Trapped in a web of lies | Felicia

Date d'inscription : 17/04/2024

Trapped in a web of lies

Bien que le réveil soit plutôt récent, Peter a l'impression d'avoir vécu plusieurs vies depuis que ses souvenirs sont revenus. Retour à lui quelque peu difficile, surtout en se rendant compte que son monde d'origine n'est plus et que ses proches ont probablement également tous périt dans le cataclysme ayant provoqué la fin du multivers. Il se demande si la véritable malédiction dans toute cette histoire, il ne se la coltine pas depuis la naissance, au vu du nombre de décès et tragédies auxquels il a assisté en seulement deux décennies de vie.

Le seul point positif dans toute cette histoire reste sans doute son fils, Walter. Et là encore, quelle ne fut pas sa surprise en apprenant qu'il avait un enfant caché, et qu'il est père depuis des années sans même le savoir. Felicia s'est bien joué de lui, sur tous les fronts. Mentir sur un sujet, tout en restant vague sur un autre, et faire croire à l'araignée qu'elle l'avait manipulé sur toute la ligne. Ce qu'elle a fait. Ce qu'elle a toujours su faire depuis leur rencontre. Si Peter lui en veut encore de n'avoir jamais rien dit, il peut également comprendre son raisonnement d'une certaine manière. Son quotidien en tant que justicier n'est pas de tout repos, et les dangers qui l'accompagnent sont nombreux. Mais tout de même, Peter aurait aimé connaître ce détail. Il aurait aimé faire partie de la vie de son fils depuis le début. Au lieu de quoi, il devait aujourd'hui rattraper les pots cassés.

Mais Walter est un garçon adorable, et Peter ne regrette en rien son nouveau statut de père. Si ce n'est le fait qu'il ne gère absolument rien, devant tout apprendre sur le tas. Il improvise souvent, mais les résultats jusqu'à présents ne sont pas trop mal, alors il s'avoue chanceux. Pour le temps que ça dure, il en profite.

S'il n'a pas complètement mis son costume au placard, Peter patrouille moins qu'auparavant, se sentant responsable de l'éducation de son fils. Il souhaite lui donner une enfance relativement normale - du moins aussi normale que possible quand ses parents sont Spider-Man et Black Cat respectivement. Les seules fois où il s'absente, c'est une de ses voisines qui s'occupe de veiller sur le petit garçon. Voisine ayant eu la peur de sa vie lorsqu'elle avait retrouvé Walter au plafond. Pouvoirs hérités de son paternel, bien que ces derniers semblent fluctuer. Peter fait de son mieux pour surveiller qu'une telle chose ne se reproduise pas de sitôt.

Aujourd'hui est une nuit plutôt calme, en perspective. Et Peter apprécie le fait de pouvoir souffler un peu, et de profiter de sa soirée comme tout jeune homme de son âge, rentrant chez lui après avoir fait ses courses de la semaine. Et là aussi Baiame lui a sans doute apporté une chance inouïe : un emploi dans une entreprise révolutionnaire, et un salaire plus que confortable. De quoi pouvoir subvenir à ses besoins et à ceux de Walter sans craindre l'expulsion ou les fins de mois difficiles. Une nouveauté pour lui, qu'il accueille les bras ouverts. Il s'est juré de ne pas perdre ce nouvel emploi, comme tous les autres avant lui. Il a un fils dont il doit s'occuper.

Ce même fils qui a les yeux rivés vers l'étage supérieure, pointant du doigt une silhouette bien trop familière. Mama ! l'interjection prend Peter de court, alors que lui aussi dévie son attention sur l'étage en question. Ses yeux ne le trompent pas : c'est bien Felicia, dans son fidèle costume de Black Cat, en train de s'éclipser de la fenêtre d'un de ses voisins, un tableau de grande valeur sous le bras. Il en ferait presque tomber ses sacs de courses au sol. Peter pourrait croire à une hallucination ou à un fantôme venu le hanter s'il n'y avait pas Walter pour second témoin. Felicia ?! qu'il s'exclame, un air aussi surpris que dépité sur le visage. Sa presque mort aux mains d'Hammerhead n'a donc pas suffit à freiner ses tendances kleptomanes. Et malgré les crimes de la jeune femme, Peter ne peut s'empêcher de ressentir un profond soulagement en apercevant son ex. Bien que tous les deux ont bien besoin de parler.

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@Peter Parker

Habituellement, Felicia ne se serait jamais déplacé. Le quartier était plutôt huppé, certes, mais, la célèbre Black Cat était connue pour avoir des standards assez élevés. Si lui arrivait de cambrioler les habitations de particuliers, la jeune femme ne volait que les grandes fortunes. Pas tant pour des questions d’éthique que pour éviter de perdre son temps précieux. Mais, le propriétaire de cette maison était différent, tout simplement car c’était un gros con. Felicia l’avait surpris la semaine dernière en train de peloter la barmaid d’un établissement qu’elle l’habitude de fréquenter. Après lui avoir mis une bonne correction, la voleuse avait discuté la victime qui lui expliqua que ce type était un abruti qui habitait à quelques pâtés de maison de chez-elle et qui ne cessait de l’emmerder. Alors, pourquoi ne pas lui rendre une petite visite, voler quelques bibelots, faire une pagaille monstre, laisser une lettre lui indiquant arrêter d’être une immense merde ou sinon d’être prêt à en subir les conséquences et puis voilà, tout le monde est content.

Felicia en avait terminé. Elle avait dissimulé quelques bijoux et billets dans sa combinaison et maintenant portait un tableau qui semblait valoir quelques clopinettes. Bon, c’était le milieu de l’après-midi, on avait vu plus discret mais la voleuse ne craignait pas grand monde dans ce quartier résidentiel. Le pire qui puisse lu arriver c’est qu’une Bree Van de Kamp débarque avec ses muffins (ou alors un pistolet). Elle sortit par la fenêtre de la chambre à coucher, mettant le tableau sous son bras, prête utiliser son grappin pour s’en aller loin d’ici. Et puis, une voix l’interpella et Felicia s’immobilisa. Ses pieds étaient comme scotchés aux tuiles du toit son cerveau tentait tant bien que mal d’assimiler cette information. Elle reconnaissait cette voix et elle avait l’impression que ce n’était qu’un rêve qui la verrait anéanti au petit matin. Pourtant, alors que la voleuse tourna enfin la tête, elle ne put continuer à imaginer que son petit garçon n’était qu’un songe. Le tableau s’échappa de ses doigts, il dévala le toit, faisant certainement s’enlever une tuile ou deux avant de finir sur le pavé de l’allée. Mais, Felicia n’en avait rien à faire. Avant même que l’œuvre d’art ne rencontre le sol, elle avait déjà rempli la distance qui la séparait de son fils pour le prendre dans ses bras.

« Oh Walter ! »

Walter était maintenant serré contre Felicia. La jeune femme le prit dans une très forte enlace. Elle avait cru mort que le Multivers avait eu raison de son garçon mais non, le voilà à nouveau dans ses bras. La voleuse n’avait sans doute jamais été aussi vulnérable qu’à ce moment. Elle était si soulagée, si heureuse de voir Walter sain et sauf. Elle offrit à la joue de son fils une myriade de baiser tant la joie la prit de court. Le jeune enfant, lui, ne comprenait pas ce qui était en train de se dérouler. « Regarde maman ! » Il réussit probablement grâce à un miracle du saint esprit à se défaire de l’embrassade bien pour tirer son père vers sa mère. « Maman, papa. Papa, maman. » Maintenant le petit garçon voulait faire les présentations. Et Felicia devenait pleinement consciente de la présence de Peter en ces lieux.

« Oui, ton papa. »

L’euphorie de ses retrouvailles avec son fils commençait à se dissiper mais une nouvelle vague de soulagement s’empara de Felicia. Peter était en vie lui aussi. Bien sûr qu’elle ne pouvait que s’en réjouir. Un léger sourire perla ses lèvres quelques instants mais disparut alors qu’une réalisation la frappa : ils allaient devoir avoir une discussion. La discussion.

« C’est votre maison j’imagine. »

Avant même que Peter puisse répondre Walter avait exclamé un grand oui puis tira sa mère en direction de la porte d’entrée. Ils durent attendre tous les deux le super-héro n’ouvre la porte. Felicia aurait sans doute pu la forcer ou la crocheter, mais, la situation ne semblait pas adaptée. A peine entrée que la jeune femme se dirigea vers la cuisine, laissant à son ex-compagnon la tâche qui consistait à trouver une excuse pour qu’ils soient seuls tous les deux sans que Walter ne puisse entendre cette échange qui risquait d’être houleux.

« Pas de champagne, pas de vin, ça fera l’affaire. »

La voleuse avait le nez fourré dans le réfrigérateur. Elle allait avoir besoin d’un remontant et si ses breuvages préférés manquaient, une bouteille de bière sera nettement suffisante. Sans l’aide d’un décapsuleur, la jeune femme ouvrit sa bière et commença à boire au goulot. Son regard arpentant maintenant les lieux. Elle vit Peter dans sa vision périphérique, elle ne savait pas trop ce qu’il faisait, mais il était non loin.

« T’as bien décoré. »

— gitano;

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@Felicia Hardy

Peter laisse Walter faire les présentations, le petit à priori trop heureux de réunir ses parents une bonne fois pour toute. Peter, lui, a les yeux rivés sur son ex. Si toute l'attention de Felicia est sur leur fils, il peut bien voir à quel point ses sourires sont quelques peu crispés, et sa posture bien moins raffinée qu'à l'accoutumée. Elle aussi redoute ses retrouvailles des plus imprévues, et la discussion plus que houleuse qui les attend.

Son attention se porte sur le tableau au sol, preuve flagrante du passe-temps nocturne illégal de Felicia, habitude dont elle n'a jamais su se défaire, et ce malgré les tentatives forcées du justicier. Il soupire, en se serrant le nez, plus qu'exaspéré. Il n'est pas surpris, cela dit. Plus déçu qu'autre chose qu'elle continue dans cette lancée, même dans ce nouveau monde. Mais ne dit-on pas que les habitudes ont la vie dure ?

S'il est irrité d'un tel comportement de sa part, Peter est tout de même ravie de savoir que Felicia est en vie. C'est une chose qu'il n'a jamais pu admettre à MJ, sachant pertinemment qu'elle ne pourrait l'accepter sans montrer une part de jalousie ou de jugement. Mais le fait de croire en la mort de Felicia l'a profondément marqué, et il n'a jamais réellement pu faire son deuil. Si elle n'est pas son premier amour, elle est sans doute l'amour le plus profond qu'il ait jamais connu. Celui qui l'a le plus marqué. Une part de lui n'a jamais pu rompre avec elle, malgré la séparation aussi soudaine que brutale. Mais elle était nécessaire, autant pour lui que pour elle.

Aujourd'hui, Peter ne sait plus vraiment quoi en penser.

Il l'aime toujours, c'est une évidence. Mais les tendances kleptomanes de la demoiselle sont un frein conséquent à leur relation, dont ils vont devoir discuter en détails. Pour le bien de Walter si ce n'est le leur.

Peter remercie intérieurement Felicia de ne pas avoir crocheté la serrure ou s'être introduite de force chez lui -- chez eux. Il faut croire qu'elle sait faire preuve de bon sens quand c'est nécessaire. Sachant pertinemment que la conversation qui va s'en suivre n'est pas adapté aux enfants, Peter accompagne Walter dans sa chambre, tout en lui promettant que sa mère viendra lui dire bonne nuit elle aussi un peu plus tard. L'enfant n'est pas dupe, bien trop intelligent pour son âge et ayant sans doute capter la tension entre ses parents. Mais il accepte de se mettre au lit, un livre en mains.

Lorsqu'il revient dans la cuisine, il n'est aucunement étonné de voir Felicia la tête la première dans le frigo, sans aucune gêne. Elle a toujours eu tendance à s'inviter chez les gens à l'improviste et à faire comme si les lieux lui appartenaient. Si, autrefois, Peter trouvait ça ennuyeux, il a fini par s'y faire. Il trouve ça même attachant, d'une certaine manière.

Mais là n'est pas la question.

Merci, j'ai fait au mieux. D'ordinaire c'est MJ qui décore. Enfin, décorait.

Discuter de la journaliste rousse en présence de la voleuse n'a jamais été une bonne idée, cette dernière se montrant un brin trop jalouse et possessive. Mais MJ n'est plus là. Et, honnêtement, il a toujours préféré la compagnie de la blonde.

S'emparant lui aussi d'une bière, il vient s'asseoir sur le canapé, invitant Felicia à le rejoindre.

Il est temps d'avoir cette discussion.

Pourquoi est-ce que tu m'as menti ? est la première chose qu'il demande, cette même question le bouleversant depuis qu'il a découvert Walter à l'orphelinat. S'il peut comprendre son choix, cela ne l'empêche pas de lui en vouloir, et d'être en colère envers elle. Des années de perdu où il aurait pu apprendre à connaître son fils plus tôt, envolées. Felicia lui a retiré ce choix du moment où elle a préféré le manipuler plutôt que de se montrer honnête.

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@Peter Parker

Qu’est-ce que Peter lui avait manqué. Bien moins que Walter dont l’absence avait anéanti la voleuse, toutefois, la simple possibilité que l’araignée ait pu trépasser au côté du multivers causa à Felicia un nombre bien trop important de vertige ainsi que des problèmes pour dormir la nuit. Elle buvait, volait en tant que bonne hédoniste, elle fuyait ses mauvaises pensées. Sans cela, jamais la grande Black Cat n’aurait pu faire quoi que ce soit alors qu’elle pensait que Spider-Man était mort. Il était cette ridicule bouffée d’oxygène qui l’aidait à garder la tête hors de l’eau. Etait-ce ridicule ? Oui, car Felicia détestait être si dépendante de qui que ce soit. Cependant, la voleuse devait se l’admettre, la présence de Peter avait pour don de la rendre si heureuse.
Malheureusement, en ce jour fatidique, ce n’était pas de chaleureuses retrouvailles qui finiraient dans les draps en soie de la voleuse. Alors que Peter semblait revenir dans le salon, Felicia appréhendait déjà la discussion qui allait s’en suivre. Elle prit une gorgée de la bière qu’elle venait de voler, la jeune femme espérait que l’immense boule de stress qui se développait dans son estomac disparaisse avec l’alcool. Mais, bien entendu, cela n’aida en rien.

« Eh bien, en voilà une preuve supplémentaire qui démontre le fait que tu n’aies pas besoin d’elle. »

Felicia balança cette pique avec ce ton légèrement moqueur et séducteur qui lui collait toujours à la peau. Bien sûr que la jeune femme fut prise d’une légère crise de jalousie en entendant le nom de la rousse. Il est difficile pour elle de ne pas se sentir menacée. Ne s’étaient-ils pas remis ensemble d’ailleurs ? Peter devait sans doute attendre des nouvelles de sa petite-amie adorée pour reprendre le court de leur magnifique histoire d’amour. Et voilà que Felicia fulminait intérieurement.
Néanmoins, l’heure n’était pas à la jalousie mal placée. Le maitre des lieux s’était installé sur son canapé et il venait silencieusement d’inviter la blonde à le rejoindre. Elle pourrait fuir. Elle voulait fuir ! Mais, Peter avait Walter et le pauvre enfant ne méritait pas une mère fuyarde qui évitait le plus que possible son père. L’araignée aussi valait bien plus que s’être ultime acte de lâcheté. La voleuse regarda donc le sofa attentivement durant quelques secondes avant de finalement se décider son ancien amant. Et ce, sans oublier de prendre une bonne gorgée de courage liquide.

« Tu sais bien qu’aucune des réponses que je puisse te donner ne te satisferont Peter. »

La jeune femme avait entendu toute la souffrance qui s’était nichée dans ces quelques mots. Elle était responsable, elle avait fait souffrir Peter, il serait normal de croire le contraire mais cela n’avait jamais été l’intention de Felicia. Il n’était que le triste dommage collatéral de cet hédoniste électron libre qui avait tendance à laisser des larmes après son passage.

« J’ai paniqué. » Avoua-t-elle dans un premier temps avant de reprendre. « J’aime Walter, plus que tu peux l’imaginer. Mais, il n’était pas prévu. Rien de tout cela n’était prévu. Même avec lui, présent dans mes bras j’ai eu du mal à accepter que oui, j’étais une mère maintenant. Et puis, nos problèmes n’étaient pas résolus, tu étais toujours Spider-Man, le justicier recherché de New-York et je restais Black Cat, une voleuse qui adorait son boulot qui maintenant avait une deuxième bouche à nourrir. Je peux te sortir encore une dizaine de raison qui sur le coup ont fait sens à mes yeux. Mais je te le redis la vérité reste le fait que j’ai juste paniqué. »

Voilà, elle ne pouvait pas offrir de meilleurs explications à l’araignée. Felicia s’était tout simplement retrouvée perdue. Son déni de grosses l’avait lancé dans cette nouvelle aventure qu’est la maternité du jour au lendemain. La jeune femme n’avait pas su comment gérer une telle situation. Et comme à son habitude, lorsqu’elle se sentait submergée, la voleuse se repliait sur elle-même, préférant se débrouiller seule, comme elle a toujours fait.

« Ce fut aussi difficile que je l’avais imaginé, j’imagine que c’est le moment où tu me hurles dessus. »

Cette remarque était déplacée mais la demoiselle en eut besoin pour dédramatiser une situation qui la stressait au plus haut point. C’était la discussion. Celle qu’elle avait tant tenté d’éviter ces dernières années. Elle avait besoin d’une pause. La blonde reprit donc une gorgée de sa bière. Ne croisant jamais le regard de Peter. Elle était bien moins insolente qu’à l’accoutumé. Les retrouvailles avec son fils ainsi que la détresse manifeste de l‘araignée la fit prendre tout ceci bien plus au sérieux.

« Je suis désolée Peter. »

Felicia ne présentait jamais d’excuse. Elle trouvait des énièmes et des énièmes
pirouettes pour justifier ses actions et éviter la prononciation de ces trois mots maudits. Pourtant, face à Peter, la jeune femme sut qu’elle se devait de le faire.

— gitano;

Date d'inscription : 17/04/2024

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@Felicia Hardy

Peter peut l'apercevoir, cette jalousie dans le regard de Felicia, même si la blonde ne l'avouera jamais. Il a déjà pu la remarquer, il y a quelques mois de ça, lorsqu'ils ont du faire équipe pour mettre à mal le reste de la mafia new-yorkaise. MJ n'est pas là. dit-il, comme pour la rassurer, sans trop savoir pourquoi. Une part de lui veut que Felicia le sache. Qu'elle sache que MJ n'est plus dans le paysage et qu'elle ne craint plus rien de sa part. Mais c'est ridicule, n'est-ce pas, ce besoin viscéral de rassurer la cambrioleuse ? Il ne lui doit rien, et certainement pas des comptes sur sa vie amoureuse. Et pourtant, le voilà qui fait exactement ça. Elle ne reviendra pas. Pas par décision mutuelle de rompre, mais simplement parce que Peter est un lâche, et qu'il n'a même pas cherché à savoir où se trouvait sa petite-amie - son ex petit-amie - à peine ses souvenirs retrouvés. Comme pour mieux tirer un trait sur leur relation. Mais également, parce qu'au fond de lui, Peter sait qu'il n'y a vraiment qu'une seule femme qui a su dérober son coeur.

Tu sais bien que ce n'est pas suffisant, Felicia. Il sait qu'elle se dérobe, qu'elle essaie de fuir la conversation et de ne pas admettre la vérité. Peter peut le lire dans ses yeux. Et elle ne tarde pas à confirmer ses doutes, et ses craintes. Je suis désolé, Felicia. Je sais que ça n'a pas dû être facile, et je suis désolé que tu aies eu à traverser tout ça seul. Elever un enfant n'est jamais simple, notamment lorsqu'on est une mère célibataire. Mais cela l'est encore moins lorsque cela implique des pouvoirs, des justiciers, et d'autres responsabilités héroïques, ou criminels dans le cas de la cambrioleuse. Je persiste à dire que tu aurais dû me le dire. Je sais que mon statut de justicier, et encore plus de Spider-Man, ne rend pas la chose facile. Mais j'avais le droit de savoir que j'étais père !

Peter inspire profondément. Ce n'était pas dans ses intentions de s'emporter ainsi, et les propos de la jeune femme à ce sujet le font stopper net dans ses remontrances. Je comprends tes raisons, Felicia, sache-le. Je suis seulement blessé que tu aies décidé à ma place de ce qui était le mieux pour nous... pour Walter. Et oui, il y a bien un nous dans l'équation, qu'il ne faut pas négliger. Mais Peter n'est pas prêt à ouvrir la boîte de Pandore pour le moment. M'en aurais-tu seulement parlé si notre univers ne s'était pas effondré, et que je n'avais pas retrouvé Walter avant toi ? Et c'est bien là la question qui fâche. Au fond, Peter connaît déjà la réponse: non, Felicia ne lui aurait jamais rien dit, laissant l'araignée se complaire dans un monde de mensonges, arraché à son propre fils.

Entendre Felicia s'excuser manquerait presque de causer à son coeur un battement râté, tant la surprise est grande. Si elle en vient à lui présenter des excuses, c'est qu'elle est plus que sincère, et qu'elle se met dans une situation plus que vulnérable. La blonde baisse les yeux, refusant de croiser son regard, et c'est si inhabituel de sa part que Peter sent toute sa colère redescendre, sans pour autant disparaître dans son entièreté.

Venant s'asseoir à côté de son ex - bien que leur relation ne peut être décrite en seulement quelques mots ; c'est bien plus profond, bien plus primaire. Et bien plus douloureux. - il lui prend la main, venant caresser sa joue de l'autre. Je ne peux pas te promettre de te pardonner une telle chose un jour, Felicia. Même si je comprends tes raisons, une part de moi t'en voudra toujours de m'avoir retiré cette occasion, d'avoir pris cette décision pour moi.

Constatant que le ciel commence déjà à s'obscurcir, il se tourne à nouveau vers elle, le coeur lourd de tristesse, mais aussi d'espoir. Tu veux rester dormir cette nuit ? Je suis certain que Walter sera ravi de passer la journée avec toi demain. Cette demande est pleine de sous-entendus et Peter le sait. Felicia aussi le sait. Tous deux comprennent ce que cela implique, sans pour autant le prononcer à voix-haute. C'est une question, une chance pour la blonde de dire non et de s'envoler à nouveau. De mettre fin à toute chance de renouveau une bonne fois pour toute.

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