i'm down with the fallen again (ft. peter p)

dix sept heures sept. une main se pose sur ton épaule, ce qui te tire de ta concentration. tu redresses tes prunelles vers la personne qui se tiens là, derrière toi et qui t'offre un sourire plutôt sympathique. c'est peut-être une des seules personnes qui semblent t'apprécier un minimum depuis que t'es arrivé, parce qu'au sein du commissariat t'es loin d'être la personne la plus populaire. certains diront qu'il faut laisser le temps aux autres de s'aclimater à ta présence, toi, tu penses juste qu'ils t'apprécient pas mais pour être honnête, tu n'en as rien à faire. t'es pas venue ici pour te faire des amis. – c'est bon, j'prends le relais. rentre chez toi, sinon ils vont râler parce qu'il faudra te payer les heures supplémentaires. tu jetes un rapide regard à l'écran d'ordinateur : tu détestes laisser les choses non terminées, mais tu sais que t'as pas ton mot à dire et argumenter ne servira à rien. alors tu acquiesces d'un signe de tête et tu t'empresses de te redresser, récupérant ta veste bien trop large pour toi.

tu commences à avancer en direction d'la sortie, sentant une frustration évidente monter parce que t'as l'impression de devoir subir ce job pour rien. t'as beau essayé, t'as beau savoir que peter travaille ici t'arrive jamais à créer des interractions outre pour discuter des dossiers de patients. t'as été assez surprise qu'il ne semble pas réagir à ta présence, mais après plus grosses observations et réflexion sur cet endroit, t'avais fini par comprendre qu'il te connaissait sous un autre visage probablement : ce qui te facilitait alors les choses.
alors que tu t'apprêtes à enfoncer tes écouteurs dans tes oreilles, un chirurgien, café en main manque de te rentrer dedans. si tu l'évites de justesse, il commence à râler et à insinuer que c'était de ta faute. ton regard suivant cette silhouette, tes yeux se pausent sur la fontaine d'eau qui, sans réelles explications aux yeux du commun des mortels bascule et se renverse. tl marche dessus, glisse, et râle d'autant plus tandis qu'autour de lui, tout le monde s'active. toi, tu fixes juste avec un sourire à peine perceptible au coin des lèvres. tu devrais peut-être changer ton nom de famille par karma, quand on y pense.
mais alors que tu t'apprêtes à finir ta mission d'enfiler tes écouteurs, tu réalises que toute cette situation t'a faite dévier de ta trajectoire et tu te retrouves face aux vitres de la cafétéria. si d'ordinaire t'y porterais pas attention, c'est cette silhouette de profil, penché sur tu-ne-sais-quoi assis à un table qui t'intéresse. finalement tout arrive pour une raison, et maintenant est l'opportunité idéale pour frapper et essayer l'ultime méthode qui devrait te permettre d'enfin arriver à tes fins : gagner la confiance de celui que tu devais impérativement éliminer pour ensuite pouvoir retourner à la chasse de claire. d'ailleurs, de là où tu étais tu pouvais lui briser la nuque en un clignement de cil sauf que tu possédais ici un avantage particulièrement intéressant et ne pas l'exploiter serait particulièrement dommage.

alors tu décides que c'est le moment opportun pour passer à l'action, encore plus quand la cafétéria semble pleine. tu t'empresses d'aller prendre un thé bien chaud et un muffin que tu mangeras probablement pas – ou peut-être que si, pour gagner du temps et alors que tu t'apprêtes à te retourner, tu prends une grande inspiration pour enfiler le masque que tu devrais probablement porter prochainement. tu te retourne, tes deux achats en main et tu observes la cafétéria remarquant que celle-ci était toujours bel et bien pleine – sinon, il aurait fallu improviser quelque chose de dernière minute.
tu enfiles une personna complètement différente d'ordinaire. là où tu parais relativement froide au point de presque pas parlé, tu forces un sourire sur tes lèvres qui paraîtrait presque trop naturel pour être faux et tu t'avances. un pas. deux pas. tu peux presque voir sa jugulaire vibrer sous les pulsations de son sang et ça te démange terriblement, au point où t'es obligé de te concentrer sur le tic tac déréglé de sa montre pour pas littéralement pêter les plombs. – hey. tu finis par dire d'une petite voix, cherchant toujours à paraître la plus sympathique possible. – toute les tables sont prises, j'peux m'asseoir ici ? un autre petit sourire maladroit tandis que t'attends enfin son accord. soit il ne se doute de rien et acceptera. soit il comprendra que quelque chose n'est pas normal et refusera. Dans tout les cas, tu essaies tant bien que mal de ne pas laisser ton aura dégager quelque chose de négatif en te concentrant sur l'envoie d'énergie relativement positive.  

(c) mars.

tu venais d'accomplir une étape, bien plus importante qu'elle en avait l'air : l'approcher. désormais, l'option qui s'offrait à toi était de simplement gagner sa confiance, elle serait sans doute plus complexe mais tu avais confiance en tes capacités de manipulation pour arriver à tes fins. surtout que peter était quelqu'un de foncièrement bon, et tu savais qu'il ne douterait probablement pas que derrière tes prunelles claires et ton visage doux se cachait le monstre qu'il avait cotoyé dans une autre vie. alors tu tires la chaise et tu t'installes en face de lui, posant ton sac à même le sol et venant enrouler tes mains autour de ton thé encore fumant. tu acquiesces d'un petit signe de tête tout en gardant un sourire un peu timide : t'impregnant totalement de ce personnage que tu étais littéralement en train de créer. – oui, y a deux semaines. tu viens glisser une mèche de cheveux derrière ton oreille tandis que tu l'observes de tes prunelles claires. – je suis gabrielle. certains diront que plus c'est gros, plus ça passe, et probablement que c'était véridique. il faut avouer que c'était relativement facile dans l'immédiat, puisque ton prénom était courant, peut-être trop, au même titre que ton nom de famille bien que celui que tu avais adopté l'était moins. – mais tout le monde m'appelle gabby. et le plus ironique dans tout ça, c'est que c'était véridique. pourtant, ça sonnait terriblement fau, telle une dissonnance à tes oreilles mais si tu voulais rester discrète tu devais l'accepter. et ce calvaire, aussi terrible soit-il ne serait que plus jouissif quand tu aurais enfin tes doigts dans le cerveau du brun. – toi, c'est peter, correct ? Tu demandes, petit air curieux et incertain au visage. tu feignais parfaitement l'ignorance et tu prétendais divinement bien, trop bien. Son prénom raisonnait tout l'temps, intercepter par les médecins en quête d'urgentistes, de patients en quête de réconfort, et une de tes collègues en quête de tout les hommes de l'établissement.

Un petit rire mal à l'aise s'échappe d'entre tes lèvres tandis que tu hausses les épaules. – désolé, je sais que ça peut paraître surprenant mais une de mes collègues craque un peu sur toi. du coup j'ai pas mal entendu ton prénom. Et pourtant, t'avais beau chercher tu ne comprenais pas vraiment. Il faut avouer que de toute manière, tu n'étais pas la personne à qui demander ce genre d'information était utile : tu étais une sociopathe, une vraie. Tu ne ressentais pas les émotions comme les autres et ton manque d'empathie te rendait très difficile à vivre avec, mais surtout, tu avais une fâcheuse tendance à détruire tout ce que tu touchais. Tu pourrais jouer la victime et pleurer, sauf que la vérité, si la plupart des gens de ton entourage finissaient par mourir c'est parce que tu avais leur sang sur les mains. Les relations ne t'avais jamais réellement intéressée et tu ne comprenais pas le besoin presque essentiel de l'humain de se comporter tel des animaux : probablement qu'avoir quelqu'un qui ne te considérait pas comme un monstre for once ferait du bien, mais dans l'immédiat, tu restais préoccupé par l'idée de devoir récupérer les pouvoirs du brun à tout prix – ça éviterait de ruiner pas mal de vêtement.
Pourtant, d'un point de vue objectif, peter était un jeune homme physiquement tout à fait charmant et peut-être que dans une autre vie loin de cette folie meurtrière évidente et de ton manque d'empathie, toi aussi, tu aurais rejoins la liste du nombre incalculable de demoiselle que tu croisais tout les jours qui faisaient un compliment – sur sa politesse, sa gentillesse ou même sur son apparence physique. Pourtant il t'énervait à un point inimaginable et t'avais du mal à savoir comment tu faisais pour ne pas le montrer du tout mais surtout tu te demandais comment et pourquoi tout le monde le vénérait alors qu'il n'était pas aussi extraordinaire qu'il le prétendait: après tout, dans la finalité, la bombe newyorkaise, c'était lui. – merci de me laisser m'asseoir ici en tout cas.

Tu esquisses légèrement un autre sourire avant de découper ton muffin en deux. Finalement tu tends la seconde partie, gardant cet air presque trop innocent au visage. – est-ce que je peux t'offrir la seconde moitié pour te remercier ? T'étais pas encore certaine de la stratégie que tu adopterais pour gagner sa confiace mais tu tentais et tu aviserais : t'étais prête à prendre le temps qu'il fallait tant que dans la finalité, tu pouvais le briser et le voir te supplier.

(c) mars.

tu essayais d'avoir l'air le plus normal qu'il soit, alternant entre ton muffin et ton thé, petit air angélique au visage. difficile d'imaginer qu'il y a encore quelques heures, t'avais les mains dans un cerveau pour essayer de voler de nouveaux pouvoirs. Mais tu laissais rien paraître gabby, gardant ton éternel masque au visage et cet air presque un peu trop innocent. Mais sa question t'ouvre une nouvelle opportunité, et tu t'enfonces un peu plus dans ce rôle que tu prends un malin plaisir à incarner. – comme tu dis c'est assez intense. Tu dis d'une petite voix tout en haussant les épaules. – j'ai un peu de mal à intégrer la team. Il faut dire qu'elles sont toute obsedé par les hommes qui travaillent dans cet hôpital et par leurs ongles. C'est pas trop mon délire personnellement. Tu dis en penchant la tête sur le côté tout en amenant ton thé à tes lèvres. D'ailleurs, ton vernis clair était un peu écaillé, preuve que contrairement à elles qui passaient soit des heures à se faire faire les ongles, soit payaient quelqu'un pour les faire, toi, tu avais des activités autre. Parce que oui, découper des cerveaux c'est une activité à part entière. Bon, et peut-être réparer des montres aussi. Et autre conneries du genre. – j'crois qu'elles me trouvent un peu bizarre et m'apprécie pas trop. Mais c'est peut-être mon tempérament d'introverti qui donne cette sensation. Tu te pinces les lèvres tandis que tes prunelles claires se relèvent vers l'infirmier. Tu épousais parfaitement ce rôle de pseudo victime, rejeté de pas mal de gens pour volontairement réussir à avoir la sympathie du brun. Mais tu dois aussi montrer que ton entière fake personna ne repose pas que sur ça. – mais j'suis en train de lire un super livre, donc moins je leur parle, plus je gagne du temps pour le finir. Tu dis en ayant une soudaine étincelle vibrante au creux de tes yeux. C'est ça que tu décidais d'faire : le rat d'bibliothèque, obsedée par ses livres qui a un peu d'mal à s'intégrer mais qui, de manière générale, n'était pas méchante. Le genre qui fantasmait sur des romans et rêvaient du personnage principal en toute discrétion : le genre qui ne ferait pas de mal à une mouche, du moins en apparence. – merci, j'apprécie. Petit sourire forcé au coin des lèvres tandis que tu laisses ton index glisser sur le dessus du gobelet encore fumant de thé.

Ton plan semble marcher, car il paraît piqué et curieux d'en savoir un peu plus. Tu viens doucement remettre une mèche de cheveux qui tombaient devant ton visage derrière ton oreille et tu penches la tête sur le côté. – c'est mon environnement de prédilection. Tu dis d'une petite voix, cherchant toujours à finter un peu la fragilité. – j'ai étudié la médecine pendant quelques années, mais j'ai dû abandonner car ma mère est tombée gravement malade et j'ai dû m'occuper d'elle. Faux, elle allait plus ou moins bien. Non, c'était une vraie psycho et tu l'avais tué mais c'était qu'un détail. Tu te forgeais une identité, fausse, mais tu adorais ce qui se créaient et la manière dont il t'écoutait sans se douter une seule seconde que tu rêvais de lui tourner la nuque à 180degrés. Encore une fois : ça serait bien trop facile. – et même si j'ai pas vraiment la motivation pour reprendre mes études, j'adore les hôpitaux. C'est un endroit plein d'amour et d'espoir. Malheureusement, parfois l'espoir disparaît mais l'amour ? Jamais. Et en travaillant au secrétariat je suis soit une des premières personnes qu'ils voient dans cet établissement soit une des dernières. C'est important de leur apporter un minimum de soutien, même si c'est que depuis derrière un bureau. Le rôle de l'altruiste ? Check. Pour tout dire, tu n'en n'avais rien à foutre de tout ça, t'avais accepté ce travail juste pour avoir peter sous l'nez. – et toi ? Qu'est ce qui t'as poussé à devenir urgentiste ? Tu demandes en penchant la têtr sur le côté, décidé à jouer la curieuse, à refermer encore plus le piège sur lui. lui montrer un pseudo intérêt devrait aider. Normalement.

(c) mars.