les yeux rivés sur l'extérieur, tu fixais le paysage défilant qui prenait vie sous tes prunelles. tu essayais de te vider l'esprit en te concentrant sur des détails divers, que ça soit les arbres totalement nu de feuilles, des races de chien qui se faisaient jovialement promené et des individus visible à travers les vitrines des enseignes. pourtant, malgré tes tentatives, rien n'y faisait : ton cœur continuait de tambouriner contre ta poitrine tandis que tes dents rongeaient nerveusement les peaux qui entouraient tes ongles : éternel tic nerveux qui te collait un peu trop à la peau depuis quelques temps.
tu savais pas quoi penser, quoi faire. tu savais même pas ce que tu pourrais dire. tout c'que tu savais c'est que tu avais encore énormément de mal à réellement réaliser ce qui se passait, ou même l'ampleur de la situation. tu savais pas comment te comporter. probablement ne devrais-tu pas te poser autant de question et laisser le naturel prendre le dessus mais tu restais incapable de penser rationnellement. t'avais jamais vraiment eu besoin de passer cette étape avec lui, car sa présence à tes côtés avait été imposée et vous aviez passé le stade des small talks depuis bien longtemps. alors pourquoi est-ce que tu avais si peur ? pourquoi est-ce que l'anxiété te rongeait à ce point ? c'était difficile à dire, peut-être car ça faisait si longtemps. il y a à peine deux semaines, tu ne te souvenait même plus de ton ancienne vie et suite aux souvenirs récent tu redevenais toi pour la première fois depuis trop longtemps. vraiment toi, pas cette fausse version qui se camouflait dans un mensonge pour survivre dans une galaxie rongée par la haine et la crainte.
il y avait tellement de questions qui tournaient en boucle dans ta tête : la principale étant pourquoi obi-wan t'avait menti ? quel avait été son but derrière tout ça ? tu avais toujours vu le jedi comme un ami, ,principalement car il n'était jamais loin d'anakin. si à l'origine il n'avait été qu'un simple jedi comme un autre, tu avais vite appris que le demander spécifiquement lorsque la présence de jedi était requise te permettrait d'avoir anakin à proximité. contraint de rester professionnel, certe mais c'était toujours ça de gagner. du temps passé, et volé sous le nez de l'ordre sans que personne ne s'en rende réellement compte. des mains qui s'effleurent dans le plus grand secret, des regards plein de sous-entendus et un peu coupable dû à une nuit pauvre en sommeil qui avait précédé et autre. obi-wan avait été cette excuse pour pouvoir être aux côtés de son apprenti. et tu mentirais si tu disais ne pas apprécier un minimum le maître, bien au contraire. ami sincère, il était peut-être l'un des seuls en qui tu avais confiance concernant le bien être d'anakin. il le connaissait peut-être mieux que toi tu le connaissais en vue du temps qu'ils passaient constamment ensemble et tu savais qu'il n'avait toujours voulu que son bien être.
alors pourquoi ? pourquoi mentir sur une telle chose ? quelle avait été son objectif ? évidemment que tu étais loin de te douter de la triste réalité et dans l'immédiat ça semblait plus être une déception qu'autre chose parce que l'incompréhension prônait sur la situation.
tes questions étaient nombreuses. trop peut-être, et si tu pouvais toi même le faire, tu te tournerais vers cette énergie spécifique qui offrait à tout les habitants d'la galaxie cette spécificité. hélas, toi, t'étais pas sensible padmé alors toute les méditations possibles et diverses ne marcheraient pas à t'apporter les réponses que tu cherchais. t'avais jamais réellement cru en celle-ci, ou du moins, t'avais jamais compté sur celle-ci comme les êtres sensibles avaient pour habitude de le faire. tu savais qu'elle existait mais ça ne te faisait ni chaud, ni froid parce que toute les fructuations de celle-ci n'avaient littéralement aucun impact sur ta vie.
pourtant, aujourd'hui t'avais du mal à voir ça autrement qu'un signe de la Force. parce que de la manière la plus hasardeuse qu'il soit, tu l'avais croisé, et il était impossible de décrire les sensations que tu avais ressenti, peut-être car t'arrivais juste pas à y croire. un fantôme du passé refaisait surface et pas n'importe lequel : ça te rendait si heureuse mais ça t'effrayait aussi terriblement. peut-être car tu avais peur de ne plus être à la hauteur. t'avais changé padmé. déjà, tes traits s'étaient creusés à cause du temps qui étaient passés. mais t'avais aussi traversé l'enfer, t'avais fait des sacrifices qui t'avaient détruite. t'avais vu ta fille grandir sans pouvoir lui dire la vérité, tu t'étais toi même perdue dans le mensonge que cette nouvelle vie avait été. t'avais jamais cessé de t'inquiéter quant à ton fils qui, tu le savais était surveillé par obi-wan et tu avais assez confiance en lui pour essayer de ne pas paniquer : mais t'étais devenue mère padmé et de ce fait, l'inquiétude était devenue partie intégrante de ta vie. en plus de toute l'anxiété que la situation politique offrait, tu t'étais enfermé dans un cercle vicieux qui t'avait rongé de plus en plus, jour après jour, heure après heure pour te faire devenir ce que tu étais aujourd'hui. tu restais une femme aimante, souriante et joviale, mais quand on observait bien dans l'fond de tes yeux on pouvait clairement voir que tu faisais partie de ce genre de personne. le genre qui avait traversé l'enfer, qui avait vécu des évènements terriblement traumatisant et qui se battait tout les jours pour permettre aux autres d'être heureux et de ne pas avoir à vivre ce que toi, t'avais vécu.
alors tu craignais. tu craignais que cette partie de toi soi mal accueilli, qu'il finisse par se dire que tu n'étais plus celle dont il était tombé amoureux. et si c'était le cas ? et si la finalité voulait qu'il partirait sans vouloir entendre parler de toi ? ça te tuerais, sans doute. mais tu continuerais d'avancer, car après avoir été séparé de tes enfants tu savais que tu pouvais tout affronter. Non pas sans douleur, mais tu t'en remettrais, après une grosse crise de larmes.
le taxi se stoppe enfin et tu es enfin tirée de tes pensées. après lui avoir payé la course, tu t'extirpes de celui-ci et tu observes la devanture du bâtiment. automatiquement, ton cerveau fait le changement et te voilà en éternel pilotage automatique tandis que tu commences à grimper les quelques marches qui te séparent de l'entrée.
– skywalker, tu déclares enfin d'un ton terriblement neutre qui pourtant, fait pincer ton cœur. tu n'as plus prononcé ce nom depuis si longtemps que tu as du mal à croire que tu l'as utilisé, aujourd'hui, ce soir. pourquoi ? toi même tu sais pas. tu sais plus.
elle navigue à travers le restaurant et toi, tu l'as suis d'un pas un peu hésitant. tes prunelles se posent autour de toi, et tu observes les lieux. c'est classe, c'est chic, peut-être trop. non pas pour toi, car toi, t'as toujours été habituée dans tes années de politicienne à errer dans ce genre d'endroit mais pour anakin ? et surtout, tu sens une certaine anxiété quant à savoir que vous serez aux yeux de tous. tu hésites presque à faire demi tour quand tu réalises ça mais tu balaies la tête de gauche à droite et tu prends une grande inspiration, décidé à continuer ta route. te défile pas maintenant, ça vaudrait pas l'coup et tu t'en voudrais encore plus.
c'est alors qu'elle te montre une table dans un coin un peu reculé, comme si elle avait lu dans tes pensées. elle t'installe à celle-ci et tu observes la place vide en face de toi qui sera prochainement comblé par la présence de ton mari. t'as encore du mal à le réaliser et à peine assise, tu commandes déjà un verre de vin blanc pour t'aider à passer outre la nervosité.
et une fois que t'as ton verre, tu attends, simplement. assise dans ta petite robe noire tandis que tu essaies de paraître occupé pour ne pas continuer à fixer l'entrée constamment. tu t'sens telle une adolescente alors que c'est ridicule, et tu l'sais mais c'est aussi plus fort que toi. et après avoir regardé ta montre et voir que le retard s'accumule tu paniques intérieurement encore plus. une gorgée de vin et te voilà rongeant encore ces peaux. et si il se pointait pas ? et si le simple fait d'avoir légèrement vieilli avait été suffisant pour le faire fuir ?
c'est plus fort que toi. tu tournes ton regard vers la porte, observant celle-ci et priant à chaque silhouette qui passe la porte que ça soit lui. les secondes passent, tu perds presque espoir, ou plutôt, ça fait germer une excuse dans ta tête pour disparaître. i was here, but you never came. mais t'as pas l'temps de développer cette idée que ton cœur loupe un battement quand tu l'vois passer les portes du restaurant. et presque automatiquement tu baisses la tête, cherchant à le fuir du regard. pourquoi ? tu sais pas. tout c'que tu sais, c'est que sous la table, tu te pinces fortement la peau du bras pour t'assurer que t'es pas en train d'rêver et apparemment, c'est loin d'être le cas. mais ça paraît si surréaliste.
et t'as surtout tellement peur qu'il finisse par être déçue de cette image de toi. que tu ne sois soudainement plus assez séduisante, interressante, intelligente à ses yeux.
parce que ça faisait tellement longtemps.
(c) mars.
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