, mais cela eut l’effet escompté.
« Vnez les gars on vla lfraire coprendre cqo vooooo » Ok… il n’avait rien compris à ce qu’il racontait, par contre il vit un poing arrivé vers lui et se pencha pour l’éviter avant d’en balancer un dans l’estomac de son adversaire ce qui le cloua au sol. Les trois autres lui sautèrent dessus, mais par chance, Quiero décocha une belle ruade dans l’un d’entre autre et en attrapa un autre par l’épaule, tandis qu'Esteban s’occupait du troisième en lui balançant une droite dans la figure qui l’entraîna à son tour par le sol. Le combat n’avait rien de difficile, ils étaient trop bourrés pour se défendre et les 4 abrutis ne mirent pas longtemps à se remettre sur leurs pieds pour partir brinquebalant en direction de l’autre bout de la ruelle.
« Vous allez bien ? » Demanda-t'il en s’approchant des deux jeunes femmes.
« Ils ne vous ont rien fait ? Rien voler ? »@William Hansen