oiseau de mauvais augure | Dick

 

Tu t’adaptes tant bien que mal à ta nouvelle vie, peu différente que l’ancienne, finalement. Il manque Gotham et la folie régnante. Les personnes que tu chéris, celles de ton véritable univers, pas des versions dont tu ignorais l’existence jusqu’à récemment. Tu crains de voir débarquer un autre toi-même, un Red Hood pire que celui que tu as été – et la barre est déjà placée haute. Les démons du passé doivent rester là où ils sont ; ils causent assez de dégâts sur ta culpabilité, responsables d’un sommeil agité qui s’achève en sueurs froides et un cri avorté.

C’est pour les éviter que tu patrouilles le soir, le visage caché sous ton casque rouge, à la recherche d’innocents à sauver et de crimes à empêcher. Perché sur le toit d’un immeuble afin d’observer les alentours, tu remarques non loin un costume familier. Un oiseau bleu, qui autrefois suffisait à provoquer admiration puis, plus tard, rage incontrôlable. Avant que tu ne puisses développer un quelconque espoir, tu réalises rapidement que ce n’est pas le Dick que tu connais ; trop jeune, celui-ci. Déçu, mais d’humeur joueuse, tu rejoins son perchoir, traverse l’air d’un toit à un autre sans un bruit. A pas d’assassin, discrétion apprise grâce à l’entrainement de Talia, tout en ne doutant pas des capacités de Dick à repérer un danger imminent, tu t’approches de lui, avant de viser sa hanche de ton pied lorsqu’il se retourne. S’il est observateur, il aura remarqué que tu l’as volontairement raté de quelques centimètres. Tu ne laisses pas d’occasions de réfléchir à la menace qui se présente à lui, envoyant des coups qu’il n’aura aucun mal à arrêter et éviter.

Pendant de longues minutes, tu ne le lâches pas, et quand un écart se fait entre vous, ta posture est trop décontractée pour continuer ce petit jeu. Un ricanement s’échappe, la voix modifiée par ton casque que tu t’empresses alors de retirer pour saluer ce frère adoptif d’une autre réalité. Si on t’avait dit un jour que tu serais l’ainé dans cette situation…

- Hey, Dickie-bird... J’avais presque oublié à quel point tu aimes crâner.

Tes yeux cachés par le masque que tu portes, en plus de ton masque car on n’est jamais trop prudent, et la mèche blanche au milieu de ta chevelure sombre ne risquant pas de lui mettre la puce à l’oreille, tu lui révèles ton visage pour qu’il soit certain de ton identité. Loin de l’enfant qu’il a connu, tes traits restent reconnaissables.