Seducing game | Nathan & J.J.

La musique commence : Tears In My Hearts - Twenty One Pilots (clique)

Sometimes you gotta bleed to know
That you're alive and have a soul

La meilleure partie dans le fait d'avoir un restaurant qu'il avait lui même pensé, grace à l'argent du procès contre son ancien patron ? Encore mieux que de pouvoir monter tout un établissement sur le thème des super-héros avec une décoration et une carte incroyablement cool ? C'était d'être son propre patron, et que si J.J. voulait performer dans son restaurant, il le pouvait.

Musicien et chanteur assez doué, à la batterie ou à la guitare, il lui arrivait de se défouler sur la scène du restaurant et de se lancer dans la musique qu'il aimait. Aujourd'hui à la batterie, il donnait toute son énergie dans le titre des Twenty One Pilots.

But it takes someone to come around
To show you how
She's the tear in my heart
I'm alive
She's the tear in my heart
I'm on fire
She's the tear in my heart
Take me higher
Than I've ever been

Il continua jusqu'au bout, accompagné de ses guitaristes, énergique et euphorique, transpirant dans son t-shirt rouge. Il termina les bras levés, avant de retirer son haut humide, sachant parfaitement que le spectacle plaisait à quelques regards attirés. L'un d'entre eux appartenait d'ailleurs à une fille d'à peu près son age qui prit son courage pour venir lui demander s'ils pouvaient se voir après son service, accompagnée d'une amie à elle.

Désolé les filles, c'est avec quelqu'un d'autre que j'espère rentrer ce soir, confia-t-il avec un petit sourire amusé alors qu'il regardait un garçon en particulier. Refroidies en comprenant l'homosexualité du chanteur, elles perdirent leurs sourires avant de s'éloigner.

J.J., toujours torse nu sur la scène, s'épongea le visage alors qu'on lui tendait un t-shirt sec. Pendant tout ce temps, il n'avait pas quitté le garçon en question du coin de l'oeil. L'avait-il remarqué ? Depuis qu'il était entré, J.J. l'avait trouvé terriblement mignon et il n'avait plus eu qu'une seule idée en tête : essayer de lui plaire en retour.

Rhabillé et épongé, il fit mine de prendre une carte sur le chemin pour se diriger vers sa table. C'est pour manger ou pour boire ? Demanda-t-il innocemment, en guise d'excuse pour venir lui parler. Ce soir c'est la maison qui offre, rajouta-t-il avec un sourire séducteur. En échange d'un prénom, bien sur. Moi c'est J.J.. Il tentait le tout pour le tout, mais J.J. avait l'habitude de plaire et de séduire alors il n'avait pas peur. Il était loin de se douter que ce garçon là allait être bien différent des autres cela dit.

La distance que mettait ce garçon, dans son attitude imperturbable, son expression inchangeable qui ne souriait pas... rendait J.J. fou. D'envie. Il n'en était devenu que plus attirant par son mystère, sa retenue, et la difficulté qu'il avait à être impressioné par J.J. qui avait pourtant l'habitude qu'on lui sourit jusqu'au lit juste parce qu'il s'était montré torse nu. Ce schéma aussi simple ne se répétait pas cette fois, ce garçon n'allait pas tomber dans une telle tactique de drague, et J.J. venait de le trouver, juste à cause de deux phrases et d'une seule expression faciale, beaucoup plus sexy qu'il ne l'était qu'en se basant sur son visage magnifique.

Tout en lui commençait à l'intriguer, juste avec ce début d'échange à la volée que n'importe qui d'autre aurait pu trouver vide, embarassant. J.J. avait cette soudaine urgence de le décoder. C'était ça, le charme du garçon mystérieux ? J.J. ne prévoyait pas de tomber amoureux (son coeur qu'on avait brisé il y a encore peu de temps y mettrait surement son véto), et il n'allait certainement pas l'être juste avec ce dialogue simpliste, mais ses désirs venaient tout de même de devenir un peu plus profonds qu'une simple envie sexuelle.

Qui était-il ? Comment lui plaire ? Deux questions qui lui feraient serrer dents et poings pendant longtemps, à partir de maintenant.

Personne n'exigera rien de moi ici, répondit-il sans se démonter par le manque de complicité annoncé par cette absence de sourire retour. C'est moi le patron ici. Si je veux chanter, je chante. Si je veux inviter quelqu'un, je le fais, précisa-t-il en gardant son regard charmeur plongé dans des yeux qui ne le regardaient pas, se contentant de lire le menu.

Nathan. Le sourire de J.J. se mit à s'agrandir sans qu'il n'y pense, involontairement satisfait. Nathan gardait cette attitude désintéressée et si peu touchée par J.J. et pourtant, il venait de lui donner son prénom. Il avait été évident que la proposition ait eu vocation de le draguer, alors s'il avait répondu son prénom, c'est qu'il ne lui était pas si insensible, n'est-ce pas ?

Il osa s'asseoir de l'autre coté de la table, en face de lui. Nathan, répéta-t-il, songeur, toujours sans l'avoir quitté des yeux. Enchanté Nathan. Tu as payé ton repas dans ce cas, fais toi plaisir.

Dieu qu'il était beau. Et J.J. finit par comprendre pourquoi à force de le regarder : Nathan dénotait dans le décor. Il avait la beauté de cet homme inacessible qu'on ne pouvait pas voir ici. Je sais qu'il y a beaucoup de clients ici mais je suis certain que si tu étais déjà venu, je n'aurais pas pu te louper. D'où viens-tu donc, Nathan ? Il l'interrogea en se penchant un peu plus vers lui, les coudes sur la table. Le sous texte avait été évident : je t'ai remarqué. Il pourrait le supplier pour savoir que c'était réciproque et en même temps, si ça n'était pas le cas, J.J. n'en aurait pas été découragé pour autant. Au contraire, d'ailleurs.

J.J. reposa son dos contre le dossier. Jusque là, il ne l'avait toujours pas laché du regard. Tu as payé ton repas avec ton prénom... mais tu sais que les serveurs ont besoin de pourboire aussi ? Il prit un ton faussement suppliant, en lui adressant un regard cynique d'enfant implorant. Me laisser partager ce repas avec toi, ça me paraitrait être un bon pourboire, je pense, suggéra-t-il alors avec la même innocence ironique.

J.J. était sans doute à l'opposé. Bien qu'il gardait cette attitude sereine, à la cool pour séduire, toutes ses expressions brillaient comme un phare aux lumières colorées. Son sourire faisait danser ses yeux, il bougeait au moins des épaules, posant sa tête sur son poing et se redressant quelques secondes après... C'était une force vive en face d'une force calme, une force calme qui était inébranlable, imperturbable, qui semblait forcer l'attention de J.J. sur lui dans l'espoir de bousculer ce regard froid qui lui faisait tourner la tête.

Un homme d'affaire... comprit-il alors, rajoutant un détail dans ce portrait mystérieux qui se complétait au compte goutte, et qui montait d'autant plus le charme de ce garçon. Ca explique pourquoi c'est la première fois que je te vois ici, c'est généralement pas le type de restaurant des hommes d'affaires. Comment se fait-il qu'un homme d'affaire bouscule ses habitudes comme ça ? Il pencha sa tête sur le coté avec son éternel sourire à la fois amusé, intrigué, attiré et, l'espérait-il, attirant. On dirait un film de noel, où un homme de prestige change d'air pour découvrir le charme d'un petit restaurant, et de son serveur, fanfaronna-t-il. Merci du compliment ceci dit, il releva alors son commentaire sur la décoration.Il se trouve que la clientèle l'est aussi.

Rien de ce que pouvait faire, ou de ce que pouvait dire J.J. ne semblait être capable de fracturer l'attitude inchangeable de Nathan. D'habitude, une telle attitude aurait fait s'éloigner le blond, évidente façon de lui dire qu'il n'était pas interessé ou peut-être même qu'il n'était même pas gay. Mais des flux contradictoires se mélangeaient à cette attitude : il lui avait donné son prénom quand la question qui le lui avait demandé avait été une évidente technique de drague, il ne l'avait pas chassé quand il s'était assis avec lui... J.J. se demandait encore s'il se faisait des idées, se demandait s'il l'avait remarqué sur la scène pendant que lui l'avait dévoré des yeux tout du long, mais le mur qu'était Nathan ne semblait étonnament pas fermé. Jamais J.J. avait été autant intrigué par une seule personne.

Mais bon sang, qui était-il, à mille lieue des garçons à qui il avait l'habitude de parler ? Franc et direct, Nathan brisait toutes les subtilités des jeux de seduction que J.J. connaissaient normalement. Pourquoi ne pas le demander directement ? La question l'avait bousculé et il adorait ça. Pour le portrait atypique du garçon et pour ce que ça signifiait : J.J. l'intéressait vraiment.

Je vois, tu préfères que je sois direct, comprit-il, sans se rendre compte que son regard inspirait davantage le garçon charmé que le garçon charmeur, contrairement à ce qu'il dégageait d'ordinaire. Tu aurais préféré que je te dise tout de suite que je t'ai vu dès que tu es entré, que j'espérais que tu me remarques là-bas sur la scène, que j'ai peut-être même fait exprès d'enlever mon t-shirt pour attirer ton regard que je n'arrivais pas à saisir et que maintenant, tout en toi me donne envie de briser le mystère que tu es en mangeant avec toi ?

J.J. en avait même rougit, ce qui n'arrivait jamais, qu'il cachait derrière ses yeux dragueurs. Il tourna cependant un regard surpris vers les filles dont parlait Nathan, et comprit qu'il s'agissait de celles qui l'avaient abordé après sa prestation. Le sourire de J.J. grandit plus que jamais : Nathan l'avait remarqué. L'attention qu'il avait espéré avoir et qu'il avait cru ne pas saisir avant qu'il vienne le voir, il l'avait eu, il l'avait saisit. Il perdit le controle de son sourire qui n'était plus seducteur mais, sur l'instant, simplement joyeux.

Elles n'avaient aucune chance, lui répondit-il alors en lui redonnant son attention. J'étais pas fait pour elles, ma compagnie devait s'offrir à quelqu'un d'autre, reprit-il sur son ton de dragueur.

J.J. se releva alors et tendit sa main pour prendre sa carte. Je vais rapporter notre commande en cuisine dans ce cas, offrit-il. Ne t'enfuis pas, je reviens dans une seconde.

Il commença à faire quelques pas avant de se rappeler de ce que Nathan lui avait dit : dire les choses directement. Sa réponse sur les filles était à revoir. Il se retourna alors aussitot. Je suis gay. Totalement. Je voulais dire que tu me plais, pas elles, se rectifia-t-il avec un air presque embarassé. Il lui faisait perdre ses moyens comme s'il était redevenu un collégien en émoi.

Il courrut presque en cuisine pour donner la commande de Nathan et la sienne, ne se privant pas à être un poil plus généreux sur ce qui avait été demandé, et retourna à sa table avec la même précipitation. Tu ne t'es pas enfui, souligna-t-il l'heureuse évidence. Je peux peut-être me permettre de croire que j'ai une chance alors ? Nathan voulait du franc-jeu ? J.J. pouvait le lui offrir. Rares étaient les garçons qui lui avaient fait tourner la tête aussi vite.

Le coeur de J.J. avait loupé un battement et toute l'assurance du garçon aguicheur s'était envolée pour l'attitude maladroite d'un garçon charmé. "Je préfère que tu sois-toi même" l'avait déjà désarçonné, et voilà que le beau Nathan lui demandait directement de lui parler de lui. Ce n'était jamais comme ça que ça se passait généralement. On se fichait d'apprendre à connaître J.J. : si par réflexe il avait retiré son t-shirt pour espérer attirer l'oeil de ce Nathan, c'est parce qu'il avait en dessous l'essentiel de ce qu'on cherchait chez lui. Le corps séduisant d'un surfeur. Être lui-même et parler de lui-même n'étaient pas des requêtes qui importaient les gens.

En sommes, J.J. fondait sur place. Il venait d'avouer ouvertement qu'il lui plaisait, ce qu'il ne faisait jamais, et Nathan le lui avait retourné. De sa bouche, être mignon semblait tellement plus valorisant et plaisant que de celles de n'importe qui d'autre. J.J. devait être rouge sans savoir comment se maîtriser, ce qui n'arrivait jamais. Lui même ne se reconnaissait pas. S'il avait simplement eu envie de coucher avec lui en le voyant entrer, ça n'était l'objectif à présent. Lui tenir un jour la main semblait déjà être un succès qui lui ferait bondir de joie.

Et bien... bafoua-t-il dans sa maladresse heureuse. Pour commencer je ne suis sans doute pas aussi mignon que toi, retourna-t-il d'abord le compliment, posant son visage sur son poing, les yeux droits dans les siens.

Il tapota quelques doigts nerveux sur la table, alors qu'il se lançait sur une discussion qu'il ne maîtrisait pas quand il s'agissait de devoir plaire : parler de lui. Il essaya alors la carte de la sincérité, espérant qu'il ne gâche pas tout en se rendant ridicule. D'habitude, on ne me demande pas de parler de moi, encore moins d'être moi-même. Tu es sans doute le garçon le plus charmant à qui j'essaye de plaire.

Il se redressa alors, essayant de garder son assurance alors qu'il essayait de trouver quoi dire sur lui. Il se rendait compte que ça n'avait jamais vraiment été son sujet préféré. J.J. était plus à l'aise pour séduire avec ses atouts physiques que son portrait qu'il n'aimait pas vraiment, rempli de doutes et d'histoire peu glorieuse.

C'est bête, mais je crois qu'en dehors de mes chansons et de mon grand frère et ma grande soeur, je n'ai jamais parlé de moi. Enfin, pas aux bonnes personnes en tout cas, dit-il en baissant les yeux vers la table, pensant au garçon qui avait manqué de le détruire au collège, ou à Darwin qui, il y a quelques semaines, lui avait fait croire à une possible histoire d'amour alors qu'il ne le voyait qu'en plan cul. J.J. avait cette facheuse tendance à paraître pour le tombeur qui ne voulait que du sexe pour finalement plier au mauvais moment. Faisait-il pareil avec Nathan ? Ses doutes et ses espoirs le guidaient-ils encore dans une direction qu'il devrait éviter de prendre ? Il devrait arrêter tout de suite, à y penser, mais Nathan avait l'air d'un sincérité désarçonnante qui le replongeait dans la même voie.

Il prit une grande inspiration, et se lança alors. Se présenter était une tâche qui lui semblait nouvelle mais il pouvait essayer. Je suis le plus jeune de la fratrie, je suis né 9 ans après mon grand frère, mais l'écart d'âge que j'ai avec lui et Violette ne nous a jamais empêché d'être proches. Je crois qu'on a tous failli tuer quelqu'un pour en défendre un. Oups, est-ce que ça lui donnait un air violent ? Il se redressa, piqué par sa propre phrase. C'est une façon de parler ! Je serais jamais capable de tuer ! Se défendit-il. Ce n'était pas entièrement vrai, Dash et lui avaient manqué de tuer l'ex de Violette en apprenant qu'il la frappait, mais peut-être que Nathan n'avait pas à le savoir. Violette et Dash avaient manqué de tuer le garçon à l'origine des fissures de J.J. aussi, au collège.

La commande arriva, et le serveur fit un regard malicieux en le voyant auprès d'une nouvelle conquête. Embarassé, J.J. lui envoya un coup de pied dans le tibia qui le surpris en plus de lui faire mal. Il ne posa pas davantage de question mais semblait ne pas comprendre l'attitude inhabituel du blond. Il se retourna alors en regardant ses collègues d'un air interrogateur, l'air de demander Qu'est-ce qu'il ne va pas avec lui ?.

Fais toi plaisir, offrit J.J. avec un sourire. J'ai pris la liberté d'en demander un peu plus, mais si tu finis pas, on n'aura qu'à prendre un sac et finir ça un peu plus tard. J'ai toujours voulu pique-niquer sur les berges du lac des pluies, partagea-t-il sur un ton à double tranchant : d'un côté il essayait de voir si Nathan serait capable d'envisager une suite à ce date improvisé, et de l'autre il venait de lui partager quelque chose de réel sur lui. L'idée d'un pique-nique romantique lui avait déjà effleuré par le passé mais toujours avec une mauvaise personne.

Il enfourna une frite dans sa bouche avant de s'essuyer les doigts, le tout sans rien louper des mouvements délicats du garçon en face de lui. Et toi, Nathan, qui es-tu ? Peut-être que pour m'apprendre à parler de moi, je devrais avoir un exemple, demanda-t-il sur un ton innocent.

Oh, laissa simplement souffler J.J. lorsque Nathan déclina sa "subtile" invitation à passer l'après-midi avec lui sur les berges du lac des pluies. Après reflexion, oui, sans doute que c'était une idée beaucoup trop romantique à proposer au garçon qui lui plaisait depuis seulement moins d'une heure. Pourtant, le déclin de son invitation lui brisa le coeur, sensation qu'il connaissait très bien pour être de maintes fois tombé amoureux de garçons pour qui ce n'était pas réciproques. Venait-il vraiment d'avoir le coeur brisé ? A ce stade, J.J. n'avait pas le coeur brisé normalement ! Soit c'était lui qui déclinait, soit on le déclinait et il passait juste au prochain beau type qu'il voyait. Mais qu'est-ce qu'il aurait aimé pique-niquer avec celui-là, de beau type. Il n'était pas seulement beau, il était intriguant en restant compatissant, et avait largement élargi les horizons de J.J. en terme de considération qu'il recevait.

Il se sentait ridicule d'apprécier aussi intensément Nathan après seulement quelques frites partagées. Ca lui passerait certainement lorsqu'ils finiraient leur repas. Sans doute ? Il l'espérait du moins.

Et puis soudain, le coeur lourd de J.J. s'allégea brusquement quand Nathan reprit pour lui proposer de reporter. Il ne déclinait pas, ce n'était pas juste une excuse pour ne plus le voir, se rassura le blond avec un sourire tendre.

C'est l'avantage d'être le patron, je suis disponible quand je veux, se précipita-t-il de répondre. Son anxiété prit le dessus quelques secondes cependant après sa réponse : sonnait-il trop desespéré ? Il ne fallait pas que Nathan pense que ce soit le cas, c'était le meilleur moyen de le faire fuir !

Je me libererai dès que ton emploi du temps le permet, reprit-il alors, espérant paraître plus calme et moins repoussant. J'ai hâte de te les montrer, se laissa-t-il emporter juste un peu.

J.J. baissa un regard furtif sur les mains fines et délicates de Nathan. L'envie d'y mêler ses doigts l'effleura mais il se retint puisque pour le coup, ça, ça semblait bel et bien surdimensionnés à ce stade de leur premier date. Mais il s'imaginait peut être avoir le courage et la place de leur faire sur les bords d'un lac ?

Le lac est magnifique, il est à la fois paisible et chaotique, comme si le monde entier s'exprimait là-bas, décrit-il alors avec une excitation non dissimulée. C'est le genre d'endroits qui rend mélancolique. Le genre d'endroits où on a plutôt envie d'y emmener quelqu'un. Pas juste "quelqu'un" au sens de n'importe qui, mais... quelqu'un.

Il s'arrêta de parler, essayant de ne pas paraître trop insistant. Il fallait vraiment qu'il finisse un jour par prendre la leçon de ses échecs amoureux, pour toutes les fois où il avait été insistant envers quelqu'un qui n'en voulait jamais vraiment.

Il préféra alors l'écouter, puisqu'il lui avait tant parlé de lui jusque là. Et s'il avait toujours en tête cette envie de déterminer une date précise à ce rendez-vous au lac, il l'écouta réellement et se calma au fil de ses mots, le découvrant un peu plus. J.J. eut à nouveau un sourire charmé. Nathan était adorable en tout point de vue et sa proximité avec ses parents le touchait. Sans faire attention à ce qu'il faisait, J.J. céda à poser sa main sur celle de Nathan.

Je suis certain que tu les rends fier, déjà, répondit-il, sincère. Regarde toi. J'ai l'impression que la plupart des gens serait fier de toi. Tu es sans doute le garçon le moins banal que j'ai pu rencontrer. Tu es beau, gentil, curieux, sérieux...

Les joues du chanteur se mirent à rougir lorsqu'il réalisa qu'il tenait la main gauche de Nathan dans sa main droite. Il l'a lâcha aussitôt, espérant que Nathan mette ça sur le coup du compliment rassurant sans rien de plus.

Je crois qu'avec tout ça, je ne t'ai même pas demandé ce que tu fais dans la vie, s'excusa-t-il. Qu'est-ce qui occupe tant ce mystérieux Nathan ? Il demanda en se retenant de dire plutôt quel bureau vaut-il de refuser un rendez-vous galant ?