in friends we trust (ft. faith)

on pouvait pas dire que t'essayais pas isla.
on pouvait pas dire que tu t'investissais pas un minimum quand de toute évidence, tout était terminé, que vous aviez déjà foncé dans un ravin et qu'il n'y avait aucun moyen de se sortir de cette situation. le ciel était déjà teinté de noir, permettant aux astres de briller de leur beauté la plus pure. tu les observais pendant quelques secondes, comme pour essayer de ne pas avoir à regarder le bordel qui se déroulait à tes pieds. t'étais droite, appuyée contre ce lampadaire et tu semblais garder toute ta dignité quand cette dignité elle s'était envolée en face de tout ces clients qui avaient assisté à la scène chaotique. t'essayait de ne pas faire de scène, jamais, principalement car tu savais te tenir et que le monde n'avait pas besoin de connaître tout ce qui se passait dans ta vie. tu t'étais dis que ça serait une bonne soirée, que tu tenterais de réparer ce qui avait été irréparable, mais de toute évidence, tu t'étais trompé. tentative ultime qui était un véritable échec, vous étiez condamné. qu'est-ce qui te retenait ? sans doute un sentiment de culpabilité. qu'est-ce que tu deviendrais si tu l'abandonnais ? tu l'retrouverais sans doute mort au bord d'un canivaux. et qu'est ce que les gens penseraient de toi ? parce que ça aussi, c'était un énorme problème. tu craignais de l'image que ça donnerait de toi, et pourtant, tout l'monde savait que une fois son dos à lui tourné, tu t'faisais sauté par un autre. mais personne disait rien, parce que tout ce qui importait c'était le paraître.

t'avais beau ne rien montrer, tes yeux piquaient légèrement, principalement car l'humiliation de ce soir avait du mal à être digérée. ta veste crème ainsi que ton chemisier blanc étaient désormais tout deux recouvert d'une tâche de vin rouge, lui était presque avachi au sol et t'attendait le taxi, patiemment. plus personne n'était dans les alentours, outre les employés parce que la fermeture avait été initiée il y a peu. les minutes passent, et enfin la voiture se stoppe devant toi. tu l'attrapes, lamentablement avant d'le poser sur la banquette arrière. tu parles au chauffeur et tu lui glisses quelques billets ce qui éveille les soupçons du brun sur la banquette. – tu viens pas ? qu'il te demande avec sa bouche totalement patheuse, tombant presque de fatigue avant la fin d 'sa question. tu balaies la tête de gauche à droite, te penchant enfin à sa fenêtre tout en gardant tout de même tes distances. – j'vais rester avec faith. je devrais pas rentrer trop tard. parce que t'avais pas la force d'avouer que tu ne voulais pas rentrer chez toi. il se penche pour t'embrasser, toi, tu te redresses sans même lui accorder de l'attention. la voiture part, et tu l'observes disparaître dans la pénombre des rues de baiame. un soupire s'échappe d'entre tes lèvres tandis que tu viens simplement tirer la porte du restaurant, observant les éternels employés s'activer pour partir le plus tôt possible et toi, tu cherches la brune du regard. tu tardes pas à enfin la voir, derrière le bar, à s'occuper de ce qui semblait être la fermeture des caisses. tu t'appuies sur le bar, croisant tes bras et observant ton amie d'un air totalement défaitiste. – excuse moi pour ce soir. tu dis d'une petite voix totalement désabusée tandis que ton mari avait encore abusé d'l'alcool avant même de venir. Il était totalement bourré et malgré toute tes tentatives pour qu'il ne boit pas plus, il s'en était pas empêché, apportant sa propre flasque en ayant pleinement conscience que les serveurs ne le servirait pas dans tout les cas. t'avais essayé de garder ton calme, de profiter de cette soirée. d'essayer, mais très vite, tu avais regretté ta décision et le moment où les doutes et surtout, la culpabilité s'était envolée avait été quand il avait renversé ton verre de rouge sur toi. alcoolisé, perturbateur, t'avais même pas fini le repas que tu l'avais tiré dehors avec toi pour qu'il rendre décuver. t'aurais dû rentrer, peut-être. mais t'en avais pas la force. qu'étais-tu supposé faire ? appeler ton amant, lui dire que ton diner avec ton mari avait été un calvaire et aller dormir chez lui ? c'était le summum de l'hypocrisie. quitte a, autant vagabonder toute la nuit. qu voir avec ta copine si il y avait possibilité pour que tu réussisses à grater un coin de canapé. mais hors de question que tu rentres dans la même maison qu'lui. – combien je te dois ? tu demandes finalement en fouinant dans ton porte monnaie pour espérer sortir l'argent, histoire de la dédomagée des quelques troubles qu'il avait causé ce soir. pas grand chose, mais entre le verre qui s'était effondrée, la nappe qu'il faudrait doublement nettoyer pour faire partir les taches de vin et autre, c'était la moindre des choses. – aussi j'ai une autre question, plus délicate disons. tu dis d'une petite voix tandis que tu baisses le regard, honteuse, mais encore une fois, désireuse de ne pas voir sa tronche ce soir car tu risquerais d'le tuer : sincèrement. – est-ce que j'peux rester avec toi ce soir ? genre si t'as un bout de canapé ou quoi que ça soit ? tu l'observes de tes prunelles hazel, sentant le rouge te monter aux joues car tu veux pas paraître aussi désespéré, mais ton mari avait trop dépassé les limites désormais. – j'veux vraiment pas rentrer chez moi. tu conclus d'une toute petite voix, réalisant que tu avais sans doute l'air plus ou moins pathétique. Sauf que encore une fois, si tu pouvais éviter de rentrer ce soir ou de te prendre la tête avec ton amant, ça t'arrangerais.
t'avais besoin d'un peu de temps entre fille en plus. juste faith et toi, pour aussi profité entre copine. parce que tu savais que ça ne pourrait que te faire du bien, sincèrement.

(c) mars.

In friends we trust.

 @Isla Hewitt  

« Tu es chanceuse, j’allais remplacer ces nappes de toute façon. »

Peut-être que dans une autre vie, Faith aurait exigé un remboursement, mais ce soir, après avoir acceptée silencieusement les excuses d’Isla, la propriétaire des lieux ne se voyait nullement rajouter une couche à cette situation déjà si compliquée. Son regard était toujours fixé sous les billets qui glissaient entre ses doigts. Nul besoin de l’avoir en visuel pour imaginer l’air emprunter qui s’affichait sur le visage de la professeure de littérature. La soirée avait si bien commencé pourtant, sa caisse bien pleine en était le plus beau des témoins. Malheureusement, il fallut qu’un certain ivrogne en fasse des siennes. Faith avait prévenu ses employés à l’instant où elle avait vu cet homme franchir le pas de son établissement, pas une goutte d’alcool n’aurait dû se nicher dans le verre de cet énergumène. Mais, cet homme est malin, il était venu préparé et avait réussi à faire une scène et effrayer ses autres clients. Il est bien chanceux, sa femme est une bonne amie de la restauratrice, autrement, il n’eut donc pas à craindre le courroux dévastateur de Faith.

« Je t’ai déjà préparé une chambre. »

La jeune femme releva enfin les yeux, un sourire complice incrusté sur son visage. Faith habitait en haut de son restaurant, cela facilitait son quotidien de femme d’affaire devant tenir à flot deux entreprises. A peine le couple fut assis à une table qu’elle sut comment la soirée se terminerait. Nullement gênée par cette demande, elle accueillait Isla les bras ouverts.

« Que veux-tu donc faire maintenant ? Te changer les idées ? M’en parler ? Boire ? Divorcer ? »

La restauratrice pouvait manquer de délicatesse. En accompagnant ses paroles, elle déposa une bouteille de vin rouge sur le comptoir de son bar. Elle se demandait quelle magie surnaturelle permettait à Isla de supporter une telle situation. La bague qui ornait le doigt son amie n’était que le bout d’une chaine qui l’empêchait de s’épanouir. Son attention retourna à la caisse qu’elle ferma enfin à l’aide d’une clé jusqu’à présent cachée dans la poche de sa robe colorée. Ses comptes étaient faits. Elle pouvait maintenant entièrement concentrer ses efforts sur Isla.

t'étais tellement perdue, de manière générale. c'était si facile de mettre ces papiers sur la table, de laisser cette signature mettre un terme définitif à votre mariage histoire de pouvoir te libérer et enfin vivre cette réelle relation qui te faisait réellement vibrer. et pourtant, t'en était incapable. t'étais incapable de passer ce cap, comme terrifié de ce qu'il adviendrait de toi. peut-être car c'est l'éducation que tu avais reçu isla : t'étais une femme et de toute évidence, tu avais très vite compris que si tu ne faisais pas en sorte d'avoir une vie à peu prêt rangé et organisé ton avenir pourrait être compromi. du moins c'est ce que les gens s'étaient amusés à te faire croire, ce qui restait relativement ridicule parce qu'aujourd'hui t'en voyait des femmes accompli qui pourtant n'avaient absolument pas besoin d'hommes dans leur vie. et qui semblait plus heureuse que toi tu ne l'étais réellement. ce soir, l'humiliation avait été atroce mais en plus, elle mettait à mal faith, cette femme que tu appréciais et que tu étais terriblement heureuse d'avoir dans ta vie.

y avait quelque chose à propos d'elle t'étais incapable de dire quoi, mais y avait quelque chose. comme si tu l'avais toujours connu. sa présence te réconfortait parce qu'elle avait ce petit tu ne savais quoi de familier, une sensation à la fois étrange et réconfortante. Et c'est peut-être pour ça que tu te sentais d'autant plus ridicule : parce que ça impactait son propre business. Là où tu voulais le supporter, tu te retrouvais à avoir une table chaotique, des nappes foutues et autre. Tu savais plus ou te mettre, surtout face aux regards curieux du reste des clients.
Tu t'sentais d'autant plus minable quant au fait que tu devais quémander pour dormir ailleurs que chez toi. mais tu savais comment ça finirait : tu devrais sans doute dormir dans l'canap encore une fois car il puerait trop l'alcool et autre. Vraiment, inutile de dire que tu ne te voyais juste pas rentrer, pas ce soir, t'en avais pas la force.
Tu pourrais toujours l'appeler lui, cet autre homme mais pour lui dire quoi ? Ma tentative de recoler les morceaux avec mon mari n'ont pas fonctionné, tu veux qu'on s'voit ? Ridicule. T'étais ridicule.

Alors l'instant où elle t'annonce avoir déjà préparé une chambre, c'est comme un poids énorme qui libère ton cœur tandis que tu l'observes avec tes prunelles brune. – merci. Tu dis d'une petite voix te pinçant les lèvres. C'était de toute évidence une vraie amie, le genre qui te laisserait pas tomber même dans les moments les plus complexes et ça, ça faisait du bien d'voir qu'au moins quelqu'un se tiendrait là pour te soutenir en cas d'besoin.
Alors qu'elle pose la bouteille de vin sur le comptoir, t'hausses doucement les épaules et tu l'attrapes pour en boire quelques gorgées tout en acquiesçant, savourant le goût de celle-ci. Tu observes l'appelation de celui-ci avant de t'accouder de nouveau contre le comptoir, observant ton amie. – je crois que j'ai juste besoin d'une soirée entre amie. Tu dis simplement en souriant légèrement. – mais on peut définitivement prendre ça. Tu dis en pointant du doigt la bouteille tandis que tu continues de sourire à ton amie. La liberté dont faith transpirait était si inspirante et tu ne pouvais t'empêcher d'te dire qu'elle était indomptable. Tu savais que si tu lâchais prise peut-être pourrais-tu t'inspirer d'elle pour ta conduite mais dans l'immédiat, t'étais encore trop matrixé par toute tes pseudos responsabilités et éducation si importante et chère que ton père s'était tué à te donner.

(c) mars.

In friends we trust.

 @Isla Hewitt  

Le mariage n’était qu’une prison. A jamais Faith en sera persuadée. Jurer fidélité semble si absurde pour la jeune femme. Ses humeurs sont si changeantes, ses envies les suivants, il serait impossible pour la restauratrice de tenir une relation sérieuse. Et, en voyant Isla ce soir, ce n’est pas demain la veille que Faith regrettera ses choix de vie. Elle continuait à s’accrocher à cette relation courut d’avance et insensée. Se faisant, une jeune femme aussi brillante et pleine d’avenir qu’Isla se trimballait le plus beau des poids morts. Elle devrait lâcher prise, jeter la bague qui orne son doigt, pour avancer, être libre ! Mais si elle désirait encore y croire, c’était son choix. Faith se devait d’être une amie et non une personne qui jugerait inlassablement ses choix de vie. Aussi, tant bien même elle rêvait d’hurler « DIVORCE ISLA », elle laissa ces deux mots mourir entre ses lèvres.

« Eh bien, je peux faire ça. Suis-moi, tu dois avoir faim. »

D’un léger signe de la main, Faith invita son amie à la suivre jusqu’aux cuisines. Leur service était terminé et ses employés finissaient le nettoyage des plans de travails ainsi que de ranger les stocks. Elle n’avait pas besoin de les saluer, ils s’étaient déjà toute la journée, la propriétaire des lieux chargée de la caisse voire du service lorsque l’établissement était bien trop achalandé.

« Que te reste-t-il chef ? »

La restauratrice s’était accoudée à un plan de travail posant sa question au chef de cuisine qui avait terminé sa partie du nettoyage. Faith voulait savoir tout le surplus fait durant ce service avait déjà été réservé par le reste de son équipe. Mais, il semblerait que les deux jeunes femmes soient chanceuses. Le cuisinier offrit à Faith une immense marmite de moule à moitié remplie.

« Des moules et du vin, nous sommes gâtées. Merci bien. »

Elle remercia le cuisinier qui lui répondit en découvrant son couvre-chef l’espace d’un instant pour paraitre distingué. Faith lui sourit avant de réinviter Isla à quitter les lieux. Les deux amies purent donc retourner au comptoir du bar ou la restauratrice s’assit cette fois sur un tabouret côté client.

« Tu n’auras jamais le ventre vide dans mon restaurant. »

Dit-elle après avoir déposé la marmite sur le comptoir de son bar. Elle ne commença pas la dégustation. A vrai dire, elle n’avait pas très faim. Faith était certainement la restauratrice la moins gourmette qui puisse exister.

« Dis-moi qu’il se passe quelque chose de bien dans ta vie. »