- En dehors du temps, TVA, atelier d'Ouroboros -

C'était... gênant, admit Kronos avant d'enfourner une gigantesque bouchée du cheesecake au citron vert que faisait de mieux la cantine du TVA.

Les pieds sur le bureau d'Ouroboros, il mangeait pendant que le mécanicien et chercheur du TVA terminait ses recherches sous la supervision de Miss Minutes, petit hologramme en forme d'horloge qui dirigeait les agents.

Ouroboros était un petit homme toujours en tenue de mécanicien à qui le TVA devait toute sa technologie. Premier agent à avoir été embauché par Miss Minutes pour construire une autorité qui préserverait le Multivers, personne ne connaissait l'univers ou l'histoire d'origine d'Ouroboros. On le surnommait O.B. (obi, prononciation anglaise), et on ne l'embêtait pas avec son passé : pour tout le monde il était le chercheur qu'on adorait. Personne n'aimait pas O.B. au TVA. Et si tous les agents, surtout comme Kronos, cherchaient des réponses à la destruction mystérieuse du Multivers, la plupart des agents s'attendaient à ce que ce soit O.B. et son expertise qui trouve une réponse.

Kronos l'avait donc accompagné, à sa demande, sur l'étrange île Baiame pour qu'il y cherche des données (cette île n'en avait aucune, pas même de date d'apparition puisqu'elle était invisible dès qu'on en sortait). Et ce jour là, O.B. avait dit qu'il se rapprochait d'une piste, d'où la présence de la soucieuse Miss Minutes. En attendant que O.B. ne finalise ses découvertes, Kronos lui faisait distraitement part de l'expérience la plus étrange qu'il avait eu au RVA (le bureau de retrouvailles installé par le TVA à l'île Baiame pour les habitants réveillés).

Elle a eu envie de me frapper, mais elle s'est avisée parce qu'elle a vu que j'étais plus jeune que dans ses souvenirs, et moins... découpé en morceau. Plus classe aussi. J'avais rien contre les toges grecques mais ce costume est bien plus élégant, admit-il.

Miss Minutes, qui jusque là était concentrée sur le travail d'O.B., accepta de donner son attention à Kronos. De qui tu parles ? Demanda-t-elle alors qu'elle était absente au début de la discussion.

C'est O.B. qui répondit. Kronos n'avait jamais revu quelqu'un de son univers puisque les agents du TVA ne peuvent pas rentrer chez eux mais depuis que le Multivers n'existe plus et qu'il y a tout le monde à Baiame... Il a retrouvé sa femme !

Rhéa ? La mère des dieux a survécu à son univers ? Fit Miss Minutes dans un vif sursaut.

Kronos leva les yeux au ciel. C'est pas ma femme ! Enfin... pour elle, si, mais je suis une version de moi qui ait été retiré de la chronologie avant que je l'épouse. Pour moi Rhéa c'est un des titans que j'ai sauvé d'Ouranos, c'est tout. Sauf que elle, elle a vécu toute l'histoire, avec moi qui dévore nos enfants jusqu'à ce que le dernier me découpe. Elle vient de se réveiller de la malédiction et elle a cherché des réponses au RVA, quand elle m'a vu, ça l'a révolté.

Et alors ? Il s'est passé quoi ? Demanda Miss Minutes finalement captivée par la discussion.

Bah honnêtement je comprends sa colère. Comprendre que je suis pas la même version horrible qu'elle a connu parce que j'ai même pas eu le temps de lui donner des enfants et de lui faire vivre cet enfer... ça doit être frustrant. Elle est énervée contre moi mais pas... moi moi. Elle est juste partie chercher nos filles. Enfin, les siennes. Mais elle l'a dit en mentionnant "nos" filles ce qui est un peu perturbant pour moi.

Si cette conversation avait continué, Miss Minutes et Kronos se seraient tous les deux échangé des informations cruciales pour l'un et l'autre et qui auraient changé le cours de l'année qui allait suivre à Baiame. Une année tragique à cause de ces deux informations qui ne seraient pas dîtes à cet instant. Mais hélas, c'est ainsi que ça se passa : O.B. interrompit Miss Minutes avant qu'elle ne puisse parler.

J'ai des résultats ! S'écria Ouroboros en faisant sursauter Kronos et Miss Minutes qui se redressèrent vers lui, oubliant les deux importantes clés qu'ils étaient sur le point de se donner sans le savoir.

Tu ne nous décevras donc jamais O.B. ! Le félicita Kronos avec un grand sourire en s'approchant de lui, laissant son assiette derrière lui. Allez, dis nous pourquoi le Multivers s'est effondré.

O.B. haussa les sourcils. Ah ? Euh... aucune idée. En fait j'ai juste trouvé une première anomalie temporelle sur Baiame.

Finalement Kronos était déçu. O.B., toute l'île est une anomalie temporelle, elle est sortie de nul part à une date qu'on n'arrive même pas à déterminer.

Justement. On dirait qu'il y a un marqueur temporel tout en haut. Mais c'est bizarre il indique à la fois le futur, le passé et... autre chose que mes satellites n'arrivent pas à interpréter.

"Tout en haut" ? Demanda Miss Minutes.

Le sommet de la plus haut montagne de l'île, précisa O.B.

Miss Minutes se tourna vers Kronos. Celui-ci lui coupa l'herbe sous le pied. La montagne Olympe. Oui, je sais, c'est ironique. Je vais me rendre à Olympe, du même nom que le palais de mon "fils" blablabla. D'accord, je vais voir, soupira-t-il en sortant son pad temporel.

O.B. l'arrêta dans son mouvement. Ce qui se trouve là bas affolle toute ma technologie. Je ne recommande pas de te téléporter là bas.

Comment je peux aller vérifier alors ? Râla Kronos.

Tu vas marcher, depuis la ville, ordonna Miss Minutes. Ouroboros, tu partiras avec lui.

Elle ne laissa pas le temps aux garçons de se plaindre du temps de marche que ça demanderait, ni de l'effort que représentait gravir une montagne. A la place, l'horloge animée disparut dans les airs.

Participants :
-  @Nico Di Angelo

-  @Tenth

-  @Aster Spleaster

-  @Elyan Ainsworth

-  @John Hart

-  @Bloom Domino

-  @Anna Arendelle

-  @Elsa Arendelle

-   @Martha

Tour 1 : jusqu'au dimanche 4 février à 22h

Les signaux lumineux et les Voix
Instructions dans ce sujet

Retrouver ses pouvoirs, c'est presque aussi bon que le shopping ! Bon d'accord, ça c'est une réplique de ma meilleure amie mais j'avais vraiment envie de démarrer les choses comme ça. Bon peut être aussi parce que présentement, j'ai préféré aller faire les magasins plutôt qu'aller passer mon oral d'art -pas taper-. De toute façon, c'est chiant. Mais vu que ma joueuse ne savait clairement pas quoi me donner comme métier, elle m'a foutue en études d'art, j'ai une tête à faire de l'art sérieusement ?! Bref, me voilà donc avec plusieurs sacs dans les mains en train de quitter la dernière boutique dans laquelle je venais de faire mon entrée quinze minutes plus tôt.

Passant une mèche rousse derrière mon oreille, je pousse un soupir avant de lever le regard vers le sommet de la montagne. La fameuse montagne baptisée Olympe. Toujours vue de loin vue que la forêt ne donne clairement pas envie d'être traversée avec tous les bruits environnants. Plissant légèrement les yeux, j'observe la drôle de lumière qui provient de son sommet. Une présence ? Sans doute. Des appels lumineux comme seule ma meilleure amie serait en faire ? Sûrement. Mais pourquoi se trouver aussi haut ? Pourquoi avoir agi seule ? Bien vite, je m'ôte de l'esprit qu'il puisse s'agir de la fée de la lune et du soleil avant d'entendre un cri de terreur.

Une voix que je reconnaitrais entre mille. Une voix de mon passé. Une voix que je n'ai pas entendue pendant seize longues années. Un cri de terreur à m'en briser les entrailles. Ma mère. Marion. La Reine de Domino. Je devais avoir des réponses. Est-ce-que tout était lié ? Bon pour le coup, ça allait me faire une excuse au cas où on me demande pourquoi je ne m'étais pas rendue à mon oral. Une vraie bonne excuse. Me rendant au RVA, j'étais prête à faire ce qu'il fallait pour obtenir toutes les réponses. Mais j'ai bien vite compris que je n'étais pas la seule.

Tout ça, ça sonne le début d'un bon gros problème.

Les échos du passé résonnaient dans le cimetière de la banlieue sud de Baiame, où Nico tentait désespérément de ranimer un lien avec son ancienne vie. Entre les stèles funéraires, son ombre se mêlait aux souvenirs d'une époque révolue. Nico savait que sa quête était vaine, mais l'obscurité qui l'habitait le poussait à essayer.

Devant une tombe anonyme, Nico ferma les yeux et se concentra. Les ombres s'épaissirent autour de lui, mais rien ne se produisit. Une main décharnée émergea du sol, mais ce n'était pas le serviteur mort-vivant qu'il espérait. C'était un être humain autrefois, une personne âgée qui, à en juger par l'état, était décédée récemment, sur Baiame.

Parle-moi, murmura Nico, fixant les yeux vitreux du défunt. Des murmures étouffés, des grognements, presque comme un langage cryptique, que Nico arrivait parfaitement à comprendre.

Nico soupira. Il n'y a donc aucun mort d'avant, de nos univers à nous, conclut le sang-mêlé grâce à ce qu'il comprit des expressions du cadavre.

Il eut un pincement au coeur : il était donc définitivement séparé de l'âme de Bianca. Ses plans, également, était mis à mal. Il voulait savoir si, en cas de combat, il pouvait invoquer son armée d'anciens légionnaires romains qu'il pouvait réveiller en zombie. La plupart des vieilles personnes n'ont pas vraiment envie de devenir des zombies pour se battre. Désolé, d'ailleurs, marmona-t-il avant de congédier le mort qui retourna à la terre.

Avant qu'il ne puisse poursuivre ses réflexions, une lumière clignota à l'horizon. Une lueur indistincte au sommet de la montagne. Intrigué, Nico tenta de glisser dans une ombre pour se téléporter vers le sommet, mais son pouvoir semblait avoir déserté. Les ombres se dérobaient à lui, le laissant avec un sentiment de vulnérabilité qu'il avait presque oublié.

Pourquoi... pourquoi ça ne marche pas ? murmura-t-il, la frustration marquant ses traits. Malgré son habitude à la solitude, ce sentiment de désespoir le hantait.

Avant qu'il ne puisse résoudre le mystère de son échec, une voix stridente résonna dans son esprit. Un cri de terreur, inconfondable. Annabeth Chase. L'instinct de Nico s'éveilla, et sans hésitation, il se mit à courir jusqu'à la gare Charon pour rejoindre le centre-ville de Baiame, suivant le cri désespéré dans sa tête.

Il s'arrêta brusquement devant le RVA. Là, il rencontra Kronos, l'agent du TVA qui lui avait révélé la vérité sur le Multivers. Celui-ci semblait se préparer pour une expédition, mais l'urgence dans ses yeux n'échappa pas à Kronos, qui écouta attentivement le récit précipité de Nico sur la lueur au sommet de la montagne et le cri d'Annabeth.

Ce n'est pas une bonne idée, Nico, dit Kronos, sa voix empreinte d'une prudence mêlée de lassitude. Cette zone est instable pour nos technologies. Il pourrait y avoir des anomalies temporelles.

Vous n'êtes donc pas capable de me dire si elle n'est réellement pas là haut ? Ou si je peux avoir des réponses sur mon univers ? Conclut Nico. Si le TVA s'y rend, je veux y aller.

Kronos observa un air de défi dans son regard. Et autour de Nico, un groupe semblait aussi déterminé que lui. Finalement, Kronos céda avec un soupir. Très bien, venez, mais soyez conscients des risques.

Kronos marqua une pause. Je ne peux pas te garantir ce que nous trouverons là-haut, Nico. Sois prêt à accepter ce que tu découvriras.

Noyé dans la contemplation de ce qu’il restait du multivers, son front tapa contre la vitre anti-radiations. C’était ce qui se rapprochait le plus de la beauté de l’Espace, de l’Univers. L’appel de la découverte, de l’aventure était criarde dans son esprit, et pourtant il ne pouvait rien y faire, coincé dans ce monde. Il aurait donné n’importe quoi pour que tout redevienne comme avant.

Un léger cliquetis le sortit de ses pensées, ses yeux se posèrent sur son pad, attaché à son poignet. Il avait l’impression d’être devenu un Agent Temporel avec cette accoutrement, comme ce bon vieux Jack.

Anomalie détectée au sommet de la montagne Olympe sur l'île Baiame. Mission importante, rejoignez l'agent Kronos à notre bureau du RVA dans le présent.

- AH-AH !

On lui avait souvent répété qu’il était bruyant et désordonné, mais rien y faisait : enfin, quelque chose se passait. Une anomalie, une urgence, tout ce qu’il avait toujours aimé !

Sans perdre un instant, il s’empressa d’entrer la destination sur son appareil et de se matérialiser au lieu du rendez-vous. Enfin, c’est ce qui aurait dû se passer. Malgré ses gestes précis et sa volonté à toute épreuve, l’appareil ne répondait pas.

- Quoi ? C’est pas possible, tu marchais ce matin encore espèce de saleté. Si seulement j’avais mon tournevis sonique… Marmonna-t-il entre ses dents.

Alors qu’il ressayait plusieurs fois en trifouillant sans aucune gêne le pad, une femme s’approcha en souriant avant de lui proposer son aide.

- Oh, vous pouvez essayez. Je me bats avec ce truc depuis que je suis arrivé ici. Et je ne vous cache pas que ça fait quelques temps ! Enfin, j’imagine que pour vous aussi, on est tous dans le même bateau. Dit-il tout sourire. Elle lui tendit l’appareil réparé. Ah ? Oh, brillant ! Vous êtes fantastique, comment avez-vous fait ? J’ai pourtant essayé d’inverser la polarité, sans succès !

- Ils ont besoin de vous, ne tardez pas. Fit-elle, le ton sérieux avant de rebrousser chemin.

Le Docteur resta sans voix durant quelques instants.

- Et vous, vous n’y allez pas ? Je ne crois pas vous avoir déjà vu, vous êtes…? Sa question s’envola dans les airs avec la jeune femme qui passait un couloir. Un sourcil levé, il reporta son attention sur l’appareil avant d’y entrer les données du RVA. Ces humains…

Le coté amusant du stand de tir, c'est bien entendu de tirer. Aussi bien avec du gros calibre que des armes plus rudimentaires, des fusils les plus précis à certains pistolets plus anciens et demandant bien plus de doigté pour viser la cible. Parce que, si défoncer un tronc d'arbre avec une mitrailleuse est grisant, trouver le bon angle pour tirer avec un flingue à al visée foireuse, juste pour pouvoir mettre dans le mile avec la pire arme du monde, ça a son coté intéressant aussi... mais là n'est pas le sujet. Hier on s'est bien amusés sur le terrain extérieur, alors aujourd'hui, c'est ramassage de douilles, et malgré l'aide d'un aimant m'évitant de les ramasser une à une à quatre pattes, ce n'est clairement pas aussi amusant.
D'autant plus que mon attention est assez perturbée par une lumière lointaine me piquant le coin de l'œil pour que je ne sois pas 100% concentré à ma tâche. Je finis par m'arrêter, plaçant ma main en visière tout en plissant les yeux pour regarder vers la direction d'où vient la lumière. Le sommet du mont Olympe, ouais, bien sur, forcément.

"John!"  

Je tourne vivement la tête vers la forêt proche, tentant de repérer la direction de cette voix. Une voix que je reconnais sans peine, sans avoir besoin de la seconde, ni la troisième écoute. Je pose l'aimant au sol pour me saisir de mon arme de poing.

"Jack?!"

Mon envie première est de tracer à travers la forêt pour aller au secours de l'homme, qui doit être sacrément désespéré pour m'appeler moi, et pas sa chère équipe Torchwood. Avant de me rappeler qu'avec lui, il n'y a pas vraiment d'urgence. Au pire il meurt, il revient à la vie après quelques minutes. D'accord, c'est cru, et chaque mort lui est plus insupportable que la précédente, mais ce n'est pas en allant me faire tuer à l'aveugle que je vais lui être plus utile.

Ma seconde option est donc de me servir de mon bracelet pour géolocaliser le sien. D'autant plus facile que, avec le nombre de missions que nous avons partagé par le passé, on peut dire qu'ils se connaissent. Mais là encore, c'est un échec, et je commence franchement à me dire que c'est à coups de marteau que je vais m'occuper de ses réglages, à ce bracelet.

L'option numéro trois, après avoir réfléchi de nouveau à la première, est de laisser un énième message sur le répondeur de son bracelet - et je suis toujours aussi vexé d'être accueilli par son répondeur comme une vulgaire secrétaire! - avant de me diriger vers le RVA, l'équivalent du bureau des petites annonces de personnes disparues post apocalypse du TVA. Oui, ça m'a toujours fait rire, cette habitude qu'ont les hommes à ouvrir 150 bureaux du même genre à travers le pays, mais oublier de coordonner les infos entre eux, si bien que A peut attendre B au bureau 1, et B attendre A au bureau 2... croyez moi, j'ai suffisamment voyagé dans le temps au fil des années pour savoir que c'est une constante.

Arrivant sur place, je remarque un attroupement devant les lieux. Chouette, une grève... Je manque faire demi-tour et retourner à ma première option. "Si le TVA s'y rend, je veux y aller." Ces paroles volées au vent suffisent à attirer mon attention sur les projets apparemment semblables aux miens de ce petit groupe. Le fait que cette expédition semble vouée à me retrouver au milieu d'une bande de scouts? Les scouts, ça se perd en forêt, et je ne compte pas être le gentil mono qui ira les chercher. En même temps, je ne crache pas sur un peu de chair à canon, au besoin.

Dans son rêve, il y a cet arbre qui revient. Sans cesse. Un pin grand et splendide. Celui-ci trône au-dessus d'une colline, comme pour mieux la protéger. Autour de lui, il n'y a rien de bien particulier, si ce n'est un champ de verdure à perte de vue. Au loin, il peut apercevoir des dizaines de chalet, tous aussi différents et fantasques les uns que les autres. Ce qui attire son regard, toutefois, c'est le dragon. Oui, le dragon. Celui-ci dort à poings fermés, enroulés autour du dit-arbre. Protecteur ou geôlier, il l'ignore, mais il décide de ne pas s'approcher. Même si c'est un rêve, il n'a pas forcément envie de se retrouver avec une partie du visage complètement cramé.

Puis, soudainement, une femme apparaît. Une inconnue au bataillon.

Perseus Jackson, qu'elle déclare, d'une voix ferme mais incertaine. Elyan hausse un sourcil. Drôle de façon de se présenter, mais soit. Perseus, c'est sans doute dans le top dix des prénoms les plus excentriques qui soient. Il plaint la jeune femme, vraiment, de s'appeler ainsi... avant de comprendre qu'elle s'adresse à lui. Deuxième haussement de sourcil. Nouvelle incompréhension. Alors non, il ne s'appelle définitivement pas Perseus. Ceci-dit, comment est-ce que le garçon du cinéma l'avait appelé déjà ? Percy... Un diminutif, peut-être ? Décidément, qui peut bien être ce maudit Percy pour que tout le monde le confonde avec lui ? Et alors qu'il s'apprête à lui répondre que non, elle se trompe de personne, merci bonsoir, elle lui assène le coup fatal.

Tu devrais être mort. Ah bah d'accord. C'est une façon implicite de le menacer ? Désolée de vous décevoir madame, mais Elyan est bel et bien vivant, et il compte bien le rester encore un bon moment.

Quand Elyan ouvre les yeux, c'est le chaos tout autour de lui. Étrangement, il a une drôle de sensation de déjà-vu ; comme s'il n'était pas rare pour lui de se retrouver dans une telle situation. Un rêve étrange qui s'ensuit d'une situation toute aussi étrange et incompréhensible. Les murs tout autour de lui sont blancs, tout comme le plafond d'où pointe une lumière aussi vive qu'aveuglante. Première réflexion : ceci n'est pas sa chambre. Seconde réflexion : des infirmiers s'agitent tout autour de lui. Huh ? Elyan se demande si les rêves peuvent avoir une incidence sur la réalité, et si le choc lui a laissé des séquelles. Il ne souvient d'absolument rien, même s'il est certain de s'être endormi dans les bras de sa petite-amie la veille au soir.

Ah, vous êtes réveillé! Comment vous sentez-vous ? Vous avez perdu connaissance hier soir, heureusement rien de bien grave. C'est le TVA qui s'est chargé de votre admission.

Huh ? Pardon, de quoi ? Ca fait beaucoup trop de questions et d'interrogation pour Elyan, qui a encore l'esprit embrumé. Il ignore qui est cette personne, mais elle est aussi cryptique que l'inconnue dans son rêve. Elyan n'a jamais été douée avec les énigmes et les devinettes. Comment il se sent ? Confus. Et puis elle entend quoi par "perdu connaissance" au juste ? Il s'est endormi, point final. Alors oui, il a perdu connaissance d'un certain point de vue, mais c'est pas une raison pour paniquer et l'amener à l'hôpital! Troisièmement, c'est qui ça, le TVA ? Dans un premier temps, il pense aux taxes. Le service des impôts ? Mais cela n'a pas le moindre sens. Non pas que cette situation fasse sens dans son entièreté.

Pour seule réponse, on lui donne une adresse avant de l'expédier chez lui. Et Elyan n'est pas plus avancé. Un instant, il se demande s'ils n'ont pas trop forcé sur les dosages, et s'il n'est pas encore sous les effets d'un médicament particulièrement puissant. Ca expliquerait bien des choses.  Il reste un bon moment à contempler les portes d'entrées de l'hôpital, avant de tourner son attention sur le bout de papier qu'il a dans la main. Il y a bien une adresse d'écrite, mais ça ne l'aide en rien - il ne l'a jamais vu de sa vie. Déconcerté, Elyan décide de s'y rendre, faute d'explications concrètes à toute cette situation.

Face à lui se dresse un bâtiment qu'il est là aussi certain de n'avoir jamais vu auparavant. Etrange. De nombreuses autres personnes s'amassent sur les lieux, aussi agitées et perdues comme lui. Au moins, il n'est pas tout seul dans ce cas! Alors qu'il se rapproche, il lui semble apercevoir un visage familier dans la foule. Oui, là, sur la droite!

Nico ! Du moins, il est presque certain que c'est son prénom. Sinon ça risque d'être aussi gênant que ce jour-là au cinéma.