« Ferme là et prends les clés ! » Une moue mécontente se dessina sur la visage d’Esteban qui referma sa main sur le porte clé en forme de chat que lui tendait son frère. Il détestait demander de l’aide, encore plus à son frère cadet, mais ce dernier le connaissait bien et avait pris les devants. Adrian vivait depuis quelques temps avec sa copine, il pensait même à rendre son appartement, ce qui tombait à point nommé pour dépanné Esteban, mis dehors par son propriétaire après avoir entendu parlé de ses déboires avec la justice. Il pouvait comprendre qu’on apprécie pas d’avoir comme locataire, un potentiel assassin, mais quand même, il aurait pu lui donner un préavis. A la place, il était arrivé devant son appartement, ses affaires à l’extérieur et la serrure changée. Esteban avait bien eu envie de la défoncer, mais il en avait déjà assez fait et préférait faire profil bas, histoire de ne pas envenimer sa situation déjà assez périlleuse. « Tu vas voir, la proprio est super, et puis elle aura bien besoin d’aide, c’est pas facile pour elle en ce moment. » Esteban haussa les sourcils avant de soupirer. « Hé, je suis pas un homme à tout faire, par contre si elle veut… » Son frère lui donna une légère claque derrière la tête, histoire de le ramener sur terre. « C’est une amie, alors si te plait, pour une fois, évite de coucher avec la fille. » Esteban roula des yeux avant d’abdiquer d’un long soupire. « Ok… »


Une heure plus tard, il s’approchait de l’adresse que lui avait donné son frère. Sur le dos de son fidèle Quiero, un étalon pur race espagnol noir qu’il chérissait comme un trésor, mais qui avait foutu caractère. Il loué un meublé, autant dire qu’il n’avait pas grand-chose avec lui, il n’avait donc sur lui qu’un gros sac de voyage, et un deuxième posé derrière sa selle. « Non… Quiero.. » Il sentit l’animal se tendre à l’abord de la rivière, il avait beau être bon cavalier, mais quand l’étalon s’élança dans l’eau en faisant des sauts de moutons, il ne put éviter la chute et se retrouver sous l’eau bien plus vite qu’il ne l’aurait pensé. « Stupido !!! » jura t’il en sortant de la rivière pour rattraper l’étalon qui broutait l’herbe verte de la berge. « Regarde moi ça » Son tee-shirt était déchiré, il le retira et l’accrocha sur le côté de sa selle avant de se hisser de nouveau sur l’étalon noir qui repartit comme si de rien était. Quand il arriva en vue de la maison, il mit pieds à terre et attacha son cheval à un des anneaux de la façade. Il avait encore pas mal de chose à faire, comme installer une clôture, que son frère avait fait livrer dans la grange. Avant ça, il n’avait envie que d’une chose : prendre une douche. Il s’apprêtait à rentrer dans la maison, le genre qu’il n’aurait jamais pu payer quand une femme en sortit. Elle était superbe, magnifique même, le genre de femme qu’il adorait mettre sous son lit, puis la réalité le rattrapa, il la connaissait… « Vous ? » C’était son avocate, elle n’arrêtait pas de le harceler depuis des semaines, elle lui prenait la tête pendant des après-midis entiers et en plus de ça, elle avait un foutu caractère qui au lieu de l’énerver le rendait encore plus dingue d’elle. Il n’allait pas se gêner pour appeler son frère et lui dire tout le mal qu’il pensait de lui. Nul doute qu’Adrian avait tut le prénom de la femme pour éviter que son frère ne lui dise un non catégorique. « Heu.. » Il était surpris, un peu trop peut être et quand il la vit le reluquer, il ne put s’empêcher de laisser échapper un sourire amusé. « Oui, ça demande des années de pratique. » dit-il avant de hausser les épaules pour faire rouler ses muscles sur ton torse. « Excusez mon cheval, il a décidé de me faire prendre un bain, ce qui explique mon état… »
@Esperanza Montero

Esteban s’imaginait très bien son frère avec un grand sourire sur les lèvres. Il devait être fier de l’avoir eu… C’était tout Adrian ! Il prenait toujours un malin plaisir à rendre la vie de son ainé impossible, mais sur ce coup-là, il n’y était pas allé de main morte. Franchement, il n’avait aucune envie de vivre en compagnie de son avocate sexy. D’un parce que ça allait être difficile de se comporter en gentleman et de deux parce qu’elle n’allait pas arrêter de le tanner pour qu’il lui explique, ce qu’il s’était vraiment passé ce soir-là. Sauf qu’il n’avait pas changé d’avis et refusait que ce gosse ne voit sa vie foutue en l’air à cause d’une grosse erreur de jeunesse. « Il adore l’eau… » dit-il à l’attention de la jolie brune qui se trouvait en face de lui, préférant qu’elle l’imagine le cheval se coucher dans la rivière par envie, plutôt que lui en train de voler dans les airs, comme une crêpe lors de la chandeleur… Il lui emboita le pas et laissa glisser son regard sur ses courbes divines. Oui, ça allait être difficile… « Essaie de ne pas faire de bêtises pendant 5 minutes. » dit-il à son cheval en espérant que ce dernier ne décide pas de casser sa longe pour partir vadrouiller un peu plus loin. Il avait un foutu caractère, mais finalement, il se mariait assez bien avec celui de son cavalier qui était aussi indomptable que lui. A la différence qu’à la fin, c’était toujours le même qui finissait par terre.

« Ah ouais… » dit-il en observant la maison, elle était immense, bien plus que son frère ne lui avait dit. C’était charmant à l’image de son avocate, sa maison lui ressemblait et il avait l’impression de faire un peu tache au milieu des objets de valeurs. « Il ne m’avait pas tout dit… » Adrian était secret et les deux frères bien que proches se voyaient rarement, en particulier parce que contrairement à lui, son frère bossait énormément…

Tout en essayant de se mouvoir avec classe dans cette maison bourgeoise, il suit la jeune femme jusqu’à la buanderie quasiment plus grande que son ancien appart… D’un geste rapide et habile, il attrape la serviette qu’elle lui lance. « Merci » dit-il juste avant de passer la serviette dans sa tignasse brune pour sécher ses boucles trempées par son petit tour dans la rivière d’à côté. « Vous vivez seule ici ? » demande t’il par curiosité, avant de poser la serviette dans la panière de linge sale.


« Une femme de ménage ? » Il reste interloqué pendant quelques secondes… « 2 fois par semaine ? » La simple idée de ne pas avoir à faire son ménage régulièrement l’emplissait de joie, faut dire qu’il était du genre assez bordélique. Puis sur le ton de la conversation comme s’il parlait de la pluie et du beau temps, il rajouta. « C’est embêtant, il va falloir que je trouve un endroit où cacher ma beuh… ça ne devrait pas être difficile vu la taille de cette baraque.» Bien sûr, il n’était pas du tout consommateur de drogues, il ne touchait pas à cette connerie, mais son jeu préféré consistait pour le moment à lui rendre la vie impossible jusqu’à ce qu’elle décide d’arrêter de le défendre. Ce qui en soit était totalement stupide, mais Esteban faisait rarement preuve d’une grande clairvoyance.


@Esperanza Montero

Cette femme était l’incarnation même de la tentation, née pour jouer avec les nerfs d’Esteban. Des filles, il en avait connu pas mal, sûrement beaucoup trop pour réussir à se poser, mais aucune ne lui faisait autant d’effets qu’Esperanza. Elle les surpassait toute et il aurait adoré la mettre dans son lit, mais, hélas, elle était son avocate et en plus de ça, la propriétaire de son frère. Il avait espéré qu’elle abandonne sa défense, cela lui aurait permis d’envisager d’autres possibilités, mais elle était tenace et enceinte jusqu’au cou, ce qui limitait pas mal ce qu’il avait en tête. En tout cas, une chose était certaine, cette fille possédait un charme certain auquel il n’était pas du tout insensible, bien au contraire d’ailleurs. Il existait une sorte de tension entre eux qu’il ne pouvait expliquer, mais il la ressentait, elle était électrique et captivante, du genre qu’on espère ne jamais perdre. Pour autant, Esteban espérait bien réussir à se la sortir de la tête, histoire de ne pas se retrouver encore plus dans les ennuis… Il en avait déjà au-dessus de la tête.

« ça c’est sur ! je vous vois déjà bien assez !» Oui et cela suffisait pour qu’il pense à elle le reste de la journée, il préférait ne pas penser à ce qu’il avait vivre en vivant avec elle tous les jours. Parler de loyer, le ramena sur terre, du moins à sa condition, plus que précaire. « Non… je vais essayer de retrouver du boulot. » Il marqua un temps d’arrêt avant de rajoute. « Mon frère m’a dit que vous aviez besoin d’aide pour faire des travaux, peut-être qu’on pourrait diminuer le loyer si je m’en occupe pour vous ? » Pour le moment, il n’avait pas vraiment les moyens nécessaires pour payer le loyer, son frère le ferait pour lui s’il lui demandait, mais voilà, il ne voulait pas lui demander.

« Y en a un abruti qui vous a laissé partir ? » Une fois de plus ses paroles ont dépassé ses pensées et il lève les yeux au ciel , essayant de se rattraper. « Enfin ça ne me regarde pas ! » Oui, voilà ça ne le regardait pas, mais il ne put cacher le sourire de satisfaction qui se dessinait sur ses lèvres en comprenant que la voix était libre, même si cela était surprenant vu son ventre rebondit.

Il ne peut s’empêcher de rire quand le visage de la brune se liquéfie. « Oh oh c’était une blague, je plaisantais ! » dit-il pour la rassurer, il n’a pas non plus envie qu’elle perde les eaux devant lui et qu’il soit obligé de l’amener à l’hôpital. « Je n’ai jamais touché à cette merde ! » Et c’était vrai, des conneries il en avait fait, des petits vols aussi, mais jamais rien de très grave et il avait toujours refusé de mettre les pieds dans ce genre d’addiction. « Vous aimez les causes perdues ? » Avec un sourire sur le bord des lèvres, séducteur malgré lui, faut dire que c’est dans sa nature, il se calle contre la porte et l’observe avec curiosité. « Pourquoi vous vous acharnez à le défendre alors que tout joue contre moi. » C’était en effet le cas sur le papier, mais il le savait, elle était moins bête que ça, parce qu’en plus d’être particulièrement attirante, elle était aussi intelligente, une perle rare.

Il se décale et la laisse là pour réfléchir et peut-être aussi parce qu’il sait qu’il va l’énerver en ne lui laissant pas le temps de répondre, pour se diriger dans la cuisine qu’il a vu en arrivant. Par reflexe et aussi parce qu’il a faim, il ouvre le frigo avant de déchanter… « Sérieux ? » Il se tourne vers elle et lui lance un regard accusateur en indiquant de bout de doigt le contenu du frigo. « Vous mangez que des plats préparés ?! »



@Esperanza Montero

Cette colocation allait être difficile, très difficile, mais Esteban aimait les défis, encore plus quand celui-ci se nommait Esperanza et qu’elle possédait une telle attraction sur lui. Il aimait les mystères et elle en était un tout entier qu’il avait envie de découvrir. Alors finalement, peut-être que ce n’était pas si mal qu’il se retrouve ici, en sa compagnie, même s’il craignait de ne pas réussir à la supporter très longtemps. « Hmmm, vous pourriez avouer que je vous ai manqué quand même. » dit-il d’une voix amusée, prenant toujours un malin plaisir à la taquiner, lui avouant des demis vérités bien cacher derrière son humour pas toujours très drôle. La vérité c’était qu’il attendait toujours ses rendez vous avec impatience même si elle l’énervait au plus haut point. Le problème, c’est qu’il aimait quand elle l’énervait et n’avait envie que d’une chose, l’embrasser pour qu’elle se taise, ce qui n’était franchement pas la meilleure solution pour avoir une relation saine avec son avocate.

« Parfait ! » Ils venaient de trouver un terrain d’entente, il allait travailler pour elle, faire des petits travaux, peut-être aussi s’occuper des chevaux qu’ils avaient aperçus dans les écuries, parce qu’en étant enceinte comme elle l’était, elle ne pouvait sûrement pas tout faire, il était même surpris qu’elle arrive encore à travailler.
« Une belle erreur… » dit-il en parlant de l’homme qui l’avait abandonné… Il ne pouvait pas s’empêcher de la draguer, même s’il essayait, c’était trop tentant, et elle ne lui facilitait pas la tâche, même si pour le moment, c’était plutôt lui qui jouait. « C’est pour quand ? » demanda t’il en se souvenant qu’il ne lui avait finalement jamais demandé, même s’il se doutait que ça n’allait pas tarder vu la circonférence de son ventre. Pendant un instant, il pensa à ce qu’elle devait ressentir en se trouvant seule à devoir gérer une grossesse… Elle ne laissait rien paraitre, c’était une femme forte qui cachait visiblement bien ses émotions, comme lui… Finalement ils n’étaient peut-être pas si différent, mais il ne risquait pas de lui en faire part.

Un sourire taquin se dessine sur ses lèvres quand elle lui parle de ce qu’elle pense être la réalité. Bien entendu, elle a vu dans le mille et elle le sait, ce qui la rend encore plus séduisante quand elle affiche ce petit air supérieur… bordel il en est vraiment raide, il va falloir qu’il prenne des bains de glaces régulièrement pour faire redescendre la pression qu’elle exerce sur lui sans le moindre effort.  « J’ai toujours aimé cultiver le mystère, ça rend les choses plus palpitantes… » Et pour le coup il ne parle pas vraiment de ce qu’il cache, mais plutôt de ce qu’il se passe entre eux… De ce mystère qui les entoure, de cette force invisible qui semble les pousser dans les bras l’un de l’autre, sans qu’ils ne comprennent pas pourquoi, mais Esteban adorait ça…

« Non… mais…Vous pouvez pas manger ça … pas en étant enceinte en tout cas. » dit-il en observant le frigo avec un peu plus de minutie. « Vous pouvez vous empoisonner, ça c’est pas un problème. » puis il désigna son ventre du regard. « Mais bon lui ou elle n’a rien demandé ! » Il referme la porte du frigo avant de plonger son regard dans celui de brune. « Bon écoutez, ça peut pas durer comme ça, je dois faire les clôtures, poser mes affaires dans ma chambre et préparez le box de mon cheval, mais après je vais remplir votre frigo de vrais produits et je vous invite à partager mon repas du soir qui sera tout … Sauf ces trucs immangeables. »

Esteban aimait cuisiner, ça faisait partie de ses petits secrets, mais il adorait ça et l’idée d’en faire profiter Esperanza lui plaisait bien. « Vous allez l’air fatigué… » dit-il en l’observant un peu plus. « Vous savez, je suis un grand garçon, je dois pouvoir me débrouiller tout seul pour trouver ma chambre et la salle de bain… je précise, je ne ferme jamais la porte à clé. » rajouta-t’il, toujours aussi taquin.


@Esperanza Montero

Il en était certain il n’oublierait jamais cette femme et cela le dérangeait autant que ça l’interpellait. Esteban avait perdu ses parents très jeunes, il n’avait jamais eu une famille à lui, si ce n’est celle qu’il avait construite au fil du temps, mais elle était bancale, et parfois mal avisé. La seule personne en qui il avait totalement confiance, c’était son frère Adrian. De base, Esteban ne s’attachait pas aux personnes qu’il rencontrait, ou juste en surface, il gardait toujours une certaine distance pour ne pas avoir à souffrir, même s’il était incapable de le voir et encore moins de le comprendre. Il craignait de s’attacher par peur de souffrir par la suite et cette fille avait tout ce qu’il fallait pour prendre une place dans son âme qu’il avait jusqu’alors réussi à défendre becs et ongles. Si la plupart du temps, il n’avait eu aucun mal à garder des femmes à distances, avec Esperanza c’était différent, car elle avait déjà réussi à s’immiscer là ou aucune autre n’avait eu accès. Elle hantait souvent ses rêves et ses désirs les plus fous, mais ce n’était pas uniquement du sexe, il y avait quelque chose de bien plus profond et cela était déstabilisant.

« Hmmm ça doit pas être facile de vous en occuper dans votre état. » dit-il en reprenant le fils de la conversation, laissant ses pensées de côté pour se concentrer sur Esperenza. En plus d’être parfaitement horripilante, il fallait qu’elle ait cette manière de le regarder, qui lui donnait tout simplement envie de lui donner le monde. Il aurait sûrement été plus facile de se détacher d’elle, si rien ne les rapprochait, mais plus il parlait avec elle, sans évoquer l’affaire dans laquelle il était mis en cause, plus il comprenait qu’ils avaient des points communs, comme les chevaux. « Des juments ? » demanda t’il avant de rajouter. « Quiero est un étalon, alors si vous avez des juments et que je le laisse avec… vous risquez d’avoir des poulains l’année prochaine. » ça ne le dérangeait pas vraiment, mais ce n’était peut-être pas la meilleure idée. « Je vais peut-être le mettre tout seul pour commencer, faudrait pas qu’il s’entiche de n’importe quelle jument, c’était un étalon espagnol avec des origines de renom, il peut pas faire des poulains à la première venue. » dit-il toujours aussi taquin avec ce petit air supérieur qu’il aimait prendre parfois mais qui n’était qu’une façade bien consolidée.

Malgré son foutu caractère, Esteban avait des principes, il n’avait jamais eu d’enfants, mais si c’était arrivé, et bien il aurait assumé pour éviter de laisser grandir un enfant sans père. C’était impensable pour lui. Il aimait les valeurs familiales dont on l’avait privé enfant, à cause de ce foutu accident de voiture. Il avait perdu ses parents alors qu’il n’avait que 5ans, son frère 6 mois… C’était déjà un miracle qu’ils n’étaient pas été séparé. Alors oui, la famille pour lui, c’était intouchable et il ne supportait pas ceux qui s’en détournait aussi facilement. « Vous serez sûrement mieux sans lui, s’il est parti, c’était un stupido ! » Grand dieu, s’il avait eu la « chance » d’être à la place de ce mec, il ne se serait jamais barré, même si elle était particulièrement énervante, ce qui la rendait par ailleurs encore plus attirante.

« 4 juin ? » il calcula rapidement, dans un mois environ… Il comprenait sa fatigue et ses traits creusé, il n’avait jamais été enceinte, fort heureusement, ça aurait été étrange, mais il savait que les derniers mois pouvaient s’avérer compliqués, comme toute la grossesse parfois. Enfin bref, le moindre des choses qu’il pouvait faire c’était de l’aider un minimum. Parce que malgré son foutu caractère et sa langue un peu trop bien pendue, Esteban était quelqu’un de foncièrement bon et il ne se voyait pas laisser une femme enceinte se débrouiller seule, alors que lui se trouvait dans les parages.

On apprenait toujours beaucoup de chose en regardant dans le frigo de quelqu’un, mais là c’était un autre niveau… Lui ne pouvait pas se nourrir comme ça c’était impossible. Il émit un rire amusé et répondit du tac au tac. « Je vous épouse quand vous voulez senorita. » Il croisa ses bras sur son torse musclé et s’adossa contre le frigo en l’observant d’un regard de braise puis rajouta d’une voix un peu plus sérieuse. « Quand j’ai eu 18 ans et qu’on m’a foutu dehors de l’aide sociale à l’enfance, j’ai pris un boulot de commis de cuisine et j’ai récupéré mon frère. Je m’en suis occupé jusqu’à ce qu’il finisse ses études. Du coup je sais me débrouiller dans une cuisine… et là y a du boulot ! » En plus y avait de quoi se faire plaisir, la cuisine était magnifique.

Il l’observa partir pour se reposer et prit la direction de l’extérieur pour récupérer les affaires posées sur son cheval.  « Je reviens amigo. » il ne lui fallut pas longtemps pour trouver sa chambre et visiter le reste de la maison. Il passa le reste de l’après-midi, torse nu, à taper les piquets pour les enfoncer dans le sol et terminer ainsi sa clôture. Son étalon prit un malin plaisir à se rouler et à rencontrer un autre cheval, un hongre qu’il avait décidé d’intégrer avec lui, histoire qu’il ait de la compagnie. Le courant passa bien entre eux et Esteban retourna dans la maison, la sueur ruisselant sur son torse musclé. Il prit bien évidemment le chemin du salon, histoire de vérifier si Esperanza était toujours là, et surtout pour la gratifier de son physique d’Apollon. « Je peux vous prendre une voiture pour aller faire les courses ? » Oui parce que s’il y allait à dos de cheval, ça risquait de prendre du temps. Par reflexe, il passa sa main dans sa tignasse brune aux bouclettes humides et posa son regard sur la señorita, particulièrement séduisante même à 8 mois de grossesse.


@Esperanza Montero