Alejandro avait la chance de choisir ses horaires, il y avait des jours où il travaillait plus que d’autres. Il préférait faire des grosses journées, pour avoir une semaine moins longue, et pouvoir ainsi s’occuper de son fils un peu plus souvent. C’était une bonne technique qui fonctionnait bien et qui allait aussi à sa femme, car la vie d’Alejandro tournait depuis toujours main dans la main avec celle de sa femme : Elena. Depuis qu’il s’était éveillé sur cette île, le renard montrait moins son visage. Zorro était devenu obsolète, il lui arrivait encore de sortir avec son masque noir, chevauchant son magnifique étalon noir, mais c’était devenu bien plus rare que lorsqu’il vivait en Californie. Le plus dur pour Alejandro, c’était d’accepter qu’il n’était plus aussi essentiel qu’à une époque, mais heureusement, il avait trouvé d’autres moyens de se trouver utile. D’un, il était pompier volontaire et de deux, il essayait comme il le pouvait de venir en aide aux jeunes, qui comme lui était parti sur le mauvais pied. Dans son monde, Alejandro se serait sûrement fait tué, si Don Diego ne l’avait pas empêché d’attaquer le capitaine Lloyd. La chance que lui avait offerte cet homme lui avait sauvé la vie et lui avait permis de rencontrer sa femme et de devenir l’un des hommes les plus aimé de Californie. Une seule rencontre et toute sa vie avait changé. Alejandro ne s’imaginait pas réaliser ce miracle pour tous les gamins qui prendraient sous son aile, mais s’il pouvait déjà en sauver un, ça serait une victoire.

Un de ses anciens collègues, devenu patron quelques années plutôt et avec qui il s’entendait toujours, lui avait demandé s’il pouvait prendre en charge son employé. Un garçon paumé avec un casier judiciaire qui ne trouverait sûrement pas d’autres boulots si personne ne se décidait à lui tendre la main. L’entreprise d’Alejandro était jeune, il était loin de gagner énormément, mais il avait une bonne stabilité financière grâce à sa femme, et Alejandro aurait très bien pu jouer à l’homme au foyer s’il en avait eu envie. Sauf que Zorro ne pouvait se résoudre à le devenir. Il aimait énormément son fils et sa femme, mais il avait besoin d’espace, de travail physique et de rencontrer du monde, raison pour laquelle il avait souhaité son entreprise. Et vu qu’il n’était pas obligé de se payer énormément, il avait accepté de prendre Ilian avec lui. Alejandro se moquait de ce qu’il avait fait par le passé, cela ne le regardait pas, seul, le présent comptait et pour ça, il serait intransigeant.

Le brun avait embrassé sa femme et son fils et après un café avalé rapidement, il était parti en direction des écuries. Les matinées d’Alejandro commençaient tôt, il s’occupait toujours des chevaux avant de partir bosser. C’était pour lui impensable de partir sans prendre soin des 4 chevaux qui vivaient avec eux, en particulier Tornado qui l’avait suivi dans ce monde. L’étalon était au meilleur de sa forme et appréciait cette préretraite en compagnie des juments qu’il côtoyait. Deux poulains naîtraient l’année prochaine et Alejandro se tâtait à acheter une jument ou deux pur race espagnol pour pouvoir faire de l’élevage plein papiers. L’ancien renard était un Terrien, il avait besoin de ça, ça lui ressemblait plus que de rester derrière un bureau. Une fois, les chevaux sortis dans les prés et le foin mit dans les râteliers. Alejandro sauta dans sa Land Rover pour partir en direction du centre-ville, il s’arrêta à une boulangerie pour prendre des chouquettes set du café et se gara devant son client en attendant le jeune garçon qui ne tarde pas à arriver.

« Salut Ilian ! » Dit-il tout en jetant un œil sur la figue qui lui tendait. « Oh super, j’adore les figues ! » Il ne mit pas longtemps avant de la gober tout en indiquant à Ilian le café qui se trouvait devant son nez, ainsi que le paquet de chouquettes. « Vas-y, sert toi » lui proposa-t-il avant de bâiller puis de lui expliquer le boulot de leur matinée. « C’est un couple de personnes âgées, on doit tondre la pelouse, faire la haie, tailler les rosiers dans la matinée. Cette après-midi, on doit aller repeindre une chambre. » Et ça serait déjà bien. « Merci pour la figue, elle était super bonne ! » dit-il tout en sortant de la voiture. « Les clients sont sympa, je m’en occupe depuis plusieurs années, si la dame te propose ses madeleines, évite d’en prendre, elle confond toujours le sel et le sucre, elle n’a pas les yeux en face des trous, elle a 90 ans…et lui, bha je pense qu’il doit plus avoir de goût… » Oui, parce qu’elles étaient vraiment dégueulasses les madeleines. « Par contre, elle fait un saucisson de canard du tonnerre ! » Précisa-t-il, encore fallait-il aimer manger du saucisson avec un café.

@Ilian Philtatos