Les journées de Loïs commençaient tôt, bien plus tôt que lorsqu’elle était dans son monde. Même Martha ne la faisait pas lever si tôt. Il faut dire que son petit ange était parfait et connaissait visiblement la passion de sa mère pour les grasses matinées. Sauf que dans le monde d’Elizabeth, les grasses matinées n’arrivaient qu’une fois ou deux dans l’année. Le pire dans tout ça, c’est que Loïs s’y était habituée et appréciait ces changements. Elle aimait s’occuper des chevaux au petit matin, les entendre mâchouiller leur foin, écouter leurs hennissements quand elle ouvrait la porte de la grange. Ses nouveaux souvenirs avaient eu un effet assez positifs sur elle. Dire qu’avant elle détestait la campagne… Maintenant, elle ne se voyait pas vivre ailleurs.

Dans sa vie passée, Loïs aimait les chevaux, de loin car ils l’impressionnaient, lui faisaient même peur. Elle avait bien eu envie d’apprendre l’équitation, mais ses parents ne l’y avaient jamais autorisé à cause des risques, alors elle avait préféré la danse… Ce qui n’avait pas été très fructueux, vu qu’elle avait abandonné les cours au bout de quelques semaines, pour ne plus rien faire comme sport par la suite. Aujourd’hui, elle savait monter à cheval et pas si mal et vouait un amour sans fin à Krypton.


« T’es beau, tu sais... » Dit-elle en collant ses lèvres contre le bout du nez tout doux de l’étalon à la robe Isabelle. Il laissa échapper un petit hennissement de contentement avant de reculer pour laisser à Loïs la place pour rentrer dans son box. Elle lui présenta le licol et il glissa son bout du nez à l’intérieur. « On y va! » dit Loïs tandis qu’elle sortait du box en compagnie de Krypton et de Camembert, un poney shetland qui suivait l’étalon dans toutes ses aventures.
Une fois l’étalon mit au pré pour la journée, Lois retrouva sa nièce Olivia qui l’attendait sur le parking. Elle s’était occupée de Martha, la fille de Loïs qui attendait patiemment sa mère dans son siège enfant. « Ma chérie. ! » Dit-elle en posant ses lèvres sur son front. Elle était tellement heureuse de l’avoir retrouvé. Elle préférait ne pas penser à ce qu’elle aurait ressenti, si une fois de plus ses recherches avaient abouti à un échec. Cette idée lui glaça le sang puis elle se rappela que ce n’était pas le cas, que Martha était bien là avec elle. Il demeurait cependant une ombre au tableau, Clark qu’elle n’avait pas encore retrouvé… Elle pinça les lèvres avant de reporter son regard sur sa nièce pour la remercier de s’être si bien occupée de Martha.

Loïs monta ensuite dans l’habitacle de sa voiture et partit en direction de chez Maïa, la nounou de sa fille, puis elle déposa Olivia à son lycée avant de prendre la direction du bureau.

Il était un peu plus de 14 heures quand on l’appela pour lui donner une information sur le gang des requins, de sérieux loustics qui trempaient dans des histoires étranges… Comme à son habitude, Loïs omit de parler de cette information à son chef, elle voulait être sûre afin de ne pas être menée en bateau. Elle abandonna donc son petit bureau pour partir en direction d’une vieille usine désaffectée. Son portable à la main, la brunette s’aventura à l’intérieur et tomba nez à nez avec des bidons semblant contenir de l’acide. « Qu’est-ce que vous foutez !!! » La brune se figea sur place avant de tourner la tête pour faire face à une dizaine de mecs, bien plus armés qu’elle.« Merde... » Jura t’elle avant s’élancer en courant dans l’usine. Bordel, qu'est-ce qu'elle détestait courir. Elle était trop nulle, ses poumons commençaient à la brûler, alors qu'elle n'avait pas fait 50 mètres. Les pas de courses résonnaient derrière elle et la brunette ne mit pas longtemps avant d’être rattrapé sur le toit. Le simple fait que Loïs l'ait atteint, était en soi, déjà un miracle. Elle savait pourtant qu’il ne fallait pas qu’elle y mette un pied, à chaque fois ça finissait en Q de sac. Alors qu'elle s'élançait avec le peu de l'énergie qui lui restait en direction du rebord, dans l'espoir illusoire de trouver un moyen de fuir, son instinct de survie la pris de court. « SUPERMAN !!!! » hurla t’elle comme une dégénérée, avant de se rappeler que si à l’époque cela fonctionnait ce n’était plus le cas. Les hommes qui lui faisaient désormais face, vu qu'elle s'était retournée pour estimer ses chances très faibles de survie, à se mirent à rire… « Ouais, ouais, vas-y appelle Superman, l’homme à collants. » Ils semblaient trouver cela très drôle. Elle, beaucoup moins. Bordel, elle venait de retrouver sa fille, pourquoi avait-il fallu qu’elle se mette encore en danger. Visiblement, les gorilles semblaient décidés à prendre leur temps, à s'amuser avec elle, la souris la plus idiote de la terre… Loïs joua avec l’idée de leur dire qu’elle travaillait pour la police, mais se ravisa. Ce n'était pas une très bonne idée. Elle recula encore un peu plus, montant sur le rebord. Une rivière traversait en bas, peut-être que c'était assez profond pour sauter ? N'importe quoi, elle était folle ou quoi, c'était impossible. Bien trop haut ! « Y a pas d’échappatoire poulette, t’es toute à nous. » Bordel, de merde, elle venait juste de se souvenir qu’ils étaient aussi connus pour un réseau de prostitution. Par réflexe, elle sortit son arme, c’était sa dernière chance, mais à 1, contre 8 mecs armés, ses chances étaient minces… Trop minces. « Je ne suis pas votre poulette, espèces de singes décérébrés ! » Elle se mordit les lèvres quelques secondes après avoir prononcé ces mots, mauvaise idée. Les visages de ses oppresseurs virèrent au rouge écrevisse et les 6 hommes avancèrent dans sa direction. Il ne lui restait que quelques secondes pour agir, mais les jambes de la belle ne lui répondait pas, elle était terrifiée. Si bien que ses jambes se dérobèrent sous ses pieds, mais elle était bien trop près du bord et sentit son corps basculé dans le vide...
@Clark Kent

La chute, elle ne s’y était pas attendue à celle-ci… Pourtant elle se connaissait, elle aurait dû y penser, c’était à croire qu’elle était née pour se casser la figure. Si elle y réfléchissait, ça lui était arrivé un nombre incalculable de fois… À chaque fois, elle s’en était sortie grâce à l’intervention de Superman. D’ailleurs, en y repensant, s’il n’avait pas été là, dans sa vie, elle n’aurait jamais survécu aussi longtemps. En plus d’être l’homme de sa vie, Superman , Clark avait aussi et surtout était son ange gardien personnel. Il avait toujours veillé sur elle et cela lui manquait terriblement. Dans le fond, elle savait qu’elle se mettait volontairement en danger dans l’espoir de le voir arriver pour lui sauver la mise encore une fois. Sauf que la situation était différente, elle n’avait pas entendu parler d’un homme volant arpentant le ciel. Superman est du genre à se faire remarquer ! Même si maintenant, il n’est plus la créature la plus impressionnante du ciel, car il y a un dragon. Oui..oui… un dragon… Rien que cette idée dépasse l’entendement, mais ici, tout semble bien plus loufoque qu’à Métropolis, et autant dire que ça l’était déjà beaucoup.

Les secondes s’écoulent lentement tandis qu’elle sent son corps gagner en vitesse. Elle ne va pas tarder à s’écraser… Son seul espoir est que la rivière soit assez profonde pour qu’elle ne s’écrase pas contre les rochers qui en recouvrent le sol. Par instinct de survie, elle essaie tant bien que mal de se redresser pour pénètre de l’eau de la meilleure des manières et ne pas se fracasser les jambes. Même si ses chances de survie lui semblent très improbables, Loïs n’a pas dit son dernier mot. Elle veut vivre, pour sa fille, pour Olivia, mais aussi pour elle. Promis, si elle s’en sort, elle ne recommencera plus. C’est fini, plus de mise en danger inutile. Elle se met même à penser à Krypton son cheval et à Cookie, son chien, qu’elle aime quand même beaucoup, même s’il fout des poils partout dans sa maison.

Alors qu’elle sent sa dernière heure arriver en voyant l’eau se rapprochait un peu trop près d’elle à son goût. Loïs entend un crack sonore qu’elle reconnaît aussitôt. Elle l’a tellement entendu, ce son, quand son superman brise le mur du son et arrive pour le secourir. Voilà que maintenant elle se met à inventer des trucs. C’est bon, elle est totalement folle. Après tout, c’est peut-être comme ça avant de mourir, le cerveau qui déconnecte et vous envoie des sons et images positifs dans le but que la fin nous semble moins douloureuse. Alors que la quadragénaire est en train de réfléchir à la mort, elle ferme les yeux pour ne pas voir l’impact. Elle aurait dû vraiment faire plus de sport, parce que vu comme elle arrive vers la surface de l’eau, tête en avant, il n’y a aucune chance qu’elle en réchappe.

C’est alors que quand tout son espoir a fichu le camp, elle sent des bras l’envelopper et sa chute s’arrêtait. Pendant quelques instants Loïs, garde les yeux fermés, elle cherche encore à savoir si c’est un rêve ou bien la mort elle-même. Peut-être qu’elle est morte sur le coup et n’a ressenti aucune douleur ? Cela lui semble tout de même peu plausible…

Quand elle se décide à rouvrir les yeux, ses pieds touchent le sol… Le sol, le vrai sol !!! Bordel, c’est la première fois de sa vie qu’elle l’a envie de l’embrasser celui-ci. Interloquée, la brunette regarde ses chaussures avant d’écraser un peu de terre sous ses pieds pour vérifier si elle ne rêve pas… Oui c’est stupide, mais elle n’a pas les idées très claires. C’est une voix familière qui l’a toujours énormément attirée qui la tire de ses pensées. Loïs abandonne alors la magnifique contemplation de la composition du sol de la berge de la rivière pour poser son regard sur… Superman. Son superman ! Clark se trouve juste devant elle. Il ressemble traits pour traits à l’homme qu’elle a connu, qu’elle aime, mais son cerveau a du mal à saisir s’il s’agit de la réalité ou d’une invention pure et simple de son esprit, parfois très imaginatif. Par reflexe, elle appuie délicatement avec son doigt sur son torse… et le tapote comme pour vérifier qu’il est bien réel. Sous son doigt en effet, elle ressent de la chaleur, et des biceps à tomber, même son odeur lui est familière. Une odeur d’air, mêlée à celle du miel… oui c’est précis ! Délicatement, comme pour se rassurer encore un peu plus, c’est sa main qu’elle pose sur son torse tout en plongeant son regard dans celui de l’homme qui lui fait face. « Clark ? » demande-t’elle toujours un peu déboussolér. « C’est bien toi ? » Le regard qu’ils échangent et assez significatif et si intense qu’elle comprend à ce moment précis qu’elle fait réellement face à son mari… Après tout ce temps… Elle vient enfin de le retrouver. Bon en vérité ça ne fait pas si longtemps qu’elle le recherche, car elle ne s’est éveillée que depuis peu, mais quand même… Elle n’a jamais été séparé de lui très longtemps. Elle s’apprête à lui dire qu’il a mis du temps avant de se souvenir qu’il lui a parlé juste après l’avoir déposé sur le sol. Son téléphone ? La brunette pince les lèvres, légèrement vexée, elle croise ses bras devant sa poitrine, avant de poser un regard perplexe et particulièrement taquin dans celui de Superman. « Un téléphone ? Hmmm, encore faudrait-il que j’ai votre numéro monsieur Superman. J’ai préféré utiliser la bonne vieille méthode. »Et sans prendre le temps de rajouter un mot, elle passe ses bras autour du cou du beau brun pour lui offrir un baiser des plus langoureux. Il faut dire qu’entre eux, ça n’a jamais été fade… Elle en oublie même que quelques minutes avant elle était en proie à des gangsters et qu’eux ne l’ont sûrement pas oublié. Peu importe, retrouver les lèvres de Clark, son corps chaud et ses muscles d’aciers sont bien plus important que de penser à ces types !

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Superman… pour beaucoup ce nom était synonyme d’héroïsme, de survie ou bien de sauvetage, mais pour Loïs il représentait beaucoup plus que ça. C’était l’homme de sa vie, son Clark qui avait décidé de profiter de ses capacités pour venir en aide à ses prochains. Elle était chanceuse qu’il l’ait choisi, même si d’une certaine manière, elle ne lui avait pas laissé trop le choix. A la fin, entre eux, ça avait toujours été évident. Dès qu’elle s’était rappelée de sa vie passée, des moments qu’ils avaient vécus et de l’amour qui les unissait, Lois n’avait eu qu’une idée en tête, le retrouver, incapable de se voir vivre sans l’homme de sa vie et le père de sa fille. Clark et Loïs étaient passés par de nombreuses épreuves, toutes plus importantes les unes que les autres, et ils en étaient toujours sortis vainqueurs. Aujourd’hui, une fois de plus, ils avaient réussi à affronter l’épreuve devant eux pour se retrouver.

Lois se lova avec tendresse contre Clark, il était chaud, plus qu’un humain lambda, elle l’avait toujours apprécié cette chaleur rassurante et protectrice qui l’entourait avec tant de douceur. Clark était puissant, surhumain, il aurait pu la réduire à néant en une fraction de seconde, comme tous les autres humains qui peuplaient cette terre, mais il savait se contrôler. Elle n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi doux que lui, d’attentionné. Il était parfait sous tous les points, elle ne lui trouvait quasiment aucun défaut, à part quand il lui disait qu’elle avait tort, ce qui n’arrivait jamais !

Sa voix était un pur délice et la brunette ferma les yeux pour se concentra sur chaque sonorité… Qu’est-ce que ça avait pu lui manquer… Incapable de se décoller de son mari et de son torse musclé, elle redressa la tête pour l’observer d’un regard rempli d’amour, qui se remplit rapidement de taquinerie. « Je te donnerai peut-être le mien… Mais j’évite de le donner à n’importe qui. » Dit-il tout en suivant du bout des doigts les courbes de ses pectoraux !

Une mine boudeuse s’afficha rapidement sur le visage de la jeune femme. Il venait de la retrouver et déjà il la ramenait sur terre. « J’ai toujours aimé me jeter des toits… » Elle grimaça avant de prendre un air vexé. « Je t’ai attendu depuis des semaines et monsieur me demande si j’ai sauté volontairement. » Elle leva les yeux au ciel avant de rajouter. « Pour te retrouver, Clark, j’aurais été capable de sauter de n’importe quel toit… Mais il ne fallait pas que je me rate… » Oui parce que contrairement à lui, elle n’était pas invincible et aurait sûrement fini à la morgue s’il ne l’avait pas rattrapé. « Mais bon pour répondre à ta question, ils ne vont sûrement pas tarder à débarquer, j’ai pris des photos et c’est bien le genre de gars qui méritent de finir leur vie en prison… » Elle aurait préféré s’envoler dans ses bras pour pouvoir profiter de lui, mais elle devient bien avouer qu’il y avait un autre problème à régler avant.


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