Je ne vole que ce qui ne manquera à personne ft Felicia

Ses baskets lui permettaient d’être discrète. Irena n’était pas une voleuse, du moins, elle ne se considérait pas comme telle. Elle avait juste des pulsions qui la poussaient à voler. Et elle avait embrassé ses pulsions. Les sœurs de l’orphelinat avaient essayé de lui faire passer ses pulsions. Psychologue, médiation, médecine douce. Mais rien. C’était en elle et du coup, elle avait juste apprit à le faire discrètement. D’accord, pour une future nonne, ce n'était pas ce qu’on attendait d’elle. Mais, depuis quelque temps, Irena n’était plus certaine de vouloir entrer dans les ordres, plus l’ordination approchait moins elle se sentait à l’aise dans cette vie. Alors que les camarades avec qui elle partageait l’appartement étaient-elles certaines de leur choix. Irena avait de plus en plus de mal à vivre dans ce carcan qu’elle c’était elle-même infligé. Les nonnes avaient été bonnes avec elle. Et Irena avait beaucoup galéré avant de se dire, sur les conseille de la mère supérieure qui s’occupait de l’orphelinat qui l’avait accueilli enfant, que la religion pourrait l’aider. Irena, fatigué d’enchainer des petits boulots merdiques, c’était dit que pourquoi pas. Mais maintenant que l’échéance approchait, elle était de plus en plus certaine que cette vie n’était pas faite pour elle.

C’était donc en pleine réflexion sur son avenir qu’elle était partie faire un tour dans le centre commercial le plus grand de l’île. Vêtue de ses vêtements de sport, elle comptait se rendre à la salle après s’être vidé la tête. Et quoi de mieux qu’un petit larcin pour se sentir mieux ? En tout cas, elle, elle ne connaissait pas meilleure thérapie. Après avoir déambulé un moment dans les artères marchandes, elle se glissa dans une bijouterie. Elle fit le tour, en souriant de toutes ses dents au vendeur. -”Bonjour mademoiselle, je peux vous aider ?” Elle hocha la tête et s’approcha un peu de l’homme. -”Oui, j’aimerais faire un cadeau à ma petite sœur, elle va fêter ses 25 ans et j’aimerais marquer le coup. Avec un pendentif. Quelque chose en argent pur.” Elle l’observa sortir plusieurs colliers et lui vanter les mérites de tous. Du coin de l’œil, elle vit une cliente dans la bijouterie et un plan se mit en place dans son esprit. Elle était presque sûre que le vendeur allait pleurer au bout du dixième collier qu’elle refusa. Elle l’attira du côté de l’autre cliente pour lui montrer les bagues, expliquant que finalement un anneau était peut-être un meilleur choix. Elle glissa dans le sac de la jeune femme un macaron antivol qu’elle avait récupéré ailleurs et elle attendit qu’elle sorte, déclenchant les alarmes. Dans le même temps, le vendeur, sûrement mis en confiance par le visage d’Irena ou juste fatigué, partie pour fouiller la cliente. Irena elle, en profita pour faire main basse sur une magnifique bague en diamant. Elle la glissa dans son décolleté avant d’attendre patiemment qu’on revienne vers elle. -”Finalement, c’est un gros investissement. Pouvez-vous me mettre celle-ci de côté ? J’ai besoin de voir avec mon beau-frère s’il veut participer…”

Et comme elle était entrée, elle sortit, sans faire d’histoire. Est-ce qu’elle s’en voulait pour son geste ? Pas tellement. Le vendeur aurait peut-être des ennuis, mais tout le monde avait ses problèmes après tout. Une fois un peu éloigné de la bijouterie, elle glissa deux doigts dans son décolleté pour en sortir la bague en souriant et la fit sauter dans la paume de sa main.