L’effort lui chauffait les cuisses. Pendu la tête en bas, elle fit un nouveau mouvement pour remonter, c’était son sport quotidien. Quoi ? On pouvait “vouloir” entrer dans les ordres et prendre soins de soi. Le sport n’était pas interdit par la bible. Ni par son futur ordre. Enfin, futur… Plus le temps passait, moins elle sentait la grâce divine. Enfin, elle ne l’avait jamais vraiment sentie. Rentrer dans les ordres, c’était son plan Z, puisque tout le reste avait échoué et que les bonnes sœurs avaient toujours été bonnes avec elle. Elle avait grandi avec elle. Elles avaient remplacé sa mère qui s'était foutue en l’air en la ramenant de la maternité et son père s’était barré chercher des clopes avant même qu’elle ne voit le jour. Les bonnes sœurs lui avaient tout apprit et voyant que sa vie déraper, pourquoi ne pas tenter de donner un sens à son existence. Mais, alors que l’échéance approchait, moins de six mois, elle sentait que ce n’était pas ce qu’elle voulait. Dire au revoir au sexe ? Au vol ? À la liberté ? Elle n’en était pas capable, elle le savait. Elle fit un nouvel abdo avant de se laisser tomber avec grâce sur le sol. Elle s’étira de tout son corps, comme un chat au soleil avant que son regard sombre ne se mette à scanner les environs.
Beaucoup de famille, les enfants couraient et les parents profitaient de ces quelques heures de libertés. Les mères tentaient de garder leurs époux et les époux, eux, regardaient les femmes des autres. Oui, Irena n’avait pas une très belle image de la famille. Elle-même savait qu’elle n’aurait pas d’enfant. Alors oui, si elle devenait bonne sœur se ne serait pas un choix. Mais même si sa vie prenait un autre tournant, elle ne voulait pas d’enfant. Elle serait incapable d’aimer ou d’éduquer un enfant. Alors qu’elle s’étirait, un enfant passa devant elle en courant, elle eut juste le temps de tendre la main pour l’attraper par le tee-shirt et l’empêcher de plonger la tête la première dans le lac. -”Et bien chaton, on ne t’a jamais dit que les chats n’aiment pas l’eau?” Dans son dos elle entendit une femme criait. -”James ! Ho mon dieu James ! Je t’ai déjà dit de faire attention. Merci mademoiselle.” Irena se contenta de hausser les épaules. En passant à côté de la mère de famille, sa main plongea dans son sac à main ouvert et elle en sortie un portefeuille. Quoi ? Elle avait sauvé son fils, elle avait bien le droit à une récompense. Alors qu’elle comptait les billets verts, son regard croisa celui d’un jeune homme qui semblait avoir vu son larcin. Elle lui lança un sourire éblouissant comme si ça pouvait effacer ce qu’elle avait fait. Mais finalement, ce n’était pas vraiment de sa faute… Elle avait des pulsions ! Qui la poussait au vol. -”C’est pas ce que vous croyez…”
♪ ♫ ♪ Parcourez le tracé, les routines dans la nuit. Certaines portes sont peintes à la bombe en blanc « restez à l'extérieur ». Pendant que tout le monde dort, je me promène à la place A travers les souvenirs, dans les couloirs de ma tête.
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─ Nul besoin de démon ou d'apocalypse pour détruire l'espèce humaine ; Elle se débrouille très bien toute seule.
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Sujet: Re: Kleptomanie religieuse ft Ambrose Sam 22 Juin 2024 - 18:18
fleur du mal
ambrose & irena
Le passant chagrin que tu frôles est ébloui par la santé qui jaillit comme une clarté de tes bras et de tes épaules.
« Et ; Que penses-tu que je crois ? » lui réponds-tu, ton regard braqué sur sa personne. Tu ne juges points. Tu contemples sans sourire narquois. L’impassibilité face au sourire rayonnant de la jeune femme. Face à cette façade de bienséance et de banalité, tes mains tenaient encore et toujours ce précieux carnet de note. Tu semblais touché par l’acte, mais pas de la manière qu’elle semble croire. Tu essayes d’oublier ce que tu viens de voir, de faire taire ses souvenirs qui, dirait-on, sont regrettés. Des larcins, tu en tirais la satisfaction matérielle. La liberté sans la moindre peine. Tu étouffes cette impression avec tes actuels souvenirs. Cela était très satisfaisant d’être remercié pour une broutille. Pour quelques fleurs bien arrangées et bien taillées.
Si elle le peut, pourquoi toi non ? Tu te remémores les interminables conversations moralisatrices de ton tuteur ; Parce que tu vaux mieux que ça. Disent-ils.
Tu regrettes presque d’avoir vu. Tu te dis que si tu n’avais pas eu cette subite envie de te poser près du lac, tu n’aurais probablement pas été témoin d’une fâcheuse situation, qui fait échos à ta propre situation passée. Tu ne voulais pas trainer. Tu étais simplement venu jouer les badauds, fumer une cigarette ou deux sur le banc, observer les passants, puis rentrer chez toi. Au lieu de cela, tu as vu un acte juste se transformer en injustice. La situation étant d’autant plus cocasse que tu as l’impression de faire face à une bonne sœur. Moults commentaires te traversent l’esprit. Des piques sur le catholicisme bien placé qui ferait rougir plus d’un curé, mais tu t’abstiens de les prononcer. Tu n’en as pas le courage. Tu n’en as pas l’envie. Tu souffles la fumée de la première bouffée et tu reprends : « Ne prends pas l’mien, c’est tout ce que je demande. De toute façon, il n’y a rien qui mérite le détour. » Voilà bien longtemps que tu ne te promènes plus avec tes papiers ou du liquide sur toi. Sans doute parce que l’idée que tu sois l’arroseur arrosé ne t’a jamais plus. À cela s’ajoute le nez de ta tutelle qui contrôle la moindre entrée d’argent. Aussi bien qu’un banquier véreux.
Ce qui ne te pose pas de problèmes en somme ; L’argent, ça ne t’a jamais intéressé. Tu volais pour le frisson et tu étais suffisamment malin pour ne jamais garder l’argent volé sur toi très longtemps. « Ce n’est pas un peu dommage ? » lances-tu, néanmoins curieux de son cas, avant de reprendre à la suite de quelques secondes d’intoxication fumante : « De gâcher aussi vite un tel acte de charité ? » Un sourire, moqueur, fleurit timidement sur ton faciès. Ce n’est pas d’elle que tu te moques, mais bien de cette pauvre femme avec son rejeton, qui croit encore que la bonté humaine est gratuite. Tu n'en vois pas beaucoup autour de toi, des gens foncièrement bons, qui donnent de leur personne sans rien demander en retour. Ce genre d’individu si facile à dépouiller que cela en devient pitoyable.