Is this another chance ? feat Rampa

Is this another chance ?

Rampa & Aziraphale

Le voilà qui errait maintenant dans des rues inconnues. Loins étaient les belles allées londoniennes qui abritaient en leur sein le charme de centaines d’années d’existence. Loins étaient les couloirs d’une blancheur aseptisées du Paradis et avec eux la place d’archange suprême qui lui fut promise. Loin de sa maison était un pauvre complètement perdu, ne sachant se repérer ou que ce soit. Il avait tenté de trouver un accès vers l’ascenseur des cieux mais rien n’y fait. Ce fut comme-ci tout contact avec là-haut avait été interrompu. Aziraphale se retrouvait donc perdu. Sans aucune raison, aucune, le libraire s’était retrouvé dans un accoutrement qui ne lui ressemblait nullement, sa douce peau recouverte de tatouage en tout genre. Sa boutique, tous ses livres disparues au profit de babiole ésotérique et même d’ouvrages sataniques ! Rien ne faisait sens et les souvenirs qui s*amusaient à remuer son esprit n’aidaient en rien.

Il y a encore peu, son premier réflexe aurait été d’appeler un certain démon. Certes, Rampa n’aurait sans doute jamais cessé de s’amuser en imaginant Aziraphale couvert de piercing et entouré de bibelot satanique. Il en aurait entendu parler jusqu’au prochain millénaire. Mais n’était-ce pas dans ce genre de situation saugrenue que le duo excellait ? Ensemble, ils auraient trouvé les raisons qui expliqueraient une telle conjoncture et ensuite, ils se seraient sans doute rendus dans un petit café pour déguster de la gastronomie humaine. L’ange aurait pris un petit thé, le démon, l’expresso le plus caféiné de l’existence. Ils auraient discuté des heures durant car c’est ainsi qu’ils passaient le meilleur de leur temps. Néanmoins, à cause de raison que le libraire essayait de chasser de sa mémoire, ces temps étaient résolus et il ne pouvait appeler Rampa au moindre problème.

À la place, une gentille âme lui avait indiqué le chemin du RVA. L’homme avait vu le pauvre ange complètement perdu et avait assuré que dans ce bâtiment se trouverait des réponses. Aziraphale prompt à accorder sa confiance et n’ayant nullement le choix suivit donc ce conseil. Il se trouvait donc devant ce grand immeuble et n’hésita pas à faire un pas déterminé pour y entrer.

Les lieux n’étaient nullement bondés, l’ange ne saurait dire si c’était quelque chose d’habituelle ou non. Il voyait quelques allées-venues, des personnes marcher à toute vitesse d’un endroit à un autre. D’une certaine manière, cela lui rappelait la bureaucratie paradisiaque. Un environnement qu’il espérait retrouver bientôt et ne pas se contenter d’un substitut. Il se décida à’arrêter une jeune femme qui semblait un peu moins pressé.

« Bonjour, veuillez m’excuser, j'espère ne pas vous déranger mais je viens de vivre l’expérience la plus étrange qui soit. Il y a de cela quelques heures j’étais et bien… ailleurs et maintenant je le retrouve ici, dans cette ville complètement inconnue avec d’étrange souvenirs et fort heureusement j’ai pu retrouver une apparence décente, je ne sais pas pourquoi, je me suis vue recouvert de piercing et tatouage et ce même à des endroits saugrenues… »

« Vous venez de vous réveillez c’est normal que vous soyez perdu. » répondit la jeune femme pourvue de son plus belle accent anglais ce qui empêcha Aziraphale de continuer sur sa lancer. Il espérait ne pas faire une erreur. Si cela était une affaire céleste, les humains ne devraient nullement être misent au courant !

« Eh bien pas vraiment. Je suis presque sûre de m'être suis réveillé à huit heures ce matin. »

« Non, non pas comme ça. » recommença l’anglaise à moitié amusée. « Écoutez, je vais absolument tout vous expliquez. Vous aurez sans doute besoin de vous asseoir alors hum… » et puis, tandis que son interlocutrice était sans censée lui fournir des réponses à tout remue méninge. La tablette qu’elle tenait dans ses mains depuis le début de cette conversation se mit à clignoter de mille feux. « Oh je suis vraiment désolée. Je dois m’en aller, on m’appelle… mais je vais trouver quelqu’un qui puisse vous aider ! Attendez… hum… Oh Docteur ! Je veux dire, Rampa ! »

Ce simple nom freeza l’ange. Rampa… ici… il ne sait si cela doit être une bonne nouvelle. Il est toujours heureux de le voir mais leur dernier entretien… Le démon sera furieux ou pire déçu… Il n’avait pas besoin de cœur et pourtant le voilà qui battait à la chamade. Ses esprits repris, il tenta d’indiquer à la jeune femme que c’était une très mauvaise idée. Mais celle-ci était déjà partie retrouver le démon. Il n’entendait pas bien la discussion d’ici. Il vit juste un moment que l’anglaise pointa du doigt dans sa direction, apportant l’attention du démon sur sa personne. Le libraire lui offrit un léger signe de la main pour le saluer. Ne voulant pas être rustre malgré les tensions maintenant enlisées dans leur relation. Il resta debout, ce hall’ impuissant, tandis que la jeune femme tira le démon jusqu’à lui. « Je dois vraiment y aller… mais Rampa vous aidera. » Avec un léger « Mademoiselle… » l’ange tenta d’attirer l’attention de sa bienfaitrice pour enfin lui expliquer à quel point ceci était une mauvaise idée. Malheureusement, bien trop pressée, l’anglaise laissa le duo ensemble tandis qu’elle partait enfin s’occuper de son urgence. Aziraphale laissa malgré lui un profond silence se peser. Ne sachant plus où se mettre, son langage corporel trahissait son anxiété. Rampa lui avait manqué pour sûre. Mais si retrouvailles, elles ne devaient pas se faire avec l’ange qui aurait besoin de son aide. Il tenta un sourire, voulant détendre l’atmosphère avant d’enfin adresser la parole à son vieil ami.

« Elle semble charmante. »

Bien trop stressé, il commence par une banalité. Un sujet neutre qui ne devrait attiser aucune tension.

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Rampa & Aziraphale

Le TVA et les inventions à la con. Chaque fois qu'on pense avoir atteint le bas du panier, il se trouve un nouvel agent sorti d'un énième couloir jusque là jamais exploré pour inventer la bombe à eau ou le moteur à jus de tomate. Je traverse le hall d'entrée du RVA à grandes enjambées pour échapper à une partie de cette folie quand une voix que je n'ai pas entendue depuis ce qui me semble être une petite éternité me freeze sur place. Incapable de tourner le regard dans la direction d'où s'élève cette voix, convaincu que je vais encore me réveiller d'un mauvais rêve, il me faut attendre qu'une autre voix ne prononce mon prénom pour que je daigne enfin débuguer, et tourner mon attention vers ma collègue, et l'ange à ses cotés.

Martha se dirige vers moi, avec la volonté claire de me demander de me charger du speetch habituel que l'on réserve à ceux de Baiame qui viennent de récupérer leurs neurones - pardon, leurs souvenirs. Oui mais non, je veux pas.
"Tu sais combien je suis adepte de la grande gastronomie, mais tu crois que c'est possible de dire au charançon qui se prend pour un cuisinier que les œufs de cent ans au petit déjeuner, c'est vraiment pas faisable?"
Pardon, c'était pas le sujet?
"Nan mais tu sais que c'est pas une bonne idée que j'm'y colle. A chaque fois ils captent rien."
Faut dire que les trois derniers venaient de l'âge de pierre, de l'empire romain et de je sais plus quelle galaxie lointaine, on me refile toujours les trucs les plus faciles à gérer quoi. Ou j'suis jamais là au bon moment pour tirer les meilleurs numéros t'être. Bref, j'ai pas signé pour ça de base. Mais je n'ai pas le temps de donner plus de poids à mes récriminations qu'elle a déjà filé, me laissant seul à seul avec Aziraphale. Qui, après un silence de cathédrale, finit par lâcher trois mots concernant Martha, en faisant la pire des banalités.

"Ouep, elle l'est." Mon regard reste rivé sur la porte où l'anglaise a disparu, à travers les verres teintés de mes lunettes. "Martha. C'est son nom." J'ai ce défaut de vouloir appeler les gens et les choses par leur nom. C'est plus personnel. Pis ça me permet d'éviter un autre suj... "Alors le Paradis? Bien ou bien?" Trop formel Rampa, on s'enfonce, on s'enfonce... bref. "T'étais passé où espèce de stupide idiot d'ange naïf?!"

Et bah voilà, j'aurai tenu trois secondes et demi. Foutu moi. Foutu lui. Foutu nous. Nan, y a plus de nous, ça, il me l'a très bien fait comprendre à notre dernière rencontre. Imbécile que je suis de me raccrocher à des mirages. J'avais bien mieux à faire de mon existence. Balancer quelques calamités. Reprendre ma place en Enfer. Viser plus haut tiens, avec le départ de Belzébuth, y avait un trône à prendre dans le quartier. Mais nooon voyons Rampa, a fallu que tu suives une bande d'idiots qui te promettaient de t'amuser assez pour te sortir un certain ange de la tête... verdict? C'est foiré, en beauté.

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Rampa & Aziraphale

« Oh ! Un beau nom, il lui va bien. »

Aziraphale s’engouffrait dans la brèche qui ne semblait pas déranger le démon. Une échappatoire, qui les empêcherait de discuter de l’éléphant dans la pièce comme dirait les anglais. Leur dernière rencontre, cette ultime discussion, ce baiser… L’ange voulait tout enterrer que si Rampa ne désirait pas le rejoindre aux cieux qu’au moins que les choses puissent redevenir telles qu’elles étaient auparavant. Le démon lui manquait, malheureusement, pas assez pour que le libraire se mettre à déterrer des sentiments qu’il ne croit en l’instant n’être que le reflet d’une franche camaraderie. Une fine bruine obscurcissait son jugement et elle risquait à tout instant de se transformer en un ouragan de déni.

« Parfait même ! »

Mentit-il alors que non étonnement le démon se mit à mettre sur la table les sujets qui fâchent. Sans réfléchir, l’ange répondit avec aplomb, restant ainsi sur ses positions. Oui, il n’avait pas vraiment eu le temps de se rendre au Paradis… Mais c’étaient les cieux, tous se seraient déroulés à merveille bien entendu ! En attendant, si le démon se mettait à poser des questions bien plus pointus, le libraire ne saurait répondre. Il devrait honteusement controuver tant de propos et le libraire n’est pas infatué de ses maigres talents de menteur. Son interlocuteur n’avait certainement pas besoin de cela pour se rendre compte que l’angelot mentait. Il n’était pas bien doué et Rampa a toujours été très perspicace. Surtout lorsqu’il s’agit de lire en Aziraphale.

« Hum… et bien… »

L’ange allait-il de nouveau farder honteusement la vérité ? Il ne dit rien, son regard devenant fuyant. Il évitait de croiser les verres noirâtres de Rampa. Désirait-il avouer au démon qu’il y a encore quelques temps, il était le propriétaire d’un magasin ésotérique et que son corps entier était devenu l’expression de divers arts corporels nullement à son goût. Cette simple pensée tournait ses joues au cramoisi. Déjà qu’en temps normal, le libraire aurait préféré éviter, alors en vue de l’état actuel de leur relation, Aziraphale décida qu’il valait mieux garder la bouche fermée.

« Ne commençons pas Rampa. »

Il rebondit donc à la place sur la forme et le ton que son interlocuteur avait employé. Au fond, la fait que c’est avec ces adjectifs que le démon désirait maintenant le décrire peinait ce cœur qui battait inutilement. Mais l’ange tenta tant bien que mal d’ignorer ces horribles sentiments. Il toussota éclaircissant sa voix et ne cachant nullement sa gêne.

« Et si toi et moi commencions par discuter d’autre chose. Comme par exemple les explications que Martha t’a demandé de me donner. »

Aziraphale essayait vraiment. Pourquoi ne pas rentrer en terrain neutre dans un premier temps. Bien entendu, ces desseins étaient claires. Il désirait faire table rase du passé et oublier leur dernière altercation. Que tout redevienne comme avant. Voilà son objectif principal, un qui est bien ardu lorsqu’on parle d’une personne comme Rampa qui se considère lui-même comme un ribaud. Le démon ne laisserait rien passer, bien entendu, mais cela n’empêchera pas l’angelot d’essayer d’atteindre son objectif. Il fallait donc qu’il change de sujet ! Qu’importe, la météo, la paupérisation de la société. Qu’importe, tant que cela était une bonne distraction. Se souvenant alors qu’il restait perdu, il demanda aussi poliment que possible au démon de lui fournir les explications idoines.

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Rampa & Aziraphale

"Ne t'inquiètes pas pour ça. Nous ne commençons rien. Nous avons fini, sur ce point au moins, t'as été très clair."

Oui, ma ténacité, qualité s'il en faut dans ma branche, peut devenir un sacré défaut quand elle se change en rancune. Je suis d'un naturel rancunier, bien qu'il en faille beaucoup pour s'attirer mes foudres (à moins de faire partie des 99 autres pourcents des cieux qui n'incluent pas Aziraphale), et j'ai une très bonne mémoire.

"Par contre moi, je continue. Si tu veux bien. Et même si tu veux pas en fait, j'm'en fous. J'ai été stupide de croire que toi, monsieur l'angelot plein de bons sentiments, t'avais compris des siècles avant moi le genre de bons sentiments qui pourraient passer par la tête d'un démon totalement ignorant de ces trucs là. Voire même que t'aurai pu les croiser en chemin. J'le ref'rai plus, te fais pas de souci pour ça. La page est tournée, arrachée et brûlée."

Je commence à m'éloigner, lui tournant délibérément le dos, quand il me rappelle aux devoirs que m'a laissé Martha avant de partir. Stupide elle, stupide lui, stupide moi, et stupide TVA de mes deux. Je reste immobile un instant avant de soupirer.

"L'univers qu'on a connu est détruit, comme tous les autres d'ailleurs. Et on sait pas comment ou pourquoi, on a tous atterri ici, à Baiame, sans se rappeler du passé. Ca revient d'un coup, comme ça, sans prévenir. Donc avec un peu de chance, tu croisera Jane Austen, va savoir."

Si j'ai volontairement lancé la carotte littéraire pour éviter une discussion longue et pénible? Tout à fait. Et c'est également volontairement que j'ai omis que mon parcours avait été différent du sien. Mosieur a choisi de suivre le Paradis, j'ai bien le droit d'avoir choisi le TVA sans attendre qu'il n'abandonne sa petite auréole.

BY PHANTASMAGORIA