J'ai gagné la guerre mais tu as gagné mon coeur

Alors que le desespoir le gagnait, Elio commençait presque à avoir froid. En fait, pour être honnête, ses pouvoirs n'ayant trouvé de repos qu'avec les flamms du prince des Iles du Sud, Elio avait l'impression d'être un peu plus froid depuis qu'il s'était éloigné de lui.

Ce n'était pas vrai, bien entendu. De la même façon qu'Hans était insensible à la chaleur, Elio ne ressentait pas le froid, et certainement pas celui qu'il provoquait lui même. En fait, c'était plutôt le constat inverse : la sensation si paisible qu'était la chaleur enchantée de ses flammes était très agréable, et revenir à sa température normale avait été comme sortir d'un bain chaud : il ne faisait pas forcément froid, mais l'eau était meilleure.

Elio serrait les dents et les poings de rage à ces pensées qu'il essayait en vain de se refuser. Il n'arrivait pas à oublier les sentiments qu'il avait eu pour Hans, mais il avait appris ensuite sa véritable nature et il ne pourrait jamais le laisser prendre davantage le pas sur lui pour le bien d'Arendelle (et de tous les pauvres innocents de ce nouveau monde). Il avait besoin de lui pour apaiser ses pouvoirs qui menaçaient à nouveau le climat et la sécurité de l'île, mais s'il parvenait à le retrouver il devrait aussi l'arrêter. L'exposer. Se battre contre lui.

Il le faudrait. Elio devait être assez fort pour réussir. Pour Alban. Pour Arendelle. Et pour lui même.

Si tant est qu'Hans ait survécu à l'effondrement du Multivers. Cette idée le piqua d'abord, désagréable à son coeur, mais Elio se rassurait facilement : Hans était de ces cafards qui profitaient du chaos pour survivre et se renforcer davantage. Même la mort d'une infinité de réalités ne pourrait venir à bout de ce démon, et Hans était très certainement en train d'asseoir d'autres pauvres gens (maudit ou pas, Elio en était certain).

Il retourna se cacher à la banlieue sud, triste région délaissée politiquement du reste de l'île. Elio avait pitié pour ces gens mais il ne pouvait leur venir en aide, pas en l'état actuel des choses, en l'état actuel de sa magie. En ce moment, une banlieue aussi reclue lui offrait une cachette idéale pour ne menacer personne. Il aurait pu s'enfoncer dans la forêt, ou retourner dans la montagne créer un château de glace, mais le passé lui avait montré que ça ne lui permettait que d'ignorer ce que ses pouvoirs faisaient aux autres. Et cette forêt était trop inquiétante pour s'y perdre.

De l'agitation inhabituelle attira son attention cependant. Y avait-il vraiment une fête dans la banlieue ? Entre la pauvreté criante et la situation sociale, ça semblait tellement improbable. Et pourtant, Elio arriva à l'origine du bruit. Un étrange gala qui prétendait aider les habitants du Sud. Un tel évènement n'arrivait jamais, le reste de la ville avait trop peur de la forêt pour autant aider ceux qui s'y trouvaient aussi proches.

Et lorsqu'il vit son nom, Elio comprit, avec une vague électrique de choc, de bouleversement, de peur, de rage, et de soulagement qui traversa son pauvre corps. La surprise avait même créé un petit cercle givré autour de ses pieds. Il s'en éloigna rapidement.

Gala de charité - Hans Westergaard

Hans.

Parfait pour lui. Terrible pour les habitants du quartier (et du monde, d'ordre général).

Il le trouva à parader comme il le faisait tout le temps. A partager son hypocrisie toxique et dangereuse à ceux qu'il devait déjà voir comme son peuple, comme l'avait-il fait à Arendelle.

Le regard électrique, plein de haine et de reproches d'Elio se planta dans le sien. L'allure d'un roi, il se redressa, au milieu de l'allée, alors que Hans l'aperçut. Les prochains couplets de la chance de glace et de feu allaient s'écrire et se chanter très bientôt.

La température baissa aux alentours. On ferma les manteaux, on faisait quelques commentaires mondains sur la soirée qui se rafraichissait. Hans venait de sourire et la colère d'Elio commençait à rendre instable ses pouvoirs.

Ce n'était pas juste de la colère. Une tempête était faite de courants contradictoires, celles d'Elio, aussi magiques soient-elles, ne dérogeaient pas à cette règle.

Il fit quelques pas vers lui, le ciel se couvrit de quelques nuages assez discrets grâce au voile obscur de la nuit. Elio craignait la crise d'asthme tant son coeur avait l'air à l'agonie. Ne compte pas sur moi pour prendre part à tes machinations tordues, Hans, lui rétoqua-t-il à la toute première chose qu'il avait trouvé à lui dire.

Il avait presque été frustré de leur premier échange. Comme si Hans venait de leur voler le dialogue parfait après tout ce temps. Après le scindage d'Arendelle, après les menaces d'Elio, après les manipulations de Hans, après les dangers d'Alban, le dialogue parfait après avoir mis tout ça en suspend venait de disparaître pour quelques façades hypocrites de Hans et de rage sourde d'Elio.

Il avait commencé à neiger, et le coin des yeux du roi s'était comme cristalisé. C'était une neige encore fine, lente, que personne ne remarqua encore, incapable de la différencier avec les particules qui volaient à la lumière artificielle. Le sol autour des garçons, cependant, gelait encore un peu plus à ce que Hans avait osé dire.

Tu n'imagine pas assez, siffla-t-il. Comment ose-tu me dire ça comme si la seule chose que nous avons laissé étaient des fiançailles sincères ?

Si les tempêtes étaient faites de courants contradictoires, la colère de recevoir de tels mots se mélangeait avec une amère et triste réciprocité. Bien sûr que Hans lui avait manqué. La rage n'aurait sans doute pas été si sincère sans ce manque tout aussi sincère.

Les flocons de neige étaient devenus assez épais et denses pour qu'on commence à la remarquer, au gala, avec surprise. La température était descendue assez pour être désagréable. Elio avait vu les mouvements de la main de Hans et en avait oublié, l'espace d'une seconde, qu'elle n'avait rien à faire sur son bras. Au contraire, il s'était attendu à ce que la main du prince reprenne une place légitime près de lui. Une frustration doublée d'une autre frustration d'avoir pensé ça et d'avoir regretté qu'il s'éloigne alors qu'il devrait s'éloigner.

Pour toute réponse à sa question, Elio lui tendit une main qu'il détestait devoir lui tendre. Hans pouvait voir à présent que les pouvoirs du roi s'emballaient à nouveau, et il savait ce qui devait être fait. Mais le roi retira sa main avant quelconque contact. Ne t'attends à rien après ça. Tu vas m'aider parce que c'est la bonne chose à faire. Pas pour démarrer quelque chose.

Elio lui offrit à nouveau sa main, et son coeur s'emballa un peu plus.

La neige commençait à faire rage alors que la colère d'Elio montait de plus en plus fort aux provocations de Hans. Cet enfoiré avait encore l'audace d'imaginer qu'Elio lui devait quoique ce soit. Il avait osé imaginer pouvoir le faire supplier, le faire chanter. Elio serrait la mâchoire, tendant toujours fermement sa main avec un regard noir, se retenant de faire quelconque geste qu'il puisse regretter.

Puis Hans lui prit la main et le corps d'Elio s'électrisa. Il avait soudainement l'impression que cette main était au bon endroit, à sa place, dans la sienne. Instinctivement il la serra, alors que son corps se libérait de toutes les retenues que le roi avait encore. Il cessa de lutter contre ses pouvoirs et les laissa s'évader alors que la chaleur surnaturelle d'Hans équilibrait parfaitement la tempête et la température. Elio n'avait plus à mener cette lutte si pénible qui l'angoissait et le torturer, juste en tenant une main qu'il n'avait pas envie de lâcher malgré tout ce qu'elle avait pu lui faire subir.

Il en oubliait presque les horreurs qu'incarnaient Hans, pendant juste une seconde. Sans le savoir, il serra la main du prince, et se rapprocha un peu de lui. Il repensait aux premiers jours qu'ils avaient passé ensemble, quand le sourire de Hans était si innocent et si... magnifique. Elio pouvait mourir pour ce sourire. Pour la façon dont il le faisait sentir avec lui.

Ce qui le faisait terriblement mal, de repenser à tout ça. Les meilleurs jours de sa vie reposaient sur une illusion, sur un mensonge, sur un simple jeu qu'avait mené Hans dans tout son esprit tordu et cruel. Et malgré la colère qu'une telle douleur lui avait provoqué, il n'arrivait pas à se sentir autrement avec lui. Elio avait été fort toute sa vie et Hans le rendait si faible...

Il sursauta presque quand Hans posa une main sur son visage. Il revint à lui sous la surprise, ou du moins le pensait-il. Il leva sa main gauche dans l'intention de virer immédiatement celle de Hans, pour arrêter ce geste déplacé... mais il se retrouva à entrelacer ses doigts dans les siens, la gardant sur son visage, alors qu'il fermait les yeux, capitulant, au bord des larmes.

Arrête de me dire ça, murmura-t-il sur un ton suppliant et lourd de douleur quand il alla même lui dire qu'il lui avait manqué. Arrête de me dire ça, arrête de jouer avec moi, pitié...

Elio se rapprocha davantage, la chaleur de Hans se difusait davantage alors que leurs corps se touchaient franchement. Leurs nez se trouvèrent et leurs lèvres se frolaient. Elio arrêta son geste, ne l'embrassant pas, se contentant de carresser la bouche du prince avec la sienne, les yeux toujours fermés et le visage figée dans cette expression de torture et de peine.

La main gauche d'Elio quitta celle de Hans, qu'il laissa sur son visage. Il remonta son bras jusqu'à ce que le bout de ses doigts se mélèrent à ses cheveux roux, la paume de sa main à présent posée elle aussi sur sa joue. Elio rapprocha Hans de lui, les collant tous les deux comme les deux amants qu'ils avaient été autrefois.

Il n'y avait plus aucune tempête de neige autour d'eux, la température était redevenue ordinaire. Le corps de Hans contre le sien, la chaleur qui équilibrait son sang glacé en était ennivrante, et Elio ne mourrait plus que d'envie d'appuyer davantage ses lèvres pour l'embrasser.

A la place, il lui murmura : Y a-t-il seulement une chose qui était sincère, Hans ? Lui demanda-t-il finalement. As-tu seulement été vrai avec moi au moins une fois ? As-tu réellement déjà épprouvé quelque chose pour moi sans ma couronne ?

Une larme s'échappa de ses paupières fermées. Hans avait toujours eu l'avantage sur lui puisque Elio a toujours été sincère avec lui. Hans savait absolument tout de lui et ses sentiments. Il savait qu'il pouvait manipuler le roi à sa guise parce qu'il savait tous ses sentiments sincères depuis le début. Et en retour Elio s'est contenté de découvrir que leur rencontre n'avait été que le fruit d'un but interessé.

La main d'Elio plongea davantage dans les cheveux de Hans. Il avait beau se dire qu'Hans n'aurait plus rien de lui... Elio était prêt à l'embrasser aussitôt Hans répondrait. Mais s'il te plait, ne mens pas cette fois. Je le saurais. Par pitié arrête de me mentir.

Leurs visages étaient collés l'un contre l'autre, leurs corps ne faisaient plus qu'un, la tempête de froid et de chaud agitait leurs sangs, leurs souffles s'entremélaient, et leurs lèvres qui bougeaient les unes contre les autres n'avaient plus que l'air d'aimants qui cherchaient desespérément à s'unir malgré une résistance extérieure.

La température redevenait vivable. Bientôt, les gens allaient revenir. Ce qui devrait arranger Elio car ça sonnerait la fin de ce moment qui n'aurait jamais dû arriver mais au fond, l'idée que cet instant puisse s'arrêter lui déplaisait.

Elio avait l'impression de bruler, dans tout ce que ce verbe avait d'agréable, alors qu'Hans lui avouait ses sentiments, tout près de lui, dans ses bras, dans un souffle qui venait se poser sur sa peau par-dessous le tissu de son t-shirt, alors que les élements chaotiques s'équilibraient entre eux dans leurs veines, dans leur poul qui se connectait. Elio sentait une sincérité si puissante dans le discours de Hans, qu'il commença à en pleurer.

Les larmes coulaient sur son visage à mesure qu'Hans li déclarait son amour comme un aveu de culpabilité, et Elio se détestait parce qu'il n'entendait rien de faux. Là où il ne devrait accepter aucune excuse, il ne percevait que l'amour terriblement sincère qu'Hans lui donnait, qui ne faisait que rimer avec ses propres sentiments. Les je t'aime de Hans l'ennivrait plus que n'importe quelle bouteille au monde n'aurait pu le faire et il sombrait déjà dans une addiction toxique qui lui faisait en vouloir plus, en vouloir trop, sans fin.

Elio ne savait pas quoi répondre à ce discours, et les lèvres de Hans scellant enfin l'espace jusqu'aux siennes arrivèrent comme une évidence pour toute réponse. Elio céda aussitot, et lui rendit un baiser profond alors que ses bras enserrait leur emprise pour les rapprocher encore plus. Elio céda à sa langue, aux moindres caresses que lui offrait ses mains, fermant les yeux pour approfondir la moindre attention du prince.

Plus loin, ceux qui étaient venus au gala de charité commençaient à ressortir maintenant que la température surnaturelle et dangereuse était remontée pour à nouveau être supportable. On commençait à voir les deux hommes s'enlacer, ce qui perturbait Elio. Il en avait honte, qu'on le voit ainsi faible céder à l'homme qui avait voulu déchirer son royaume et espéré la mort de son frère. Et en même temps, ennivré par le baiser de Hans, il avait envie de rester dans ces bras et faire la folie de l'épouser sur le champs.

Les larmes d'Elio ne s'étaient pas arretées avec toutes ces pensées coupables et sa faiblesse de coeur.

Finalement, reprenant assez de courage, Elio brisa le baiser. Leur étreinte ne s'arreta pas pour autant, et le roi passa une main sur la joue du plus jeune, collant son front au sien.

Tu sais que ce baiser doit être le dernier, n'est-ce pas ? Murmura-t-il. En dépit de tous les sentiments que tu peux avoir, nous ne sommes pas fait pour être ensemble, rappela-t-il à regret. Tu n'étais pas là pour ça. Moi, il me faut juste équilibrer mes pouvoirs. C'est tout ce que nous devrons entretenir jusqu'à ce que nous rentrions à Arendelle.

Il se sépara difficillement de Hans, avant de tourner les talons et de faire quelques pas pour rentrer chez lui. Mais il s'arrêta un instant. Il ne se retourna pas, sachant que Hans (ou l'espérait-il) n'aurait pas détourné les yeux, pas encore.

Il me faut ton adresse. Si mes pouvoirs se manifestent à nouveau, je dois pouvoir te trouver autrement que par un hasard, confia-t-il finalement, craintif.

Le chemin du retour et les jours suivants étaient une torture. Elio pensait que le plus dur serait de restreindre tout seul ses pouvoirs, que revoir Hans n'était qu'un mal pour aller mieux. Finalement, ses pouvoirs étaient calmés mais tout son esprit était hanté. La douleur qui l'animait était plus forte que n'importe quelle sensation physique qu'il aurait pu ressentir.

Il avait dit à Hans qu'il n'aurait rien de lui, et il lui a finalement accordé un baiser, profond, puissant. Des larmes. Et une oreille convaincue par sa déclaration d'amour. Elio n'aurait jamais du accepter. Il aurait du ignorer son arrogance comme prévu, ne pas se faire avoir par le contact de la main de Hans, et partir quand il aurait du.

Maintenant, il passait nuits et jours avec le souvenir de ce baiser et de ses mots comme un toxico en manque.

Il était retourné dans la banlieue est, qu'il avait quitté malgré son travail au lycée qu'il dirigé pour préserver l'établissement de la catastrophe qu'il aurait pu provoquer avec ses pouvoirs. Ayant repris une certaine contenance, il était retourné à Rydell High, et s'était excusé auprès de Carol, sa proviseure adjointe, qui s'était retrouvée avec tout son travail.

Mais il n'était pas plus efficace maintenant qu'il était rentré. Il n'arrivait pas à garder des pensées droites et ordonnées sur son lycée et ses élèves. Hans résonnait en lui comme une affaire inachevée. Comme s'il n'était pas allé au bout de quelque chose d'important et qui lui ruinait l'esprit en échange.

Il craqua le troisième jour. Il se rendit en voiture à l'adresse indiquée, ne voulant pas perdre le temps d'attendre un train. Lorsqu'il arriva devant la porte de Hans, ses sentiments affolés commencèrent à refroidir l'environnement, et à déposer du givre sur les fenêtres.

Il toqua à sa porte. Lorsque Hans ouvrit, Elio s'avança aussitot, plaqua ses mains sur son visage et l'embrassa profondémment, le faisant reculer vers l'intérieur de la maison. Il ferma lui même la porte derrière lui alors que les deux hommes se lancèrent dans un baiser de plus en plus passionnel.

Ce baiser ardent guida facilement le prince et le roi dans la chambre, dans laquelle ils se perdirent, nus, dans les draps pendant de longs moments d'une intimité qui ne demandait qu'à être retrouvée depuis des lustres.

De longs moments sans aucune paroles pendant lesquels ils ne firent plus qu'un, abandonnant toutes les barrières provoquées par une histoire chaotique. Et finalement, les actes interdits enfin terminés, Elio enlaçant Hans, son nez dans sa nuque, les regrets le submergèrent à nouveau.

Je t'aime aussi, Hans, céda-t-il à avouer finalement pour toutes premières paroles, ne lui ayant pas répondu quelques jours plus tot. Mais je... tout ce que j'ai dis ne change pas pour autant, rajouta-t-il dans la douleur.

Elio leva une main vers le visage de Hans qu'il tourna vers lui. Le roi déposa un baiser sur ses lèvres avant de lui parler à nouveau. Si le TVA réussit à nous renvoyer chez nous... abandonnerais-tu le trone ?

Il ne voulait pas qu'Hans réponde, au fond. Il craignait sa réponse. Mais il en avait besoin, malgré tout. Coucher avec lui avait été la preuve qu'il n'arrivait pas à lui résister malgré tout alors il avait besoin de se rassurer... ou au contraire, d'avoir un électrochoc une bonne fois pour toutes.

Je ne te veux que toi, répéta l'esprit d'Elio alors qu'il s'abandonnait à une nouvelle fougue passionnelle de ses baisers. Les mots d'Hans avaient fait battre le coeur du roi d'une chamade intense et perdue depuis bien longtemps, avaient soulevé une nouvelle chaleur sous l'estomac.

Il pouvait ne pas le croire... honnêtement, il savait qu'il ne devait pas le croire. Il l'avait dit lui même, trois jours avant, et il savait que la raison aurait du le garder sur cette voie là, mais tout son esprit s'ennivrait du prince à chaque fois que ses yeux où sa voix se posaient sur lui. Il lui avait dit ses mots alors même qu'Elio était tout contre son coeur, le prenant alors comme un gage de vérité. Il se disait qu'il aurait reconnu les mensonges d'Hans qui luiavaient tant glacé le coeur à Arendelle.

Et pourtant... Admettons qu'Elio décide enfin de croire en l'amour d'Hans (ce qui était le cas, plus que jamais)... devait-il lui accorder son pardon ? Etait-il digne de rédemption après les horreurs d'Arendelle. A priori non... mais Elio ne pouvait se résoudre à prendre une telle décision, et encore moins face à l'amour évident et les baisers passionnels que le prince lui accordait.

Leurs langues dansaient au même rythme que leurs battements de coeur à l'unission. Elio serrait une main dans le dos du prince, et perdait la seconde dans ses cheveux. Puis, entre deux soupirs, alors qu'il avait enfin mis un tant soi peut d'ordre dans ses pensées pour s'accorder un compromis, il reprit enfin la parole.

Je voulais vraiment t'épouser, Hans, admit-il au prix d'une lourdre réflexion quant à avouer quelque chose d'aussi vulnérable. Le jour où tu m'as demandé ma main, j'ai accepté avec la plus grande et la plus sincère des volontés et cette part de mes sentiments n'a jamais réussi à s'éteindre.

Elio leva ses mains pour les poser sur les joues du prince, afin qu'il puisse le regarder dans les yeux. N'importe qui aurait refusé de croire en la sincérité de tes sentiments aujourd'hui, et je ne sais pas si je le fais uniquement parce que je le veux, mais je crois que tu es sincère, souffla-t-il d'abord. Je serais prêt à abandonner le trone et le laisser à mon frère pour ne vivre qu'avec toi, si tu dis vrai sur tes intentions à présent, confinua-t-il avant de se redresser, gardant toutefois le visage d'Hans dans ses mains, tourné vers lui.

Mais regarde nous, quoique nous fassions, que je décide de te revoir ou de te fuir, le passé continuera à hanter notre relation, admit-il, gardant toujours en tête l'amertume de leur histoire même dans leur passion. Peut-être qu'essayer de continuer ce livre ne mènera qu'à des ratures. Nous ne pouvons pas continuer sur ce chemin qui n'est plus qu'un cercle. On doit tout recommencer, termina-t-il avant de se défaire de lui et des couettes pour se lever.

Il ramassa au sol ses vêtements. Alors ce que nous allons faire, c'est que je vais prendre une douche, recommença-t-il, maintenant plus déterminé dans ses idées.

Il fit quelques pas vers les vêtements de Hans. Et tu vas me rejoindre, ajouta-t-il avant de s'avancer vers la porte de la chambre.

Et ensuite tu m'emmèneras à notre premier rendez vous. Nous apprendrons à nous connaitre comme deux nouveaux amants, si nous devons tenir l'espoir de faire grandir ce qu'il y a entre nous, décida-t-il avant de quitter la pièce pour la salle de bain.