Travston round 1 ∣ Caleb

Je suis parfaite. Bien sûr que si. Tout le monde le dit parce que tout le monde sait parfaitement que c’est la simple vérité. Je suis agréable à regarder, digne des plus beaux mannequins sur les couvertures des magasines et c’est sans doute pour ça aussi que le journal du treize heures rapporte plus d’audiences que celui du vingt heures. Comment ça, c’est pas vrai ? Bien sûr que si. J’ai vérifié moi-même. Et c’est tellement plaisant de rapporter plus de fric que l’imbécile qui se peint des abdos pour paraître sportif. Regardant une dernière fois mon reflet dans le miroir, je savoure mon cappuccino et jette le gobelet dans la poubelle. 

Lavant mes dents pour ne pas avoir un seul faux pas dans ma perfection naturelle, je me dirige vers ma loge après avoir salué les régisseurs d’un mouvement de cheveux, dévoilant mon parfum enivrant. Installée dans ma loge, je laisse les maquilleuses s’occuper de m’embellir même si ce n’était clairement pas nécessaire mais c’était pour le bien des caméras. Et après avoir enfilé la tenue choisie par ma styliste personnelle, je me rends jusqu’au plateau. Restant dans l’ombre, j’observe. Il était en pleine répétition. Il était quatorze heures trente. J’avais dévoilé mon direct sans le moindre problème, en même temps, il était pas là donc ça arrangeait bien ma journée. 

Mais vu la belle bavure qu’il m’avait faite quelques jours plus tôt, j’allais m’amuser un peu. Après tout, quoi de mieux que commencer par une répétition pour finir par du direct ? Me dirigeant dans les loges avec discrétion, je crochète la serrure de sa loge avant de verser du gel hydroalcoolique sur sa chemise à 3000 dollars. Sortant de ma poche une petite bouteille rose, je verse du colorant dans son shampoing et le repose exactement au même endroit avant de sortir en toute discrétion. On allait commencer doucement.