Au détour d'un livre ∣ Barbara

« Some books leave us free and some books make us free. »

Faire en sorte d’associer vie étudiante et vie de justicière ça n’avait rien de facile. Heureusement, j’avais pour ainsi dire de “l’expérience” dans le domaine. C’était déjà le cas quand j’étais dans mon monde d’origine. A Baiame, j’aurais pu me dire qu’au final mon envie était de me concentrer sur un uniquement, mais si moi j’étais là rien ne m’indiquait que d’autres personnes n’avaient pas également atterris ici, en bien comme en mal. S’il s’agissait des personnes qui étaient dans le même camp que moi, forcément ça entrait dans la case “positif”, mais s’il s’agissait du gratin d’Arkham là c’était plutôt celle “négatif”. Alors je patrouillais tous les soirs, afin d’être certaine que les habitants de la ville ne craignaient rien. Être seule et plus en équipe avait des avantages mais aussi des inconvénients, j’avais aussi dû apprivoiser la ville autrement, il y avait moins de gratte ciel qu’à Gotham et le terrain était aussi très différent.

Aujourd’hui, je pensais pouvoir dire que je m’étais familiarisée, du moins plus qu’à mon réveil c’est certain. Mais ces derniers temps, j’étais un peu plus fatiguée qu’à l’accoutumé et je ne devais pas laisser cet état s’empirer. D’un côté, les partiels approchent à grands pas et il en allait de même pour la remise de mon mémoire. Je songeais à poursuivre en doctorat, papa s’il avait été là aurait sûrement été ravis, bien qu’il aurait sans doute désapprouvé mon choix d’étude au début. Il aurait certainement préféré que je me lance dans des études de littératures, ou toute autre activité qui n’avait pas de lien avec le crime ou la justice. Quand bien même, j’avais choisi une discipline scientifique, le fait qu’elle implique l’étude entre autres de la psychologie criminelle ne figurait pas dans ce qu’il estimait acceptable pour sa fille. Si je comprenais son point de vue, ça n’empêchait pas qu’il ne pouvait pas aller contre ma décision. J’étais une adulte maintenant, et je savais ce que je faisais.

Je me levais non sans traîner des pieds, et effectuer une série de bâillement. Je serais bien resté chez moi aujourd’hui, mais j’avais déjà prévu d’autres choses, notamment de me rendre à la librairie. Si j’étais une adepte du shopping en ligne, il y avait certaines choses pour lesquelles je mettais un point d’honneur à me déplacer en personne : les livres en faisaient partie. En plus, ça avait du bon d’être une cliente régulière, on finissait par connaître mes goûts et me mettre des livres de côté sans même que je l’ai demandé. J’adorais les laisser faire leur sélection, et généralement je finissais par acheter ce qui avait été réservé pour moi puisque cela correspondait à mes envies.

J’admettais que le temps n’était pas très engageant, la grisaille s’était installée sur Baiame, d’après la météo, une tempête se préparait. Si j’en crois les arbres devant ma fenêtre, le vent devait sacrément souffler. Il y aurait peut-être également de la pluie, mieux vaut être prévoyante et amener un parapluie au cas où. Quand bien même, ça ne servirait pas à grand-chose avec ce vent, mais c’était pour éviter d’être tellement trempée qu’il m’était impossible de voir devant moi à cause de mes cheveux. Mieux valait que je les attache en y repensant, ce serait beaucoup mieux en termes de praticité.

J’avais terminé de me préparer, mon casque autour du cou, et mon parapluie à l'abri dans mon sac en bandoulière, je bravais le sale temps tout en resserrant le col de mon manteau. Il ne faisait pas chaud, j’aurais peut-être dû mettre une épaisseur supplémentaire ou opter pour un haut thermique à mettre en dessous de mes vêtements. Qu’importe, un peu de froid n’allait pas me tuer, get puis mettre le nez dehors de temps en temps ne me ferait pas de mal bien au contraire, a force d’être enfermé pour prendre de l’avance sur mes révisions j’allais devenir dingue. Je refermais donc la porte derrière moi, et m’engouffrait dans la cage d’escalier, mon casque vissé sur mes oreilles et de la musique pour rendre le trajet moins long, je franchis les derniers mètres menant à la porte de l’immeuble et allumait enfin ma musique pour le reste du trajet.

Perdue dans mes pensées, le trajet jusqu’à la librairie prend moins de temps que prévu mais j'accueille la chaleur de l’intérieur avec bénédiction. Comparé à dehors, on était mieux ici :

- Salut Anya ! Répondis-je joyeusement. Fatiguée, mais on fait avec. La faute aux révisions, je sais que je ne devrais pas veiller aussi tard, mais j’ai besoin de prendre de l’avance. Vu la vitesse à laquelle le temps file, ce sera déjà le temps des partiels avant même que je ne m’en rende compte. Plaisantais-je. J’ai une petite liste niveau livre à transmettre. La plupart sont pour les cours, mais il y aussi des romans dans le lot. D’ailleurs maintenant que j’y pense, tu aurais des bouquins techniques traitant de programmation informatique ? Pas du style “la programmation pour les nuls” quelque chose de plus poussé.



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Je savais que je pouvais compter sur Anya pour trouver ce qu’il me fallait, le livre qu’elle me proposait semblait être pile ce dont j’avais besoin. Il ne fallait pas hésiter à revoir un peu les bases de temps en temps, et puis je n’avais plus la Batcave à disposition pour m’entraîner alors je faisais comme je pouvais, en revanche sa question me prit au dépourvu, avais-je fait quelque chose qu’il ne fallait pas ? En avais-je trop dit ? Mes compétences en informatique n’étaient pas un mystère du moins une partie, ce n’était pas très bien vu pour la fille d’un commissaire d’avoir des compétences en piratage informatique et ce même si il y avait des postes dans la police ou même les services de renseignements qui demandaient justement de s’y connaître. Mais j’avais un principe très simple : si on ne me demandait pas de le faire, alors pas besoin d’en parler. Je n’aimais pas beaucoup mentir à mon père, mais je ne lui en avait par exemple jamais parlé, c’était une partie de moi qui allait de paire avec Batgirl et tout ce pan de ma vie pour sa sécurité mieux valait qu’il n’en sache rien.

- Je n’ai pas l’intention de pirater quoi que ce soit, dis-je avec un sourire. Et puis on peut créer plein de choses très intéressantes avec un simple programme informatique, ça peut aller du développement de sa propre application, à celle d’un logiciel. En ce moment, je suis plutôt branchée application je te l’avoue, mais j’ai tendance à changer d’avis assez rapidement. Et puis, tous les hackeurs ne sont pas des personnes sans scrupules, dans les services de renseignement par exemple il y en a. Ils servent justement à établir une défense informatique. D’ailleurs, certains hackers pratiquent cette activité de manière légale, et il existe également trois grand type de hackeur, tous ne sont pas motivés uniquement par l'appât du gain et l’envie d’être malveillant.

Et je m’étais peut-être un peu emballée, généralement quand on touchait à l’informatique et tout ce qui s’y rapportait c’était un sujet qui me passionnait, et j’avais tendance à me transformer en encyclopédie vivante, mieux valait me couper dans mon élan sinon j’étais capable d’en parler pendant des heures, généralement c’était Dick qui s’en chargeait, en me demandant de la mettre en veilleuse. C’était le privilège du meilleur ami : pouvoir me parler sur ce ton sans que je ne m’en offusque, mais ça ne voulait pas dire que je me laissais faire pour autant. Meilleur ami ou pas, s’il me tapait sur le système je le lui rendait bien.

- Comme tu peux le voir, tu viens de toucher un sujet qui me passionne. Plaisantais-je, dans ces moments là mon meilleur conseil c’est de ne suuurtout pas me laisser continuer sinon tu en as pour des heures, et tu peux me croire je deviens vite pénible. En tout cas merci pour le livre, c’est exactement ce que je cherchais, c’est une des raisons pour lesquelles j’adore venir ici d’ailleurs, tu cible toujours parfaitement bien mes goûts quand je cherche un livre.

Et puis, j’aimais l’ambiance de la librairie en elle-même, je pouvais me perdre entre ses rayons pendant des heures lorsque j’en avais le temps.

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Lorsque l’on abordait l’informatique qui était une passion pour moi, j’avais très rapidement tendance à me transformer en pipelette. Le problème c’est que tout le monde n’est pas nécessairement intéressé par tous les détails techniques que je pouvais fournir et se désinteressaient vite de la conversation. Même les garçons que ce soit Dick ou Jason étaient plus intéressés par le résultat final que par mes explications quand il s’agissait d’utiliser mes compétences dans le cadre de nos activités de justiciers. Alfred faisait un effort, mais quelque chose me disait que c’était plus par politesse qu’autre chose. Alors avec le temps, j’avais essayé de développer des manières plus simplistes d’expliquer. Au lieu de me perdre dans toute la technique, j’allais un peu plus droit au but histoire que tout le monde comprenne rapidement de quoi il s'agissait. C’est pour ça que je fût surprise lorsqu’Anya ne sembla pas pas ennuyée mais plutôt intéressée au contraire par mes explications.

- Ah mais oui ! Avec plaisir, j’peux même t’aider sur la confection. Bon ça ne prendra pas 2 semaines, mais au moins on est sur toutes les deux d’avoir un truc quali et qui contient tout ce que tu souhaites.

C’est vrai qu'à l'air du numérique les réseaux sociaux étaient devenus presque indispensable pour aider à faire sa communication. Malheureusement tout le monde n’était pas branché stratégie de communication et Marketing réseau. Je le sais, puisque j’avais tenté cette option à la fac en me disant que peut-être ça pourrait ajouter une corde à mon arc en termes de polyvalence informatique. Malheureusement, je m’étais rapidement rendu compte que je n’avais aucune appétence pour le marketing sur les réseaux. J’avais du mal à voir comment on pouvait construire une stratégie sur quelque chose d’aussi nébuleux que le fonctionnement d’un réseau social. Il y avait tellement de choses à prendre en compte et qui étaient extrêmement opaque comme par exemple les algorithmes. Sans parler de la mesure de l’engagement d’un post’, ça me semblait tellement de baratin juste pour tenter de justifier pourquoi ça ne marchait pas alors qu’au final personne ne le savait vraiment. J’avais tenue un semestre avant de changer d’option et d’en prendre une qui s’associait mieux avec mes études, à savoir la cybercriminalité. De plus en plus, étaient demandés des personnes ayant le profil pour pouvoir lutter contre la criminalité sur le net. Je me réservais ça, pour un prochain stage. De toute façon, je comptais poursuivre mes études jusqu’au doctorat, ensuite on verra bien ce qui me tente le plus, je n’étais pas contre travailler directement dans la police.

- C’est compliqué aujourd’hui sans les réseaux sociaux, je comprends totalement. L’idée de l’application est une super idée, si tu veux on peut se booker des séances pour apprendre le développement, on aura un truc concret sur lequel travailler alors ce sera plus facile pour moi de t’aiguiller et de voir avec quoi commencer. On devra probablement voir avec un graphiste pour le design, en ce qui concerne le codage je m’y connais, alors ce sera pas insurmontable.

Je pouvais voir avec des étudiants en web design ou en graphisme pour la partie esthétique, contre la possibilité de l’ajouter à son portfolio je pouvais m’arranger pour les prix afin que ça reste dans le budget. D’ailleurs le budget serait une question sur laquelle se pencher toutes les deux, j’avais des contact à la fac pour aider en cas de besoin, entre étudiants on savait s’entraider.