Would I be handsome if I genderswaped ? | Elsa

Elio serra les dents en regardant ses gants qui givraient, n'étant pas conçu pour lui. Sa magie s'était réveillée à pleine puissance quand il est revenu à lui après cet étrange sortilège et ce bouleversant passage dans un autre monde, et il ne la contrôlait pas. Et si dans le Multivers ses doubles avaient trouvé la paix et le contrôle de leurs pouvoirs de glace auprès de leur famille, Elio, dans le sien, n'avait que Hans pour espérer un resultat similaire.

Hans et lui s'étaient quitté en représentants d'une guerre civile qui allaient éclater à Arendelle. Les flammes du prince étaient restées secrètes et il pouvait en profiter. Elio serra les dents à ce souvenir, se maudissant de ressentir encore... ce qu'il ressentait en pensant à lui.

Elio ne savait même pas s'il y avait encore une guerre à gagner, un Arendelle à préserver. Il n'avait pas encore demandé des réponses quant à ce passage dans cette ville et ces faux souvenirs qui avaient hanté sa tête. Le TVA en offrait aux réveillés dans le bureau qu'ils ont ouvert en centre ville mais Elio avait dû s'isoler pour atténuer ses pouvoirs et n'avait donc pas été mis au courant de tout ça. Il était désorienté, déboussolé, effrayé... Bien sûr qu'il voulait savoir ce qu'il faisait ici, dans un monde aussi surprenant, et si son petit frère allait bien... mais pour le bien d'Alban et du reste des habitants de cette ville, il devait d'abord trouver Hans pour que ses flammes n'empêchent un nouvel hiver.

La banlieue sud de Baiame était parfaite pour ça. Pour des raisons tristes ceci dit, qui étaient un isolement politique et social au détriment des conditions de vie des plus démunis de la banlieue. En tant que roi, Elio ne supportait pas cette idée. Mais il ne dirigeait pas Baiame, et il avait d'autres problèmes pour lesquels la banlieue était idéale dans son état. Ici, Elio pouvait se cacher sans attirer les soupçons.

Mais en même temps, il était obligé de retourner à la ville de temps en temps : Hans ne se vivrait jamais dans un tel endroit. Il aimait le luxe et la facilité, ce qui étaient les pires traits du prince, mais qui étaient des indices assez évidents de l'endroit où il pourrait vivre : au coeur du pouvoir du centre ville, ou dans la richesse et le confort de la banlieue ouest.

Aujourd'hui, Elio avait repris ses recherches en centre-ville. Il ne se donnait que deux heures maximum avant de repartir immédiatement : ses pauvres gants qui n'étaient pas faits pour lui allaient bientôt céder à la magie du roi ce qui le forcerait à s'en aller avant que la glace ne dépasse à nouveau son contrôle.

Et alors qu'il commençait à desespérer de trouver un indice aujourd'hui, inquiet de voir le givre grandir sur le bout de ses doigts, il découvra quelque chose qui attira son regard et le remplit d'espoir : Ahtohallan.

Il connaissait ce nom. Alban et Elio étaient petits quand leurs parents leur racontaient ces histoires, mais Elio n'avait rien oublié. Ahtohallan n'était qu'une fiction (pour ce qu'il connaissait de son univers) et pourtant quelqu'un avait écrit son nom ici. Un refuge pour animaux, un endroit qui prenait soin de petites créatures...

Elio sourit. Ca ressemblait tellement à Alban ! La malédiction aurait-elle donné à son petit frère une vie plus clémente à l'image de son caractère si solaire dans leur véritable vie ? Le roi ne se posa pas davantage de question. Il avait certes besoin de retrouver Hans avant de pouvoir prendre Alban dans ses bras, mais il fallait qu'il le voit, même si c'était de loin. Voir qu'il allait bien !

Il se précipita dans le boutique, et chercha du regard son frère parmi toutes les personnes qui se trouvaient là, tout en croisant les bras pour coincer ses mains enchantées sous ses bras et ne pas provoquer d'accidents. Son sourire disparut alors qu'il ne voyait aucune tête rousse.

Il n'y avait que cette femme surprenante qui lui ressemblait étrangement. Les mêmes yeux, la même machoire, la même... présence. Elio fronça les sourcils, perturbé. Elle l'avait vu également. Où était-il tombé... ?

Le regard d'Elio se posa sur la femme devant lui, une réplique presque parfaite de lui-même, mais dans une version féminine. Les traits du visage, les yeux, la mâchoire, tout semblait familier, presque dérangeant. Il se demandait si c'était un effet de la malédiction, un hasard étrange ou s'il y avait une explication plus profonde à cette ressemblance frappante.

Pourtant, malgré son étonnement, Elio n'était pas effrayé. Il se rappelait les paroles de Hans, son double dans ce monde étrange : méfiance, prudence, mais pas de peur. Il devait aborder cette situation avec calme et diplomatie, sans laisser transparaître ses propres doutes et interrogations.

Je suis Elio, commença-t-il, choisissant ses mots avec soin. Elio d'Arendelle. Je ne suis pas ici pour vous menacer, je vous assure. Je suis juste... curieux. Je cherchais quelqu'un qui m'est cher, et votre boutique m'a semblé, un instant, être une bonne piste, peut-être à tort je m'en excuse.

Il observa la réaction de la femme, cherchant des signes de compréhension ou de méfiance dans son regard. Elle semblait sur ses gardes, prête à utiliser ses pouvoirs si nécessaire. Elio comprenait sa prudence, mais il devait la convaincre qu'il n'était pas une menace.

J'ai cru que ce serait une bonne piste parce que j'ai entendu parler d'un endroit appelé Ahtohallan, poursuivit-il, choisissant de partager la vérité. C'est un nom familier pour moi, mes parents me racontaient sans cesse des histoires sur Ahtohallan, à mon frère et à moi quand nous étions petits. J'ai cru alors que ça ressemblerait bien à mon frère de tenir un établissement à ce nom, j'ai du me tromper, pardon.

Il espérait que mentionner Ahtohallan mettrait cette femme en confiance malgré son arrivée brusque.

Je comprends que vous soyez méfiante, ajouta-t-il, essayant de dissiper les tensions. J'essaye juste de retrouver mon petit frère que j'ai perdu en arrivant dans ce monde.

Elio attendit, laissant ses mots flotter dans l'air, attendant de voir la réaction de la femme. Il espérait qu'elle pourrait mettre de côté sa méfiance et accepter de parler avec lui, de partager des informations qui pourraient éclairer leurs chemins respectifs dans ce monde étrange et mystérieux.